Le temps de la reconnaissance

Missionnaire de l'agriculture

Le lait

Nicolas Deyeux (1745-1837)

BIU Santé Médecine. Cote : CIPB 1005
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Né à Paris, le 21 mars 1745, condisciple de Lavoisier au collège Mazarin, Nicolas Deyeux se forme à la profession pharmaceutique dans l’officine de la rue du Four, tenue par son oncle Pia, auquel il succède en 1772. En 1787, il vend sa pharmacie à son confrère et ami Boudet. Il se retire alors rue de Tournon, où il construit un laboratoire pour poursuivre ses recherches. En 1797, il entre à l’Institut et devient, en 1804, Premier pharmacien de l’Empereur.

Nicolas Deyeux (1745-1837)

BIU Santé Pharmacie. Cote : 14574
(Tous droits réservés)

Privé de laboratoire depuis 1774, Parmentier utilisera souvent celui de Deyeux pour mener ses propres expériences. Aussi indépendants et solitaires l’un que l’autre, les deux hommes s’apprécient beaucoup. Cette complicité va donner lieu à un rapport important commandé par la Société royale de médecine. Celle-ci souhaite que l’on « détermine, par l’examen comparé des propriétés physiques et chimiques, la nature des laits de femme, de vache, de chèvre, d’ânesse, de brebis et de jument ». Pendant plus d’un an les deux pharmaciens vont tester le lait cru, bouilli, coupé d’eau, fermenté, coagulé ; ils vont même suivre la recette des Tartares pour obtenir de l’alcool de lait. Ils analysent de multiples laits, allant même jusqu’à exiger d’une nourrice qu’elle tire son lait en leur présence, chaque jour à la même heure !

En 1788, la Société royale de médecine choisit pour thème de concours : « Déterminer, par l'examen comparé des propriétés physiques et chimiques, la nature des laits de femme, de vache, de chèvre, d'ânesse, de brebis et de jument ». Les résultats des recherches de Parmentier et de son ami Nicolas Deyeux sont rassemblés en 1799, dans le Précis d'expériences et observations sur les différentes espèces de lait. Traduit en allemand, cet ouvrage de référence traite aussi de la qualité et de la conservation du beurre et des fromages.

Des différentes espèces de lait

De l’allaitement

Parmentier s’intéresse à la question du lait, mais aussi à l’allaitement.
Il obtient le transfert de la pharmacie de la Maison d’allaitement, rue de la Bourbe à Paris, qu’il juge trop humide, trop exiguë et trop éloignée des femmes en couches, à la Maison d’accouchement installée rue d’Enfer.

Lors de la séance de la Société libre des pharmaciens de Paris, du 15 mars 1808, Parmentier adresse un vibrant hommage à la surveillante de la Crèche de la Maison d'allaitement, Mme Guillot, récemment décédée : « L’hospice qui dans ce jour de solennité à l’avantage de posséder votre excellence, vient de perdre une de ses plus fermes colonnes ; il s’appuyait sur les vertus et les talents d’une femme qui a honoré l’espèce humaine par un courage au-dessus de son sexe, par des traits sublimes d’un dévouement sans borne, d’une femme qui pendant 52 ans a reçu dans ses bras, caressé, réchauffé, vivifié, plus de 360 mille enfants [sic], sacrifiés, proscrits par leur mère, le jour même de leur naissance. Sans doute ce prodige de charité immense serait unique dans les annales de la Bienfaisance si Saint-Vincent de Paul n’avait marqué sa passagère existence sur la terre par des établissements en faveur de tous les âges et de tous les maux.
Dans ce court exposé, se trouvent l’histoire et l’éloge de Claude Guillot, surveillante de la Crèche de la Maison d’allaitement. Sa bienfaisance et son humanité suffiraient pour en rendre le tableau intéressant, mais en offrant comme simple historien le précis de ce qu’elle a fait, je me flatte d’exister dans le cœur des âmes sensibles qui l’imiteront le plus vif intérêt, etc. » (BIU Santé Pharmacie. Cote : Reg. 09)

De l’allaitement