Couleurs et soins dans les médecines anciennes

Les 22 et 23 novembre 2018 aura lieu à Lyon le colloque Couleur et soins dans les médecines anciennes. Époques antique et médiévale entre Orient et Occident. Grèce, Rome, Inde, Égypte et Proche-Orient.

Cette manifestation internationale est organisée par Isabelle Boehm (HiSoMA – Lyon 2), Laurence Moulinier-Brogi (CIHAM – Lyon 2)  avec la collaboration de Philippe Abrahami (Archéorient – Lyon 2)

«La couleur de la maladie et la couleur du remède font partie des critères fondamentaux de diagnostic et de thérapeutique dans l’histoire de la médecine et de la pharmacologie. Ce colloque s’inscrit dans les recherches actuelles dans les médecines anciennes. Il sera centré sur l’utilisation des couleurs dans la thérapeutique, aux époques antique et médiévale, et dans une perspective comparatiste, où seront associées des traditions médicales au-delà de l’Europe, comme l’Inde ou l’Égypte. Ces aspects comparatifs viendront éclairer une question encore complexe, celle des rapports entre les différentes traditions médicales anciennes.»

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Le site internet du colloque

Télécharger le programme (.pdf)

Debut: 11/22/2018
Fin: 11/23/2018
Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes
FR

En avril, danse avec les Dievx (grecs)

Φοράν παρά φοράν

Télécharger le calendrier d’avril 2018.

Plutarque a fourni une description de la danse antique, analysée par Jean Nogué dans le Bulletin de correspondance hellénique en 1937. Il évoque les positions, les mouvements et même les temps où le danseur, selon l’expression de Reinach reprise par Nogué, «tient la note».

Au XIXe siècle, Maurice Emmanuel s’intéresse à la danse antique selon une approche reconstructionniste. Il collabore alors avec Étienne-Jules Marey, et tous deux emploient la chronophotographie pour retrouver, non seulement le mouvement du corps mais aussi celui du tissu du vêtement, comme en témoigne l’image choisie pour notre calendrier d’avril. Mais Emmanuel ne s’appuie pas sur les sources littéraires, comme le texte de Plutarque, qu’il considère comme peu fiables. Il préfère les sources visuelles, quitte à en assembler plusieurs différentes. Il a également recours à la danse contemporaine, grâce à l’aide de Joseph Hansen, maître de ballets de l’Opéra de Paris, pour retrouver les gestes perdus de l’Antiquité.

Au début du XXe siècle, Georges Demenÿ reprend les études de Maurice Emmanuel et compare quant à lui les attitudes des danseurs grecs, tels qu’ils avaient été reconstitués au XIXe siècle, à des mouvements de gymnastiques.

G. Demenÿ, Mécanisme et éducation des mouvements, Paris, F. Alcan, 1904. Cote BIU Santé : 5565

À la fin des années 1960, la danse antique fait l’objet de nouvelles études de Louis Séchan et les travaux d’Emmanuel et Marey ont été analysés récemment, dans un article d’Audrey Gouy qui nous a servi de support et dans un article de Josette Ueberschlag.

Les reconstitutions du XIXe siècle sont sûrement moins les témoins de la réalité de la danse antique que de la manière dont ce siècle s’est approprié l’Antiquité. En effet, bien qu’il soit possible de reconstituer les conventions au moyen des sources, si la danse exprime les «mouvements de l’âme»[1], peut-on espérer reconstruire et comprendre, à tant de siècles de distance, «l’âme» de la Grèce antique  ?

C’est une question que nous aurions pu poser à M. Guy Cobolet, lui qui a exercé pendant six ans à l’École française d’Athènes avant de prendre la direction de la BIU Santé de 2000 à 2018. Nous souhaitons d’ailleurs lui dédier les DIEVX du mois d’avril et le remercier, personnellement, pour la confiance qu’il nous a accordée et pour son soutien dans tous nos projets, de ce simple calendrier à la journée d’étude Fecit ex natura, entre autres.

Chloé Perrot

[1] Nous empruntons ces mots à la présentation de l’exposition Corps en mouvement, qui s’est tenue au Louvre du 6 octobre 2016 au 3 juillet 2017.

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Les documents sur Étienne-Jules Marey à la BIU Santé

La science du mouvement et l’image du temps, 473 plaques photographiques d’Étienne-Jules Marey (exposition virtuelle BIU Santé)

 

Calendrier d’octobre : Danse avec les Dievx

 

Télécharger le calendrier d’octobre 2017.

Le squelette comme motif iconographique n’a pas attendu Halloween et s’est développé dès l’Antiquité.

Les gobelets aux squelettes du Louvre (1er s. av.- 1er s. de n. è.)[1] mettent en scène la dépouille de poètes et philosophes grecs célèbres et sont gravés de sentences telles que «Jouis de la vie pendant que tu es encore en vie, le lendemain est incertain».

Photo RMN.

Mais il n’y a rien de macabre à servir à boire à ses invités dans de tels contenants. Bien au contraire, ils appellent ceux qui viennent festoyer à un certain épicurisme.

Tout autre est le message des danses macabres[2], apparues pour la première fois à Paris en 1424, au charnier des Saints Innocents[3]. Le thème ne cesse ensuite de se répandre. Dépourvu de toute invitation à profiter de la vie terrestre, il se pare au contraire de morale chrétienne. Il se fait vanité et met en garde les plus fortunés : les biens matériels ne sont qu’éphémères et il faudra rendre compte de sa vie après la mort. Pour les humbles, il est une promesse d’égalité dans l’au-delà.

Le traité de myologie de Cowper (dont est issue l’illustration du calendrier – traité à télécharger dans notre bibliothèque numérique Medic@) semble bien emprunter à ce modèle pour représenter la charpente du corps et la couche musculaire la plus profonde. La représentation qui pourrait être crue et macabre se fait ainsi plus légère voire teintée d’une touche d’humour.

Source : Pinterest

À l’inverse, le De humani corporis de Vésale (à retrouver à la BIU Santé et dans une édition critique en ligne sur notre site) prête sa gravure la plus célèbre à un relief d’ivoire allemand du XVIIe siècle. Elle est cependant détournée et retrouve pleinement son statut de vanité puisque le squelette foule «aux pieds les attributs du pouvoir ecclésiastique, monarchique et guerrier»[4].

Chloé Perrot

Nous souhaitons dédier ce court billet à la mémoire de Solange Fouilleul[5]

[1] Découverts à Boscoréale en 1895. Aile Sully, 1er étage, Salle 33.

[2] Sur ce thème voir le site de l’Association Danses Macabres d’Europe

[3] La Danse macabre [composée par maistre Jehan Gerson], peinte en 1425 au cimetière des Innocents, fac-similé de l’édition de 1484, précédé de recherches par l’abbé Valentin Dufour

[4] Catalogue d’exposition Paris, C’est la vie, Vanités de Pompéi à Damien Hirst, Musée Maillol 3 février- 28 juin 2010, Paris, Skira Flammarion, 2010, p.50.

[5] Présidente de l’association des Danses Macabres d’Europe. Pour retrouver ses études sur le sujet

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Les danses macabres dans la banque d’images de la BIU Santé (plus de 200.000 images libres de droits à télécharger gratuitement)

Des ouvrages sur les danses macabres dans le catalogue de la BIU Santé

 

 

Le traitement, appel à contribution

L’équipe «Médecine grecque» de l’UMR 8167 (laboratoire Orient & Méditerranée) propose d’interroger la notion de traitement au sens large, au cours d’une journée d’étude qui aura lieu au le vendredi 17 février 2017 à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV).

Le thème retenu : «Le traitement : de la notion physique à ses représentations métaphoriques dans l’Antiquité gréco-romaine classique et tardive.»

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Hippocrate, portrait issue de notre Banque d’images

Cette journée scientifique s’adresse aux jeunes chercheurs (étudiants en master 2, doctorants et jeunes docteurs) des différentes disciplines du monde antique, quelle que soit l’école ou l’université de rattachement. Les communications feront par la suite l’objet d’une publication.

«Lors de cette journée d’étude, nous étudierons la notion de traitement en nous concentrant sur le monde gréco-romain, de l’époque classique (Ve siècle avant J.-C.) jusqu’à l’antiquité tardive (jusqu’au VIe siècle après J.-C.), afin d’analyser les divers types de traitements et leurs représentations et afin d’interpréter leur évolution au cours des siècles. Le traitement (en grec θεραπεύύειν, ἰατρεύύειν, ἰᾶσθαι ou en latin curare) est une notion assez large, c’est pourquoi nous souhaitons l’appréhender dans une perspective pluridisciplinaire.

Vous pouvez envoyer une proposition de communication (résumé d’environ 300 mots) en français ainsi qu’un court CV avant le 30 juin 2016 à l’adresse mail suivante : traitement17jd@gmail.com. Une réponse vous sera notifiée dans le courant du mois de juillet 2016.
Le temps de parole sera de 20 minutes par intervenant. Un programme sera établi courant septembre 2016.

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Argumentaire avec présentation des axes de recherche

Notre bibliothèque numérique Medic@ propose un corpus des médecins de l’Antiquité, avec de nombreux ouvrages libres de droit à télécharger.

Conférence Vésale (4-8 septembre 2014)

Vesalius Continuum Zakynthos

Toujours dans le cadre de l’année Vésale, une conférence internationale est organisée à Zakynthos (Grèce) du 4 au 8 septembre. C’est sur cette île ionienne que mourut Vésale, en 1564, il y a tout juste 450 ans.

Des spécialistes viendront y évoquer son œuvre, dont plusieurs collaborateurs de la BIU Santé, notamment :

Stéphane Velut et Jacqueline Vons, à l’origine de l’édition critique de la Fabrique et autres textes, en ligne sur notre site, interviendront respectivement sur les thèmes « Vesalius’ Anatomical Observations » et « Vivitur ingenio ».

Voir le billet de blog sur cette édition critique en cours.

Maurits Biesbrouck évoquera « The last months of Andreas Vesalius ».

Omer Steeno parlera du contexte familial : « Franciscus and Anna:Vesalius’ Brother and Sister in the Spotlight. »

Vivian Nutton présentera « Vesalius and his Annotations ».

Guy Cobolet, directeur de la BIU Santé interviendra quant à lui sur le thème : « Vesalius’ De Humani Corporis Fabrica in context. »

Autour de cette conférence auront lieu également une exposition et un concert.

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Le site de la conférence (en anglais)

Le programme de la conférence

Commemorating the 500th anniversary of Andreas Vesalius Zakynthos, 4-8 Sept 2014.
Debut: 09/04/2014
Fin: 09/08/2014
Zakynthos
GR