Note [6] | |
V. notes [6], lettre 14, [1], lettre 404, et [4], lettre latine 48, pour le Clypeus [Bouclier] (Rouen, 1655) de Guillaume de Hénaut, pseudonyme de Jacques Mentel, qui s’y attribuait la priorité sur Jean Pecquet pour la découverte du réservoir du chyle (citerne dite de Pecquet, v. note [23], lettre 152). Guy Patin disait curieusement ne pas bien se souvenir de ce petit livre, alors qu’il l’a plusieurs fois commenté au moment de sa parution. Jan van Horne restait sûrement morfondu d’avoir été étrillé, 13 ans plus tôt, pour son Novus ductus chyliferus… [Nouveau conduit chylifère…] (Leyde, 1652, v. le 3e extrait de la lettre de Sebastianus Aletophilus [Samuel Sorbière] cité dans la note [5], lettre 390) où il avait revendiqué la primeur de cette description, mais sans citer Pecquet qui l’avait incontestablement devancé (en 1651). Patin voulait peut-être ôter à l’anatomiste de Leyde le consolant plaisir de lire ce passage du Clypeus (pages 6‑8), qui prétendait, mais un peu tard, ranger Pecquet à ses côtés dans la catégorie des ursurpateurs : Illic, quasi rerum abditarum, et a mundo condito reconditarum inventio illustri tuæ prosapiæ quadam prærogativa hæreditaria esset, tu vel imberbis Apollo, quippe Baccalaureus, et Philiatrorum Archidiaconus electus anno 1629, oblata de venis lacteis Asellii disserendi occasione, forte etiam edito cane in theatrum anatomicum, apertis a te, coram omnibus, eius visceribus, felici admodum successu, cum venarum lactearum insertionem sequeris, ecce cum omnium spectantium admiratione, et acclamatione publica, primus omnium mortalium chyli receptaculum aperis. Longua < sic pour Longa > est a te facti periculi eiusdem historia ; nam ibidem anno 1635 Chirurgiæ Professor meritissimus eius artis Alumnis quamplurimis idem reseras : cuius rei testes oculati sunt non pauci ; præsertim eius fidem facit quidam Chirurgus Parisiensis nomine Fournier. Eodem loco anno 1647. Scholarum Parisiensium electus Professor Dignissimus, et sequentibus annis, cum frequentibus dissectionibus das operam magna comitante caterva, dissecante Chirurgico cognominato Gayant, præsente, et attestante vel ipso Pecqueto missa ad te epistola data secundo die augusti anno 1650, et quorum pars magna fui, rursus idem chyli receptaculum nobis indigitas. Cui sane tuo felici invento multum debet doctrina pecquetiana, et de te iure merito dicet, quod Æoliæ Rex olim Iunoni, Tu mihi quodcumque hoc regni est, tu scept<r>a, Iovemque Pour conclure sur ce débat, j’adhère volontiers à l’opinion que Hyginus Thalassius, alias Pierre de Mersenne, a écrite en 1654 (v. la dernière partie de la note [5], lettre 390). Une lecture soigneuse du Clypeus m’a convaincu que Mentel était de bonne foi quand il afirmait avoir maintes fois montré le réservoir du chyle en disséquant publiquement à Paris, entre 1629 et 1647, sans douter que Pecquet eût asissté à ces séances. Néanmoins, le reste du livre répète et défend les étincelantes déductions que Pecquet en a tirées sur les voies du chyle et sur son rôle dans la formation du sang hors du foie (publiées en 1651), sans garantir au lecteur que Mentel avait lui-même entrevu ces découvertes capitales. Il y a un monde entre décrire une structure anatomique et démontrer sa fonction complète. Quant à van Horne, sans l’accuser de plagiat volontaire, il est difficile de ne pas le blâmer pour avoir négligé de lire ce que Pecquet avait publié un an avant lui. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Jan van Horne, le 6 septembre 1665, note 6.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1402&cln=6 (Consulté le 09/12/2024) |