Les champs de l’odontologie de Pierre Fauchard

Pierre Fauchard : Je traite d’abord de la nature des dents en général, de leur accroissement, de leur structure, de leur situation et de leur utilité.

Clinicien avant tout, Pierre Fauchard ne pratique pas la dissection et ne se sert guère du microscope. Concernant l’odontogenèse, il ne se fie qu’à Winslow et Méry, ne cite pas Duverney et réfute la croyance de La Hire en la croissance continue des seules fibres d’émail (Mémoire de l’Académie royale des sciences, 1699) et réfute tout ce que dit Bunon.

Des avancées eustachiennes transmises incomplètement par Hémard, il retient : La formation de tous les germes in utero, Le renouvellement des vingt premières dents, La chronologie de l’éruption des dents temporaires et définitives, Le nombre et la description morphologique des dents temporaires et permanentes ainsi que leurs racines qu’il représente sur une planche. Mais, les dents sont les os les plus blancs, les plus durs et sont enfoncées dans l’os de la mâchoire comme des clous dans du bois (gomphose). L’alvéole est préexistante et unique pour la dent et sa remplaçante : Toutes les dents sont engagées dans plusieurs cavités nommées alvéoles qui sont creusées dans les deux os maxillaires : le nombre de ces cavités correspond à celui des dents […]. La figure de chaque alvéole est toujours conforme à celle de chaque dent qu’elle reçoit, & dont elle est comme le moule. Et la couronne de la dent croît en grosseur et en épaisseur au cours du développement de la racine : À mesure que la dent prend de la nourriture, elle croît selon toutes ses dimensions ; c’est pourquoi elle dilate l’alvéole …

Les deux mâchoires, les dents et les entrées ou ouvertures des alvéoles Planche 1, éd. 1746, t.1, p. 41 Les deux mâchoires, les dents et les entrées ou ouvertures des alvéoles