Le 13 octobre 2015, Loïc Capron donnera une conférence sur «La Bibliomanie de Guy Patin (1601-1672)».
Elle aura lieu à l’École nationale des chartes (65, rue de Richelieu, Paris 2e, salle Léopold-Delisle) dans le cadre du cycle «Du rare à l’unique».
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. S’inscrire
Pour mémoire, Guy Patin fut docteur régent et doyen de la Faculté de médecine de Paris, professeur au Collège royal de France au XVIIe s. Son amour des livres fut tel qu’on lui attribue l’invention du terme «bibliomanie». Il est également connu pour son abondante correspondance, dont la BIU Santé a mis en ligne début 2015 une édition critique inédite.
Loïc Capron, professeur de médecine interne de l’université Paris Descartes, est justement à l’origine de cette édition monumentale.
«Les biens communs vont bientôt faire leur entrée dans le droit français, à l’occasion de la future loi sur le numérique annoncée par Manuel Valls, issue des travaux de concertation du Conseil national du numérique.»
Cette tribune prend notamment position sur les notions d’Open Access, de Communs, et pour un statut positif du domaine public.
De par ses missions, la BIU Santé est depuis longtemps sensible à ces problématiques :
Si vous aussi vous partagez ces valeurs, n’hésitez pas à aller signer la pétition en ligne qui accompagne ce texte – soutenue déjà par plus de 75 personnalités, dont Jean-Pierre Finance, président du consortium Couperin.
– Armelle Martin, responsable du pôle « Politique documentaire médicale et scientifique de l’AP-HP », pour la documentation médico-pharmaceutique à l’AP-HP.
Elle aura lieu à l’école du Val-de-Grâce, Amphithéâtre Rouvillois. L’inscription préalable est obligatoire (télécharger le bulletin d’inscription)
Programme
– 8h00 – Accueil
– 8h45 – Allocutions officielles
– 9h00 – Lcl Porte : Le contexte géostratégique et tactique 1914-1915.
Les débuts
– 9h20 – PGI Reenaudeau : Les préparatifs industriels et tactiques allemands.
– 9h40 – PhC Delacour : Ypres, l’attaque allemande du 22 avril 1915.
La Riposte
– 10h00 – Dr Fauque : Le sursaut français. C. Moureu, un savant et ses équipes dans la guerre : organisation scientifique de la riposte.
– 10h20 – Pr. Boureille : L’apprentissage de l’usage offensif des gaz par les armées françaises entre 1914 et 1918.
10h40 à 11h10 PAUSE
– 11h10 – Lcl Lion : Les compagnies Z.
– 11h30 – Col Le Roux : Les moyens de protection, début et essor.
11h50 à 13h45 PAUSE
Toxicologie
– 13h45 – Pha, Gros-Desonneaux : Introduction : aperçu de la diversité des composés chimiques utilisés.
– 14h00 – Phc, Pr Renard : Suffocants et sternutatoires.
– 14h20 – Phc, Pr Dorandeu : Ypérite et arsines caustiques.
– 14h40 – Dr. Monneret : De l’arme chimique à l’ère thérapeutique.
– 15h00 – Phc, Pr. Mullot : Intoxication par fumées de tir : une autre guerre chimique.
15h20 à 15h30 PAUSE
Le Service de santé dans la guerre chimique
– 15h30 – Dr. Bonnemain : Médecins et pharmaciens dans la guerre chimique.
– 15h50 – Pr. Labrude : Facultés de médecine et de pharmacie de Nancy dans la Grande Guerre : quelles contributions.
– 16h10 – MC (er) Ferrandis : La prise en charge médicale au front et à l’hôpital – les ambulances Z.
– 16h30 – ICAS Lebreton Moreau : Infirmiers et infirmières Z. Une formation des actions. Rapide panorama de la 1re GM à nos jours.
16h50 à 17h10 PAUSE
L’Héritage
– 17h10 – CRC1 Verrier : Licéité des armes chimiques : un traitement particulier. De la convention de la Haye à la convention de Paris pour l’interdiction des armes chimiques.
– 17h30 – M Faure : Impact sociétal et psychologique de la « guerre des gaz ».
– 17h50 – M Wachtel : 85 ans après, l’évacuation de Vimy.
– 18h10 – Conclusions.
Début 2015, un fidèle lecteur, J.-P. Aubert, nous a fait part de sa surprise de découvrir sur eBayun ouvrage estampillé «bibliothèque de la faculté de médecine». En l’occurrence un volume de Cahagnet intitulé «Magie Magnétique», datant de 1854, chez Germer-Baillière, libraire au 17, rue de l’École-de-Médecine (tout près de chez nous, donc).
Le pedigree complet de ce petit volume de 528 pages mérite d’être décliné : «Magie magnétique ou traité historique et pratique de fascinations, miroirs cabalistiques, apports, suspensions, pactes, talismans, charmes des vents, convulsions, possessions, envoûtements, sortilèges, magie de la parole, correspondance sympathique, nécromancie, etc.» Tout un programme.
L.-A. Cahagnet étant lui-même présenté comme l’auteur des «Arcanes de la vie future dévoilés». Étrangement, pas de page Wikipédia pour présenter ce prolixe littérateur français, si ce n’est une courte ébauche en néerlandais et un copieux site Web personnel en… portugais. Avis aux amateurs et autres wikignomes et wikifées qui auraient à cœur de réparer cette injustice.
On l’ignore souvent, mais la constitution du fonds de l’ancienne BIUM n’a pas de tout temps été concentrée sur les disciplines médicales. Au XIXe s. une certaine forme d’éclectisme était encore de mise, ce qui vaut à la BIU Santé d’héberger en son sein certains ouvrages ésotériques, qui font aujourd’hui encore les délices de certains amateurs.
Une rapide enquête de notre service histoire a permis de découvrir que le livre en question avait disparu de nos collections depuis… 1927 au moins ! Le vendeur fut aussitôt contacté. Ce dernier avait acheté ce livre une dizaine d’années auparavant… dans une brocante. Quant à savoir ce qu’il advint du livre entre 1927 et l’an 2000, mystère. Mais vu son titre, on n’est guère surpris de le voir resurgir au tournant du millénaire.
Plus récemment, un autre ouvrage de la bibliothèque a été aperçu sur eBay : un livre de Chaussier intitulé Contre-Poisons (1818). Émoi au service histoire où l’on s’empresse d’aller constater en rayon la disparition de l’objet… qui était encore en place ! En fait, le vendeur, faute d’appareil photo en état de marche, avait emprunté la numérisation de la page de garde sur Medic@ pour illustrer son annonce. Comme quoi, notre bibliothèque numérique et ses 3 millions de pages suscitent des réutilisations insoupçonnées.
Dans un prochain épisode, nous évoquerons peut-être les disparitions à répétition du deuxième exemplaire de la thèse d’exercice de Louis-Ferdinand Céline ou les fantômes des ouvrages «empruntés par les Allemands» en 1943. Mais ceci est une autre histoire…
Peuvent concourir les auteurs de travaux en langue française, universitaires ou non, rédigés, publiés ou soutenus après le 1er janvier 2012. Afin d’encourager la recherche, les travaux universitaires lauréats font l’objet de prix dotés par le mécénat hospitalier.
Les travaux doivent être déposés en trois exemplaires auprès du service des Archives de l’AP-HP.
La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 31 octobre 2015.
Les candidatures sont à adresser aux Archives de l’AP-HP
Coordination du concours SFHH
7, rue des Minimes – 75003 Paris
Tél. 01 40 27 50 77
Fax : 01 40 27 50 74
Toute correspondance et toute demande de renseignements sont à adresser à la Société Française d’Histoire des Hôpitaux
1, résidence Sus-Auze
84110 Vaison-la-Romaine
Tél : 06 19 79 55 17
Ou pour être exact, «soyez créatifs» ce qui revient au même dans le contexte. Telle est l’injonction assenée par le docteur John Thackery à ses deux subordonnés. Car comment se renseigner sur une nouvelle technique chirurgicale française quand on officie dans un hôpital de New York au début du XXe s. ? En l’occurrence, le Knickborder (surnommé le «Knick»).
Voilà donc nos deux médecins contraints de visiter nuitamment la bibliothèque d’un hôpital concurrent, réputée pour être abonnée à des revues françaises. Ils finiront par trouver l’article, mais encore faudra-t-il en comprendre la teneur : «En français, chaque mot a cinq ou six sens différents !»
The Knick est une série télévisée qui a créé le buzz l’été dernier, pour plusieurs raisons. En premier lieu, elle est réalisée par un cinéaste de renom, Steven Soderbergh – qui a d’ailleurs signé les 10 épisodes de la première saison, et pas seulement le pilote. Avec une distribution remarquable, Clive Owen en tête.
Cette série met en scène la vie quotidienne au Knickborder hospital aux alentours de 1900. L’intrigue est centrée sur le docteur Thackery. Brillant médecin, bourreau de travail et chercheur infatigable. Mais aussi misanthrope en puissance et toxicomane invétéré.
On frémit souvent devant cette évocation de la médecine d’il y a un siècle : hygiène approximative, instruments artisanaux (dans tous les sens du terme), entraînement sur les porcs élevés dans la cour de l’hôpital, ou sur des cadavres que les différents établissements s’arrachent à coups de dollars, débuts grésillants de l’électricité et de la radiologie, ou encore bagarres entre ambulanciers pour savoir qui ramènera les blessés dans «son» hôpital. Calibrée pour être diffusée sur le câble, la série ne rechigne pas à verser dans le gore et la violence, mais toujours au service du récit. Dès la scène d’ouverture, le ton est donné : une opération en public, dans un amphithéâtre qui en rappelle d’autres (l’amphithéâtre Vulpian, bien caché au centre des Saints-Pères, par exemple).
L’anecdote du vol des revues n’est pas la seule qui renvoie indirectement aux bibliothèques. L’un des héros, le docteur Algernon Edwards, noir américain, ne peut publier ses recherches en tant que premier auteur. Il doit laisser son collègue blanc proposer l’article à sa place pour qu’il ait une chance d’être accepté. La place des noirs dans la société américaine (comme patients ou comme médecins) revient tout au long des épisodes, de même que celle des femmes, cantonnées pour la plupart aux rôles d’infirmière ou de bonne sœur.
The Burns Archive participe activement à la reconstitution de cet environnement médical. Le personnage principal étant lui-même inspiré d’un célèbre médecin, lui aussi toxicomane, William Halsted. Des historiens pointilleux ont néanmoins souligné quelques inexactitudes : à l’époque, on utilisait déjà des gants chirurgicaux, et les césariennes étaient déjà pratiquées, entre autres.
En France, The Knick est diffusée sur OCS Go (jusqu’au 8 août prochain). Une saison 2 est prévue à l’automne 2015.
La BIU Santé reçoit en don un exemplaire de la traduction anglaise du Dongui Bogam
Mercredi 8 juillet 2015, la bibliothèque a reçu une délégation de l’Université Kyung Hee, de Séoul. Le Professeur Kim Namil, doyen du Collège de médecine coréenne, lui a remis en don la traduction anglaise du Dongui Bogam, qu’il a dirigée, en tant que spécialiste, au nom de l’Université Kyung-Hee. Le projet a été réalisé sous l’égide du Korea Institute of Oriental Medicine (Department of project of DYBG), et du Ministère de la santé coréen.
Constituée de 9 volumes, cette édition permettra aux chercheurs qui ne lisent pas les langues d’Extrême-Orient de prendre connaissance d’un ouvrage fondamental, qui n’était accessible que dans des éditions coréennes, chinoises et japonaises.
Le Dongui Bogam, «Miroir précieux de la médecine orientale», a connu sa première édition en 1613, en 25 volumes, imprimée avec des caractères mobiles en bois par le Ni-ui-won («Centre médical pour la famille royale»). C’est sur l’ordre du roi Seonjo que le médecin royal Heo Jun (1537-1615) a dirigé cette grande encyclopédie du savoir médical. Le succès de l’ouvrage fut considérable dans toute la région, puisqu’il eut quarante éditions au fil des temps, en Corée, mais aussi au Japon et en Chine.
Le Donguibogam est «le tout premier livre sur les principes et la pratique médicale qui, édité et distribué à l’échelle nationale et en vertu d’un ordre étatique innovant, proclame les idéaux de santé publique promue par l’État, et de médecine préventive».
Il a «assemblé et amalgamé différentes écoles de connaissances médicales qui s’était accumulées depuis deux millénaires, qu’il s’agisse de théorie ou de pratique, et est parvenu à les synthétiser avec une énorme quantité de savoir clinique en un seul ensemble».
Il est «la première compilation médicale au monde qui reconnaisse pleinement l’importance de la prévention en médecine, sur la base du principe de «Yangsaeng» (life-breeding dans le document de l’UNESCO). Le principe était incorporé systématiquement dans la pratique médicale ; l’État a disséminé ces techniques pratiques de «Yangsaeng» grâce à la publication massive et à la mise en circulation du Bogam par les agences gouvernementales.»
La BIU Santé remercie chaleureusement les donateurs.
Le livre est d’ores et déjà à la disposition de ses futurs lecteurs sous la cote 353486, et se consulte au Service d’histoire de la santé.
À l’occasion des travaux effectués sur le site de la faculté de pharmacie de Paris, l’équipe du laboratoire de Pharmacologie a trouvé un ensemble de 25 planches pédagogiques anciennes représentant l’anatomie, la physiologie et la neurologie animales.
Ces planches, au format paysage et portrait, mesurent principalement 100 x 75 cm ; les plus grandes peuvent atteindre 1,50 mètre de long. Elles sont confectionnées sur des papiers Lana de fort grammage, ou sur des papiers toilés, tenus par deux baguettes de bois.
22 des 25 planches sont signées V. Géniole et sont datées de 1948, 1949 et 1955. Une planche datée de 1963 est signée R. Diome. Les représentations anatomique, myologique et neurologique des animaux sont réalisées à l’encre noire rehaussée de peinture.
Cinq animaux sont surtout représentés sur ces planches : le chien, le lapin, le mouton, le cobaye et la grenouille (ou le crapaud).
Cette collection est désormais conservée au pôle Pharmacie-Biologie-Cosmétologie de la BIU Santé. Elle vient enrichir l’importante collection d’environ 150 planches de parasitologie conservées au pôle Médecine-Odontologie.
Cette découverte permet également de mieux connaître le matériel pédagogique utilisé à la faculté de pharmacie de Paris depuis la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1960-1970, au moment où de nouveaux supports sont venus remplacer les anciens.
Rappelons aussi le travail effectué par les collègues du Musée François Tillequin en matière d’inventaire et d’analyse des planches pédagogiques de botanique (une centaine de planches) et de matière médicale (environ 120 planches) dont les plus anciennes remontent à 1896. Voir à ce sujet la thèse de Louis Avakiantz et les planches qu’il a photographiées.
Les planches photographiées et décrites par Louis Avakiantz ont été intégrées à la Banque d’images et de portraits de la BIU Santé. Elles côtoient d’autres planches pédagogiques issues, celles-ci, des collections de l’Assistance Publique et des Hôpitaux de Paris qui documentent l’histoire et l’enseignement de la neurologie.