« La Fabrique de Vésale et autres textes » est en ligne

Mise en ligne du projet Vésale

Nous vous l’annoncions l’année passée, c’est désormais chose faite : les premiers éléments du projet Vésale sont accessibles en ligne, à l’adresse suivante :

https://www.biusante.parisdescartes.fr/vesale

Sont déjà disponibles les textes liminaires et l’intégralité du Livre I du De humani corporis fabrica (1543), et les textes liminaires de la Paraphrasis (1537), avec introductions (en français et en anglais), transcriptions, traductions et commentaires.

Le livre VII est d’ores et déjà en préparation.

Cette première édition et traduction en français de la Fabrique et des textes associés a été réalisée par Jacqueline Vons et Stéphane Velut.

 

Les choix éditoriaux

Ce travail de longue haleine est la première entreprise de ce genre en France. L’introduction de Jacqueline Vons et Stéphane Velut précise les choix retenus pour ce travail d’édition. Tout d’abord, le texte est celui de 1543, et non pas l’édition remaniée de 1555.

« Il nous a semblé que dans la mesure où rien n’est définitif en science, il était plus pertinent de connaître le point de départ qu’un terme, par nature provisoire […]

Le texte de 1543 présente l’avantage d’être le premier état de la pensée et de l’écriture d’un homme jeune, désireux de faire connaître des découvertes dont il sait qu’elles gênent considérablement la tradition du monde universitaire, fier assurément de ce qu’il enseigne, et qui, à cause de cela, ne sait pas bien ménager ses (futurs) ennemis. »

Vous pouvez en apprendre davantage sur ces choix dans l’introduction au projet.

Les choix techniques

Toute la partie technique a été réalisée à la BIU Santé, avec la collaboration initiale d’une stagiaire de l’École des chartes dirigée par Florence Clavaud.

Techniquement, le travail repose sur un format de structuration des documents, la TEI (Text Encoding Initiative) ; la diffusion se fait grâce à une application de FileMaker Pro 12 (base de données), associé à Lasso 8.6 (interface web).

Pour le détail de ces questions, vous pouvez consulter cette page ou nous contacter.

Nous avons dû mettre en place une interface relativement complexe, en raison des particularités éditoriales de la Fabrique. Il s’agit en effet d’un volume de grand format, abondamment illustré, et dont les gravures sur bois comportent de nombreux appels de légendes sous forme de lettrages souvent très fins. Pour rendre possible la circulation entre l’image et le texte, le recours au zoom était indispensable. Nous avons aussi dû permettre de diviser l’écran en deux parties, pour la mise en relation de l’image du texte original et de sa traduction ou de sa transcription.

La vidéo ci-dessous (muette) vous donne un aperçu des possibilités de l’interface :

Le mode d’emploi de l’ensemble est disponible en cliquant ici.

L’année Vésale

En publiant ce site, la Bibliothèque interuniversitaire de Santé s’associe aux manifestations qui marquent cette année le 500e anniversaire de la naissance de Vésale.

Elle participe notamment à deux autres événements majeurs :

  • Le colloque Vesalius Continuum à Zakynthos, 4-8 sept. 2014 : http://vesalius2014.be/
  • Les Journées d’étude des 21-22 novembre 2014 : La Fabrique de Vésale. La mémoire d’un livre (Bibliothèque et Académie nationale de médecine ; BIU Santé ; Société française d’histoire de la médecine).

En savoir plus

Contacts :

info-hist@biusante.parisdescartes.fr
jacqueline.vons@univ-tours.fr

La Fabrique de Vésale et autres textes inaugure une nouvelle rubrique du site de la BIU Santé, « Éditions critiques » : https://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/debut.htm.

Jean-François Vincent

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Numérisation de la bibliothèque du Collège de pharmacie (1777-1788) : le projet BSN5

Dans le cadre des projets de numérisation financés par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (projets BSN5 : Bibliothèque Scientifique Numérique), la BIU Santé a entamé la numérisation d’une partie de ce qui constituait, à la veille de la Révolution française, la bibliothèque du Collège de pharmacie de Paris, institution fondée en 1777 et supprimée en 1796. Ce projet devrait aboutir, en septembre 2015, à la reconstitution virtuelle d’une bibliothèque qui comptait, autour de 1789, près de 500 titres.

Ex-dono du maître apothicaire Joseph Bataille, daté de 1765. Bibliothèque du Collège de pharmacie de Paris.

Afin de mener à bien ce projet de numérisation, un important travail de recherche dans les collections a été lancé, basé sur la transcription du catalogue manuscrit de la bibliothèque du Collège de pharmacie. Rappelons que ce catalogue est le plus ancien catalogue conservé au Pôle Pharmacie Biologie Cosmétologie de la BIU Santé. Dressé à partir de 1780 par René Tassart et Jean-François Hérissant, prévôts du Collège de Pharmacie, puis recopié par l’écrivain-déchiffreur Saintotte, ce catalogue a été achevé en 1786-1787. Il fut complété par une « Table alphabétique des livres décrits ci-devant …. » ajoutée en 1788 et par un « État de la bibliothèque mise en ordre en 1787 ». Grâce à ce catalogue, numérisé et mis en ligne dans Medic@, il a été possible de retrouver une forte proportion d’exemplaires provenant de la bibliothèque du Collège de pharmacie.

Planche extraite d’un ouvrage provenant de la bibliothèque du collège de pharmacie. Collection des plantes usuelles, curieuses et etrangeres… (Paris, 1767). Cote BIU Santé Pharmacie : 30.

Ce projet de reconstitution virtuelle devrait permettre d’apporter un éclairage nouveau sur l’environnement intellectuel d’une communauté : celle des apothicaires parisiens de la fin du XVIIIe siècle. Quels étaient les auteurs et les textes que ces hommes lisaient ou consultaient ? Cette littérature était-elle, comme on peut le supposer, essentiellement pratique, c’est-à-dire relevant du savoir-faire bien plus que du savoir ? Quelles particularités caractérisent cette bibliothèque professionnelle et corporative ? Voilà quelques questions auxquelles les chercheurs en histoire des sciences, en histoire de la pharmacie, ou en histoire des bibliothèque pourront tenter de répondre grâce à une collection bientôt accessible en ligne.

Reliure portant la mention de don « Pro com[mun]i bibliothec[a] pharmacop[oeorum] Parisiens[is] ». Codex medicamentarius, seu Pharmacopoea Parisiensis… (Paris, 1639). Cote BIU Santé Pharmacie : RES 11003.
Dans cette perspective, la BIU Santé a établi plusieurs partenariats visant à promouvoir ce projet et valoriser un ensemble documentaire unique. Ces partenaires sont :
– L’École nationale des Chartes (ENC) : http://www.enc.sorbonne.fr/
– La Société d’histoire de la pharmacie (SHP) : http://www.shp-asso.org/
– Le club Histoire de la chimie (Société chimique de France) :
http://www.societechimiquedefrance.fr/fr/club-histoire-de-la-chimie.html
– Le Laboratoire S2HEP (Sciences et Sociétés : Historicité, Éducation et Pratiques) de l’Université Claude Bernard Lyon 1 http://s2hep.univ-lyon1.fr/

Contact : Philippe Galanopoulos

Armées, Guerres… Santé, Mort

Exposition à la bibliothèque de Châtenay

Il ne vous reste que quelques jours (jusqu’au 25 juin) pour aller découvrir l’exposition « Armées, Guerres… Santé, Mort » (musée Albarelle, musée d’histoire du médicament, de la pharmacie et de la santé, BU Châtenay-Malabry, université Paris-Sud).

Cette manifestation est consacrée aux services de santé des armées, aux hôpitaux militaires, aux blessés et aux morts pour cause de guerre.

La BIU Santé a prêté un certain nombre de documents pour cette présentation :

* H. Ravaton.- Chirurgien d’armée ou traité des plaies d’armes à feu…- Paris, 1768 (30691)

* L. Legouest.- Traité de chirurgie d’armée.- Paris, 1863 (30719)

* J. Dardignac.- Considération clinique des plaies de la face par arme à feu.- Thèse médecine Paris. 1871 n°220 (Paris 1871 n°220)

* E. Revolat.- Nouvelle hygiène militaire.- Lyon, 1803 (33023)

* R. Desgenettes.- Histoire médicale de l’armée d’Orient.- Paris, 1802 (36664)

* Souvenirs d’un ambulancier,… carnet de croquis du peintre Alfred Auteroche.- St-Étienne, 2008 (193948)

* Des Cilleuls.- Le Service de santé militaire des origines à nos jours.- Paris, 1961 (147591)

À la mémoire des médecins, pharmaciens et étudiants morts pour la patrie 1914-1918.- Paris, 1920 (27017)

* Image CISC0190 Ambulance du Théâtre Français, 1870 (voir aussi dans l’escalier menant au pôle Médecine de la bibliothèque !)

* Image CISA1033 Aux Dardanelles… 1914-15

En savoir plus

Le site officiel de l’exposition

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Ouvertures estivales des BU santé

Comme tous les ans à l’approche de l’été, la BIU Santé vous propose la liste des bibliothèques de santé d’Île-de-France ouvertes pendant les vacances.

Dans le fichier à télécharger à l’adresse habituelle, vous trouverez :

– la liste des bibliothèques de santé de Paris et d’Île-de-France, classées par université ;

– leurs dates éventuelles de fermeture entre juin et septembre ;

– les changements d’horaires pour cette période.

Merci de nous signaler toute erreur ou omission.

En ce qui concerne la BIU Santé :

– le pôle Médecine (12, rue de l’École-de-Médecine) demeurera ouvert tout l’été (sauf samedis en août, ainsi que les jours fériés du 14 juillet et du 15 août), avec des horaires réduits (10h-18h) du 4 au 14 août inclus ;

– le pôle Pharmacie (4, avenue de l’Observatoire) sera fermé du 26 juillet au 17 août inclus. Il fonctionnera en horaires réduits (10h-18h) du lundi 30 juin au vendredi 25 juillet et du lundi 18 au vendredi 29 août inclus. La salle Fialon demeure fermée tout l’été ;

– le pôle Histoire du 12, rue de l’École-de-Médecine sera fermé du 4 au 17 août inclus (ainsi que les samedis de juillet et août).

En complément, nous vous rappelons que notre service de questions-réponses en ligne (gratuit !) BIUMInfo restera lui aussi ouvert tout l’été.

Comme Curnonsky, profitez de vos congés pour découvrir la cuisine de contrées exotiques. Image issue de notre banque d’images et de portraitsplus de 178 000 illustrations téléchargeables librement.

La BIU Santé vous souhaite de bonnes vacances, en attendant de vous revoir en nombre à la rentrée.

La trousse du vétérinaire dans l’Antiquité et au Moyen Âge

IVe Colloque international de médecine vétérinaire antique

Ayant pour thème : « La trousse du vétérinaire dans l’Antiquité et au Moyen Âge. Instruments. Médicaments. Pratiques » (du 10 au 12 juin 2014 – Lyon – MSH MOM et Musée gallo-romain)

Il est organisé par Valérie Gitton-Ripoll, université Toulouse 2 Le Mirail, HiSoMA et Isabelle Boehm, université Lumière Lyon 2, responsable du programme « Savoirs médicaux » du laboratoire HiSoMA.

Le programme détaillé est consultable en cliquant ici (fichier PDF).

Contact :
Pierre Diouf – pmhdiouf@gmail.com
www.hisoma.mom.fr

MSH Maison de l’Orient et de la Méditerranée Amphi Benveniste 7 rue Raulin Lyon 7 + Musée gallo-romain de Fourvière 17 rue Cleberg Lyon 5e
Lyon, Rhône-Alpes
69000
FR

 

Fermeture du lundi 9 juin

La BIU Santé sera fermée le lundi 9 juin, jour férié (lundi de Pentecôte).

Mais elle sera ouverte normalement le samedi 7 juin, de 9h à 20h.

L’occasion de (re)découvrir nos services en ligne, disponibles 7 jours sur 7 et 24h/24 :

Pour les historiens, en accès libre : la bibliothèque numérique Medic@, la Banque d’images et de portraits (dont est extraite l’illustration ci-dessus) et pourquoi pas une petite visite du côté des expositions virtuelles.

Pour les lecteurs de Paris Descartes, les bases de données en médecine ou en pharmacie, les revues électroniques et les livres électroniques en médecine ou en pharmacie.

Signalement des ouvrages spoliés à la BIU Santé

Dépôts de la 3ème Commission de choix de la Récupération artistique du 14 décembre 1950

En 1950, la bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris a reçu en dépôt une centaine d’ouvrages provenant de la 3ème Commission de choix de la Récupération artistique. Issus des spoliations subies par les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, ils n’ont pas pu être réattribués après la guerre à leurs propriétaires à cause de l’absence de marques de provenance. Ces ouvrages imprimés entre le XVIe siècle et le XIXe siècle et relatifs à la médecine ou à la pharmacie ont été entrés dans notre inventaire entre 1956 et 1957. Ils ont alors été considérés à tort comme des dons.

Cours complet d’anatomie peint et gravé en couleurs naturelles par M.A.E. Gautier d’Agoty, Nancy : J.B. Hyacinthe Leclerc, 1773. Cote 2208.

Grâce aux recherches de Martine Poulain qui a retrouvé les listes des dépôts aux Archives nationales (cote F 1717994) la bibliothèque a pu identifier ces livres au sein de ses collections. Ils sont dorénavant repérables dans notre catalogue et dans le SUDOC grâce à la mention « Dépôts de la 3ème Commission de choix de la Récupération artistique, 14 décembre 1950 ». Pour en voir la liste, il faut lancer une recherche avancée dans le SUDOC en sélectionnant et en complétant le champ « reliure, provenance, conservation » et en restreignant la recherche à la Bibliothèque interuniversitaire de Santé.

En changeant le statut de ces livres de « don » à « dépôt » la bibliothèque participe à la sauvegarde de la mémoire collective. Nous témoignons ainsi qu’en tant qu’institution publique, notre établissement ne fait que recueillir des documents qui, en droit, resteront de manière imprescriptible la propriété de ceux à qui ils ont été volés ; et cela même si nous ne sommes pas capables d’identifier ces anciens propriétaires ou leurs héritiers.

Pour en savoir plus sur les bibliothèques spoliées lors de la Seconde Guerre mondiale voir :

Fermeture du jeudi 29 mai

La BIU Santé sera fermée le jeudi 29 mai, jour férié (jeudi de l’Ascension).

Mais elle sera ouverte normalement le vendredi 30 et le samedi 31 mai (pas de pont pour nous).

L’occasion de (re)découvrir nos services en ligne, disponibles 7 jours sur 7 et 24/24h :

Pour les historiens, en accès libre : la bibliothèque numérique Medic@, la Banque d’images et de portraits et pourquoi pas une petite visite du côté des expositions virtuelles.

Pour les lecteurs de Paris Descartes, les bases de données en médecine ou en pharmacie, les revues électroniques et les livres électroniques en médecine ou en pharmacie.

Charcot, une vie avec l’image

Du 14 mai au 8 juillet se tient à Paris à la chapelle Saint-Louis de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière l’exposition « Charcot, une vie avec l’image ».

Crédits : Ernest Pignon-Ernest / Laurence Dentinger GHPS/AP-HP

La BIU Santé est partenaire de cette exposition pour laquelle elle a prêté cinq documents dont trois ouvrages de Jean Martin Charcot :

Charcot / P. Richer. Les démoniaques dans l’art, 1887 (cote 21727)

Charcot. Les difformes et les malades dans l’art, 1889 (cote 8884)

Charcot. La foi qui guérit, 1897 (cote 50209)

H. Meige. Les possédées noires, 1894 (cote 51888-2)

Portrait de Freud en 1891, in Studies on hysteria, 1957 (167501-2)

Cette exposition est organisée par le Pr. David Cohen et le docteur Catherine Bouchara, du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de la Pitié-Salpêtrière, avec une scénographie signée Philippe Pumain.

Elle s’attache à montrer le lien étroit qui existe entre art et science dans la vie et l’œuvre de Jean-Martin Charcot, à travers notamment une sélection des nombreux dessins qu’il réalisa au cours de ses observations, des photographies de patients et des montages audiovisuels thématiques. Une partie de l’exposition est consacrée aux prolongements actuels de la pensée en images de Charcot. Des réalisations d’artistes contemporains faisant écho à son œuvre ainsi que des travaux de patients viennent compléter l’ensemble.

Crédit : Laurence Dentinger GHPS/AP-HP

Cette exposition s’inscrit dans la continuité de l’ouvrage publié par Catherine Bouchara en 2013 (Charcot, une vie avec l’image, Paris : Éditions Philippe Rey, 2013 [cote BIU Santé : 273926]).

Charcot à la BIU Santé

Retrouvez Jean-Martin Charcot dans les collections numériques de la BIU Santé en cliquant ici.

En savoir plus

Le site de l’exposition ;

Description de l’exposition sur le site de l’AP-HP ;

Estelle Lambert

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Des crânes au musée

Une exposition consacrée au chirurgien Paul Tessier (1917-2008)

L’exposition « Crânes concrets, avant-projet d’un solid museum Paul Tessier » vient de s’ouvrir au musée d’Histoire de la médecine (du 14 mai au 29 août 2014, 12, rue de l’École-de-Médecine, Paris 6e). Elle a été réalisée par l’Association Française des Chirurgiens de la Face avec le concours de l’université Paris Descartes.

Elle est consacrée au travail de Paul Tessier (1917-2008), chirurgien plasticien français ayant exercé à l’hôpital Foch de Suresnes.

Une exposition sur un chirurgien ? De quoi s’agit-il au juste ?

D’un hommage à Paul Tessier ? L’admiration n’est certes pas absente de l’esprit des organisateurs. Cependant, non. L’exposition évite les pièges de l’histoire célébration.

Cette exposition est-elle pédagogique ? Non. Ni ne veut l’être, bien qu’on y apprenne. Face à ces objets et documents, à chacun de faire ce qu’il veut, ce qu’il peut, avec son étonnement d’homme devant des malformations effrayantes et des techniques opératoires effarantes, avec son savoir d’homme de l’art éventuellement, avec sa curiosité personnelle en tout cas. « À charge pour le visiteur, nous disent les organisateurs, plongé dans ce pêle-mêle, de dénouer l’écheveau, de souligner, de biffer, de jauger, de commenter… »

L’exposition Paul Tessier interroge le spectateur sur plusieurs limites

Crâne acrylique
Syndrome d’Apert – Edimbourg
Phase 3 : un « LE FORT III type ». Long tenon malaire-Sagittal split des R.O.L – Greffes osseuses iliaques.

Limite chirurgicale et anatomique (sphère rhinologique, sphère cérébrale) : celle-ci a été franchie par Paul Tessier, et a permis la naissance d’une nouvelle sous-spécialité chirurgicale, la chirurgie craniofaciale.

Limite éthique : que peut-on opérer ? Où commence la démesure de l’opérateur ?

Limite du possible technique, et de la virtuosité de l’opérateur.

Limite entre science et art, technique et œuvre.

Limite enfin entre ce qui intéresse des spécialistes, et ce qui peut intéresser tout un chacun. Celle-ci me semble franchie dans cette exposition.

De l’œuvre d’un chirurgien on ne peut garder que des traces. Au musée : des crânes, patiemment réunis ; des instruments, des photographies, des textes, un film d’opération. Des schémas préparatoires. Des crânes sciés, ébauches et réflexion en vue d’une étonnante ébénisterie sur le vivant. Voilà des parties du crâne qu’on traite comme le tiroir d’un meuble. Tenons et mortaises d’os… Et voici des patients, nés avec des visages de cauchemar, et à qui le chirurgien a donné une figure humaine.

Pour en savoir plus

– La thèse de Benjamin Guichard traite de la constitution de la collection Tessier : Le crayon rouge, outil d’une rupture chirurgicale. Elle est consultable au pôle Médecine de la BIU Santé (cote 2011AMIEM025) ;

La biographie de Paul Tessier sur le site de la BIU Santé ;

Un article du Monde (19 mai 2014) présentant l’exposition ;

– En cette période de centenaire de 1914-1918, retrouvez notre exposition virtuelle sur les gueules cassées.

Jean-François Vincent

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