Unpaywall et le libre accès à la BIU Santé

Avez-vous déjà entendu parler d’Unpaywall ? Cette extension pour navigateurs fait le buzz depuis début avril, date de son lancement officiel. Les revues scientifiques prestigieuses en parlent également, comme Nature, dans la rubrique Toolbox de son site.

Cette extension gratuite est à installer dans votre navigateur Chrome ou Firefox. Elle a d’ailleurs été téléchargée sur tous les postes publics de la BIU Santé, où vous pourrez bénéficier de ses services.

Comment ça marche ?

Unpaywall se révèle utile quand on se heurte à un… Paywall (d’où son nom). C’est-à-dire quand un éditeur vous demande de payer pour accéder à un article scientifique. Ce qui arrive aussi parfois à la BIU Santé malgré les milliers d’abonnements achetés à grands frais chaque année.

Sur la page d’un article payant, Unpaywall cherchera automatiquement une version gratuite du document. Si une telle version existe, un bouton vert apparaîtra à droite. Il suffira alors de cliquer dessus pour accéder à l’article gratuit – comme dans l’exemple ci-dessous :

Pour parvenir à cet exploit, Unpaywall se base sur le DOI des articles. Cet identifiant est alors cherché dans toute une liste de réservoirs légaux du type PubMed Central, DOAJ, Crossref 90 millions de documents seraient actuellement référencés par ce système. Rien à voir avec le piratage (et Sci-Hub, pour ne pas le nommer), il s’agit de versions libres d’articles parfois payants. Et aucune information personnelle ne vous sera demandée en échange.

Il est possible de personnaliser quelque peu l’extension : par exemple en lui demandant de distinguer les articles en Green Open Access (qu’elle affichera avec une icône… verte !) et les articles en Gold Open Access (icône jaune).

Unpaywall est développé par Impactstory. Un site Web financé par la National Science Foundation et la Alfred P. Sloan Foundation.

Il n’y a pas qu’Unpaywall dans la vie…

Cette extension rejoint d’autres projets du même type, dont la BIU Santé vous avait déjà parlé :

N’oubliez pas que la BIU Santé vous propose aussi une page spécifique sur la recherche d’articles en libre accès, ainsi que des informations sur l’Open Access.

Google Scholar propose également sa propre extension pour chercher des contenus académiques. Mais les résultats trouvés ne seront pas forcément légaux, puisque GS donne également des liens sur ResearchGate ou Academia. En effet certains chercheurs y téléchargent parfois des articles qu’ils n’ont pas encore le droit de déposer. Une option à cocher dans les préférences d’Unpaywall permet de désactiver la recherche sur ces sites. Les résultats sont alors moins nombreux, mais légaux, à vous de voir !

Open Access, réseaux sociaux et éditeurs

À noter que la plateforme Academia fait en ce moment l’objet d’une bien mauvaise presse. Elle commence en effet à faire payer ses utilisateurs pour accéder aux fonctions de recherche avancée – dans le texte intégral des articles. Articles qui ont été déposés gratuitement par leurs auteurs. Pas vraiment une surprise, mais qui confirme le regard critique à garder sur les réseaux sociaux académiques – outils commerciaux, qui peinent à trouver un modèle économique viable. Autant de soucis que vous n’aurez pas avec une archive ouverte institutionnelle du type HAL. Pour mémoire, revoir cet excellent comparatif entre les deux systèmes.

De leur côté, les éditeurs tentent de reprendre la main en contrôlant comme ils le peuvent le partage des articles publiés dans leurs revues (sujet également abordé sur le site Nature).

En savoir plus

Le site de l’extension Unpaywall et sa Foire Aux Questions (en anglais)

La page du site BIU Santé pour trouver des articles en libre accès

La page BIU Santé sur l’Open Access

How a Browser Extension Could Shake Up Academic Publishing (en anglais)

Du nouveau dans l’affichage de PubMed

Pour tout utilisateur de la base PubMed – et de surcroît pour tout formateur – la lecture du NLM Technical Bulletin est une source d’information incontournable pour suivre les évolutions de la base. Deux billets récemment publiés annoncent des ajouts et modifications dans l’interface de PubMed. Ce billet fait le point sur les principales nouveautés.

Archives ouvertes

Dans le dernier numéro en date, on apprend que PubMed propose désormais une icône renvoyant vers le texte intégral de l’article lorsque celui-ci est disponible dans une archive ouverte institutionnelle, c’est-à-dire un réservoir d’articles en libre accès mis en place par une université ou un organisme de recherche, pour diffuser et valoriser les travaux de ses chercheurs (notamment).

Cette icône apparaît, lors de l’affichage d’une notice, en haut et à droite (dans l’exemple ci-dessous, Deep Blue, archive de l’université du Michigan), en complément des autres icônes déjà disponibles :

pubmed-oa-700

  • le lien vers le site de l’éditeur (accès payant à moins de passer par une bibliothèque ou une institution ayant souscrit à un abonnement – Elsevier dans l’exemple ci-dessus) ;
  • le résolveur de lien mis en place par une institution (ici l’université Paris Descartes) pour bénéficier des abonnements souscrits par celle-ci ;
  • le lien vers l’article lorsque celui-ci est disponible dans PubMed Central (PMC), une archive ouverte spécialisée en sciences de la vie et génie biomédical, créée par la NLM en complément de PubMed.

L’affichage de l’icône nécessite pour l’institution d’adhérer au service LinkOut du NCBI. Pour l’heure, seules quatre universités proposent un lien vers leur dépôt institutionnel, mais on peut supposer que d’autres institutions, et pourquoi pas françaises, vont prochainement proposer elles aussi cet accès.

Conflit d’intérêts

Dans le pénultième numéro du NLM Technical Bulletin, on apprend que PubMed signalera désormais les conflits d’intérêts des auteurs lorsque ceux-ci sont mentionnés dans les articles référencés. Une évolution compréhensible mais il faut préciser que PubMed ne fera que reprendre l’information indiquée par la revue. Si elle n’y apparaît pas, elle ne figurera pas dans la notice de PubMed.

Affichage des résultats

Affichage du nombre de résultats par page dans PubMed
Affichage du nombre de résultats par page dans PubMed

On apprend aussi que le choix du nombre de résultats affichés par page (20 par défaut), migré il y a quelques mois en bas de l’écran, retrouve sa place tout en haut, aux côtés des menus permettant de modifier le format des références et le mode de tri des résultats.

L’utilisateur régulier de PubMed est coutumier de ces menus changements dans l’interface. Le formateur, lui, s’en agace parce qu’il doit refaire les copies d’écran de son support !

Statut des références

Mais l’information la plus importante de cette avant-dernière livraison du NLM Technical Bulletin se trouve à la fin et concerne la mention du statut des références indexées dans PubMed. Pour comprendre la portée de ce changement, un petit rappel s’impose.

Le site Web PubMed est une interface permettant d’interroger gratuitement Medline, une base de données bibliographiques spécialisée dans le domaine de la santé, produite et alimentée par la NLM (National Library of Medicine des États-Unis). D’ailleurs PubMed est l’abréviation de Public Access to Medline et c’est par abus de langage que le nom PubMed sert à désigner la base elle-même.

En réalité, PubMed ne se limite pas à l’interrogation de Medline et donne aussi accès à d’autres références non incluses dans Medline, et dont les principales sont :

  • des références d’articles issus des 5620 revues indexées dans Medline, venant de paraître et directement versées dans PubMed par les éditeurs, à la suite d’un accord entre ceux-ci et la NLM ;
  • des références en cours d’indexation avec les mots-clés MeSH par les bibliothécaires de la NLM ;
  • des références d’articles inclus dans PubMed Central (PMC) mais qui ne sont pas issus des 5620 revues retenues par la NLM pour figurer dans Medline.

Quelle différence y a-t-il entre les références d’articles de Medline et celles listées ci-dessus ? Elle est de taille puisque les premières sont indexées avec des termes MeSH, c’est-à-dire des mots-clés décrivant le contenu de l’article. Ceux-ci sont fort utiles à l’utilisateur pour cibler précisément sa recherche et ne pas crouler sous un nombre de résultats inexploitable, étant donné le nombre de références accessibles via PubMed : 27 millions !

Les autres références ainsi listées ne sont pas indexées avec des mots-clés MeSH :

  • soit elles ont vocation à l’être : c’est le cas des références versées par l’éditeur et en cours d’indexation, mais il existe un délai non négligeable entre la mise en ligne de la référence et l’indexation en MeSH de l’article ;
  • soit elles ne le seront en aucun cas pour ce qui est des références de PMC issues de revues non indexées dans Medline.

Ceci permet d’expliquer, d’une part, la différence entre PubMed et Medline, que l’on a trop souvent tendance à confondre, et d’autre part, la complexité de la recherche dans PubMed, puisqu’une recherche consciencieusement menée à l’aide du thésaurus MeSH ne suffit pas à récupérer l’ensemble des références pertinentes sur un sujet. Ce mode de recherche écarte en effet systématiquement les références non indexées en MeSH alors qu’il s’agit généralement des plus récentes sur le sujet.

En conséquence, une recherche exhaustive dans PubMed ne peut se contenter d’une recherche menée à partir du MeSH Database, fût-elle préparée avec les termes les plus adéquats. Elle doit nécessairement être complétée par une recherche en langage libreà la Google») pour ne pas écarter des résultats récents et pertinents. L’équipe du CISMeF (du CHU de Rouen) a fait en sorte de corriger cette difficulté puisqu’une recherche lancée depuis l’outil terminologique HeTOP ou à partir du Constructeur de Requêtes Bibliographiques Médicales dans PubMed associera au terme MeSH l’ensemble des synonymes de celui-ci.

Mais revenons à l’information délivrée par le NLM Technical Bulletin :

  • Le statut des références évoqué ci-dessus était jusqu’il y a peu indiqué au-dessous de chaque notice. On retrouvait donc les mentions [PubMed – as supplied by publisher], [PubMed-in process] et [PubMed-indexed for Meline] pour désigner respectivement : les références versées par l’éditeur, celles en cours d’indexation et celles indexées avec des mots-clés MeSH (et faisant donc partie de Medline).

publisher700

  • Désormais, seul le statut [indexed for Medline] est mentionné. Les autres statuts ne sont pas indiqués, à moins d’afficher la notice au format MEDLINE afin de visualiser le champ « STAT ».
Lors de l'affichage d'une notice, utiliser le menu déroulant "Format" pour afficher le format MEDLINE
Lors de l’affichage d’une notice, utiliser le menu déroulant « Format » pour afficher le format MEDLINE
Indication du statut Publisher (affichage MEDLINE)
Indication du statut Publisher (affichage MEDLINE)

On peut comprendre le choix de la NLM qui vise à simplifier l’affichage de PubMed et rendre plus simple son utilisation par une nouvelle génération d’usagers habitués aux interfaces Google like. On peut regretter pour des raisons de clarté – et plus encore de pédagogie – que cette information essentielle ne soit plus accessible dès l’affichage public des références.

Mais qui sait, la NLM reviendra peut-être sur ce choix et nous réserve sans doute encore quelques modifications à venir !

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin, vous pouvez :

Benjamin Macé

 

 

 

Open Access Café le 24/10 au pôle Pharmacie

La 9e édition de la semaine internationale du Libre accès aura lieu cette année du 24 au 30 octobre 2016.

Le thème de l’édition 2016 est : “Open in Action

« Cet événement mondial permet à la communauté scientifique d’en savoir plus sur les bénéfices du libre accès, de partager ses connaissances et ses expériences entre collègues, et de contribuer à la promotion du libre accès. » En France, la manifestation est coordonnée par le consortium Couperin, en partenariat avec les URFIST.

Dans ce cadre, le pôle Pharmacie (4, avenue de l’Observatoire, 75006 Paris) vous propose une rencontre informelle le lundi 24 octobre, de 12h à 14h (salle Vauquelin, à droite au rez-de-chaussée, entrée libre, café offert).

Les bibliothécaires du pôle Pharmacie de la BIU Santé vous parleront rapidement des enjeux de l’Open Access et répondront aux questions que vous vous posez :

Open lock / Jisc and Matt Lincoln / CC BY-NC-ND

– Qu’est-ce que l’Open Access, quel intérêt pour les chercheurs ?

– Où et comment déposer ses publications ?

– Gérer son identité numérique, pour quoi faire ?

… et à toutes vos autres interrogations, qu’elles concernent l’OA ou non ! Problèmes d’accès aux ressources électroniques, recherches documentaires, etc.

Venez avec vos articles sur une clef USB, nous vous aiderons à leur rendre leur liberté.

Dans la salle Vauquelin sera également projeté à 12h le documentaire de 2014 «The Internet’s Own Boy: The Story of Aaron Swartz», de Brian  Knappenberger. Il retrace la vie et les actions d’Aaron Swartz, militant de l’Internet libre, mort en 2013.

Pour ceux qui ne pourront pas venir, ce documentaire est consultable librement en ligne :

En savoir plus

Notre page pour trouver des articles en libre accès

Open Access Café à la BIU Santé
Dans le cadre de l'OA Week 2016, échanges autour de l'Open Access avec les chercheurs de la faculté de Pharmacie de Paris.
Debut: 10/24/2016 12:00 pm
4, avenue de l'Observatoire
Paris, Île-de-France
75006
FR

Outils de communication scientifique : les résultats pour la France

InnoScholComm logo 550x550En 2015, nous avions relayé l’enquête menée par l’université d’Utrecht concernant les outils pour la communication scientifique utilisés par les chercheurs.

Tous les résultats (anonymisés) sont librement consultables et téléchargeables sur le site de l’étude (vive l’Open Data!). Une interface intuitive permet de manipuler aisément ces données pour des comparaisons immédiates.

Au niveau mondial, cette enquête a rencontré un vif engouement, avec plus de 20.000 participants.

La France est le 5e pays en nombre de réponses (1150 chercheurs).

survey_questions

Une exploitation intéressante de ces chiffres a été mise en avant par l’European Association for Health Information and Libraries : il s’agit d’une extraction des 2.200 réponses émanant de l’Europe pour la discipline Médecine. Les résultats de cette vue particulière sont consultables via cette interface.

Malheureusement, dans cette discipline, la France n’est représentée que par 139 chercheurs (si l’on exclut les bibliothécaires et documentalistes qui pouvaient également répondre à l’enquête).

Ce faible nombre ne permet pas d’extrapoler des statistiques, d’autant que l’échantillon n’est en rien représentatif. Quelques chiffres notables néanmoins, sur ce panel restreint de 139 chercheurs français du secteur médical :

pubmed-4-300Sans surprise PubMed est plébiscité pour la recherche de littérature : 126 personnes déclarent l’utiliser. Viennent ensuite Google Scholar (104), Web of Science (36), Scopus (17), Mendeley (9) et Paperity (8), entre autres. Le même classement se retrouve à peu près au niveau européen.

Une fois les références trouvées, les chercheurs y accèdent majoritairement par leur institution / leur bibliothèque (118), mais aussi via ResearchGate (45), des courriels envoyés aux auteurs (35), la consultation d’articles en Open Access (33), et l’achat direct sur les sites des éditeurs (13). L’Open Access Button, dont nous avons déjà parlé ici, est beaucoup plus utilisé dans les autres pays (3e position).

Les systèmes d’alerte et de recommandations sont relativement peu utilisés : Google Scholar (39), ResearchGate (28), PubMed (21), JournalTOCs (22), Mendeley (6), et les sites des revues elles-mêmes (4).

Pour analyser des données, le bon vieil Excel prévaut (97 répondants), suivi par R (33), SPSS (16), GraphPad ou StatView (14), MATLAB (9). Pas de surprise non plus pour l’écriture, avec Microsoft Word (132) puis notamment Google Drive (39) et LateX (14).

zoteroDu côté des logiciels de bibliographie, Zotero est en tête (63 utilisateurs), talonné par EndNote (53), puis Mendeley (10), Papers (6), ReadCube (3), JabRef (3). La situation est bien différente au niveau européen pour les chercheurs en médecine : Zotero est au 4e rang, derrière EndNote (largement en tête), Mendeley puis RefWorks.

Plusieurs outils sont cités pour l’archivage et le partage de publications : ReserchGate (39), PubMed Central (36), les répertoires institutionnels (25), le partage des notes de travail (22), arXiv (4). Le partage de données est encore balbutiant (8 répondants citent GitHub), idem pour les posters et les présentations (7 utilisateurs de Slideshare).

Le choix de la revue où publier repose encore grandement sur le facteur d’impact du JCR (en tête avec 39 répondants). Idem pour mesurer l’impact après publication : JCR/Facteur d’impact (43), Web of Science (30), Scopus (18), Altmetric (14), PLoS (10).

Pour communiquer en dehors du milieu académique, 25 répondants utilisent Twitter, 23 Wikipédia, 11 WordPress, 8 Facebook, LinkedIn ou bien Google+. Pour les profils de chercheurs, on retrouve la prépondérance de ResearchGate (55), Google Scholar (40), Orcid (23), les pages institutionnelles (20), et Academia (10). Même classement au niveau européen.

BAQuant au développement le plus important dans la communication scientifique au cours des années à venir, de nombreux répondants citent l’Open Access – soutenu par 110 d’entre eux (16 ne savent pas, 5 sont contre).

Tous ces chiffres, à manipuler avec précaution, donnent quand même des pistes sur les outils connus et utilisés, à défaut de pouvoir en tirer des généralités.

Une enquête nationale ciblant ces publics serait sans doute utile, pour mieux cerner les pratiques et les besoins, et y répondre au mieux en bibliothèque.

David Benoist

Coûts des abonnements : l’exemple finlandais

flag-of-finland-123273_960_720La nouvelle est passée relativement inaperçue, notamment en France : pour la première fois, un pays entier, la Finlande, a rendu public le montant des abonnements payés aux éditeurs scientifiques.

Cette divulgation inédite résulte d’une initiative menée notamment par Open Knowledge Finland (OKFFI) et rOpenGov.

Les données concernent la période 2010-2015, avec les montants réglés par les universités et institutions de recherche à 244 éditeurs – soit environ 22  millions d’euros par an. Les jeux de données sont téléchargeables et exploitables sous licence Creative Commons. Concrètement, ces chiffres sont difficilement exploitables en l’état, les coûts n’étant pas présentés de manière détaillée et uniforme suivant les établissements.

Une première analyse de ces données a été publiée par le site de rOpenGov (en anglais).

couts-finlandeUne telle initiative s’inscrit dans le cadre de l’Open Science et de l’Open Data, comme préconisé dans le plan d’action d’Amsterdam sur l’innovation en matière de science ouverte, dévoilé en avril dernier (cf. également le projet européen H2020). Questions également inscrites dans la nouvelle loi numérique, actuellement en cours de discussion en France (voir notre billet de septembre 2015 pour ses implications sur les articles scientifiques et les données de la recherche).

C’est une question cruciale dans une période où les bibliothèques connaissent des difficultés grandissantes pour s’abonner aux revues nécessaires à leurs lecteurs. Les prix des abonnements ne cessent d’augmenter (10% par an en moyenne pour 2010-2015 en Finlande), tandis que les budgets des bibliothèques stagnent ou diminuent.

Un site Web répertorie les informations partielles sur ces coûts qui étaient déjà disponibles pour différents pays (dont la France). Mais l’accès à ces données demeure difficile – comme le prouve cet exemple suisse d’un simple citoyen qui tente d’obtenir par voie de justice la communication de ces montants. Autant d’informations qui relèvent des politiques des consortia et des États qui négocient avec les vendeurs.

Un article au nom évocateur (en anglais), Opening the Black Box of Scholarly Communication Funding, milite pour la divulgation publique des sommes payées aux éditeurs.

Le développement de l’Open Access pourrait être l’une des solutions à cette problématique centrale pour la recherche. En Finlande, 18% des articles auraient été publiés en Open Access pour l’année 2014. La transition globale vers ce modèle pour ce pays étant estimée à 17 millions d’euros (à comparer aux 22 millions payés chaque année aux éditeurs).

Pourquoi un tel silence en France ?

En savoir plus

L’annonce officielle finlandaise avec le lien vers les données (en anglais)

Une première analyse de ces données par le site rOpenGov (en anglais)

Annonce (en français) sur le site Libre accès à l’information scientifique et technique

Interpellation citoyenne au Consortium des bibliothèques et BIS – billet du blog Publication scientifique, par Sylvie Vullioud (dont les prises de position ont largement inspiré notre texte)

Pour mémoire, la majorité des articles scientifiques dans le monde sont publiés par 5 maisons d’édition, présentant des marges annuelles de 30 à 40%. Se reporter aux Résultats financiers 2015 de l’édition scientifique, publiés par l’Eprist.

 

Open Access, Open Science et Open Data dans l’ESR

L’Association européenne des universités (EUA, qui représente plus de 800 universités de 47 pays) vient de publier une feuille de route sur l’Open Access.

euaCe document, annoncé en octobre 2015, est issu du travail du groupe d’experts de l’EUA sur l’Open Science.

L’objectif est de contribuer à la création d’un système de publication équilibré, où les coûts demeureraient raisonnables, tout en étant bénéfique pour les éditeurs et les chercheurs.

Ce document PDF de 4 pages (en anglais) énumère un certain nombre d’objectifs : favoriser le développement de l’Open Access, imaginer de nouveaux systèmes pour évaluer la recherche et les chercheurs, permettre le Text and Data Mining (TDM), poser la question des droits d’auteur

9 actions prioritaires sont envisagées, basées sur le dialogue et la collecte d’informations, des recommandations de bonne pratique et la mobilisation des différents intervenants du secteur.

Ce travail est réalisé en accord avec les objectifs du projet Horizon 2020 de la Commission européenne.

Voir également le document de l’EUA du 12 février 2016 (en anglais) qui prône une exception textmining universelle, et pas seulement pour la recherche (via @Dorialexander).

Open Data pour l’ESR

Parallèlement, le site Universities UK, le JISC et l’Open Data Institute ont publié un guide d’introduction à l’Open Data pour l’enseignement supérieur. Pour les professionnels de l’ESR désireux de mieux appréhender les enjeux de l’Open Data (avec des recommandations et des exemples).

En savoir plus

Le document de référence en anglais

Le guide d’introduction à l’Open Data

L’Open Access Week 2015 à la BIU Santé

La 8e édition de la semaine internationale du Libre accès aura lieu cette année du 19 au 25 octobre 2015.

« Cet événement mondial permet à la communauté scientifique d’en savoir plus sur les bénéfices du libre accès, de partager ses connaissances et ses expériences entre collègues, et de contribuer à la promotion du libre accès. » En France, la manifestation est coordonnée par le consortium Couperin, en partenariat avec les URFIST.

Dans ce cadre, le pôle Pharmacie (4, avenue de l’Observatoire, 75006 Paris) vous propose une rencontre informelle le mercredi 21 octobre, de 12h à 14h (salle Houël, à droite au rez-de-chaussée en entrant).

Les bibliothécaires du pôle Pharmacie de la BIU Santé vous parleront rapidement des enjeux de l’Open Access et répondront aux questions que vous vous posez :

– Qu’est-ce que l’Open Access, quel intérêt pour les chercheurs ?

– Où et comment déposer ses publications ?

– Gérer son identité numérique, pour quoi faire ?

Ce sera l’occasion de présenter l’archive ouverte HAL, et sa nouvelle version (v3). Venez avec vos articles sur une clef USB, nous vous aiderons à leur rendre leur liberté.

Open lock / Jisc and Matt Lincoln / CC BY-NC-ND

En savoir plus

Notre page pour trouver des articles en libre accès

Open Access Café à la BIU Santé
Dans le cadre de l'OA Week 2015, échanges autour de l'Open Access avec les chercheurs de la faculté de Pharmacie de Paris.
Debut: 10/21/2015 12:00 pm
4, avenue de l'Observatoire
Paris, Île-de-France
75006
FR

Le projet de loi pour une République numérique

Le gouvernement français travaille actuellement sur Le projet de loi pour une République numérique.

Et «pour la première fois, un texte législatif gouvernemental est soumis à une discussion publique ouverte et interactive en ligne, avant son envoi au conseil d’État et son adoption en conseil des ministres.»

Comme l’ont signalé plusieurs collègues bibliothécaires, dont le distingué Daniel Bourrion, de l’université d’Angers, plusieurs points du texte concernent directement la recherche et les publications scientifiques :

L’article 1 pour l’Open Data et l’ouverture des données publiques ;

L’article 8 sur les Communs et le domaine commun informationnel ;

L’article 9 sur l’accès aux travaux de la recherche financée par des fonds publics, avec tous les enjeux liés à l’Open Access ;

Vous avez jusqu’au 18 octobre pour proposer des amendements au texte ou simplement voter pour les suggestions les plus pertinentes (après la rapide création d’un compte en ligne).

À vous de jouer !

En savoir plus

Le site présentant le projet de loi

Le projet de loi in extenso

Le billet de blog de Daniel Bourrion

 

L’Open Access Week à la BIU Santé

Nous vous l’annoncions en août dernier, la 7e édition de la semaine internationale du Libre accès aura lieu cette année du 20 au 26 octobre 2014.

« Cet événement mondial permet à la communauté scientifique d’en savoir plus sur les bénéfices du libre accès, de partager ses connaissances et ses expériences entre collègues, et de contribuer à la promotion du libre accès. » En France, la manifestation est coordonnée par le consortium Couperin, en partenariat avec les URFIST.

Dans ce cadre, le pôle Pharmacie (4, avenue de l’Observatoire, 75006 Paris) vous propose une rencontre le jeudi 23 octobre, de 12h30 à 13h30 (salle Parmentier, rez-de-chaussée (ex-salle polyvalente)).

Autour d’un café, les bibliothécaires du pôle Pharmacie de la BIU Santé vous parleront rapidement des enjeux de l’Open Access et répondront aux questions que vous vous posez :

– Qu’est-ce que l’Open Access, quel intérêt pour les chercheurs ?

– Où et comment déposer ses publications ?

Ce sera l’occasion de présenter l’archive ouverte HAL, dont la nouvelle version (v3) a été lancée le 14 octobre. Les bibliothécaires vous montreront comment y déposer vos articles.

L’interface de l’OAButton montrant les accès refusés

Une initiative militante sera mise en valeur : l’Open Access Button. Elle vous permet de signaler les problèmes que vous rencontrez pour accéder à certains articles payants, et vous aide à trouver des versions en libre accès quand elles existent.

En savoir plus

– Une démonstration de HAL v3 aura également lieu le 21 octobre (10h-13h) à la faculté de médecine Cochin

Notre page pour trouver des articles en libre accès

Open Access Café à la BIU Santé
Dans le cadre de l'OA Week 2014, échanges autour de l'Open Access avec les chercheurs de la faculté de Pharmacie de Paris.
Debut: 10/23/2014 12:30 pm
4, avenue de l'Observatoire
Paris, Île-de-France
75006
FR

Conférence sur l’Open Access à Paris

6e COASP au siège de l’UNESCO

L’Open Access Scholarly Publishers Association (OASPA) organise prochainement à Paris la 6e Conference on Open Access Scholarly Publishing (COASP).

Elle aura lieu au siège de l’UNESCO, du 17 au 19 septembre 2014.

Comme son nom l’indique, cette manifestation réunit des participants du monde entier, dans le but de promouvoir l’Open Access. Elle est destinée aux éditeurs (privés ou institutionnels), aux bibliothécaires et aux décideurs de l’enseignement supérieur.

La conférence est soutenue par certains partenaires de la BIU Santé, tels EDP Sciences – éditeur qui continue à envoyer gracieusement certaines de ses revues malgré la vague de désabonnements. Jean-Marc Quilbé, son président-directeur général, y interviendra sur le thème « Les sociétés et la transition vers l’OA ».

En savoir plus

– Le programme de la conférence

– Les interventions de la conférence 2013

7, Place de Fontenoy
Paris, Île-de-France
75007
FR