Le Musée Virtuel de l’Art Dentaire s’agrandit

Voilà bientôt huit ans que le Musée Virtuel de l’Art Dentaire a été créé sur le site de la Bibliothèque interuniversitaire de santé, grâce à la collaboration de douze associations et institutions.

Après avoir exposé en détail l’histoire des instruments pour extraire, nettoyer et conserver les dents, le MVAD présente ce mois-ci trois nouvelles salles virtuelles.

Première salle : les meubles

Conçus pour ranger les instruments à partir de la deuxième partie du XIXe siècle, les meubles accueillent aussi la pharmacie et tous les accessoires apparus au fur et à mesure de l’enrichissement des techniques de prothèse et des matériaux utilisés.

Aux côtés de meubles dits « aseptiques » seront proposés jusque dans les années 1920 des meubles sacrifiant des qualités ergonomiques au profit d’un aspect esthétique rassurant pour un patient qui pouvait se croire chez lui…

Meuble en noyer et dessus marbre, fin XIXe s. (Musée AP-HP)
Meuble en noyer et dessus marbre, fin XIXe s. (Musée AP-HP)

Deuxième salle : les lavabos

Tant que les cabinets ne disposaient pas d’eau courante, le lavabo, souvent assorti à un meuble, avait à sa partie supérieure une réserve d’eau et l’eau usée de la cuvette se vidait dans un autre réservoir en dessous.

Lavabo fermé et ouvert, en noyer et céramique (Musée AP-HP)
Lavabo fermé et ouvert, en noyer et céramique (Musée AP-HP)

Troisième salle : les crachoirs

Apparus officiellement dès le début du XIXe siècle, les crachoirs permettaient aussi au patient de se rincer la bouche, geste réconfortant, banni depuis quelques années.

Là encore, sans eau courante, l’inventivité est sans borne. Mais certains des plus basiques de la première moitié du XIXe s. étaient fort jolis.

Crachoir en porcelaine, décoration florale (Coll. V. Burello, Turin)
Crachoir en porcelaine, décoration florale (Coll. V. Burello, Turin)

A suivre!

Merci à Jacques Gana pour son aide amicale.

Micheline Ruel-Kellermann
Membre du Musée Virtuel de l’Art Dentaire

Prix 2019 de la SFHM

La Société Française d’Histoire de la Médecine décerne chaque année des prix donnant droit au titre de lauréat de la Société.

Les prix concernent des mémoires de master ou des thèses consacrés à l’histoire de la médecine, publiés ou soutenus, en langue française, durant les 24 derniers mois précédant le mois d’octobre de l’année en cours.

Ces prix sont attribués de la manière suivante :

  • l’un au titre des sciences médicales ;
  • l’un au titre des sciences humaines en médecine.

 

Félix Vicq d’Azyr. Frontispice du Traité d’anatomie et de physiologie (F-A Didot, 1786).

Par décision du CA de la SFHM réuni le 22 octobre 2016, ce prix s’intitule désormais le prix de thèse d’histoire de la médecine Georges Robert, en souvenir du legs fait par ce généreux mécène, membre de la SFHM, en vue de promouvoir et de récompenser les recherches en histoire de la médecine.

Chaque prix sera doté d’une médaille de la société gravée au nom du lauréat et d’une récompense monétaire actuellement fixée à 500 euros (la présence du lauréat est indispensable lors de la séance de proclamation et de remise des prix).

Les candidats doivent envoyer deux exemplaires de leur mémoire ou thèse, accompagnés d’une notice biographique, avant le 31 décembre 2019, à l’adresse suivante :

M. Jean-François Vincent
Bibliothèque interuniversitaire de Santé
12, rue de l’École de Médecine
75270 Paris Cedex 06

Les thèses et livres envoyés sont conservés par la BIU Santé.

Pour en savoir plus

Pour tout renseignement, contacter Jean-François Vincent :

Page de présentation du prix et palmarès des années précédentes

Colloque Littérature et médecine : les mots et les maux (23/11/19)

C’est une belle affiche de spécialistes de la littérature et de l’histoire de la santé que la Société française d’histoire de la médecine (SFHM) réunit le 23 novembre 2019 dans la salle du conseil de l’Université Paris Descartes, autour du thème « Littérature et médecine (XVIe-XXIe siècle) : les mots et les maux ».

 

Ce colloque est conjointement organisé par la Société française d’histoire de la médecine et par la Société d’histoire littéraire de la France, sous la direction de Jacqueline Vons (SFHM – Université de Tours) et de Claude La Charité (SHLF – Université du Québec à Rimouski).

Le programme complet est disponible sur cette page.

Entrée libre, mais inscription préalable obligatoire sur cette page avant le 19 novembre 2019, en raison du plan Vigipirate.

Contacts :

Jacqueline Vons : jacqueline.vons@univ-tours.fr

Claude La Charité : claude_lacharite@uqar.ca

Colloque Littérature et Médecine (XVIe-XXIe siècle) : les mots et les maux
Debut: 11/23/2019 09:15am
Fin: 11/23/2019
12, rue de l’École de Médecine
Paris
75006

Nudité, santé, beauté pour les Dievx de février

Bénédicte Prot a soutenu en juin 2017 une thèse de doctorat en littérature sur La représentation de la nudité dans la littérature du XVIIIe siècle sous la direction de Catriona Seth (Université de Lorraine) et Alexandre Wenger (Université de Fribourg). Elle est aujourd’hui assistante-docteure de la chaire Médecine et société de l’Université de Fribourg et s’intéresse notamment aux liens qui unissent la médecine à la littérature.

Nous avons eu le plaisir de la rencontrer lors du colloque Habillage du texte aux XVIIe et XVIIIe qui s’est tenu à Metz en septembre 2017. Son intervention portait sur «Nudité et habillage du texte dans L’Ami des femmes (1804) du docteur P. J. Marie de Saint-Ursin» [1]. L’occasion était trop belle et nous n’avons pas résisté à l’envie de la solliciter pour notre rendez-vous mensuel. Nous la remercions infiniment d’avoir bien voulu nous faire l’amitié de se prêter à l’exercice et lui cédons la tribune sans plus tarder.

Chloé Perrot

[1] La publication des actes est prévue courant 2018.

L’Ami des femmes

En ce mois de février, les amoureux de médecine et de littérature seront ravis de découvrir L’Ami des femmes du méconnu docteur P.-J. Marie de Saint-Ursin (1763-1818).

Télécharger le calendrier de février 2018.

Publié en 1804, réédité l’année suivante, le texte est dédié à l’impératrice Joséphine et se présente comme les lettres d’un médecin concernant l’influence de l’habillement des femmes sur leurs mœurs et leur santé, et la nécessité de l’usage habituel des bains en conservant leur costume actuel, avec un Appendix contenant des recettes cosmétiques et curatives.

C’est non sans ironie que le médecin-accoucheur Jean-François Sacombe (1750 (1755 ?)-1822) observe que son contemporain a «mis à contribution tous les arts, la poésie, la gravure, la typographie, et jusqu’au prestige d’un grand nom, pour mieux s’assurer le succès de son ouvrage[1]», étant entendu que la majorité des lecteurs «ne jug[e] du mérite d’une production littéraire que sur l’étiquette du sac[2]».

Au-delà de son caractère péjoratif, cette remarque attire notre attention sur les éléments composant ce qu’on appelle aujourd’hui le paratexte. Titre, épigraphe et frontispice sont autant de seuils de lecture où se manifeste la double appartenance au littéraire et au médical de L’Ami des femmes.

Par la mince frontière sémantique qui sépare l’ami de l’amant, L’Ami des femmes affiche d’entrée de jeu l’ambivalence de la figure du médecin. Cet ouvrage d’hygiène féminine sur la conservation de la beauté et de la santé s’inscrit en cela dans la continuité des textes médico-littéraires, en particulier du roman médical d’Antoine Le Camus (1722-1772) Abdecker, ou l’art de conserver la beauté (1754) – à consulter gratuitement dans notre bibliothèque numérique Medic@.

L’Ami des femmes comprend un frontispice allégorique réalisé sous la direction du célèbre graveur et dessinateur Nicolas Ponce (1746-1831). Le bain et l’habillement y sont respectivement suggérés par la nudité de la figure de la Beauté et par les petits génies tenant des plumes de paon symboles des modes changeantes. Les éléments de végétation et d’architecture antique ne permettent pas de déterminer précisément le lieu de cette scène mythologique. Cette dernière se déroule-t-elle dans le temple de la déesse Hygie entourée de rayons célestes ? Sommes-nous plutôt dans le sanctuaire de la Beauté, qui ne se distingue de Vénus que par la guirlande fleurie qui lui sert d’attribut[3] ? Les deux figures féminines font ici l’objet d’un culte commun, se faisant les incarnations d’un discours qui entremêle l’art de préserver ses charmes à celui d’entretenir sa santé.

On peut s’étonner de l’absence de toute figuration picturale du médecin à l’orée d’un texte qui, par son titre, lui accorde une place prépondérante. La légende de la gravure, l’imposant livre posé sur les genoux de la Beauté ainsi que la théâtralité qui préside à cette scène – voyez le rideau au bord supérieur du cadre – indiquent que le sujet de l’image est avant tout la mise en scène de l’écriture. C’est à travers cette représentation de l’acte d’écrire que la figure du médecin apparaît, et plus spécialement celle du médecin-écrivain mettant sa plume et les beautés du langage au service du discours hygiéniste.

S’éloignant du ton prescriptif du traité, le docteur et auteur cherche tout autant à séduire qu’à instruire les dames. Son style est parfois salué et souvent critiqué. La mise en place d’un contexte sans doute fictif destine les lettres qui composent L’Ami des femmes à une mère de famille en vue de l’éducation de ses filles. Le choix de la lettre n’est pas sans rappeler les correspondances entretenues entre patients et médecins (comme par exemple Samuel-Auguste Tissot). Il s’agit également de cibler le lectorat en se basant sur l’idée selon laquelle l’épistolaire serait un genre littéraire féminin. Les lettres sont en outre agrémentées de vignettes et de reproductions de médailles représentant différentes figures de Vénus. Tirées pour la plupart de la Dissertation sur les attributs de Vénus (1776) de l’abbé de La Chau, ces illustrations font de la déesse un modèle pour les lectrices et contribuent à faire de L’Ami des femmes un livre dont la matérialité tout autant que le propos doit demeurer plaisant.

Portons enfin notre attention sur l’épigraphe située en bas du frontispice et qui place d’emblée le texte sous le patronage de Jean-François Guichard (1731-1811), dramaturge et auteur de contes et de fables légères. Par son rythme et sa construction, l’alexandrin «La pudeur le demande et la santé l’exige» rapproche sur un même plan les deux notions. Le sens de ce vers à valeur de maxime joue de la quasi-synonymie et des nuances entre les verbes demander et exiger, la pudeur étant du côté du côté du souhait et la santé relevant d’un impératif. Le vers de Guichard fait référence aux critiques que suscitent les tenues vestimentaires féminines du début du XIXe siècle, jugées trop découvertes et trop légères par bien des médecins. Saint-Ursin est de ceux qui y voient un péril pour la santé et pour les mœurs, au point de considérer l’habillement des femmes à la mode comme un «appareil plus séduisant que la nudité[4]».

Les seuils de lecture en disent long sur la nature de cet ouvrage entre médecine et littérature galante. L’auteur se verra satisfait s’il «rencontre quelque fois [L’Ami des femmes] sur leur toilette, se glissant entre Gentil Bernard, Dumoustier, Bertin et Legouvé[5]». Ce souhait convie non seulement à de bien réjouissantes lectures mais témoigne encore de manière concrète de l’ambivalence d’un livre médical qui circule aisément de la bibliothèque à la toilette des dames.

Bénédicte PROT, Université de Fribourg

[1] Jean-François Sacombe, « L’ami des femmes », Lucine française, ou Recueil d’Observations médicales, chirurgicales, pharmaceutiques, historiques, critiques et littéraires, relatives à la Science des Accouchements, t. II, à Paris, Au bureau de la Lucine française, Chez Lefebvre, imprimeur, Ier. Vendémiaire An XII [1804], p. 438.

[2] Ibid.

[3] « Beauté », Iconologie par Figures, ou Traité complet des Allégories, Emblèmes, etc. Ouvrage utile aux Artistes, aux Amateurs, et pouvant servir à l’éducation des jeunes personnes, par MM. Gravelot et Cochin, Chez Le Pan, s.d., t. II, pp. 81-82.

[4] P. J. Marie de Saint-Ursin, L’Ami des femmes, ou lettres d’un médecin concernant l’influence de l’habillement des femmes sur leurs mœurs et leur santé, et la nécessité de l’usage habituel des bains en conservant leur costume actuel, avec un Appendix contenant des recettes cosmétiques et curatives, à Paris, chez Barba, 1804, p. 62.

[5] Ibid., p. xii.

Colloque « Le Jardin des Plantes de Paris (1618-2018) » (20-21 avril 2018)

Jardin des Plantes, ancien Muséum. Source : Banque d’images et de portraits Medic@

Les 20 et 21 avril 2018, se tiendra un colloque intitulé « Le Jardin des Plantes de Paris (1618-2018) : médecins, apothicaires et botanistes » et organisé conjointement par la Société Française d’Histoire de la Médecine, la Société d’Histoire de la Pharmacie et la Société Botanique de France.

Retrouvez ici le programme du colloque et le coupon d’inscription pour les visites du vendredi 20 avril.

Programme

Vendredi 20 avril : au Muséum National d’Histoire Naturelle

14h-15h : accueil à l’Amphithéâtre de la Grande Galerie.

Jardin des Plantes : l’amphithéâtre. Source : Banque d’images et de portraits Medic@

15h-16h30 : visites sur inscription préalable (pour les 60 premiers inscrits) à choisir entre ces trois propositions :
visite de l’Herbier (2 groupes de 15 personnes) ;
visite du Jardin écologique (1 groupe de 15 personnes) ;
visite de la Grande Serre (1 groupe de 15 personnes).

Samedi 21 avril : à l’amphithéâtre de la Société Nationale d’Horticulture de France

Au 84, rue de Grenelle dans le VIIe arrondissement à Paris [métro Bac, ligne 12]

9h30 : ouverture de la journée.

1. Dans les coulisses du Jardin des Plantes (exposés généraux)

10h : Du Jardin des simples aux Jardins Botaniques, par Michel BOTINEAU.

Nouvelles expériences sur la vipère de Moyse Charas. Source : Medic@

10h30 : L’inventaire du jardin entre nomenclature et pédagogie, par Marie-Elisabeth BOUTROUE.

11h : Se procurer des vipères vivantes : un souci permanent de Moyse Charas, par Olivier LAFONT.

11h30 : Apothicaires et pharmaciens du Muséum, par Philippe JAUSSAUD.

Pause déjeuner

2. Du Jardin du Roy au Muséum de Paris (exposés chronologiques)

14h : De l’anatomie des plantes à l’anatomie de l’homme au Jardin Royal (1618-1718), par Jacqueline VONS.

14h30 : Des apothicaires du Jardin du Roy, pionniers de l’analyse de l’eau, par Bruno BONNEMAIN.

Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708). Source : Académie nationale de médecine

15h : Pause.

15h15 : Botanique, thérapeutique et politique : le cas Pitton de Tournefort (1656-1708), par Stanis PEREZ.

15h45 : Un personnage méconnu : Pierre Daubenton (1703-1776), par Anne ALLIMENT-VERDILLON.

16h15 : Constant Duméril (1774-1860), un médecin académicien au Muséum. Regards sur son œuvre, par Francis TRÉPARDOUX.

16h45 : Clôture.

Debut: 04/20/2018 02:30 pm
Fin: 04/21/2018
Paris
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