Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin

Mise en ligne le 4 mars 2015, en libre accès, la Correspondance de Guy Patin, éditée, commentée et indexée par Loïc Capron, a permis aux chercheurs et aux curieux de découvrir un trésor d’informations sur le XVIIe siècle : médecine en tout premier, puisque c’était le métier de Patin ; mais aussi politique, vie quotidienne, librairie, religion, histoire, etc., puisqu’il ne mettait aucune borne à sa curiosité.

Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris. En sa 30e année d’âge. (1631-1632)

Désireux d’aller jusqu’au bout de notre projet initial et encouragés par le bon accueil des internautes, nous proposons aujourd’hui la Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin qui s’est construite et étoffée au fil des quatre dernières années. Parmi les dernières nouveautés :

– 504 lettres latines qui forment les échanges connus de Patin avec 75 de ses correspondants européens ;

– 21 consultations manuscrites et 11 observations médicales imprimées que Patin a consignées ;

– son Traité de la Conservation de santé, publié en 1632 ;

– les Commentaires de la Faculté de médecine de Paris qu’il a rédigés durant son décanat (1650-1652), précieux manuscrit académique que voici exhumé des archives. Tout le latin a été fidèlement transcrit, puis traduit en français.

Guy Patin, docteur régent et doyen de la Faculté de médecine de Paris, professeur au Collège royal de France (1670)

Comparée à la précédente édition, celle qui paraît aujourd’hui s’est enrichie de 546 lettres, 152 annexes et autres écrits, 7 385 notes et 15 789 entrées d’index.

Toutes ces additions suivent les règles rédactionnelles adoptées pour la première parution de 2015 et s’intègrent naturellement à elle, dans une volonté de croissance parfaitement harmonieuse : textes, commentaires et index forment un seul et même corpus, où tout a été mis en œuvre pour faciliter la navigation, les recherches et les découvertes, avec le souci constant d’expliquer minutieusement le contenu des textes et les références qu’ils citent à profusion, et d’améliorer l’exactitude des informations fournies.

Merci pour la visite que vous rendrez à ce monument d’histoire médicale et littéraire que nous a légué Guy Patin, ce sidérant Diafoirus dont la talentueuse plume excuse heureusement la cécité scientifique. Merci aussi pour tous les commentaires dont vous voudrez bien continuer à nous faire part.

 

Loïc Capron et l’équipe éditoriale de la Bibliothèque interuniversitaire de santé.

Contacts : guido.patin@gmail.com

Accéder à la Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin

Un projet mené par la BIU Santé dans le cadre de ses missions nationales CollEx.

Exposition « Images de médecine gréco-romaine… »

Source : Faculté de médecine Sorbonne Université

Du 28 janvier au 1er mars 2019, la faculté de médecine de Sorbonne Université accueille une exposition temporaire intitulée : « Images de médecine gréco-romaine : des clichés contre vos clichés ». Cette exposition s’inscrit dans la volonté de renouveler l’histoire des pratiques médicales par une multiplication des collaborations entre médecins et historiens de la médecine.

Cet événement est complété par une visite commentée de l’exposition par Muriel Labonnelie, spécialiste de la médecine gréco-romaine, visite qui se tiendra le vendredi 15 février de 12 h à 13h30. Un atelier consacré aux cachets à collyres aura également lieu, avec pour conclusion la projection d’un documentaire portant sur l’ophtalmologie romaine. Continuer la lecture de « Exposition « Images de médecine gréco-romaine… » »

Des pirates belges pour achever les Dievx de la BIV

Les DieVx de la BIV bouclent la boucle. Ils ont commencé le 1er avril 2016  avec un «super original» de Bourgery : un dessin de Jacob en vue du grand Traité complet de l’anatomie de l’homme comprenant la médecine opératoire. Ils saluent finalement la galerie avec des reproductions de reproductions de reproductions (mais rares, quand même) du même Bourgery : des «contrefaçons belges» de l’Anatomie élémentaire.

Télécharger le calendrier de décembre 2018.

La bibliothèque vient d’acquérir chez deux libraires parisiens quelques exemples de planches en couleur de l’Anatomie élémentaire de Jean-Marc Bourgery (1797-1849), provenant de deux éditions belges contrefaites.

Les trois illustrations ci-dessus à retrouver dans notre banque d’images :

L’original de N. H. Jacob et le texte qui l’accompagne ;

La copie de 1840 ;

La copie de 1853.

Bourgery est un des auteurs majeurs de l’anatomie du XIXe siècle. Il a fait appel à de brillants dessinateurs spécialisés,  en particulier Jacob et Léveillé, qui ont contribué à placer au plus haut les standards de qualité de l’iconographie dans leur domaine. Les deux éditions de son Traité – la première en noir et blanc (Paris : C. Delaunay, 8 vol., 1831-1846[1]); la seconde, posthume, en couleur (Paris : L. Guérin, 9 vol., 1866-1871[2]) – sont des chefs-d’œuvre, qui ont marqué l’iconographie anatomique, et qui sont peut-être les plus beaux exemples de la production éditoriale médicale, tout à fait remarquable, de cette époque.

En marge de la première édition du grand Traité, l’éditeur Crochard a produit une Anatomie élémentaire, constituée de vingt planches de très grand format (89 x 52 cm). Il me semble qu’on nommerait cela un produit dérivé, aujourd’hui. Comme c’était souvent le cas, deux présentations étaient proposées à la vente : en noir et blanc, et coloriée (un coloriage qui, à cette époque, se faisait à la main, dans des ateliers spécialisés[3]). La bibliothèque possédait déjà un exemplaire en noir et blanc complet (Paris : Crochard, 1836-1839[4]), et six planches en couleur imprimées et coloriées à Paris[5].

Mais le succès du Bourgery a dépassé les frontières : au plus tard en 1840, la Société typographique belge Ad. Wahlen et Cie[6] a contrefait les vingt planches ; un peu plus tard (sans doute vers 1853[7]), l’éditeur Méline, Cams et Cie, associé au Comptoir des éditeurs, fait paraître une autre édition, d’un rendu assez différent. Un autre éditeur encore, la Société encyclographique des sciences médicales, a produit une édition en 1843 ; nous n’en avons pas vu d’exemplaire[8].

Qu’en était-il des droits de propriété intellectuelle? Eh bien, il n’en était pas question (sauf dans les protestations des éditeurs français, naturellement). À cette époque, et jusqu’au début du Second Empire, aucun traité ne protégeait les productions éditoriales. L’industrie de l’édition belge a donc produit légalement un nombre très important d’éditions non autorisées, tout particulièrement à partir de la production éditoriale française.

Myologie. Aponévrologie. Pl. 7. Plan latéral. Bourgery, Jean-Marc. Jacob, Nicolas-Henri. – [Anatomie élémentaire en 20 planches…]. – Bruxelles : Méline Cans et Cie éditeurs, Comptoir des éditeurs (H. Dumont, gérant). Cote BIU Santé : CISD0087
En littérature dans la première partie du XIXe siècle, l’édition belge a même parfois publié en volumes des œuvres dont la parution originale en feuilleton s’achevait à peine dans les journaux français, produisant ainsi des éditions originales (les «préfaçons»[9]). Au point que Jacques Hellemans peut écrire : «Durant toute la première moitié du XIXe siècle, c’est principalement dans les éditions belges que le monde lit les œuvres des écrivains français.»[10] C’est à la littérature seule qu’il pense, pas aux sciences, je crois.

Une convention pour la garantie réciproque de la propriété littéraire et artistique, conclue le 22 août 1852 entre la France et la Belgique[11] et ratifiée le 12 avril 1854[12], transforma profondément la situation au détriment de l’industrie belge, et mit fin au piratage.

«[L’ ]accord impos[a] notamment un inventaire dans les librairies en France et en Belgique des éditions imprimées […]. Un timbre uniforme sera[it] apposé sur tous les ouvrages correspondant dans un délai de trois mois. Au-delà, toute réimpression non autorisée et dépourvue de timbre sera[it] considérée comme illicite[13].» La présence du timbre sec sur nos planches indique qu’elles étaient en vente durant la période où le timbrage était encore possible. Que les âmes sensibles à la protection des droits de la propriété intellectuelle se rassurent donc : la BIU Santé ne peut pas être considérée comme receleuse de contrefaçons illégales, du moins pas à cause de ces planches. Produites quand la loi n’interdisait pas encore de le faire, elles ont été dûment régularisées après la ratification de la loi avant d’être vendues.

La bibliothèque possède des exemples d’autres éditions contrefaites belges dans le domaine scientifique, par exemple l’édition de l’atlas du Traité de phrénologie humaine et comparée de Joseph Vimont[14]. Mais tout compte fait, ces exemples ne paraissent pas très nombreux. La consultation de grands catalogues internationaux ne donne pas non plus l’impression que les contrefaçons belges ont inondé le monde médical. Le sujet serait sans doute à creuser.

Ce qui est sûr, c’est que nos nouvelles planches ne sont pas fréquentes dans les bibliothèques (ni ailleurs sans doute !) Elles témoignent à la fois du succès de l’œuvre de Bourgery, et de l’état du marché éditorial international durant le second quart du XIXe siècle.

Jean-François Vincent

[1] Gallica.
[2] Medic@.
[3] Sur ce sujet, voir l’important projet : Bourgery & Jacob. Dissection d’un atlas anatomique du XIXe siècle. Dirigé par Olivier Poncer, André Bihler et Martial Guédron. (2018 ; consulté le 10 décembre 2018). En ligne sur Internet: http://www.bourgery-jacob.hear.fr
[4] Cote BIU Santé : 1893. Numérisé dans Medic@.
[5] Banque d’images et de portraits.
[6] Cette édition est mentionnée en 1840 dans Delécluze, «Des travaux anatomiques de M. le Docteur Bourgery», IN : Revue de Paris. Bruxelles : Société typographique belge Ad. Wahlen et Cie, 1840.
[7] Cette édition est probablement de 1853 ou 1854 : elle a été coéditée par l’éphémère «Comptoir des éditeurs», dont les productions que l’on peut repérer dans Unicat, le catalogue collectif belge, sont datées de ces deux années.
[8] Le texte de cette édition est accessible dans Google Books.
[9] Sur ce mot. L’éditeur Méline a ainsi publié Le curé de village de Balzac «au moins dix-huit mois avant l’édition parisienne sous forme de livre» (Martyn Lyons. «La contrefaçon belge». IN Histoire de l’édition française, t. 3, p. 272-273).
[10] Dictionnaire encyclopédique du livre. Paris : Cercle de la librairie, 2002 ; t. 1, art. Belgique, p. 240.
[11] Jules Delalain. Législation de la propriété littéraire et artistique ; suivie des Conventions internationales (Nouvelle édition revue et augmentée). Paris: Delalain, 1858.
[12] Le texte est accessible dans Google Books.
[13] Léo Mabmacien. «La contrefaçon belge de livres à l’époque romantique». Blog Bibliomap : le monde autour des livres anciens et des bibliothèques. Consulté le 25 novembre 2018.
[14] Bruxelles : Établissement encyclographique, 1841. En ligne ; à comparer avec l’édition originale de Paris et Londres chez J.-B. Baillière, 1831.

Couleurs et soins dans les médecines anciennes

Les 22 et 23 novembre 2018 aura lieu à Lyon le colloque Couleur et soins dans les médecines anciennes. Époques antique et médiévale entre Orient et Occident. Grèce, Rome, Inde, Égypte et Proche-Orient.

Cette manifestation internationale est organisée par Isabelle Boehm (HiSoMA – Lyon 2), Laurence Moulinier-Brogi (CIHAM – Lyon 2)  avec la collaboration de Philippe Abrahami (Archéorient – Lyon 2)

«La couleur de la maladie et la couleur du remède font partie des critères fondamentaux de diagnostic et de thérapeutique dans l’histoire de la médecine et de la pharmacologie. Ce colloque s’inscrit dans les recherches actuelles dans les médecines anciennes. Il sera centré sur l’utilisation des couleurs dans la thérapeutique, aux époques antique et médiévale, et dans une perspective comparatiste, où seront associées des traditions médicales au-delà de l’Europe, comme l’Inde ou l’Égypte. Ces aspects comparatifs viendront éclairer une question encore complexe, celle des rapports entre les différentes traditions médicales anciennes.»

En savoir plus

Le site internet du colloque

Télécharger le programme (.pdf)

Debut: 11/22/2018
Fin: 11/23/2018
Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes
FR

En novembre, les dieVx passent la pommade

Il y a des dieVx à revendre dans le calendrier de ce mois-ci, grâce à un document tout nouvellement acquis par la bibliothèque.

Télécharger le calendrier de novembre 2018.

Jacques André Millot candidat. François Chopart président. De uteri prolapsu. Parisiis : In Regiis chirurgicorum scholis. 1771. Cote BIU Santé : CISE 141

La thèse soutenue au Collège royal de chirurgie le 30 décembre 1771 par Jacques André Millot, sous la présidence de François Chopart, est une grande affiche (96 cm x 67 cm) imprimée sur deux feuilles accolées, dont nous n’avons pas localisé pour l’instant d’autre exemplaire. Elle appartient à la famille des «thèses à image».

Mais qu’est-ce qu’une thèse, qu’est-ce qu’une thèse à image, qu’est-ce qu’une thèse de chirurgie ? Tous ces mots sont des faux amis, qui nous poussent dans les horreurs de l’anachronisme. Qui sont Millot et Chopart, et qu’est-ce qu’entrer au Collège royal de chirurgie ? Que représente enfin cette grande image solennelle ?

[thème de l’image ci-dessous : le réservoir de Bethezda]

Disdier, François-Michel candidat. Jallet Nicolas – René président. Paris, 1750. Une autre thèse à image de la BIU Santé (cliquez dessus pour la numérisation originale). Cote 318, coll. artistiques FMP.

 

Les thèses de l’Ancien régime n’étaient pas ces travaux de recherche parfois monumentaux et normalement originaux qui sont aujourd’hui les «chefs-d’œuvre» réclamés au candidat en échange du plus haut diplôme universitaire, le doctorat. Ni même les mémoires, moins épais et moins souvent originaux, qui sont demandés pour l’obtention du doctorat en médecine. Depuis le Moyen Âge, l’étudiant, à la Faculté de médecine notamment, devait défendre plusieurs thèses au cours de sa formation : c’est-à-dire qu’il devait se soumettre, au cours de cérémonies réglées de plusieurs heures, au feu des questions de ses maîtres et de ses pairs, sur un sujet connu à l’avance. Cette cérémonie  dans certains cas (mais pas dans tous) devait s’accompagner d’une publication. La thèse de médecine écrite compta longtemps cinq paragraphes, pas un de plus ni de moins, sous la forme d’une affiche. En voici un exemple ordinaire du XVIIe siècle :

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Actes du colloque Santé et médecine à la cour de France (2017)

Les actes du colloque international Santé et médecine à la cour de France viennent d’être mis en ligne sur le site de la BIU Santé.

Ces textes, réunis par Stanis Perez et  Jacqueline Vons, sont disponibles gratuitement, sous la forme d’un fichier PDF (184 pages, 5 Mo). Chaque intervention est également téléchargeable de manière indépendante à partir de cette page.

«Issu d’un colloque organisé en 2017, Santé et médecine à la Cour de France rassemble des matériaux et des réflexions utiles à une meilleure compréhension des aspects sanitaires et scientifiques propres à la France moderne. Si la santé des souverains était souvent traitée comme une affaire d’État, celle des grands, des courtisans et des commensaux ne souffrait pas de négligence pour autant. Observatoire des pratiques médicales et d’une profession tantôt jalousée, tantôt décriée, la cour offre effectivement un point de vue privilégié sur les corps souffrants et sur les moyens mis en œuvre pour les protéger, les soulager et les guérir peut-être.
À partir des recherches les plus récentes et d’approches savantes mais résolument plurielles, ce volume entend contribuer à l’historiographie curiale et médicale du XVIe au XVIIIe siècle.»

Ont contribué à ce volume : Évelyne Berriot-Salvadore, Loïc Capron, Isabelle Coquillard, Joël Coste, Magdalena Koźluk, Bénédicte Lecarpentier-Bertrand, Xavier Le Person, Stanis Perez, Jacques Rouëssé, Jacqueline Vons, Geneviève Xhayet.

Editeur: Bibliothèque interuniversitaire de Santé, Paris
Date de publication: 10/04/2018
ISBN: 978-2-915634-21-1
Disponible en: Ebook

Octobre : Les dievx de la BIV se mettent en mouvement

« Je suis fasciné par le mouvement, qui est le signe le plus apparent de la vie. »
(Étienne-Jules Marey)

Télécharger le calendrier d’octobre 2018.

Ce mois-ci, les dievx de la BIV mettent à l’honneur le travail d’Étienne-Jules Marey (1830-1904). Médecin, physiologiste et inventeur français, il a fortement contribué à l’avancée de la physiologie. Partant du principe que nos sens ne sont pas assez affutés pour étudier un mouvement, Marey met à profit son ingéniosité en adaptant des machines utilisées en physique pour enregistrer graphiquement les mouvements du corps ou dans le corps. Ceux-ci peuvent ainsi être mesurés, quantifiés, et analysés : c’est la méthode graphique.

Le mouvement par l’image

On doit à Étienne-Jules Marey l’invention du sphygmographe direct, en 1863, qui retranscrit le tracé du pouls sur une bande de papier. Source : Medic@ – Marey, Etienne-Jules. – La méthode graphique dans les sciences expérimentales et principalement en physiologie et en médecine.

Le cliché qui illustre ce calendrier correspond à une évolution du travail de Marey. Toujours dans le but d’étudier les mouvements des hommes et de certains animaux, notamment les oiseaux, il utilise la photographie pour capter ce que l’œil ne peut voir. C’est ainsi qu’il créé en 1882, la Station physiologique du Parc des Princes à Boulogne-sur-Seine où il expérimente un nouveau procédé : la chronophotographie. Cette technique consiste à prendre en rafale des instantanés sur une plaque de verre photosensible. Celle-ci est exposée brièvement plusieurs fois, grâce à un obturateur rotatif placé derrière l’objectif, qui laisse passer la lumière par intermittence. Il est ainsi possible d’obtenir sur une même photographie les mouvements décomposés d’un homme ou d’un animal.

Pour mener à bien son travail, Étienne-Jules Marey fait aménager dans sa station un hangar peint en noir, de dix mètres sur dix, équipé de panneaux et de rideaux amovibles, afin d’adapter sa surface à l’usage de la chronophotographie.

De la photographie au film

Pour étudier les mouvements avec plus de précision, Marey et son collaborateur Georges Demeny font breveter un modèle de caméra argentique en 1890. La décomposition photographique du mouvement ne figure plus sur une même plaque, mais image après image sur un rouleau non perforé, au rythme de douze clichés par secondes.

Pour en savoir plus

Vous trouverez dans Médic@ de nombreux ouvrages numérisés concernant les travaux de Jules-Étienne Marey.

La BIU Santé y consacre l’exposition virtuelle la science du mouvement et l’image du temps, réalisée sous l’égide de Marta Braun (Ryerson University), à partir des plaques numérisées par le Collège de France. Elle retrace le travail du physiologiste, à travers 473 plaques photographiques.

Fabien LAFAGE

Prix 2018 de la SFHM

La Société Française d’Histoire de la Médecine décerne chaque année des prix donnant droit au titre de lauréat de la Société.

Les prix concernent des mémoires de master ou des thèses consacrés à l’histoire de la médecine, publiés ou soutenus, en langue française, durant les 24 derniers mois.

Ces prix sont attribués de la manière suivante :
– l’un au titre d’une thèse de médecine ;
– et l’autre au titre d’une thèse ou d’un mémoire de master émanant d’une faculté ou d’une école « autre que médicale ».

Félix Vicq d’Azyr. Frontispice du Traité d’anatomie et de physiologie (F-A Didot, 1786).

Chaque prix donne droit à une médaille de la Société gravée au nom du lauréat et sera accompagné d’un chèque (d’un montant variable décidé chaque année par le CA), à condition que le candidat assiste à la séance de proclamation et de remise des prix lors de la séance solennelle du mois de mars.

Les candidats doivent envoyer deux exemplaires de leur mémoire ou thèse, accompagnés d’une notice biographique, avant 31 décembre 2018 à l’adresse suivante :

Jean-François Vincent
Bibliothèque Interuniversitaire de Santé
12, rue de l’École-de-Médecine
75270 PARIS Cedex 06

En savoir plus

Pour tout renseignement, contacter Jean-François Vincent, tél : 01 76 53 19 65 ; email : jean-francois.vincent@biusante.parisdescartes.fr

Page de présentation du prix et palmarès des années précédentes

Les portraits de la BIU Santé dans Wikimédia Commons

La BIU Santé profite de la période estivale pour revenir sur un projet important de 2017-2018, le versement de certaines de ses numérisations sur Wikimedia Commons.

Une affaire de sources

Dans sa banque d’images et de portraits, la BIU Santé propose plus de 230.000 images, téléchargeables gratuitement. Elles sont pour la plupart libres de droits, et réutilisables sous la licence Etalab. Ces clichés sont issus des numérisations réalisées pour notre bibliothèque numérique Medic@ (plus de 4,5 millions de pages de textes en ligne), de nos collections iconographiques et des fonds d’images de nos partenaires.

Jusqu’à présent, ces images n’étaient consultables que via le site de la BIU Santé. Ce qui ne les empêchait pas d’être abondamment réutilisées sur des sites tiers, comme Wikipédia ou Pinterest (où la BIU Santé possède d’ailleurs un compte ;-). Quand le projet démarre, près de 300 images issues de la BIU Santé sont déjà repérées sur Commons. Ces emprunts en ligne ne sont pas toujours accompagnés des (bonnes) mentions de sources. Cela va à l’encontre de la licence Etalab choisie par la bibliothèque, mais c’est surtout préjudiciable pour les documents eux-mêmes. En perdant leur mention d’origine, ils perdent une partie de leur histoire et de leur valeur.

Suivant l’exemple d’autres institutions culturelles (comme la Wellcome Library ou le muséum de Toulouse), la BIU Santé s’est donc interrogée sur l’opportunité de déposer elle-même ses images sur Wikimedia Commons. Pour qu’elles soient plus visibles et plus facilement accessibles aux internautes du monde entier. Et pour être sûr que les références et mentions de sources soient bien rédigées (on n’est jamais mieux servi que par soi-même !).

On commence modestement

Par l’entremise de Sylvain Machefert (merci à lui), les équipes de la BIU Santé prennent contact avec l’association Wikimédia France. Une convention est alors signée, pour le dépôt d’un premier lot d’images, ayant valeur de test. On choisit de se faire la main sur les portraits présents dans la banque d’images. Ils ont l’avantage de constituer un ensemble clairement défini, lié en outre à des notices d’autorité (noms de personnes). Édouard Hue, concepteur d’un outil de versement d’images sur Commons (ComeOn!) et bénévole de l’association, travaille avec la bibliothèque pour ce premier essai.

Notre lot de portraits est donc constitué de 3775 fichiers. 3203 étaient liés à une notice de notre base biographique (en l’occurrence, le nom de la personne représentée par le portrait). Dans cette notice figuraient notamment les informations élémentaires que sont le patronyme et les dates de naissance et de mort. Avec parfois plusieurs portraits pour une même personne. Au final, les 3203 fichiers correspondaient en fait à 1541 autorités / personnes distinctes.

Édouard Hue, de dos, au travail à la BIU Santé

Pour que le versement soit le plus complet possible, il a été décidé de lier nos métadonnées avec des référentiels extérieurs. OpenRefine a été utilisé pour ce travail de pré-alignement de nos données.

Le référentiel le plus logique à viser pour un versement sur Commons était bien évidemment Wikidata. Pas de chance, aucun connecteur fiable n’existait à l’époque pour pré-aligner des données sur Wikidata à partir d’OpenRefine 2.6. Qu’à cela ne tienne, les bibliothécaires se sont tournés vers VIAF, autre grand référentiel, bien adapté pour des portraits, faciles à lier à des notices d’autorité. Les identifiants VIAF trouvés servent de données-pivots et permettent de récupérer des identifiants Wikidata dans un second temps.

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Un exemplaire exceptionnel des Reports of medical cases de Richard Bright (1789-1858)

Richard Bright, parmi de nombreuses autres contributions à la médecine et à la science, est célèbre pour ses travaux sur la pathologie du rein.

Portrait de Richard Bright (1789–1858). In: Thomas Joseph Pettigrew, Medical Portrait Gallery vol. 2 (1838) [Source: Wikimedia]
Célèbre ? Il a été à vrai dire plutôt dédaigné par l’histoire de la médecine en langue française.

L’importance de Bright fut pourtant très grande, et reconnue par ses contemporains, notamment français. Un compte rendu détaillé des “recherches sur l’hydropisie dépendant d’un état morbide des reins” (sur le premier volume des Reports of medical cases, 1827) paraît en 1830 dans les Archives générales de médecine. L’œuvre de Bright est abondamment discutée par Pierre François Olive Rayer (1793-1867) dans son important Traité des maladies des reins (1839-1841), et c’est à partir de 1831 que le même Rayer a travaillé sur ce sujet ou qu’il a fait travailler ses élèves de la Pitié. Toute l’œuvre de Bright fit à sa mort l’objet d’un long article d’Ernest Charles Lasègue (1816-1883) : Richard Bright, sa vie et ses œuvres. In : Archives générales de médecine, 1859, p. 257-274. “C’est un devoir pour la presse médicale, y écrivait-il en introduction, de rendre un dernier hommage à un médecin si justement illustre, et dont le nom restera éternellement attaché à une des plus grandes découvertes pathologiques de notre temps”. Cet article de Lasègue est à ma connaissance le plus long travail en français consacré à Bright.

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