Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 2 manuscrit, note 1.
Note [1]

« par faveur du pape. »

  • Johannes Regiomontanus est le nom latin (Montereggio en italien, Montroyal en français) de Johann Müller (Königsberg [Regius Mons en latin], Bavière 1436-Rome 1476), mathématicien et astronome de grand renom, qui a passé sa courte vie entre l’Allemagne, la Hongrie et l’Italie. En 1475, le pape Sixte iv (v. note [39] du Naudæana 2) l’avait nommé évêque de Ratisbonne (v. note [18], lettre 54), mais Regiomontanus n’eut pas le temps d’entrer en fonction. La première notule {a} de la note [2] infra donne les titres de deux de ses ouvrages.

  • V. notes :

    • [7], lettre 372, pour l’invention de la boussole magnétique, à laquelle Regiomontanus n’a pas pris part ; en revanche, il a mis au point un ingénieux cadran solaire portatif universel, dit de hauteur, permettant de connaître la latitude en observant l’azimut du soleil ;

    • [35] du Naudæana pour les travaux astronomiques et mathématiques d’Aloysius Lilius qui aboutirent, en 1582, à l’adoption du calendrier grégorien sous le pontificat de Grégoire xiii, mais Regiomontanus avait établi le principe dès 1575 (v. la citation de Paul Jove dans la note [2] infra) ;

    • [53] du Naudæana 2, pour Ioannes Picus Mirandulanus, auteur de De Astrologia disputationum lib. 12 [12 livres de discussions sur l’Astrologie], vivement opposées à l’art divinatoire. {a}


      1. Réunis dans le premier tome (pages 411‑732) des :

        Opera omnia Ioannis Pici, Mirandulæ Concordiæque Comitis, Theologorum et Philosophorum, sine controversia, Principis : Viri, sive linguarum sive rerum, et humanarum et divinarum, cognitionem spectes, doctrina et ingenio admirando.
        Item, Tomo ii. Ioannis Francisci Pici Principis, ex eadem illustri prosapia oriundi : Viri et Philosophi, tam Bonarum artium et disciplinarum, quam veterum Philosophorum dogmatum, omni genere et virtute Præstantissimi : Opera quæ extant omnia, non tam literaris viris utilia, quam necessaria : nunc primum summa fide et accuratione post liminio restituta, ac in corpus unum redacta : quorum elenchum versa pagella indicabit. Accesserunt etiam Indices duo locupletissimi, rerum et verborum memorabiblium : atque scriptorum, quorum sententiæ et opiniones quæcunque de re alligantur et citantur
        .

        [Œuvres complètes de Jean Pic, comte de la Mirandole et de la Concorde, sans discussion le premier des théologiens et des philosophes : puisses-tu contempler la connaissance des langues et des choses, tant humaines que divines, d’un homme dont la science et le génie doivent être admirés.
        Le tome ii contient toutes les Œuvres connues de Jean-François, prince de Pic, {i} issu de la même illustre lignée, très éminent homme philosophe pour sa vertu et son omniscience des belles-lettres et des sciences, autant que des dogmes des anciens philosophes. Elles sont aussi utiles que nécessaires aux hommes instruits. Elles ont été réunies pour la première fois après sa mort, avec la plus grande fidélité et exactitude. La page suivante fournit le sommaire des deux tomes ; {ii} avec aussi deux très riches index : l’un des matières et mots mémorables ; l’autre des auteurs mentionnés et cités, dont les sentences et opinions ont quelque rapport que ce soit avec la matière traitée] {iii}

        1. Neveu de Jean, Jean-François est mort en 1533, v. infra notule {b], note [4].

        2. Page *2 ro et vo.

        3. Deux tomes in‑fo, édités par Nicolaus Höniger, natif de Lauda-Königshofen (Bade-Wurtemberg), signataire des préfaces :


  • La première note E de Bayle sur le mathématicien allemand Johann Stofler (1452‑1531) parle des prédictions que firent les astrologues sur l’année 1588 :

    « Année “ que tous les astrologues judiciaires avaient, dans leurs pronostics, appelée la merveilleuse année pource qu’ils y prévoyaient si grand nombre d’accidents étranges et tant de confusion dans les causes naturelles qu’ils avaient assuré que si elle ne voyait la fin du monde, elle en verrait au moins un changement universel. ” {a} L’auteur du Mercure gallo-belgique {b} assure que Stofler trouva autant de malheurs dans les pronostics de l’an 1588 que Regiomontanus : c’est tout dire. [Hic est ille annus, de quo] Joannes Regiomontanus, Mathematicus summus, aliquanto antequam Romæ anno a partu Virginis 1475. ætatis suæ 42. in vivis esse desiit, prognosticum seu vaticinium in hanc fere sententiam edidit :

    Post mille expletos a partu virginis annos,
    Et post quingentos rursus ab axe datos,
    Octuagesimus octavus mirabilis annus
    Ingruet, et secum tristia fata trahet.
    Si non hoc anno totus male concidit orbis,
    Si non in nihilum terra fretumque ruat ;
    Cuncta tamen mundi sursum ibunt atque deorsum
    Imperia, et luctus undique grandis erit. » {c}


    1. Histoire du roi Henri le Grand de Hardouin de Péréfixe (v. note [14], lettre 660), dans l’édition d’Amsterdam, Louis et Daniel Elsevier, 1661, in‑12, page 90.

    2. Mercurii Gallobelgici… ab anno 1588 ad Martium anni præsentis 1594… tomus primus… Auctore D.M. Iansonio Doccomensi Frisio [Premier tome du Mercure franco-belge… depuis l’année 1588 jusqu’à mars de la présente année 1594… Par D.M. Jansonius Doccomensis natif de Frise] (Cologne, veuve de Godefridus Kempnens, 1598, in‑8o, livre i, année 1588, pages 77).

    3. « [Cette année est celle sur laquelle] l’éminent mathématicien Johannes Regiomontanus, qui a cessé d’être de ce monde en la 42e année de son âge, un peu avant la 1475e année suivant l’accouchement de la Vierge, a publié le pronostic ou le présage en cette sentence :

      Après que mille ans se seront écoulés depuis l’accouchement de la Vierge, auxquels les cieux auront ajouté 500 ans, surgira une singulière 88e année, et elle s’accompagnera de funestes malheurs. Si pendant cette année la planète entière ne s’effondre pas violemment, si la terre et la mer ne se précipitent pas dans le néant, alors tous les empires du monde seront mis sens dessus dessous et la désolation sera partout immense. »

      La citation de l’Histoire universelle de Jacques-Auguste i de Thou dans la note [2] infra fournit d’autres renseignements sur la funeste année 1588.


  • Georgius Trapezuntius est le nom latin de Georgios Trapezountios (Georges de Trébizonde en français, Candie, Crète 1395-Rome 1472 ou 1473), l’un des premiers artisans de la Renaissance italienne, surtout célèbre pour ses traductions en latin des œuvres grecques de plusieurs antiques philosophes et Pères de l’Église.

  • La Tychonis Brahei Vita [Vie de Tycho Brahe] de Pierre Gassendi {a} contient aussi une Joannis Regiomontani Vita [Vie de Johannes Regiomontanus] qui évoque les circonstances de sa mort, survenue peu après son retour à Rome, au début de 1475, sur l’invitation de Sixte iv (2e partie, page 92) :

    Ut breve ergo faciam, discessit denique memorato anno m. ccc. lxxxv. sub ipsum finem mensis Julii ; siquidem postrema ejus observatio circa altitudinem Meridianam Solis, fuit die ejus mensis xxviij. et quæ Waltheri deinceps fuere, cœpere a die secunda Augsuti. Ac fuit ille quidem Romæ non sine applausu exceptus ; at non tot anno ibi supervixit. Incurrerat enim in vehemens odium filiorum Trapezuntii, quod Parentis eorum circa Ptolemæum, Theonemque lapsus non dissimularet ; quare et fama est fuisse eum veneno illorum insidiis, arteque exstinctum. Memoratus tamen mox Jovius surreptum fato ait, grassante in Urbe pestilentia ; et Kepplerus, dum idem scribit, reprehendit aliunde Camerarium, referentem illius mortem ad effecta cujusdam Cometæ, qui anno sequente apparuerit. Utcumque fuerit, proditum est, ibiisse illum pridie Nonas Julias anni m. cccc. lxxvi. Vixitque adeo solum annis xl. ac solido præterea mense.

    [Pour abréger, il finit par quitter < Nuremberg > en la mémorable année 1475, à la toute fin du mois de juillet, puisque sa dernière observation sur la hauteur du soleil à midi eut lieu le 28e jour de ce mois, et celles que Walther {b} fit ensuite commencèrent le 2e d’août. Ce ne fut pas sans applaudissement qu’on l’accueillit à Rome, mais il n’y survécut pas même une année entière. Il s’était en effet attiré la vive haine des fils de Trapezuntius, parce qu’il n’avait pas dissimulé les erreurs de leur père sur Ptolémée et sur Théon. {c} Voilà pourquoi il est réputé avoir succombé au poison qu’ils lui avaient traîtreusement et habilement fait prendre. Cependant, Jove dit qu’il fut rapidement emporté par la peste qui sévissait alors à Rome ; et Kepler {d} a écrit la même chose, en blâmant Camerarius qui a rapporté la mort de Regiomontanus aux effets d’une comète qui apparut l’année suivante. {e} Quoi qu’on ait raconté là-dessus, il s’en est allé le 6e de juillet 1476, après n’avoir vécu que 40 ans et exactement un mois].


    1. Paris, 1654, v. note [29], lettre 211.

    2. Bernhard Walther (1430-1504), marchand et astronome allemand de Nuremberg, ami de Regiomontanus.

    3. V. note [22], lettre 151, pour Ptolémée, astronome grec du iie s. Théon de Smyrne est un philosophe et mathématicien du même siècle.

    4. Johannes Kepler, v. notule {e}, note [28], lettre 211.

    5. V. notes [2] infra pour Paul Jove sur Regiomontanus, et [22], lettre 352, pour Joachim Camerarius. Johannes Keppler (1571-1630) a été le plus célèbre astronome allemand de son siècle, mais n’a curieusement pas eu l’honneur d’être cité ailleurs dans notre édition.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 2 manuscrit, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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