Ce 1ermars. Je vous écrivis hier de ce que je vous crus devoir écrire. Le bonhomme M. d’Ormesson, [2] doyen du Conseil, a été taillé [3] et est fort malade. Il est dans une grande vieillesse, qui est une maladie incurable à cause des années passées ; [4] il a 89 ans et je tremble pour lui car c’est un homme qui mérite de vivre. [1] On n’est point content à la cour du curé de Voves (à quatre lieues de Chartres), [5] nommé Gendron, [2][6] qui ne soulage point la reine mère [7] comme il avait promis. Les douleurs sont quelquefois apaisées, mais elles retournent encore plus cruelles ; si bien que les nuits lui sont fort fâcheuses et quelquefois sans dormir. Elle a eu depuis peu une faiblesse si grande que tous ceux qui la virent en cet état eurent peur ; aussi tout est suspect à cet âge, à cette maladie et à tant d’accidents. Notre Hippocrate, [8] qui était un homme incomparable, l’a dit avant moi ; et quoique je souhaite une longue vie à la reine, comme médecin, je suis persuadé qu’elle ne vivra pas longtemps.
On dit que pour miner les huguenots, [9] le roi [10] veut supprimer toutes les chambres de l’édit [11] et abolir l’édit de Nantes. [3][12] Ils ne sont plus en état de se défendre comme jadis, ils n’ont plus de prince du sang de leur parti, ni de ville d’otage, [4] ni de Rochelle, [13] ni de secours d’Espagne ni d’Angleterre. On dit ici que le gazetier de Venise, [14] en marquant la mort de l’abbé de Richelieu, [15] avait dit qu’il était fils de Mme d’Aiguillon, [16] quelle impudence ! [5] Vous trouverez ici quatre feuilles en faveur de mon fils Charles, [17] dont la première sera, s’il vous plaît, pour vous, et les trois autres pour le P. Compain, [18] M. Spon et M. Huguetan l’avocat, son ami. S’il est besoin d’une autre réponse ci-après, au lieu d’huile, on y mettra du sel et du vinaigre. Ces Messieurs les auteurs du Journal des Sçavans sibi arrogant magnum ius censuræ sine suffragio Quiritum. [6][19][20] On dit que le M. le cardinal de Retz [21] viendra ici bientôt y voir le roi, d’où, après avoir réglé quelques affaires pour ses appointements, il partira pour Rome où il va être notre ambassadeur extraordinaire. Il vient d’arriver, il est logé aux Jacobins réformés. [7][22][23] On vient de pendre en la rue Saint-Denis, [24] près des Innocents, [25] une malheureuse femme nommée la Valentin, [26] célèbre receleuse et larronnesse ; jamais je ne vis tant de monde. Je vous baise très humblement les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.
De Paris, le 3e de mars 1665.
Bulderen, no ccclii (tome iii, pages 47‑48) ; Reveillé-Parise, no dclxiv (tome iii, pages 516‑517).
André Le Fèvre d’Ormesson mourut le matin du 2 mars, 19 jours après sa taille vésicale (v. note [7], lettre 811).
Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome ii, page 319) :
« Mon frère {a} m’a dit […] qu’il avait beaucoup souffert toute la nuit, se plaignant de douleurs et disant qu’il n’en pouvait plus, mais ayant toujours sa connaissance entière et prononçant des sentences des Psaumes, plein de confiance et de résignation en Dieu […] ; et qu’environ cinq heures, il avait cessé de se plaindre ; avait dit qu’on lui ôtât la bougie qui lui donnait dans les yeux, et qu’un moment après Novion avait vu que ses yeux, qu’il tenait toujours fermés, se renversaient ; qu’ils avaient aussitôt commencé les prières de la mort et qu’il avait rendu l’âme peu après, sans effort. »
V. note [6] du Borboniana 9 manuscrit pour l’adage rabelaisien sur l’incurabilité de la vieillesse.
Tout comme Guy Patin dans le brouillon de sa lettre latine 317 (v. sa note [3]), les précédentes éditions ont écorché (en Vauvre) le nom de Voves (Eure-et-Loir), village de Beauce situé à une vingtaine de kilomètres (quelque 5 lieues) au sud de Chartes, sur la route d’Orléans.
V. note [3], lettre 806, pour le curé chirurgien François Gendron qui en était originaire et y exerçait son sacerdoce.V. note [3], lettre 55, pour les chambres de l’édit (qui furent supprimées par un édit du 4 février 1669). Sous Henri iv, l’édit de Nantes (13 avril 1598) avait accordé la liberté politique et religieuse aux protestants de France. Sous Louis xiii, le 28 juin 1629, l’édit d’Alais (ou Alès, v. note [15], lettre 13) en avait révoqué les clauses militaires, interdisant aux réformés de tenir des places fortes (comme l’avait été La Rochelle). Depuis 1660, Louis xiv menait une politique de conversion forcée des protestants qui aboutit à l’édit de Fontainebleau (18 octobre 1685) révoquant entièrement celui de Nantes.
« Otage se dit aussi des places qu’on donne pour sûreté à ceux d’un parti ennemi pour l’exécution d’une paix. Les huguenots pendant les troubles demandaient des villes d’otage, des places de sûreté » (Furetière).
Le dernier prince du sang protestant avait été Henri ier de Bourbon-Condé (v. note [18] du Borboniana 4 manuscrit), mort en 1588 en laissant un fils posthume, le prince Henri ii, que le roi Henri iv fit élever dans la religion catholique.Guy Patin se complaisait lui-même à médire de Mme d’Aiguillon, nièce de Richelieu, en insinuant qu’ils étaient mère et père de ceux qu’on appelait ses trois neveux (v. note [37], lettre 487).
« s’arrogent le suprême droit de censure sans le suffrage du public. »
Encouragé par Colbert, François Eudes, sieur de Mézeray (v. note [11], lettre 776), avait conçu l’idée de publier un journal hebdomadaire pour « faire savoir ce qui se passe de nouveau dans la république des lettres ». Denis de Sallo (v. note [1], lettre 816) avait obtenu en 1664, pour 20 ans, le privilège qui autorisait la publication du Journal des Sçavans (orthographe d’origine que j’ai préféré respecter).
Prévu pour paraître chaque lundi sous un format de 12 pages in‑4o, le Journal ne devait pas empiéter sur la Gazette. Son domaine était circonscrit à l’information sur les sciences et les arts (droit, histoire, belles-lettres et théologie) : bibliographie, notices nécrologiques, comptes rendus de découvertes, d’expériences scientifiques, de séances des sociétés savantes, etc. Le premier numéro avait paru le 5 janvier 1665 sous la signature pseudonyme de Hédouville. Le Journal rendit compte d’une quantité considérable de livres.
Les auteurs, les poètes, les critiques même, comme Nicolas Boileau-Despréaux, n’acceptaient pas sans rébellion ce despote qui tendait à dominer le sentiment public. Gilles Ménage, offensé dans sa vanité, rendit guerre pour guerre, et sa colère contre « le nouvel Aristarque » éclata dans la préface de ses Observations sur Malherbe (v. note [3], lettre 821). D’autres auteurs moins connus se liguèrent contre une institution naissante que protégeait Colbert. En 1665, les journalistes soulevèrent l’indignation des ultramontains par quelques réflexions sur le décret de la Congrégation de l’index. Leur indépendance, leur gallicanisme, leur sympathie pour Port-Royal irritèrent la puissance occulte des jésuites qui travaillèrent dès lors à la destruction du Journal des Sçavans. Colbert résista, mais enfin, le pape obtint la suppression du recueil (13e numéro, 30 mars 1665). Colbert voulut relever l’entreprise, mais Sallo refusa de se soumettre à la tutelle d’un syndicat « que les puissances voulaient lui imposer ». Colbert le remplaça par l’abbé Gallois (v. note [3], lettre latine 433), qui reprit la parution en janvier 1666&. En 1686, année où le Journal cessa à nouveau d’être publié, le fécond rédacteur avait produit 342 numéros. Il reparut en 1702 et fut dissous en novembre 1792, après 123 ans d’existence, laissant une collection de 129 volumes in‑4o. Repris en 1816, le Journal acheva sa carrière en 1946. La série complète en est disponible sur Gallica.
Venait de paraître :
l’Introduction à l’Histoire par la connaissance des Médailles. Par Charles Patin, Docteur Régent de la Faculté de Médecine de Paris. {a}
- Paris, Jean du Bray et Robert de Ninville, 1665, in‑12 illustré de 263 pages ; {i} ouvrage dédié à « M. de Lamoignon (v. note [5], lettre 816), {ii} fils de Mgr le premier président et avocat au Parlement ».
La Préface en indique le propos :
« La science des médailles est tout ensemble utile et divertissante, et je me suis proposé d’en informer ceux qui l’ignorent. Je tâcherai de diminuer les difficultés qui s’opposent à cette connaissance, et même de la rendre fort aisée. Les livres qui en traitent sont presque tous latins, italiens ou espagnols ; et la manière dont ils décrivent les médailles est bien différente de la nôtre, puisqu’ils les expliquent dans le particulier et qu’ils supposent qu’on en sache le général. Ils sont la plupart si longs que, quoiqu’ils ne soient pas ennuyeux dans la suite, ils ne laissent pas d’avoir un abord difficile qui détourne souvent la passion des curieux, et c’est ce qui les porte à d’autres lectures qui leur paraissent plus divertissantes. J’estime qu’il faut flatter leur goût et qu’après les avoir récréés, on peut très facilement les rendre capables d’une étude plus importante et plus sérieuse. »
La fin est une défense de Charles Patin contre des détracteurs qui s’étaient manifestés après la parution en 1663 de ses Familiæ Romanæ… (v. note [11], lettre 736) :
« Quelque capricieux pourra trouver mauvais qu’un médecin écrive des choses si éloignées de sa profession ; mais peut-être qu’il ne me censurera pas si opiniâtrement quand il aura fait réflexion que personne n’est capable de l’assiduité d’un travail si sérieux que celui de notre exercice. Les médecins doivent avoir quelque temps pour le relâchement de leur esprit et si des particuliers peuvent donner ce temps à la musique, à la promenade, aux mathématiques, à la chasse ou à d’autres jeux d’exercice, sans qu’on en puisse légitimement murmurer, pourquoi ne me sera-t-il pas permis de l’employer à quelque divertissement plus utile et qui a bien plus de rapport avec un homme d’étude ? La plupart de ceux qui ont écrit des médailles ont été médecins : Cuspinian, Occo, De Pois, et Savot m’en ont montré le chemin ; mais quand je n’en aurais pas d’exemple, il m’est permis de commencer à bien faire ; et je n’ai pas assez de complaisance pour régler mes actions et mes études sur la bizarrerie d’un critique qui voudrait que je lui sacrifiasse mes plaisirs parce qu’ils n’auraient pas le bonheur de lui plaire. Un médecin peut légitimement augmenter ses connaissances sans préjudicier à son ministère ; et l’intérêt du public doit l’emporter sur des considérations de si faible importance. »
Le chapitre xxii, Pour expliquer les inscriptions qui se trouvent ordinairement sur les faces des médailles romaines, contient ce propos critique sur les médailles modernes (pages 233‑236) :
« On ne trouverait pas aujourd’hui une devise bien faite si elle ne faisait le commencement d’un vers, ou la fin, ou tous les deux ensemble ; ce qui contraint si fort la pensée que pour la soutenir on aime mieux y laisser quelque méchant mot, ou quelque expression impropre : comme dans la dernière médaille de l’alliance du roi et des Suisses, {a} où on a mis Nulla dies sub me natoque hæc fœdera rumpet. {b} […] Ce n’est pourtant pas mon dessein de condamner toutes les devises poétiques, mais je prétends qu’on en peut faire aussi en prose, suivant l’exemple que les Anciens nous en ont donné, pourvu que dans ces deux manières on exprime la force de la pensée, sans donner d’autre signification aux mots qui y sont employés, que la légitime. Et c’est ce que je trouve à redire dans le vers allégué ci-dessus, quand on a voulu expliquer sous mon règne, on s’est trouvé obligé de mettre sub me, qui dans mon sens signifie tout autre chose. »
Le Journal des Sçavans (23 février 1665, pages 87‑88) n’avait pas tardé à éreinter Charles Patin :
« Introduction à l’Histoire par la connaissance des médailles, par Charles Patin… Le titre de ce livre convient mal à la matière qui y est traitée, car il fait espérer des préceptes pour disposer le lecteur à l’étude de l’Histoire ; et cependant, ce ne sont que des prolégomènes qu’il faut savoir pour être capable de l’étude des médailles, même sans qu’il y ait rien qui puisse servir d’introduction à l’Histoire. Le livre est fort joli, quoique ce ne soit presque qu’une redite de ce qui est dans Savot ; {a} et cela étant, il y a lieu de s’étonner que l’auteur dans la préface dise que tous les livres qui traitent de cette matière sont presque tous latins, italiens ou espagnols, sans nommer Savot qui en a mieux écrit en notre langue qu’aucun autre auteur, de quelque nature que ce puisse être, n’a fait en la sienne. Il faut pourtant reconnaître qu’il y a quelques nouveautés dans ce livre, mais elles y sont en petit nombre ; et quand l’auteur en aurait retranché quelques-unes, il n’en aurait que mieux fait car il se serait bien passé de parler, comme il fait, d’une médaille de ce règne qu’il critique assez mal à propos, ne trouvant pas que ce soit une bonne façon de parler pour exprimer le règne d’un prince de se servir de la préposition sub ; cependant on en voit autre chose dans les auteurs de la latinité la plus pure que ces phrases : sub Alexandro, etc. »
Les « quatre feuilles » anonymes que Guy Patin envoyait alors à ses amis lyonnais étaient la Lettre d’un ami de M. Patin, sur le Journal des Sçavans, du 23 février 1665 (sans lieu, daté du 25 février 1665, in‑4o de 8 pages). L’« ami de Charles Patin », qui répondait sans délai à l’article du Journal qui l’avait attaqué, était sans doute Carolus lui-même :
« Voilà, conclut la lettre, ce que vous pouvez dire à ceux que le Journal aurait préoccupés au désavantage de M. Patin. Je me contente de vous avoir instruit du plus essentiel et de ce que vous ne pouvez pas savoir comme moi, qui le vois tous les jours et qui sais parfaitement ses intentions. Je me remets entièrement du reste à l’amitié que vous avez pour lui, et qu’il a si bien méritée. »
Ce texte, d’excellente composition et d’assez bonne foi, ne se contente pas de répondre point par point à la critique du Journal, il l’attaque aussi avec virulence :
« Véritablement, j’avais toujours ouï dire que c’était une chose assez dangereuse que de s’ériger en auteur. Toutes les vieilles épîtres liminaires ne nous chantent que le besoin qu’ont ceux qui écrivent, de la protection d’un grand nom pour reboucher {a} les traits acérés de l’envie des malveillants ; et de notre temps nous n’avons pas manqué de beaux esprits qui ont raillé fort agréablement sur cette matière. Mais ni les uns ni les autres n’ont rien vu : avant qu’il y eût un Journal des Sçavans, il n’y avait rien à craindre. Qui écrira dorénavant sera bien hardi, et je crains fort que le Journal ne recule le cours des études au lieu de l’avancer car la nation des savants est assez timide, pour la plupart ; et je ne doute point qu’il n’y en ait plusieurs qui aimeront mieux ne point publier de bons ouvrages que de les exposer à une censure qui peut-être leur sera désavantageuse, et qui fera toujours la première impression dans les esprits, parce qu’elle sera lue avant que le < livre > soit connu. Et en effet, si un pauvre auteur a le malheur de déplaire à M. de Hédouville ou à ses cautions (car il y en a qui prétendent que ce n’est qu’un nom dont se cachent les véritables intéressés), le pauvre auteur qui lui aura déplu ne peut éviter d’être décrié sans remède. Tout le monde lit le Journal et fort peu de gens connaissent les livres dont il parle. La plupart des hommes ne quittent jamais les mauvais préjugés qu’ils ont une fois reçus. Mais revenons à notre M. Patin : en vérité, je m’étonne qu’on l’ait si mal traité dans un ouvrage où l’on devrait, ce me semble, épargner ceux dont on parle et adoucir au moins la critique, si on ne veut pas s’en abstenir tout à fait. Je pense néanmoins que ce serait bien le mieux ; et il me semble que le titre de Journal ne promet rien moins que des réflexions et des jugements. Je voudrais n’y voir autre chose qu’une simple relation des faits tout purs, sans aucun raisonnement. C’est au lecteur à en juger comme il lui plaira. Le Journal lui doit dire tout ce que le livre contient, et non pas s’il est bon ou mauvais. Il me semble aussi que le Journal n’a pas accoutumé de faire beaucoup de réflexions si elles ne sont à l’avantage de ceux dont il parle ; et je ne sache personne qu’on y ait encore si mal traité que notre ami. Cependant, comme il y a bien des gens à qui le Journal pourrait avoir donné de mauvaises impressions touchant M. Patin et son petit livre, je vous prie d’avoir soin de les détromper ; et pour cela vous n’aurez qu’à vous souvenir de ce que je m’en vais vous dire. »
- Émousser.
Suit une argumentation en cinq points contre la critique du Journal ; en voici les troisième et cinquième :
La Sorbonne venait de censurer sans appel l’Opusculum de Guimenius (Lyon, 1664, v. note [4], lettre 812) en le qualifiant (Bertière b, pages 499‑500) « d’“ anti-Évangile ”, de “ cloaque ” où se trouvait ramassé “ tout ce qu’on a pu découvrir de plus sale, de plus impur, dans les casuistes modernes ”. Elle n’osa reproduire, bien qu’elles fussent en latin, les plus choquantes des propositions qu’elle y releva, et se contenta d’en interdire, en bloc, la lecture. Or il se trouvait que l’auteur [le P. de Moya, jésuite] avait, entre autres choses, soutenu la thèse de l’infaillibilité pontificale, qui tombait de facto sous le coup de la condamnation. »
La Compagnie de Jésus profita de l’aubaine pour allumer les feux à Rome, où le pape était encore mal remis des duretés du traité de Pise (v. note [1], lettre 772). En mars 1665, la querelle de l’infaillibilité s’échauffait sérieusement (v. note [3], lettre 830) et pouvait servir de prétexte à l’ambassade extraordinaire dont le roi chargeait Retz ; il s’agissait peut-être aussi d’une nouvel éloignement de l’ancien cardinal frondeur, toujours morfondu du sort qu’on lui avait réservé depuis et qui pouvait mordre encore.
Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome ii, année 1665, pages 325‑326) :
« Le jeudi 12 mars, je fus à sept heures du soir voir M. le cardinal de Retz, logé depuis trois jours aux Jacobins réformés, {a} ayant été mandé par le roi pour l’obliger d’aller à Rome, sans néanmoins autre qualité que celle de cardinal. Il était avec M. le maréchal de Villeroy. Après, il nous reçut fort civilement, M. de Petit-Marais et moi, et me conduisant, il me fit beaucoup de compliment sur la dernière affaire. {b} J’ai su qu’il avait été mal reçu du roi ; qu’il avait été voir M. Colbert, qui ne l’avait pas encore visité ; que M. Le Tellier ne l’avait été voir que cinq jours après son arrivée ; qu’on voulait qu’il allât à Rome, et qu’on ne lui en parlait pas ; enfin, qu’il crevait dans son cœur de ce traitement ; que l’on rappelait M. de Créqui {c} et qu’on parlait d’y envoyer M. de Vitry. »
- Rue Saint-Honoré.
- La mort de mon père.
- Ambassadeur de France à Rome.