Les champs de l’odontologie de Pierre Fauchard
Réparer la perte des dents
Arnauld Gilles
laisserait croire à une démocratisation de la prothèse. "Au
temps passé, il n’y avait que la Noblesse qui s’en servait secrètement, mais maintenant cela est si commun que jusques aux servantes elles sont curieuses d’en avoir, ayant reconnu la
commodité & bienséance que lesdites dents apportent. [...] elles servent autant que les naturelles, si ce n’est qu’elles sont un peu plus tendres & par ce moyen elles s’usent" (La
fleur des remèdes contre le mal des Dents, 1622).
Dupont conseille "d’avoir recours par devers [lui] [...] pour appliquer des Dents artificielles Je ne puis me vanter avec
vérité d’y avoir acquis la perfection & industrie que l’on puisse souhaiter sur ce sujet" (L’Opérateur charitable, 1533).
Page de titre Pierre Dionis (1650-1718), Cours d’opération de chirurgie |
Démontrées au Jardin Royal, Paris, Laurent d’Houry, 1707 (BIU Santé 30622) |
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Pierre Dionis
(1650-1718),
Cours d’opération
de chirurgie
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Instruments pour les gencives et les dents |
Pierre Dionis, Cours d’opération de chirurgie, 1707 |
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Instruments pour les gencives et les dents
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On est loin de tout savoir sur la formation, de Pierre Fauchard, mais lorsqu’il dit : destiné dès ma jeunesse à la Chirurgie, les
autres Arts que j’ai pratiqués ne me l’ont jamais fait perdre de vue, on peut imaginer que son habileté, son ingéniosité et son inventivité concernant la prothèse ont pu
être vraisemblablement stimulées par des stages chez des horlogers ou chez des tabletiers. Certains auteurs attribuent la paternité de la prise d'empreinte à la cire à Purmann de Breslau en 1722. En fait celui-ci se contente de modeler directement en bouche un boudin de
cire qui va servir de modèle au tabletier pour réaliser la pièce en ivoire d'éléphant. En réalité, c'est Philippe Pfaff qui décrit en 1756 la première technique de prise d'empreinte à
la cire et qui réalise un modèle positif en plâtre. Ce procédé était donc inconnu à l'époque où Pierre Fauchard publie les deux éditions de son ouvrage. À la même époque, Heister
utilise des dents de morse mâle, qui sont fixées par des fils de soie et d'or qu'il recommande de déposer chaque soir pour en assurer le nettoyage.
Pierre Fauchard va considérablement améliorer les dispositifs de ligatures pour maintenir les dents artificielles aux dents adjacentes, il va surtout concevoir le dentier à ressorts
d’acier et entrevoir le principe de la succion, mais son invention la plus extraordinaire pour l’avenir de la prothèse est la dent à tenon qui le conduira à ébaucher un pont.
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Une prothèse attachée avec des fils |
Pierre Dionis, Cours d’opération de chirurgie, 1707, détail planche XI |
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Une prothèse attachée
avec des fils
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