Qui êtes-vous, Monsieur l’inconnu?

Quelqu’un saurait-il nous aider à identifier le personnage dont voici le visage sympathique, peint sur panneau de bois au début du XVIIe siècle?

Portrait d'un inconnu, 1611
Portrait d’un inconnu, 1611. Détail

Bribes pour une identification

Nous savons peu de choses de lui, mais pas rien du tout.

  • une mention en haut à droite du tableau indique qu’il était âgé de 67 ans en 1611, date sans doute de la réalisation du portrait:
Aetatis suae 67, anno 1611
« Aetatis suae 67, anno 1611 » [Inscription rendue plus lisible par manipulation des couleurs de l’image]
  • son portrait porte des armes, que voici :
Virtute resurgo
« Virtute resurgo » [Couleurs de l’image manipulées là encore]
  • la devise au-dessus des armes indique: « Virtute resurgo », ce qui veut dire « Je me relève grâce à la vertu ». (Il n’est pas impossible que cette devise, dont nous n’avons pas trouvé d’occurrence exacte, dérive d’un passage du poète latin chrétien du IVe siècle, Prudence:  « Solvor morte mea Christi virtute resurgo », « Je suis anéanti par ma mort, je me relève grâce à la vertu du Christ. » Apotheosis, 1048…)

Voici enfin l’ensemble de cet honnête tableau, assez noirci par le temps:

Potrait d'un inconnu. 1611. Collection du Musée d'histoire de la médecine, Université de Paris, vue d'ensemble
Portrait d’un inconnu. 1611. (Collection du Musée d’histoire de la médecine, Université de Paris. Vue d’ensemble)

Ce tableau appartenait aux collections de la Faculté de médecine depuis une date antérieure à 1869, et il se peut qu’il ait figuré dans la galerie de portraits de la Faculté de médecine avant la Révolution. Il est donc plausible, mais non certain, qu’il s’agisse d’un médecin, ou d’une personne qui a été en relation avec la « très salubre faculté », comme elle se nommait.

Pourtant, nous n’avons vu ce visage pour la première fois que le 15 novembre 2019, après une absence un petit peu longue de son habituel logis: plus de 110 ans (plus précisément, entre 110 et 150 ans)!

Comment un portrait peut s’absenter d’une collection pendant plus d’un siècle, puis y revenir

L’anecdote de cette éclipse et de cette réapparition peut être un peu amusante. Et l’énigme intriguera peut-être certains lecteurs habiles, dont l’avis nous rendrait service.

En octobre 2018, un correspondant nous a envoyé un message très lapidaire, dans lequel il nous demandait si une image qu’il nous joignait – représentant le tableau que vous venez de voir – pouvait être, à notre avis, le portrait d’un assez célèbre chirurgien français postérieur à Ambroise Paré, Jacques Guillemeau  (1549 ou 1550 – 1613) Une question impossible à résoudre sur la seule bonne mine de l’homme qui est représenté, compte tenu du fait qu’il n’existe à notre connaissance qu’un seul portrait gravé de Guillemeau, très antérieur, dans ses Tables anatomiques (1586). Mais la date de naissance de Guillemeau (1549 ou 1550) ne laisse pas de raison de penser qu’il puisse s’agir de lui: un homme de 67 ans en 1611 doit être né vers 1544, à moins d’un argument pour négliger la date indiquée.

En cherchant tout de même à approfondir la question, nous avons rencontré sur Internet le catalogue d’une vente aux enchères, qui annonçait la mise en vente de ce tableau pour le 27 du même mois d’octobre – la raison, bien sûr, de cette question qu’on nous posait. Et ô surprise: la notice décrivant le tableau, qui annonçait un « portrait présumé de M. Guillemeau, médecin d’Henri IV, Charles IX, Henri III », indiquait benoîtement qu’il provenait « de la Faculté de médecine de Paris », et avait été décrit en 1869 dans La galerie de portraits de l’ancienne Faculté de Médecine par Achille Chereau (1817-1885), historien de la médecine et aussi, à la fin de sa vie (1877-1885), bibliothécaire de la Faculté, c’est-à-dire de la collection qui est aujourd’hui celle de la BIU Santé Médecine.

Or, comme on le sait (ou du moins comme tous les commissaires priseurs le savent), le patrimoine de l’Etat, dont fait partie celui de la Faculté de médecine, a une particularité juridique importante : « Aux termes des articles L. 2112-1 et L. 3111-1 du Code général de la propriété des personnes publiques, un bien culturel appartenant au domaine public est inaliénable et imprescriptible et doit être restitué sans délais à son légitime propriétaire. » Autrement dit, ces biens restent indéfiniment propriété publique, sauf opération spéciale de déclassement : le temps ne fait rien à l’affaire, et ils ne peuvent être ni cédés ni vendus.

L’Université Paris Descartes (fondue dans Université de Paris depuis le 1er janvier 2020), propriétaire des biens culturels issus de la Faculté de médecine de Paris, était donc sans doute propriétaire du tableau proposé à la vente.

Comme faute avouée est à demi pardonnée, le commissaire priseur donnait les éléments qui permettaient d’identifier très facilement le tableau et d’en vérifier la propriété, notamment la référence de l’article de Chereau.

Achille Chereau, à une époque où il n’était pas encore bibliothécaire, s’était mis en tête de faire un inventaire précis de tous les vieux tableaux conservés à la Faculté, dont la plupart provenait de la Faculté de médecine d’Ancien Régime. II avait donc passé en revue toutes les salles et fouillé tous les greniers du 12, rue de l’Ecole de médecine, et décrit tout ce qu’il trouvait de portraits, quel qu’en soit l’état. (Il en avait aussi fait une campagne photographique, dont les clichés subsistants sont à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, et aussi quelques dessins.) Son article de 1869 décrivait en ces termes le tableau qui nous intéresse:

« Un magnifique portrait, remontant au commencement du XVIIe siècle. Est-ce un chirurgien? Est-ce un médecin? Je ne sais. On peut cependant espérer découvrir le personnage qu’il représente; il y a une date: année 1611; il y  a un âge: 67 ans; il y a, enfin, un écusson armorié avec cette devise: Virtute resurgo. Ce pourrait être Barthélemy Perdulcis, mort le 10 août 1611 […] Ce pourrait être Nicolas Ellain […] »

Ce tableau, pourtant, n’était plus à la Faculté de médecine lors de la rédaction de l’inventaire général de ses collections artistiques, une génération plus tard, par Noë Legrand (voir: Les collections artistiques de la Faculté de médecine de Paris : inventaire raisonné. Paris, 1911). Noë Legrand, sous-bibliothécaire très curieux et chercheur scrupuleux, mentionne soigneusement son absence à la p. 275, dans sa Liste générale des portraits de l’ancienne faculté de médecine disparus.

On ignore dans quelles circonstances le tableau a pu sortir, et à quelle date, entre 1869 et 1911.

Grâce à l’intervention rapide et efficace du service juridique de l’université, et aux conseils du bureau du Patrimoine au Service du livre et de la lecture du Ministère de la Culture, il fut très facile d’obtenir que le commissaire-priseur retire le portrait de la vente prévue.

Et nous apprîmes, avec un rien de surprise, que le tableau se trouvait dans les mains des descendants d’un ancien de la Faculté de médecine, dont on ne nous tiendra pas rigueur de ne pas préciser l’identité. Pourquoi le tableau avait-il quitté la Faculté? On ne le saura pas précisément. Remercions en tout cas les descendants, qui le détenaient en toute bonne foi, d’avoir bien voulu le restituer à l’institution.

Pistes à suivre, pistes improbables…

Qui est cet homme?

Les hypothèses de Chereau sont-elles vraisemblables?

L’identification avec « Barthélemy Perdulcis », alias Barthélemy Pardoux, n’est pas impossible. Ce médecin, nous apprend Loïc Capron dans une note de sa Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, est né en 1545 et mort en 1611. Ce n’est donc pas incompatible avec les dates portées sur le tableau. Mais ce n’est pas du tout suffisant pour établir l’identité de l’homme du portrait.

Quant à Nicolas Ellain, il serait né en 1534: à moins de devoir renoncer à la date indiquée sur le tableau, il n’est pas un candidat acceptable.

La Base biographique pourrait être un point de départ pour chercher qui pourrait être représenté, si l’on s’accroche à l’hypothèse, plausible, qu’il est peut-être lié à la médecine ou à la faculté.

Cherchons donc les médecins nés entre 1542 et 1546 (pour tailler large) et qui était encore en vie en 1610:

Recherche par dates dans la Base biographique
Recherche par dates dans la Base biographique

Giambattista della Porta, Simon Goulart, avaient une tout autre physionomie, qui nous est connue. Saint Robert Bellarmin, jésuite qui eut un rôle dans les procès de Giordano Bruno et de Galilée, est assez abondamment représenté et ses portraits ne ressemblent pas au nôtre (on ne voit pas bien d’ailleurs ce qu’il ferait dans la collection de la Faculté de médecine; mais comme il se trouve dans sa Base biographique…).  Rodrigo de Castro (ou à Castro), Jean de l’Orme, Renward Cysat: l’un de ces hommes pourrait-il avoir posé pour notre portrait?

Mais la Base biographique a beau signaler un assez grand nombre de personnes, elle n’est pas exhaustive. Lequel des contemporains a-t-il été représenté, et pourquoi son portrait a-t-il fini dans un grenier de la Faculté de médecine? La question est ouverte.

Bonne recherche à ceux qui voudront tenter l’aventure de l’identification! N’hésitez pas à proposer vos pistes en répondant à ce billet de blog.

Jean-François Vincent

14 juin 2020

Medica et son environnement

Il y a 20 ans, le service d’histoire de la santé de la BIU Santé mettait en ligne ses premiers ouvrages numérisés et créait ainsi Medica, une bibliothèque numérique spécialisée en histoire de la santé qui compte désormais comme une des plus importantes de l’enseignement supérieur français. La politique de développement des ressources numériques en histoire de la santé s’est par la suite poursuivie régulièrement jusqu’à donner aujourd’hui un ensemble touffu et cohérent d’outils, débordant largement les fonctionnalités d’une bibliothèque numérique classique.

Dans le cadre d’un travail interne, le service d’histoire de la santé a créé une présentation visuelle de toutes ces ressources afin de montrer synthétiquement le panorama de ce qu’il propose et d’exposer ses choix stratégiques pour valoriser au mieux les collections qu’il conserve et les données qu’il collecte.

Cette présentation permet donc:

  • de préciser le périmètre de l’écosystème de Medica
  • d’introduire chaque outil, avec un focus sur le noyau constitué de la bibliothèque numérique stricto sensu, la base bio-bibliographique et la banque d’images et de portraits,
  • de décrire les contenus et leur provenance, les fonctionnalités, les différents acteurs qui interviennent dans leur constitution
  • d’expliciter les liens internes entre ces ressources
  • de montrer le déploiement du contenu de ces outils sur d’autres plateformes et interfaces du web.

Pour visionner la présentation en plein écran, vous pouvez cliquer ici.

Il nous a paru intéressant et utile de mettre cette vue d’ensemble à disposition d’un public plus large que le cercle des collègues de la bibliothèque et de l’université auquel elle était originellement destinée, afin d’informer tout d’abord et de susciter – peut-être – des discussions et des échanges de pratiques.

Solenne Coutagne

133 ebooks Karger en médecine achetés par Collex-Persée

Le GIS CollEx-Persée vient d’acquérir 133 titres d’ebooks en médecine de l’éditeur Karger, sous le modèle d’une licence nationale, couvrant de nombreuses disciplines médicales.

Consulter la liste complète des 133 ebooks Karger

Ces 133 ebooks Karger parus de 2015 à 2019 sont accessibles de façon pérenne à l’ensemble des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche français, ainsi qu’à la Bibliothèque nationale de France.

Ce projet a été porté par la BIU Santé – Direction des bibliothèques d’Université de Paris, le consortium Couperin, l’ABES et l’Inist-CNRS.

Pour accéder à distance à ces ressources depuis ce billet, il est nécessaire de disposer de codes ENT Paris ex Descartes. Ces ebooks seront par ailleurs accessibles à tous depuis les postes publics de la BIU Santé à sa réouverture.

Emploi étudiant 2020-2021 dans les bibliothèques d’Université de Paris

Les bibliothèques d’Université de Paris recrutent 70 moniteurs-étudiants pour l’année universitaire 2020-2021.
Les moniteurs-étudiants ont pour mission d’accueillir, renseigner, orienter le public, ranger les documents, etc.

Pour connaître les conditions et candidater comme moniteur-étudiant à la BIU Santé – Médecine et à la BIU Santé – Pharmacie mais également à la BU Henri-Périon, BU Jeanne-Chauvin, BU SHS, BU Sciences, BU Montrouge, BU Necker, BU HEGP, BU STAPS, BU Cochin, BU des Cordeliers > cliquez ICI

Pour connaître les conditions et candidater dans les autres bibliothèques d’Université de Paris (BU des Grands Moulins, BU Villemin, BU Robert-Debré, BU Xavier-Bichat, BU Garancière) > cliquez ICI.

  • Date limite de dépôt des candidatures : 20 juillet 2020
  • Période des entretiens :  juillet 2020

Services fortement perturbés

[Mise à jour du 7 juillet 2020 : retour progressif  à la normale pour nos services en ligne. Nous vous remercions pour votre patience.]

En raison d’importants travaux de mise en sécurité, la bibliothèque sera privée d’alimentation électrique du 20 au 30 juin et l’activité sur place sera interrompue.

Tous les services en ligne installés sur nos serveurs (site Internet, Medica, BiumInfo, Base biographique, Banque d’images et de portraits, sites des sociétés savantes et leurs revues, éditions critiques, expositions virtuelles, blog de la BIU Santé, etc.) risquent d’être indisponibles pendant tout ou partie de cette période.

Le service de fourniture de document à distance (prêt entre bibliothèques, Ebooks on Demand) est fermé jusqu’au 1er juillet.

Pendant cette période vous avez néanmoins accès :

– à notre catalogue

– à une partie des ressources en ligne accès via vos identifiants ENT pour les usagers d’Ex Paris Descartes

– aux 18 709 documents issus de la bibliothèque numérique Medica accessibles sur la plateforme Archive.org  dans le cadre de  Medical Heritage Library

– aux 3820  portraits issus de la Banque d’images et de portraits partagés dans Wikimedia

– à Calames, le catalogue collectif des manuscrits et archives de l’Enseignement supérieur, où tous les manuscrits de la BIU Santé sont signalés.

Pour toute question, les bibliothécaires sont à votre disposition en télétravail. Vous pouvez nous contacter aux adresses suivantes :

Pour la médecine : info-med@biusante.parisdescartes.fr

Pour la pharmacie : info-pharma@biusante.parisdescartes.fr

Pour l’histoire de la santé : info-hist@biusante.parisdescartes.fr

Nous vous remercions de votre compréhension et nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée.

 

JNBDS : rendez-vous en 2021 !

En 2017, 2018 et 2019, la BIU Santé accueillait les Journées nationales des bibliothécaires et documentalistes en santé (JNBDS).

L’année universitaire 2019-2020 devait elle aussi se clore sur cet événement enthousiasmant et fédérateur. Malheureusement, les circonstances en ont décidé autrement et nous avons eu le regret de devoir annuler cette quatrième édition.

Rendez-vous apprécié des professionnels de la documentation issus d’établissements variés répartis sur tout le territoire national, cette rencontre est l’occasion d’échanger sur les pratiques, de mutualiser les idées et les expériences, de jeter les bases de nouveaux projets et de futures collaborations.

Lors des JNBDS, ateliers, conférences, temps d’échange et de convivialité se succèdent au cours d’une journée estivale intense et riche de ce que chacun apporte avec soi (qu’il s’agisse de projets professionnels ou de spécialités culinaires régionales).

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Accueil et ouverture de l’édition 2019.

Fruits de la collaboration de la BIU Santé (Direction des bibliothèques d’Université de Paris), du réseau RNDH (réseau national des documentalistes hospitaliers) et du Sidoc (Sciences Infirmières DOCumentation), les JNBDS ont pour vocation de rassembler autour de thématiques communes bibliothécaires et documentalistes : accueil des publics, services d’aide à la recherche, fourniture de document, utilisation des bases de données, formation des usagers, connaissance de l’environnement éditorial propre aux disciplines de santé…

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Atelier et interventions en plénière dans le Grand Amphithéâtre
du 12 rue de l’École de Médecine lors de l’édition 2019.

Nul doute que la période particulière que nous traversons depuis plusieurs mois aura des répercussions sur nos pratiques professionnelles. Plus que jamais, l’existence d’un réseau de professionnels de la documentation partageant des expériences et des valeurs communes a révélé son importance dans un monde où la diffusion de l’information scientifique est au cœur d’enjeux majeurs et résolument contemporains.

Nous espérons donc vous accueillir nombreux en 2021 à l’occasion de la quatrième JNBDS !

En attendant, vous pouvez dès à présent retrouver les vidéos et supports de présentation des années précédentes sur notre site internet :

JNBDS 2017

JNBDS 2018

JNBDS 2019

Le comité d’organisation des JNBDS

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Portrait de groupe dans le grand escalier du 12 rue de l’École de Médecine lors de l’édition 2019.

 

«Métadictionnaire médical multilingue de la bibliothèque numérique Medica»: un nouveau projet de la BIU Santé financé par Collex-Persée

La BIU Santé, en collaboration avec l’UMR 8167 « Orient & Méditerranée Textes Archéologie Histoire », a répondu en janvier 2020 à un appel à projets de Collex-Persée « portant sur de la numérisation enrichie et du développement de services à la recherche en impliquant chercheurs et professionnels de l’information ». Les résultats ont été publiés le 20 mai dernier : le projet de « Métadictionnaire médical multilingue » a été retenu parmi les projets lauréats.

Exploiter, enrichir, rénover le socle des dictionnaires de Medica

Une partie des dictionnaires numérisés dans Medica

Actuellement, au sein de la bibliothèque numérique Medica, 49 dictionnaires médicaux et encyclopédies (XVIIIe-XXe s.) sont interrogeables grâce à une interface spécifique  : entrer un (début de) mot-clé fait accéder aux vedettes des articles, indexées dans les 331 643 pages des 453 volumes.

Le projet, en produisant un nouvel outil et de nouvelles données, valorisera doublement ce trésor lexical et scientifique.

L’usager naviguera dans un corpus élargi à plusieurs dictionnaires majeurs du XVIIe s. (vedettes en grec et / ou latin) grâce à une nouvelle application qui donnera accès à la liste alphabétique continue de tous les mots du corpus (« métadictionnaire »). Les résultats d’une même requête seront considérablement enrichis: s’appuyant sur les données lexicographiques fournies par une dizaine de dictionnaires représentatifs, dans les corps d’article (variantes orthographiques, étymologies, traductions, synonymes, antonymes, hyperonymes et hyponymes, renvois divers) comme à la fin des volumes (index et glossaires), l’application suggérera, à travers une interface intuitive, des liens entre des mots actuellement dissociés par l’orthographe, par la langue (français, anglais, latin et grec ancien, mais aussi allemand, espagnol, italien), ou encore par l’évolution des usages.

Mutualisation des données produites

Par ailleurs, les données lexicographiques recueillies, matériau inédit d’un grand intérêt pour la recherche en histoire de la santé et pour l’étude de l’évolution des lexiques spécialisés en français ou du devenir des termes anciens dans nos langues scientifiques modernes, seront déposées en accès libre sur Medica.

L’équipe projet

Les porteurs du projet sont Jean-François Vincent, conservateur au service d’histoire de la santé de la BIU Santé (Direction des bibliothèques d’Université de Paris), et Nathalie Rousseau, maîtresse de conférences en linguistique grecque à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, membre de l’Institut universitaire de France et responsable de l’axe consacré au lexique médical au sein de l’équipe « Médecine grecque et littérature technique » de l’UMR 8167 « Orient & Méditerranée Textes Archéologie Histoire ».

Cette tentative ambitieuse renouvelle un compagnonnage de vingt années entre l’équipe « Médecine grecque » de l’UMR 8167 « Orient & Méditerranée Textes Archéologie Histoire » et la BIU Santé qui a déjà porté beaucoup de fruits (réalisation du Corpus des médecins de l’Antiquité de Medica, organisation de journées d’études, publications d’actes de colloques…)

Les travaux bénéficieront de la collaboration de Sylvie Bazin-Tacchella, professeure en histoire de la langue à l’Université de Lorraine, spécialiste des premiers textes médicaux en français, qui dirige le projet de Dictionnaire du Moyen Français au sein du laboratoire ATILF (Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française, UMR 7118 – CNRS et Université de Lorraine.)

L’équipe comporte plusieurs membres du service d’histoire de la santé et du département de l’informatique de la BIU Santé ; le soutien de Collex-Persée permettra de la renforcer en recrutant un personne de plus, et d’avoir recours à des prestataires spécialisés.

Un projet longuement préparé

La phase préparatoire du projet, encouragée par une bourse individuelle accordée à Nathalie Rousseau en 2018 par Collex-Persée, a été menée tout au long de l’année 2019. Les travaux effectués ont permis de souder l’équipe et de réfléchir de façon déjà très approfondie, sous l’angle à la fois technique et scientifique, aux résultats attendus, aux priorités de traitement au sein du corpus des dictionnaires, et aux modalités de restructuration et d’enrichissement des données.

La durée prévue du projet est de 24 mois.

Collex- PerséeLa BIU Santé est bibliothèque délégataire de Collex-Persée en sciences de la santé, médecine, odontologie, pharmacie, cosmétologie et chimie.

Reprise progressive des activités – Services de substitution

Les Bibliothèques d’Université de Paris, dont la BIU Santé Médecine et la BIU Santé Pharmacie, restent fermées au public cet été. Les possibilités de réouverture pour la rentrée sont à l’étude.

Dans l’attente, un plan de reprise progressive des activités des bibliothèques permet de proposer, dans le respect des prescriptions sanitaires, des services de substitution, pour l’emprunt et le retour de documents.
Ces services concernent la BIU Santé Pharmacie et d’autres bibliothèques d’Université de Paris. Pour rappel, la BIU Santé Médecine ne prête pas de documents.

Nous vous proposons :

de réserver et retirer des documents grâce au service « BU à emporter ». Vous pouvez dès à présent effectuer vos réservations en ligne. Les premiers retraits seront possibles à partir du mardi 9 juin.
> Conditions et modalités d’accès au service

 

 

de rendre les documents empruntés, à partir du lundi 8 juin.
> Conditions et modalités d’accès de ce service

 

 

La BIU Santé reste fermée au public

Toutes les bibliothèques d’Université de Paris, dont la BIU Santé – Médecine (site Odéon) et la BIU Santé – Pharmacie (site Observatoire) restent fermées au public. La date de réouverture n’est pas connue à ce jour. Des informations seront communiquées prochainement sur les services de substitution à l’étude par les canaux habituels.

Nous vous remercions pour votre compréhension.

Le documents que vous avez empruntés avant le confinement à la BIU Santé – Pharmacie sont automatiquement prolongés jusqu’au 30 juin. Cette prolongation est automatique. Vous n’avez aucune démarche à faire.

Guide « Science ouverte » à destination des porteurs de projets ANR

Un guide « Science ouverte » à destination des porteurs de projets ANR (Agence Nationale de la Recherche) a été rédigé par le groupe Données du groupe de travail Science Ouverte du consortium Couperin.org. Ce guide a été réalisé dans le but d’aider les chercheurs à intégrer la Science ouverte aux projets lors de leur rédaction.

Guide en français

Guide en anglais

La date limite de dépôt des projets ANR (AAPG) est le mercredi 20 mai 2020. Celui-ci intègre une dimension science ouverte, notamment en ce qui concerne les données de recherche. « Les partenaires au projet déposé s’engagent en cas de financement:

  • à fournir dans les 6 mois qui suivent le démarrage du projet un plan de gestion des données (PGD) selon des modalités communiquées dans les Conditions particulières et le Règlement financier de l’ANR. »

Principal appel de l’Agence nationale de la recherche (ANR), l’Appel à projets générique 2020 (AAPG 2020) s’adresse à toutes les communautés scientifiques et à tous les acteurs publics ou privés impliqués dans la recherche française. Il doit permettre aux chercheurs et chercheuses des différents domaines scientifiques, d’accéder, en complément des financements récurrents qui leur sont alloués, à des co-financements sur un grand nombre de thématiques de recherche, finalisées ou non.

Les bibliothécaires en télétravail continuent de vous accompagner sur ces sujets. N’hésitez pas à les contacter par mail : appui-recherche-dirbib [at] listes.parisdescartes.fr