Ce mercredi 26e de janvier. En continuant mes petits offices, je vous dirai ce que vient de me dire un homme de qualité : c’est qu’enfin le cardinal Mazarin [2] se résout à mourir ; qu’il croyait bien qu’il est perdu et qu’il ne peut guérir de ce mal. On parle des eaux < minérales > et du lait, [3] mais je vous laisse à penser de la grandeur de ces remèdes. J’ai fort mauvaise opinion de l’événement de son mal et du succès de tant de remèdes. Les uns disent qu’il a été trop saigné, les autres, qu’il a été trop purgé, [4] et principalement avec de la manne, [5] qui est un mauvais remède en un tel corps, medicamentum infidum, succo tithymalorum, scammonio, melle et saccharo fucatum et adulteratum. [1][6][7][8][9] Le grand et incomparable Simon Piètre [10] l’appelait pravum medicamentum et ab eo in biliosis naturis abhorrebat ; [2] mais Mazarin est tout atrabilaire, [11] aussi ce remède ne lui vaut-il rien. Vallot [12] l’a purgé 60 fois avec deux gros de séné [13] et deux onces de manne. Je l’en voudrais ôter tout à fait et y mettre plutôt de la casse, [14] des tamarins, [15] et quelques sirops des trois purgatifs, diarhodon, persicorum aut de cichorio, [3][16][17][18] et ménager cela avec la misérable constitution de ses entrailles qui ne peuvent être que désolées ; mais ils ont beau faire, tous les purgatifs du monde, même les meilleurs, ne le garantiront point et ne peuvent effacer la male tache. [4] Pravam labem inustam et altius impressam visceribus nutritiis, neque enim reposita est artis nostræ dignitas, neque pendet a perpetua cacatione, [5] comme j’ai plusieurs fois ouï dire à feu M. Nicolas Piètre [19] qui était l’Hippocrate de ce siècle. S’il y avait quelque apparence qu’il pût guérir, isti medicastri iam illi obtulissent venenum suum emeticum ; [6][20] mais ils n’osent, de peur de décrier leur chère marchandise ; nec audent facere periculum in tam illustri persona. [7] Il voudrait bien qu’on le menât au Bois de Vincennes, [21] mais les forces commencent à lui manquer et ne lui en permettent pas la fatigue. Ce qui augmente le soupçon de l’événement funeste de son mal, c’est que les deux prétendus archiatres ont demandé du conseil et l’on leur a donné sept, si bien qu’ils sont neuf. S’ils l’avaient cru pouvoir guérir, ils n’auraient appelé personne. Septem illos adiunxerunt ut veniant in partem vituperii. [8] On parle ici de faire un beau service du bout de l’an du feu duc d’Orléans ; [22] et hoc mihi adauget suspicionem funesti morbi, [9] et j’en tire plus mauvais augure pour le cardinal Mazarin, vu que l’an passé, après sa mort, on ne lui fit aucun service, combien qu’il fût oncle du roi. [23] Ce sera dans Notre-Dame [24] où toutes les compagnies assisteront, j’entends les souveraines [25] et l’Université pareillement. Quelques mois après ce service, il en viendra un autre.
Pour le livre du bon P. Théophile, [26] je suis bien fâché qu’il soit supprimé, mais je vous prie de dire à M. Barbier [27] que cela ne peut pas venir de moi, ni même des adversaires, car les jansénistes [28] n’ont nul crédit auprès de M. le chancelier ; [29] il y a quelque autre cause de cela dans la nature, mais je ne la sais pas. Vous savez bien que multa sunt dæmonia in aere. [10]
On dit que la reine mère [30] s’entretient souvent des affaires avec M. Le Tellier, [31] qui a beaucoup de dispositions pour la première place ; néanmoins, il y en a qui croient que le cardinal de Retz [32] reviendra et qu’elle s’en servira par nécessité, ut habeat in illo, quem opponat Condœo, [11][33] qu’elle craint et qu’elle hait. La santé du prince n’est pas trop bonne, il est maigre, défait, exténué et décoloré ; il prend du lait d’ânesse [34] et a souvent la goutte. [35] Le prince de Conti, [36] son frère, est en Languedoc, aux états, [37] pour avoir de l’argent. On a promis au cardinal Mazarin de ne lui parler d’un mois d’aucune affaire. La reine tient le Conseil avec MM. de Villeroy, [38] Le Tellier et Fouquet, [39] le surintendant ; mais depuis quatre jours, il lui est arrivé un grand malheur : comme il était dans l’antichambre du cardinal Mazarin, son frère, l’abbé Fouquet, [40] y survint (ils sont mal ensemble il y a deux ans) ; ils commencèrent à se quereller l’un l’autre en présence de beaucoup de monde et se dirent de rudes injures ; l’abbé Fouquet dit au surintendant qu’il était un voleur, qu’il cachait en terre l’argent de la France, qu’il avait consommé 18 millions en bâtiments, qu’il dépensait à sa table autant que le roi, qu’il entretenait force femmes qu’il lui nomma par leurs propres noms, et il lui dit beaucoup d’autres injures ; l’autre lui dit aussi tout ce qu’il put et entre autres, lui reprocha ses amours avec Mme de Châtillon. [41] On les croit irréconciliables, mais l’abbé Fouquet a vu le cardinal Mazarin et y a si fort chargé son frère le surintendant qu’on le tient en état d’être perdu. [12] On s’est de tout temps moqué de la fortune sans vertu ; on se moque déjà de celui-ci qui est haï de bien du monde, hormis des partisans et des jésuites, gens de bien et d’honneur. Ce sont les publicains et les pharisiens que notre Seigneur Jésus-Christ voulait convertir. [42]
La nuit passée, on a volé dans un cabinet des bains de la reine 6 000 pistoles qui étaient dans une cassette, laquelle appartient à M. le duc d’Anjou. [13][43] Le Portugal s’apprête fort à se bien défendre contre le roi d’Espagne ; [44] et si le roi d’Angleterre [45] épouse l’infante de Portugal, [46] comme on croit que c’est une affaire arrêtée, jamais le roi d’Espagne n’y rentrera. La reine d’Angleterre [47] est à Plymouth où elle attend le bon vent pour repasser en France. [14]
Demain à onze heures du matin je ferai trépaner [48] un gentilhomme d’Avignon pour un coup de pistolet qu’il a eu dans la tête. J’y mènerai Noël Falconet [49] pour ne lui laisser aucun temps de reste et lui donner toujours de l’exercice. Il s’y prend bien et j’en prévois pour vous beaucoup de contentement. Je me recommande à vos bonnes grâces et suis votre, etc.
De Paris, ce 28e de janvier 1661.
Bulderen, no ccxxix (tome ii, pages 193‑197) ; Reveillé-Parise, no dlvi (tome iii, pages 314‑317).
« c’est un médicament peu sûr, fardé et falsifié par du suc de tithymales, de la scammonée, du miel et du sucre. »
« mauvais médicament et en avait horreur chez ceux dont la constitution était bilieuse ».
« de roses pâles, de fleurs de pêchers ou de chicorée ».
Le péché originel : v. note [2], lettre 239.
Note de Reveillé-Parise :
« Mais que pouvait faire sur ces entrailles désolées, le sirop de trois purgatifs conseillé par notre auteur ? et lui-même en convient. Le fait est que le cardinal de Mazarin était usé par le travail, par la goutte et la débauche. La médecine est bien impuissante contre de tels ennemis. » {a}
- Manière, encore fort en vogue chez les médecins, de se rassurer en convenant que si la maladie est indomptable, c’est que le malade a tant dépassé la mesure qu’il a bien mérité une punition de la nature…
« Une funeste souillure s’est très profondément ancrée dans les viscères nutritifs, {a} le prestige de notre art ne se fonde pas sur la défécation ininterrompue et n’en dépend pas ». {b}
- Le tube digestif (v. note [6], lettre 558).
- Ma traduction brode sur un latin fautif, probablement mal transcrit.
« ces médicastres lui auraient déjà offert leur poison émétique [l’antimoine]. »
« et ils n’osent pas en faire l’essai chez une personne de si haut rang. » Periculum a en latin le double sens d’expérience (essai) et de péril.
« Ils se sont adjoint ces sept-là pour qu’ils partagent avec eux les blâmes. »
« et cela augmente en moi le soupçon d’une maladie fatale ».
Approchait alors le « bout de l’an » (premier anniversaire) de la mort de Gaston d’Orléans, survenue le 2 février 1660 ; Mlle de Montpensier (Mémoires, deuxième partie, chapitre iv, pages 498‑499) :
« Comme la cour était éloignée à la mort de Monsieur et qu’il n’y avait point de maître de cérémonie à Paris, on ne fit point de service. Au retour du roi, {a} c’était un temps de joie où il n’était pas juste de troubler des fêtes par des cérémonies funèbres ; ainsi, personne ne songea à cela, outre qu’il n’est guère en usage de faire les services qu’au bout de l’an quand l’on ne l’a pas fait dans la quarantaine. {b} Au mois de novembre, {c} Madame envoya prier M. le cardinal de faire faire un service à Notre-Dame ; elle lui manda qu’elle avait choisi un récollet pour faire l’oraison funèbre. M. le cardinal dit que, pour ces choses-là, on ne pouvait prendre de trop bons prédicateurs et que, le Clergé étant assemblé, il y avait force évêques, grands prédicateurs, qui tiendraient à honneur de rendre ce service à la mémoire de Monsieur. Je le fus voir ; il me le dit. Je lui répondis : “ Je m’en vais en parler à ma belle-mère, mais vous la connaissez. ” Je lui en parlai ; jamais elle ne le voulut, me disant que son moine était homme au-dessus de tout le Clergé de France, en mérite. Je lui dis que je ne le croyais pas, mais qu’il y avait plus de dignité que ce fût un évêque qui fît cette action. Tout cela n’y fit rien ; elle était plus opiniâtre que glorieuse, quoiqu’elle le fût beaucoup ; mais ce n’était pas aux choses que l’on devait rendre à notre Maison, mais à la sienne. Je crois que ce fut parce qu’elle la croyait au-dessus de tout et avec raison ; mais encore ne laisse-t-on pas de suivre l’usage. »
- À Paris, août 1660.
- La quarantaine est la messe de deuil célébrée une quarantaine de jours après un décès.
- 1660.
« il y a beaucoup de démons dans l’air. »
« Vu les approbations ci-dessus, {a} je n’empêche < pas >, pour le roi, qu’il soit permis à Guillaume Barbier, imprimeur ordinaire du roi de cette ville, d’imprimer et mettre au jour le livre intitulé Sanctus Georgius Cappadox, personalis et symbolicus, composé par le Révérend Père Théophile, de la Compagnie de Jésus, avec les défenses à tous autres en tel cas requises. Fait à Lyon ce 15 juin 1661. Vidaud. »
- Celles des autorités religieuses.
Suit l’Approbatio de Deville, « maître en droit et théologie sacrée », datée de Lyon, le 9 août 1660. Le 13 décembre 1660, au Louvre, en présence de Mazarin alité, le roi avait convoqué les prélats réunis en Assemblée du Clergé pour leur donner lecture d’une déclaration leur intimant de chercher les moyens les plus propres et les plus prompts pour extirper la secte du jansénisme, avec résolution d’employer son autorité pour les faire appliquer.
Quanto eminentior est orbis universi Episcopatus, quocumque singularis Diœcesi<s > Episcopatu, tanto congruentius Romanus Pontifex […] Hæreses oborientes inspicata Apostolicæ autoritatis lancea feriens, Equestri sancti Georgii imagine exhibitus censeri potest. Nam et Virginem Dei sanctam Ecclesiam, trucidatione imminentis ei Draconis, incolumem servare propositum habet, quod spectasse fertur ea imagine sanctus Georgius : Quid itaque vetat, Innocentium x. magni animi Pontificem, Iansenii Yprensis Hæresim, Catholicæ fidei imminentem, impacta Apolisticæ definitionis hasta spiculata transigentem, sancti Georgii Equestri specie expressum dicere ? Emerserat e Batavicis paludibus, hostis veritatis agens Draconem, quippe inducta sibi, ut incautos falleret, D. Augustini persona : cum revera sub ea dolosa specie, lateret Calvinus < . Sed pro more omnium qui Augustinum subsecuti sunt Hæreticorum, ementiens Augustinum. Hoc sane tegmine, opertus prodiit Gotescalcus, hoc reliqui Prædestinatiani, hoc Claudius Taurinensis, hoc Berengarius, hoc Wicleffus, hoc Calvinus >, et ut verbo dicam, omnes prope novarum circa fidem mercium propolæ, aut errorum vetustorum mangones. Omnes hi lucifugæ, adversus Solem Catholicæ veritatis, siparium sibi < ab anxie emendicatis D. Augustini laciniis> captaverunt. Fecit idipsum Iansenius Yprensis, et præ summa eius (ut videri volebat) in Augustinum observantia, suis altissime infixa, eo processum est, ut Augustiniani audire voluerint ipse ac gregales ; et præ tenacissima ad tanti Patris dicta, adhæsione, fuere ex eo numero, qui propositis contra se Pontificum aut Concilli Tridentini definitionibus, reponerent ; Ita quidem Pontifices, ita Tridentinum Concilium, sed quid fiet divo Augustino, si ea Pontificia vel Conciliaris definitio stet ? Ubique Augustinus Vicenaria pervolutatione excussus, aut etiam exenteratus, insonabat. Imposuit ea larva improvidis quibusdam : etiam eorum, qui per gradum, Tauri erant in vaccis populorum[Puisque l’épiscopat du monde entier est supérieur à ceux de chaque diocèse particulier, le pontife romain (…), qui porte la lance que l’autorité apostolique pointe contre les hérésies naissantes, peut être très convenablement représenté par l’image équestre de saint Georges. Comme le fait voir cette représentation de saint Georges, il a pour dessein de protéger l’intégrité et la virginité de la sainte Église de Dieu, en terrassant le dragon qui la menace : en quoi serait-il donc interdit de dire que l’image équestre de saint Georges représente Innocent x, pape de grand esprit, {b} quand il brandit l’épieu acéré de la détermination apostolique pour transpercer l’hérésie de Jansenius d’Ypres, qui met la foi catholique en péril ? Agissant tel un dragon, un ennemi de la vérité avait émergé des marais de Flandre, qui s’appropriait la personne de saint Augustin pour tromper les imprudents, puisque c’est Calvin qui se cache sous cette trompeuse apparence < . À la mode de tous les hérétiques qui ont suivi Augustin, ils font pourtant mentir Augustin : Gotescalcus s’est résolument montré couvert de ce vêtement, comme ont fait les autres prédestinatiens, {c} et Claudius Taurinensis, et Berengarius, et Wicleffius, et Calvin ; {d} > en un mot, presque tous les colporteurs de marchandises nouvelles, ou maquignons de vieilles erreurs autour de la foi. Tous ces gens qui fuient la lumière, opposée au Soleil de la vérité catholique, se sont emparés d’un rideau, < tissé des lambeaux qu’ils ont amèrement mendiés dans saint Augustin >. Jansenius d’Ypres en a fait exactement de même et, au nom de sa complète soumission à Augustin (selon ce qu’il voulait faire paraître), qu’il a imprimée dans ses livres, lui et son troupeau sont allés jusqu’à vouloir qu’on les appelât augustiniens. {e} Furent de ce nombre, en raison de leur très tenace adhésion aux paroles d’un si grand Père, ceux qui contestèrent les résolutions que les papes ou le concile de Trente ont prononcées contre eux : Il s’agit certes des papes et du concile de Trente, mais qu’adviendrait-il de saint Augustin si on s’en tenait à cette résolution pontificale ou conciliaire ? {f} Partout retentissait Augustin, imprimé, ou même éviscéré, par vingt fois. Ce fantôme en a imposé à certains imprévoyants, qui étaient aussi, pas après pas, des taureaux pour les veaux de peuples]. {g}
- Chapitre xxxv, page 358 du tome viii des Opera du P. Raynaud (Lyon, 1665). J’ai transcit entre chevrons (< >) les deux additions qui y ont encore alourdi la charge par comparaison avec l’édition originale publiée à Lyon en 1661 (v. note [16], lettre 605).
- Pape de 1644 à 1655 (v. note [2], lettre 112), Innocent x a fulminé la bulle Cum occasione (31 mai 1653) contre les Cinq Propositions sur la grâce divine extraites de Jansenius (v. note [16], lettre 321).
- Le dictionnaire (jésuite) de Trévoux a donné cette définition des prédestinatiens :
« anciens sectaires qui n’ayant point entendu quelques expressions de saint Augustin étaient dans des erreurs grossières sur les matières de la grâce et de la prédestination. Praedestinatiani. Cette hérésie commença en Afrique dès le temps de saint Augustin dans le monastère d’Adrumet, et elle se répandit ensuite dans les Gaules, où un prêtre nommé Lucide, qui avait les mêmes sentiments sur la grâce et sur la prédestination, fut condamné par Fauste, évêque de Riez. {i} La sentence de Fauste fut approuvée par deux conciles. Gothescalc, moine bénédictin du ixe s., fut accusé d’avoir renouvelé cette hérésie. {ii} Hincmar dans une de ses lettres au pape Nicolas {iii} dit, que Gothescalc soutenait, avec les anciens prédestinatiens qui avaient été anathématisés, que, comme Dieu prédestinait quelques-uns à la vie éternelle, il en prédestinait aussi quelques-uns à la mort éternelle ; que Dieu ne voulait pas que tous les hommes fussent sauvés, mais ceux-là seulement qui étaient sauvés ; que Jésus-Christ n’était point mort pour tous, mais seulement pour ceux qui étaient sauvés. Ces erreurs et quelque autres du même moine Gothescalc furent condamnées dans un synode tenu à Mayence, auquel présidait Raban Maure. Le P. Sirmond a traité au long de cette hérésie des prédestinatiens. {iv} Les amis de Mess. de P.R. {v} et entre autres le président Mauguin, ont réfuté le livre du P. Sirmond, prétendant que l’hérésie des prédestinatiens est une hérésie imaginaire ; {vi} et en effet, le P. Sirmond n’appuie presque son sentiment que sur le témoignage des prêtres de Marseille, qui ont été suspects de semi-pélagianisme. {vii} Les Port-Royalistes prétendent que saint Fulgence, saint Prosper et les autres disciples de saint Augustin ont soutenu que cette hérésie était une hérésie imaginaire, {vi} qui avait été inventée par les ennemis de la doctrine de saint Augustin. »
- V. notule {a}, note [1], lettre 203.
- Gotescalcus ou Gottschalk, moine de l’abbaye d’Orbais en Champagne, est un théologien originaire de Mayence, grand adepte des écrits de saint Augustin ; l’un des grands défenseurs de la prédestination contre le libre arbitre s., il a été condamné pour hérésie en 849, excommunié et incarcéré jusqu’à sa mort.
- Nicolas ier, pape de 858 à 863.
- Entre 1643 et 1649, le R.P. jésuite Jacques Sirmond (v. note [7], lettre 37) a publié six ouvrages contre les prédestinatiens.
- Messieurs de Port-Royal, les jansénistes.
- V. note [2], lettre 773, pour les 18 Lettres sur l’Hérésie imaginaire écrites par les défenseurs du jansénisme (1664-1666).
- V. note [44] des Déboires de Carolus, pour Jean Cassien, fondateur du semi-pélagianisme et de l’abbaye Saint-Victor de Marseille au ve s.
- Claude de Turin, évêque de cette ville au ixe, est tenu pour un précurseur de la Réforme protestante s. Bérenger de Tours est un théologien hérétique du xe s. V. notes [84], notule {b} du Faux Patiniana II‑7, pour Jean Wiclef (xive s.), et [15], lettre 97, pour Jean Calvin (xvie s.).
- Trévoux : « quiconque se flatte d’avoir trouvé le véritable sens de saint Augustin, de suivre sa doctrine, se dit augustinien. […] Les jansénistes s’appellent aussi augustiniens, parce qu’ils prétendent être les disciples de saint Augustin et enseigner sa doctrine. » Rome, et tout particulièrement les jésuites, refusaient obstinément aux jansénistes cette dénomination qu’il revendiquaient.
- Un siècle avant la diffusion du jansénisme, le concile de Trente (1545-1563, v. note [4], lettre 430) avait formellement condamné la prédestination que professaient les luthériens.
Le P. Raynaud se demandait s’il ne convenait pas d’anathématiser saint Augustin. Il a mis cette question en exergue pour souligner l’importance qu’il lui donnait, mais non pour signaler une citation qu’il a empruntée à un autre théologien.
- Psaumes (68:31) :
Increpa feras harundinis congregatio taurorum in vaccis populorum, ut excludant eos qui probati sunt argento dissipa gentes quæ bella volunt !.Menace la bête des roseaux, {i} la troupe des taureaux avec les veaux de peuples ! Quelle s’humilie apportant or et argent ! Disperse les peuples qui aiment la guerre ! {ii}
- L’Égypte, ses chefs et son peuple.
- Traduction de l’École biblique de Jérusalem (1956).
« pour avoir quelqu’un à opposer à Condé ».
Peinant fort à concevoir qu’on pendît un surintendant des finances et procureur général du Parlement de Paris pour une telle altercation, j’ai remplacé « pendu », qui est dans les précédentes éditions, par « perdu ».
Loret a fait des vers sur ce larcin en deux passages de sa Muse historique, en laissant planer un léger doute sur la totale innocence des amis de Monsieur.
« Un inconnu, s’il en fût onques, {a}
Digne de semblables spélonques, {b}
Où l’on n’est jamais sans frayeur,
A volé, dit-on, à Monsieur,
Non des bijoux, ou babioles,
Mais plus de cinq mille pistoles ;
Et, qui plus est, si finement
Qu’on ne saurait dire comment.
Bien des gens en sont en colère,
Mais, entre tous, la reine mère,
Car c’est dans ses bains qu’on a pris
Cette somme d’assez grand prix,
Pour le coupable faire pendre,
Mais on ne sait à qui s’en prendre. »
- Jamais.
- Cavernes.
« Touchant le vol hardi, ma foi,
Qu’on a fait au frère du roi
Dans un des plus beaux lieux du Louvre,
On n’apprend rien qui le découvre :
On en pourrait accuser cent,
Chacun paraît fort innocent ;
Même, on dit que ce jeune prince
Sur qui l’on joua de la pince,
Loin d’insulter aux malheureux,
Est si bon et si généreux
que, sans s’arrêter à personne,
Il plaint tous ceux qu’on en soupçonne,
Et par un instinct sans égal,
Qu’on peut nommer vraiment royal,
Il craint d’apprendre le coupable,
De peur de faire un misérable.
C’est là sa peine et son tourment ;
Et, certes, ce beau sentiment
Doit être une marque éternelle
Qu’il a l’âme infiniment belle. »
Selon Mme de Motteville (v. note [5], lettre 668), les princesses anglaises embarquèrent à Portsmouth, et non à Plymouth, pour gagner Le Havre (v. note [10], lettre 663).