Note [43] | |
Jean-François-Paul de Gondi, alors coadjuteur de l’archevêque de Paris, {a} a parlé du cardinal Pancirole {b} dans ses Mémoires (automne 1650, pages 668‑670) : « M. le cardinal Mazarin avait été autrefois secrétaire de Pancirole, nonce extraordinaire pour la paix d’Italie ; il avait trahi son maître et il fut même convaincu d’avoir rendu compte de ses dépêches au gouverneur de Milan. {c} Le pape Innocent {d} m’en a dit le détail, qui vous ennuierait. Pancirole, ayant été créé cardinal et secrétaire d’État de l’Église, n’oublia pas la perfidie de son secrétaire, à qui le pape Urbain avait donné le chapeau par les instances de M. le cardinal de Richelieu, {e} et il n’aida pas à adoucir l’aigreur envenimée que le pape Innocent conservait contre lui depuis l’assassinat de l’un de ses neveux, dont il croyait qu’il avait été complice avec le cardinal Antoine. {f} Pancirole, qui crut qu’il ne lui pouvait faire un déplaisir plus sensible que de me porter au cardinalat, le mit dans l’esprit du cardinal Innocent, qui agréa qu’il prît commerce avec moi. Il se servit, pour cet effet, du vicaire général des augustins, qui lui était très confident et qui passait à Paris pour aller en Espagne. Il me donna une lettre de lui ; il m’expliqua sa créance ; il m’assura que si j’obtenais la nomination, le pape ferait la promotion sans aucun délai. {g} Ces offres ne firent pas que je me résolusse à la demander, ni même à la prendre ; mais elles firent que, quand les autres considérations que je vous ai rapportées ci-dessus tombèrent sur le point de l’éclat que la cour fit contre moi après la paix de Bordeaux, {h je m’y laissai emporter sans comparaison plus facilement que je n’eusse fait si je ne me fusse cru assuré de Rome ; car l’une des raisons qui me donnait autant d’aversion à la prétention du chapeau était la difficulté de fixer la nomination, parce qu’elle peut toujours être révoquée ; et je ne sache rien de plus fâcheux, en ce que la révocation met toujours le prétendant au-dessous de ce qu’il était devant que d’avoir prétendu ; elle a avili La Rivière, {i} qui était méprisable par lui-même, et il est certain qu’elle nuit à proportion de l’élévation. Quand je fus persuadé que je devais penser au chapeau, je serrai les mesures que j’avais jusque-là plutôt reçues que prises. Je dépêchai un courrier à Rome, je renouvelai les engagements ; Pancirole me donna toutes les assurances imaginables. J’y trouvai même une seconde protection qui ne m’y fut pas inutile. Mme la princesse de Rossane était depuis peu raccommodée avec le pape, dont elle avait épousé le neveu, après avoir été mariée en premières noces au prince de Sulmonne. Elle était fille et héritière de la Maison des Aldobrandins, avec lesquels la mienne a eu dans tous les temps, en Italie, beaucoup d’unions et beaucoup d’alliances. Elle se joignit pour mes intérêts à Pancirole, et vous en verrez le succès. » {j} |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Naudæana 4, note 43. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8195&cln=43 (Consulté le 02/11/2024) |