À Ijsbrand van Diemerbroeck, le 31 août 1657, note 4.
Note [4]

« pour faire fortune, honnêtement, ou sinon par quelque moyen que ce soit » (Horace, v. note [20], lettre 181).

L’Index du traité d’Ijsbrand van Diemerbroeck sur la peste (v. supra note [2]) renvoie à deux passages sur le bézoard. {a}

  • Page 173, pour clore une analyse de ce qu’ont publié divers auteurs et lui a enseigné l’expérience :

    Ita ut tandem concludendum sit, huic lapidi in peste non multum esse confidendum, partim propter jam dictam experientiam, partim etiam propter ipsius lapidis incertitudinem, quem mercatores avari, et ipsi quoque Indi tam insigniter adulterare noverunt, ut etiam perspicacissimi Lynci oculi in ejus cognitione fallantur.

    [J’en viens donc à conclure qu’on ne doit guère faire confiance à cette pierre dans la peste : en partie pour l’expérience que je viens d’en rapporter ; mais aussi en partie pour le caractère douteux de ce bézoard que de cupides marchands, comme les Indiens eux-mêmes, savent si bien le frelater que les plus perçants des yeux de lynx s’y sont laissé prendre]. {b}

  • Livre iv, Historia lxiv, De Peste :

    Pater Tiburtius Sacerdos, Ordinis Franciscanorum Monachus missionarius, vir eruditione, humanitate, et vitæ probitate excellens, peste cum bubone in inguine correptus, varia alexipharmaca assumpsit, et inter alia bis illi exhibui lapidis bezoartici Orientalis electissimi pulverisati integram drachmam, et tertia vice scrupulos quatuor : a cujus lapidis usu levis quidem sudor sequebatur, sed omnino nihil levaminis inde consecutus est æger : alia alexipharmaca ex theriaca, salibus, aqua theriacali, aliisque similibus confecta, quamvis morbum non sanarent, copiosos tamen sudores cum aliquo levamine movebant. Interim omnibus remediis frustra adhibitis, cum febrem ingravescere, aliaque mala symptomata augeri perciperem, prædixi mortem procul dubio morbum finituram. Quod nuncium æger cum maximo et incredibili gaudio excipiens, inter paucas horas, tanquam ad nuptias iturus, lætus obiit.

    [Le P. Tiburce, prêtre et moine missionnaire de l’Ordre des franciscains, homme dont l’érudition, l’amabilité et la probité de mœurs étaient admirables, souffrant de peste avec un bubon dans l’aine, {c} reçut divers alexipharmaques. {d} Je lui fis prendre entre autres un gros entier de pierre de bézoard oriental, sous forme de la poudre la mieux choisie, puis à nouveau quatre scrupules à trois reprises. {e} L’emploi de ce remède fut certes suivis d’une légère suée, mais le malade n’en tira aucune amélioration de son état. Je recourus à d’autres antidotes : thériaque, {a} sels, eau thériacale, confections d’autres sortes, provoquèrent une copieuse sudation avec quelque rémission de la fièvre, mais sans guérir la maladie. Ayant tout essayé sans succès, et voyant les choses s’aggraver et apparaître d’autres symptômes mauvais augure, j’annonçai qu’une issue fatale était hors de doute. Le malade en reçut la nouvelle avec immense et incroyable joie, et mourut dans les heures suivantes, heureux comme s’il s’en allait à ses noces].


    1. V. note [9], lettre 5.

    2. V. notes [5] de l’Observation 7 pour l’éloquent témoignage de Nardo Antonio Recchi sur la question (Rome, 1651), et note [35], notule {a}, du Naudæana 2 pour les yeux de lynx.

    3. V. note [6], lettre 5, et.

    4. V. note [20], lettre 164.

    5. Soit une dose cumulée de huit grammes de bézoard.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Ijsbrand van Diemerbroeck, le 31 août 1657, note 4.

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(Consulté le 26/04/2024)

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