L. latine reçue 27.  >
De Thomas Bartholin,
le 18 octobre 1662

[Bartholin c, pages 151‑155 | LAT | IMG]

À Guy Patin à Paris. [a][1][2]

Votre obligeance et votre attention me dépassent, vous me faites rougir d’être si lent à vous répondre. Nos très distingués amis, MM. Wormius, [3][4] m’ont remis les quatre lettres que vous m’avez envoyées, [1] et j’y réponds par cette simple petite page, qui vous remercie pour votre fort bonne disposition à mon égard et pour votre joie d’avoir reçu mes livres, qui est si grande que vous songez sans rire à m’en récompenser par d’autres. En vérité, toutes les productions de vos médecins de Paris qu’il vous plaira de m’expédier me feront grand plaisir, car leur érudition est si grande que rien de ce qui sort de leurs cabinets non demorsos ungues sapiat[2][5] Je n’ai encore vu aucun des opuscules de Petit ; l’Arétée qu’il met tous ses soins à éditer nous fera connaître l’intelligence et la science de cet homme ; [3][6][7] après la vaste moisson qu’il en a faite, Henisch lui a en effet laissé de quoi glaner. [4][8][9] Je ne cesse de déplorer la mort de Des Gorris, et fais le vœu que de si grands hommes cessent de trépasser. [10] Je désire avec avidité la thèse de Piètre de secanda ad pubem vesica[5][11][12] pour voir de quelle manière elle soulage l’impatience inquiète des lithiasiques. Dans son Partus Cæsareus, Rousset [13][14] loue à tue-tête cette manière de tailler la vessie, [6] ainsi que je l’ai récemment écrit et moi-même reconnu ; et Hilden n’a pas osé la condamner entièrement : il l’a très abondamment décrite et s’est conformé à l’avis de ce chirurgien qui lui a donné le nom de franconienne. [7][15][16] En cas de très gros calcul, la taille se trouve fort simplifiée, quand le passage par le col resserré de la vessie est plus difficile et périlleux ; mais si cette section n’est pas coutumière à vos cystotomistes, c’est je crois que d’autres difficultés la restreignent. L’incision césarienne ne leur est au contraire pas inconnue et je me souviens avoir entendu raconter, quand j’étais en France, que la femme d’un certain chirurgien n’avait pas mis au monde autrement plusieurs de ses enfants. Un cystotomiste de Castres [17] est ici en grande réputation, il taille par le périnée sans recourir au grand appareil ; un très noble personnage de notre pays a, dit-on, récemment éprouvé sa dextérité à extraire un très gros calcul qu’il avait dans la vessie, et nous attendons son heureux retour ici d’un jour à l’autre. [8] Votre narration de la vie d’Aubry est digne de foi, elle a frappé l’esprit de ceux qu’appâtaient les immenses promesses que ses imprimés ont divulguées ; [18] les pages qu’on nous a expédiées d’Allemagne étaient si emphatiques qu’elles garantissaient la résurrection d’Esculape ou d’Hermès. [9][19][20] Ainsi la rumeur est-elle très souvent mensongère. Vous ne m’écrivez pas si on a augmenté l’Œconomia Hippocratica. Si elle paraît sans qu’on y ait rien ajouté, je préférerai l’édition de Francfort dont nous nous sommes servis jusqu’ici car les productions des libraires genevois fourmillent d’erreurs et plus propres à procurer des sachets pour emballer le poivre et l’encens que des livres de bons auteurs. [10][21] Notre imprimeur s’affaire déjà sur mes Epistolæ medicinales. J’en ai quelques centuries toutes prêtes, vous leur donnerez du lustre par vos lettres qui débordent d’amitié et sont toujours remplies d’érudition. [11] Vous nous avez fourni un heureux exemple d’adresse consommée en guérissant la dysenterie de notre ami Flescher. [22][23] vous avez porté un juste jugement sur la disposition inflammatoire de son mésentère ; [24] cela me rappelle ce que Marcello Donati, [25] au chapitre vii, livre iv Hist. Med., et Bontius, [26] observation vii Med. Ind., ont observé à l’ouverture des cadavres. [12][27][28] En 1652, j’ai vu les mêmes excréments érugineux chez ma fille puînée ; elle a pourtant survécu, tandis que mon aînée a succombé à un flux très abondant de matières pures. Pour elle, je crois sincèrement que, comme il arrive parfois, la conformation particulière de cette année-là a pu induire une épidémie et hâter le trépas ; j’y ai pourtant vu survivre certains malades dont les déjections étaient sanglantes. Je me réjouis vraiment que votre malade, mon compatriote, soit déjà convalescent après la dissipation de sa fièvre et de son flux de matière maligne ; il a frôlé la mort et son vieux père souhaite son retour ici. Pour le Celse de Rhodius, je vais vous dire ce qu’il faut en espérer : [29][30] tout ce qu’a laissé notre défunt ami est passé entre les mains de son parent, Thomas Bangius, très digne professeur de notre Université, qui m’a remis et confié tout ce qu’il a pu y trouver concernant Celse ; [13][31] j’ai donc tout ce que Rhodius a rédigé sur Celse, ses notes et le lexique presque complet qu’il en a établi. Je me suis promis de remettre tout en ordre quand j’en aurai le loisir, afin que la république des lettres ne soit pas privée d’un si grand trésor et d’un labeur si assidu ; mais ce sera pour moi une gigantesque tâche car il y règne un grand désordre. Je suis aussi en possession des divers textes, des notes et du lexique de Rhodius sur Vegetius mulomedicus ; [14][32][33] peut-être y mettrai-je la main, mais je suffirai difficilement à tant de travail. L’Homme de Descartes est-il arrivé chez vous ? À vrai dire, il me semble que c’est l’homme de Platon, et qu’il faut le chercher dans sa République[15][34][35] J’ai vu qu’on a réimprimé mes Paralytici N.T. à Bâle ; il ne me reste aucun exemplaire de la première édition, non plus que de mon Spicilegium primum[16][36] La Vita sobria de Cornaro a été publiée ici par mes soins en danois pour l’usage du public, je crois inutile de vous l’envoyer. [17][37] Mes disputations sur la pleurésie, la variole et les secondines ont trop peu de valeur pour entrer dans votre bibliothèque ; [18][38][39][40] elle est destinée à des livres plus rares, dont vous êtes l’insatiable dévoreur et le souverain maître. [41] Je vous écrirai plus longuement à une autre occasion. Vale, éminent Monsieur, et aimez-moi comme vous en avez coutume. Mes frères vous saluent obligeamment, [42] ainsi que le très distingué M. Simon Pauli qui vous estime fort, comme très digne disciple de votre prédécesseur Riolan. [43][44] Vale. De Copenhague, le 18 octobre 1662.

Tout à vous.

Th. Bartholin.


a.

Lettre de Thomas Bartholin à Guy Patin, imprimée dans Bartholin c, Centuria iv, Epistola xxxiv (pages 151‑155), De secanda vesica ad pubem. De excrementis dysentericis. De Rhodii Celso [De l’incision vésicale au pubis. Des excréments dans la dysenterie. Du Celse de Rhodius].

1.

Les deux dernières lettres de Thomas Bartholin à Guy Patin dont on ait trace sont datées du 29 août et du 25 septembre 1662 (ou des 8 septembre et 5 octobre si Bartholin s’était référé au « vieux style », ou calendrier julien, alors en vigueur au Danemark) ; les quatre dernières de Patin que Bartholin pouvait avoir reçues (en estimant qu’il écrivait celle-ci le 28 octobre julien et en prenant en compte les délais d’acheminement) l’étaient des 14, 20 et 29 septembre, et du 12 octobre 1662 « nouveau style », grégorien (soit les 4, 10 et 19 septembre, et 2 octobre juliens, v. note [12], lettre 440).

Les deux frères Wormius, Willem et Matthias (v. note [4], lettre latine 24), avaient été les intermédiaires de ces copieux échanges épistolaires.

2.

« ne donnerait envie de s’en mordre les doigts » ; Perse (Satire i, Contre les mauvais écrivains, vers 106) :

Nec pluteum cædit, nec demorsos sapit ungues.

[Il ne frappe pas son pupitre et ne sent pas l’envie de se mordre les doigts]. {a}


  1. À propos d’un poète satisfait de ses vers faciles, et qui n’éprouve aucun regret de leur médiocrité.

3.

V. note [3], lettre 731, pour l’édition d’Arétée de Cappadoce par Pierre Petit, parue à Londres en 1726, mais dont Gabriel Cramoisy avait alors entrepris l’impression à Paris (v. note [2], lettre latine 209).

4.

J’ai remplacé le nom d’Hœschelius, qui est dans le texte imprimé, par celui d’Henischius car l’helléniste allemand David Hoeschel (1556-1617) n’a pas donné d’édition d’Arétée, contrairement à Georg Henisch (Augsbourg, 1603, v. note [15], lettre 841).

5.

« sur l’incision de la vessie au pubis », v. note [63], lettre 183, pour cette thèse de médecine présidée par Nicolas Piètre en 1635.

L’accès chirurgical à la vessie par le pubis (ou pénil), en vue d’en extraire un calcul, caractérise la taille franconienne, ou haut appareil (v. notes [11], lettre 33, et [61], lettre 183).

6.

Partus Cæsareus [l’Enfantement césarien] est le terme qui figure dans le titre des traductions latines du Traité nouveau de l’hystérotomotokie, ou enfantement césarien… de François Rousset (Paris, 1581, v. note [7], lettre 159).

Après avoir établi un juste parallèle entre les incisions de la paroi utérine et de la paroi vésicale, qui sont toutes deux musculaires, Rousset a placé dans son livre un Discours par occasion sur l’extraction du calcul par l’hypogastre ou petit ventre (pages 70‑77), suivi de l’Exemple historial sur cette proposition de conseil nouveau (pages 77‑96), d’une Réponse aux communes objections contre l’incision de la vessie, en sa partie membraneuse par l’épigastre (pages 96‑99) et d’un Autre exemple confirmatif (pages 99‑100). Ses louanges de la taille franconienne (haut appareil) se lisent au début et à la fin de l’Exemple historial….

7.

Dans sa lettre du 25 septembre 1662 (v. sa note [2]), Thomas Bartholin a déjà parlé de la cystotomie et cité le livre v, De Lithotomia vesicæ [Extraction de la pierre vésicale] (improprement appelée lithotomie) des Opera omnia [Œuvres complètes] (Francfort, 1646) de Guillaume Fabrice de Hilden sur la taille franconienne (ou haut appareil).

8.

Peut-être ce chirurgien de Castres était-il le dénommé Jean Rivière que Pierre Borel a mentionné dans son observation sur les calculs vésicaux remarquables (v. note [7], lettre de Thomas Bartholin, datée du 22 septembre 1662). Toujours est-il qu’il traversait une bonne partie de l’Europe pour mettre en valeur ses talents.

9.

V. note [5], lettre 551, pour Esculape.

Hermès ou Mercure Trismégiste est un obscur personnage mythique de l’Antiquité gréco-égyptienne à qui d’aucuns attribuent la paternité de l’hermétisme et de l’alchimie. Éloy a bien résumé les rêveries que ce médecin plus qu’incertain a inspirées :

« Hermes Trismegistus, comme si on disait Ter Maximus, trois fois très grand, est un de ces philosophes de l’Égypte dont le nom est plus connu que les actions et l’existence ne sont prouvées. Il est impossible de concilier ce que les auteurs ont dit de lui ; on trouve presque autant de sentiments sur son compte qu’il y a de personnes qui en ont parlé. Quelques-uns ont écrit qu’il a régné en Égypte et qu’il est le même que Siphoas. À ce compte, il aurait vécu environ le vingtième siècle du monde ; ce qui s’accorde assez avec le sentiment de ceux qui le font contemporain d’Abraham, qui naquit l’an 2008 de la Création. D’autres disent qu’il vécut vers 2433, qui est l’année de la naissance de Moïse ; il s’en trouve même qui le font vivre en 2711. Mais s’il est vrai qu’Hermès ait introduit la médecine chez les Égyptiens, il doit avoir vécu longtemps avant Moïse puisque ce législateur du Peuple de Dieu nous apprend lui-même qu’il y avait déjà des médecins en Égypte 400 ans avant lui.

C’était peu d’avoir donné l’existence à un personnage qu’on appela Hernès ; il fallut faire voir que cette existence n’avait point été inutile aux sciences et aux arts, et pour cela, on lui attribua différents ouvrages qu’on a pas manqué de publier par l’impression. […] On trouve toutes ces pièces dans un livre de F. Patritius qui parut à Hambourg en 1593, in‑8o, sous le titre de Magia Philosophica. {a} […] Il n’y a pas jusqu’aux alchimistes qui n’eussent mis sur le compte d’Hermès quelques ouvrages favorables à leur art. » {b}


  1. Plus tard, Louis Ménard a publié Hermès Trismégiste. Traduction complète précédée d’une étude sur l’origine des livres hermétiques (Paris, Librairie Académique, 1867).

  2. Alexandrian (Histoire de la philosophie occulte, page 62) :

    « Au temps du gnosticisme, une confrérie si soigneusement cachée que le père Festugière lui-même, {i} spécialiste de la question, n’en a découvert ni le lieu d’origine ni aucun des membres, a rédigé sous le nom d’Hermès Trismégiste, entre le iie et le ive siècle, une suite d’œuvres qui, révélées en 1463 par Marsilio Ficino à Florence, {ii} propagèrent le mythe hermétique jusqu’à nos jours. Les écrits en grec attribués à Hermès Trismégiste sont de trois sortes : le Corpus hermeticum, réunion de dix-sept traités ou fragments dans lesquels Hermès enseigne sa philosophie à son fils Tat, à Asklepios ou au roi Ammon ; le Discours parfait, dont il ne subsiste qu’une version latine, l’Asclépius ; et des extraits de l’Anthologion de Stobée. À cela s’ajouteront plus tard de nombreux ouvrages en arabe mis sur le compte d’Hermès Trismégiste, comme le Livre d’Ostathas, exposant la théorie du macrocosme et du microcosme, ou la lettre à la reine Amtounasia sur le Grand Œuvre. » {iii}

    1. André-Jean Festugière (1898-1982), philosophe dominicain, spécialiste de l’hermétisme.

    2. v.  note [109] de la thèse sur la Sobriété (1647).

    3. V. note [34], lettre 117.

L’une des accablantes biographies de l’abbé Jean Aubry qu’a données Guy Patin se lit dans sa lettre à Thomas Bartholin datée des 24 et 26 août 1662.

10.

V. note [3], lettre latine 209, pour l’« Économie d’Hippocrate » d’Anuce Foës, dont la réédition de Genève (1662) n’est guère augmentée par rapport à celle de Francfort (1588).

L’allusion aux sachets d’encens et de poivre (thus et piper) s’inspire de Martial (v. note [3], lettre 22).

11.

VBibliographie (Bartholin a) pour les deux premières centuries de « Lettres médicales » de Thomas Bartholin (Copenhague, 1663), qui en publia un total de quatre. Son compliment dut ici faire rougir Guy Patin de plaisir.

12.

Le chapitre vii, livre i, pages 117 vo‑119 vo, des De Medica Historia mirabili libri sex… [Six livres sur la Narration médicale étonnante…] (Venise, Junte, 1597, in‑8o ; v. note [5], lettre latine 317, pour les éditions de 1586, 1613 et 1664) de Marcello Donati (v. note [20], lettre 6) est intitulé Mesenterii miræ affectiones [Étonnantes affections du mésentère] et rapporte un cas de dysenterie (fièvre, diarrhée douloureuse et sanglante) mortelle au 60e jour chez un moine avec, à l’ouverture du cadavre, une masse nécrosée dans le mésentère, qui pourrait correspondre à une pancréatite aiguë, étant donné la survenue concomitante d’un diabète (polyurie, v. note [27] de Diafoirus et sa thèse).

L’observation vii, pages 198‑199, de la Medicina Indorum [Médecine des Indes] de Bontius (Leyde, 1642, v. note [16], lettre 153) est intitulée De chronicis ac implicitis morbis in uno subjecto [Maladies chroniques et entremêlées chez un seul et même individu] et relate l’autopsie d’un soldat allemand mort après une année entière de diarrhée érugineuse (couleur de rouille) avec toux et gêne respiratoire ; on lui trouva tous les organes abdominaux fort altérés et baignant dans une ascite. Le tout évoque plutôt une tuberculose péritonéale qu’une pancréatite.

L’épidémie dont Thomas Bartholin allait parler ensuite fait penser au choléra (v. note [24], lettre 222). Dans sa lettre du 29 novembre 1662, Guy Patin est convenu du caractère épidémique de la dysenterie qui frappait Flescher.

13.

Thomas Bangius (Bang, 1600-1661) tint successivement les chaires d’hébreu (1630) puis de théologie (1652) de l’Université de Copenhague ; il en était aussi le bibliothécaire depuis 1661. V. note [2], lettre latine 127, pour sa parenté avec Johannes Rhodius et pour la fatale mésaventure qui attendait l’édition de Celse qu’il avait préparée.

14.

Végèce (Publius Flavius Vegetius Renatus), vétérinaire et écrivain romain des ive et ve s., est l’auteur d’un Digesta artis mulomedicinæ [Digeste de médecine hippiatrique (v. note [57] des Deux Vies latines de Jean Héroard)], aussi connu sous le titre abrégé de Mulomedicina, et d’un traité intitulé Cura boum [Soins des bovins]. Diverses éditions en ont été publiées (1528, 1574, 1735, 1797, 1903), mais celle de Johannes Rhodius est restée inédite. Marie-Thérèse Cam et Yvonne Poulle-Drieux ont annoncé une traduction française des ouvrages vétérinaires de Végèce (Bulletin de la Société française d’Histoire de la médecine et des sciences vétérinaires, 2008, 8 : 110‑122).

15.

V. note [2], lettre 774, pour L’Homme de René Descartes… (ouvrage posthume paru pour la première fois en latin à Leyde en 1662).

Thomas Bartholin faisait probablement allusion au livre iv de La République où Platon distingue l’âme de la raison et celle du désir.

16.

V. notes [4], lettre latine 197, pour les « Paralytiques du Nouveau Testament » de Thomas Bartholin (Copenhague, 1653), réédités à Bâle en 1662, et [1], lettre latine 48, pour son « premier Spicilège » sur les vaisseaux lymphatiques (Amsterdam, 1655 ; rééditions en 1658, 1660 et 1661).

Il ne parlait pas ici de son :

Spicilegium secundum ex vasis Lymphaticis, ubi Cl. Vir. Backii, Cattierii, Le Noble, Tardii, Wartoni, Charletoni, Bilsii, etc. sententiæ expenduntur. Publice propositum, Respondente Friderico Hammerico, Altenburgo-Misnico.

[Second Spicilège {a} tiré des vaisseaux lymphatiques, où sont soigneusement examinés les jugements des très distingués MM. Backius, {b} Cattier, Le Noble, Tardy, Wharton, Charlton, de Bils, etc. {c} Publiquement disputé, répondant Fridericus Hammericus, natif d’Altenbourg en Misnie]. {d}


  1. Glane d’épis : recueil.

  2. Jakob Back, médecin de Rotterdam.

  3. V. notes [11], lettre 351, pour Isaac Cattier, [30], lettre 398, pour Charles Le Noble, [35], lettre 156, pour Claude Tardy, [17], lettre latine 78, pour Thomas Wharton, [45], lettre 209, pour Walter Charlton, et [8], lettre latine 141, pour Lodewijk de Bils.

  4. Copenhague, Petrus Morsingius, 1660, in‑4o. V. note [1], lettre latine 48, pour le Spicilegium primum (Amsterdam, 1655).

17.

Cornari Vita sobria ad usum vulgarem accommodata [La Vie sobre de Cornaro (v. note [18], lettre 294) arrangée pour l’usage du public] (Copenhague, 1657, in‑12).

18.

V. note [5], lettre latine 211, pour ces thèses que Thomas Bartholin trouvait indignes de prendre place dans la bibliothèque de Guy Patin.

s.

Bartholin c, page 151.

Epistola xxxiv

De secanda vesica ad pubem. De excrementis
dysentericis. De Rhofii Celso.

Guidoni Patino Lutetiam.

Officio et diligentia me superas, rubo-
remque suffundis, quod segnior non-

Bartholin c, page 152.

nunquam sim in respondendo. Quatuor li-
teras abs Te accepi per Clarissimos
Wor-
mios nostros missas, quibus una hac pagel-
la respondeo, gratias agens pro affectu
quem abunde experior, et quod libros à
me missos hilari adeo fronte exceperis, ut
de aliis remittendis seriò cogites. Quicquid
verò ex vestrorum Medicorum laboribus
placuerit transmittere, pergratum erit,
magna enim est eruditio Medicorum Pari-
siensium, ut nihil prodeat ex officinis illo-
rum, quod non demorsos ungues sapiat.
Nihil ex
Petiti opusculis adhuc vidi. Are-
tæus viri ingenium et doctrinam nobis pro-
palabit, cujus in se curam suscepit.
Hœ-
schelius enim, post largam messem, spicile-
gium illi reliquit.
Gorræi excessum iterum
iterumque deploro, et ut tantorum Viro-
rum fata retardentur, voveo. Thesin de
secanda ad pubem vesica
Pietræi impensè
desidero, ut videam quibus ibi modis an-
xiæ calculosorum expectationi satisfiat.
Plenis buccis, sicut nuper scripsi et ipse-
met nosti, eam sectionem laudat
Roussetus
in Part. Cæs. et
Hildanus prorsus damnare
ausus non fuit, eamque fusius describit,
ductum sequutus Chirurgi cujusdam, à
quo Franconiana dicitur. In calculo præ-
grandi percommoda foret sectio, ubi per
collum vesicæ angustum difficilior pericu-

Bartholin c, page 153.

losiorque transitus. Sed quia vestris Cisto-
tomis sectio illa familiaris non est, credo
aliis difficultatibus premi. Sectio Cæsarea
illis haud ignota, et memini meo tempore
de cujusdam Chirurgi uxore narratum,
æpius nec alio modo partus suos enixam.
Magna hic fama est Cistotomi cujusdam
Castrensis, qui sine apparatu magno in pe-
rinæo secat, cujus nuper in calculo vesicæ
permagno extrahendo dexteritatem Nobi-
lissimus quidam Vir in patria nostra dicitur
expertus, cujus felicem reditum in dies ex-
pectamus.
Aubrii vita à te fideli narra-
tione consignata perculit animum illorum,
quos grandia illius promissa typis divulgata
inescarant, adeò ampullatæ fuerunt pagi-
næ ex Germania ad nos missæ, ut Æscu-
lapium vel Hermetem redivivum sponde-
rent. Ita sæpissimè fama mendax. An Œ-
conomiæ Hippocraticæ
Foësii aliquid ac-
cesserit, non scribis. Si nulla parte auctior
prodit, præferrem editionem Francofur-
tensem, qua hactenus usi sumus, quia er-
roribus scatent officinæ Genevenses, et
chartâ thuri piperique digniores quam bo-
nis authoribus. Jam in Epistolis Medici-
nalibus Typographus noster occupatur.
Aliquot Centurias confectas habeo, quas
amicissimis tuis et eruditione semper plenis
illustrabis. Egregium specimen artis con-

Bartholin c, page 154.

summatæ edidisti in curatione dysenteriæ
Flecheri nostri, de cujus inflammatoria
mesenterii dispositione rectè judicas, mihi-
que in memoriam revocat ea quæ in aper-
tis dynsetericorum cadaveribus observarunt
Marcellus Donatus l. 4. Hist. Med. cap. 7.
Bontius obs. 7. Med. Ind. et alii. Eadem
prorsus excrementa æruginosa vidi in filiola
mea, natu secunda 1652. quæ tamen eva-
sit, natu majore extincta, cui sincera
excrementa magis fluxerant. Credo cum
sinceris nonnunquam Epidemium quid con-
jugi, et mortem accelerare, sicut in illa
istius anni constitutione evenit. Hoc verò
anno vidi in nonnullis dejectiones cruentas
indemnes. Gaudeo verò quod extincta jam
febre et fluxu materiæ malignæ convale-
scat æger vester, at noster popularis, quem
reducem optat senex Pater morti vicinus.
De Cornelio Celso
Rhodii nostri quid spe-
randum sit, indicabo. Supellex Viri be-
ati transiit in possessionem
Thomæ Bangii,
affinis illius, Academiæ nostræ Professo-
ris meritissimi, qui mihi tradidit et con-
credidit quicquid inter reculas ejus inveniri
potuit ad
Celsum spectans. Habeo igitur
Rhodii Varias Lectiones in Celsum, ejus-
dem notulas, et Lexicon penè absolu-
tum. Promisi me in ordinem cuncta redu-
cturum, ubi per otium licuerit, ne tanto

Bartholin c, page 155.

thesauro et indefesso labore privetur Res-
publ. Litteraria. Sed magno mihi labore
stabit, quum confusè pleraque sint scripta.
Possideo et ejusdem
Rhodii Varias Lectio-
nes, Notas et Lexicon in
Vegetium Mu-
lomedicum. Forsan manum his admovebo.
Sed vix tot oneribus sufficio. Pervenitne ad
os Homo Cartesianus ? Mihi quidem Ho-
mo Platonicus videtur, et in Republica
ejusdem quærendus. Paralyticos meos N.
T. Basilæ recusos vidi. Primæ editionis
exemplar mihi superest nullum. Nec spi-
cilegium Primum habeo.
Cornari Vita so-
bria in usus vulgares lingua vernacula pro-
diit hic mea operâ, quam Tibi mittere
supervacuum credo. Disputationes de Pleu-
ritide, Variolis, et secundinis viliores
sunt, quam tuam Bibliothecam ingredian-
tur, rarioribus libris destinatam, quorum
Tu ingens es helluo et possessor. Plura scri-
bam alia occasione. Vale, Vir Magne, et
me ama, ut soles. Salutant Te officiosè
Fratres mei, ut et Cl. D.
Simon Paulli no-
ster, qui Te plurimum æstimat,
Riolani
tui prædecessoris discipulus dignissimus.
Vale. Hafn. 18. Oct. 1662.

T.T.
Th. Bartholinus.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Thomas Bartholin, le 18 octobre 1662

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(Consulté le 04/05/2024)

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