L. latine 425.  >
À Pierre Gassendi,
le 29 juin 1655

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Pierre Gassendi, le 29 juin 1655

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[Petri Gassendi Opera omnia (Lyon, 1658), Tomus sextus, Epistolæ, page 537 | LAT | IMG]

Salutations au très distingué Monsieur, Monsieur Pierre Gassendi, prévôt < de l’église > de Digne et professeur royal de mathématiques.

Très admirable Monsieur, [a][1]

Chaque fois que je contemple attentivement (comme je fais très souvent) votre érudition, si singulière que tout un chacun peine à y croire, jointe à ces autres qualités qui fondent votre courtoisie, toujours me revient à l’esprit le souvenir de Gabriel Naudé, [2] qui fut votre ami, tout comme le mien ; [3] étant par-dessus tout très sincère amateur de la vérité, il a parfaitement mérité les louanges des lettres et de tous les lettrés, mais surtout les miennes, car il fut jadis le premier à m’offrir l’occasion de vous connaître et vénérer ; vous dont, tous les jours, les gens fort instruits dans les matières tant historiques et mathématiques que physiques attendent les très sûrs oracles. Voilà un an, comme étant votre ancien ami[4] vous m’avez mandé (si la médecine y pouvait quelque chose) de terrasser cette grave maladie qui menaçait de vous corrompre le poumon, au très immédiat péril de votre vie. Bondissant alors de joie et d’allégresse, j’ai triomphé quand Dieu a couronné de succès les soins que je vous avais prodigués avec empressement ; et de si belle façon que la gaieté qu’ont partagée tous les savants pour le rétablissement de votre santé (qu’ils avaient appelé de leurs vœux) a aussi rejailli sur moi. De diverses contrées d’Europe, ceux à qui étaient parvenues, depuis longtemps déjà, la réputation de votre immense érudition et, plus récemment, la nouvelle du péril qui vous a menacé, vous ont alors écrit pour vous complimenter de votre convalescence. Estimant n’en avoir pas fait assez, les voici maintenant qui composent des discours, isolés ou réunis en recueil, pour louer à l’envi toute l’habileté et tout le zèle que j’ai mis à maintenir en vie le prince des savants. [1][5]

Votre trépas ferait subir une cruelle perte aux savoirs raffinés ; interrogez-vous donc vous-même, cherchez de quoi vous devez vous soucier en tout premier pour l’éviter ; vous découvrirez alors que l’origine principale de votre mal est un poumon fort affaibli. Presque brisé par vos veilles et par votre application excessive à lire et à écrire, vous revivrez et reprendrez des forces en buvant du lait d’ânesse, [6] et en respirant l’air pur de la campagne ; autrement, vous ne pourrez guère supporter la vigueur et les assauts du prochain hiver. Comme l’enseigne le grand Hippocrate [7] et le rapporte Cicéron, en citant Euripide, ψυχρος δε λεπτω χρωτι πολεμετατον, [2][8][9] il importe fort que vous fuyiez le froid, tant si vous vous rendez bientôt à la campagne, que si vous demeurez encore quelque temps à Paris. [3][10] Je voudrais que vous m’appreniez, à partir des ouvrages de l’Antiquité, ce que fut cette ciguë qui provoqua la mort de Socrate : [11][12] de quelle sorte de poison s’agissait-il, sous quelle forme de potion l’a-t-il absorbé, et quels étaient les chefs de la sentence prononcée contre lui par les magistrats des cités les plus grandes et de premier rang ? Dites-moi aussi ce qu’on sait sur les morts de Phocion et de Théramène. [4][13][14] La nature aurait conféré de funestes facultés à ce suc de la plante que nous appelons ciguë, [Petri Gassendi Opera omnia (Lyon, 1658), Tomus sextus, Epistolæ, page 538 | LAT | IMG] et il aurait à lui seul provoqué la mort de tous ces illustres personnages. Voilà du moins ce que croient bien des gens, mais ils auraient refusé de gober allègrement cette histoire s’ils y avaient tant soit peu sérieusement réfléchi, ce qui permet souvent de changer d’avis. Plusieurs pensent que la ciguë des Athéniens était fort différente de la nôtre ; nos connaissances étant à présent fort éloignées des leurs, nul n’est pourtant capable d’expliquer de quelle sorte de poison il s’agissait exactement. Il me paraît très vraisemblable que ce qui circulait alors sous le nom de ciguë ait été quelque préparation narcotique, peut-être semblable à celle que Théophraste a décrite dans le livre ix de son Historia plantarum, au début du chapitre xvii[15] parlant de Thrasias de Mantinée. [5][16][17][18] Il est en effet clair que Socrate, Théramène, Phocion, et même Sénèque, [19] le précepteur de Néron, [20] comme le montre Tacite au livre xv des Annales[6][21] et bien d’autres, jadis et encore aujourd’hui, ont perdu la vie en prenant de l’opium, [22] ou alors du laudanum que prescrivent de téméraires et ignorants vauriens appartenant au troupeau de Paracelse. [23][24] Très distingué Monsieur, vous qui connaissez mieux que quiconque toute l’histoire ancienne et la pouvez éclairer de votre savoir, écrivez-moi, je vous prie, quand vous en aurez le loisir, ce que vous tenez pour établi sur une question aussi douteuse et obscure. Vale.

De Paris, le 24e de juin 1655.

Vôtre de tout cœur, [7] Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris et professeur royal d’anatomie, botanique et pharmacie. [25]


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L. latine 439.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 21 octobre 1667

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 21 octobre 1667

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 218 ro | LAT | IMG]

Au même. [a][1]

Très distingué Monsieur,

Le dirai-je ou me tairai-je ? Je ne dois pourtant pas me taire, et ne le puis, car l’affection que vous me portez tous deux (j’entends vous et le très distingué M. Rolfinck) [2] outrepasse et m’interdit le silence : voici qu’à l’instant même, ou du moins, voilà un quart d’heure, M. Nicolas Picques [3] m’apporte un petit paquet, où je trouve deux exemplaires du livre de M. Rolfinck de Medicamentis purgantibus vegetalibus[4] qu’il m’a dédié ! J’en adresse, à l’auteur comme à vous-même, mes plus profonds remerciements. [Ms BIU Santé no 2007, fo 218 vo | LAT | IMG] Si vous lui écrivez, je vous prie de le saluer de ma part ; je lui exprimerai plus tard ma gratitude pour un si élégant cadeau, [1] et lui en rendrai la pareille dans toute la mesure de mes moyens. Si j’avais connu son dessein, je l’aurais mis en garde sur la suscription de son épître dédicatoire, qui aurait dû être : Guidoni Patino Bellovaco, Doctore Medico Parisiensi, antehac Scholæ Medicæ Decano, et rei Anatomicæ Botanicæ atque Pharmaceuticæ Professore regio[2][5][6][7][8][9][10][11] Je n’accepte ni approuve ces louanges excessives qu’il amoncelle en abondance à mon endroit ; je les tiens néanmoins pour les marques certaines de l’affection et de la bienveillance qu’il me porte, et ne veux rien y voir d’autre. Si vous m’avez destiné un autre paquet et me l’avez envoyé par une voie différente, j’ignore où il a bien pu se trouver encore arrêté et vous en écrirai dès que je l’aurai reçu. En attendant, très distingué Monsieur, vale et continuez d’aimer comme vous faites celui qui est, de tout cœur,

votre Guy Patin.

De Paris, le 21e d’octobre 1667.


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L. latine 468.  >
À Simon II Paulli,
le 26 février 1669

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 229 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Simon Pauli, libraire de Strasbourg.

Très distingué Monsieur, [a][1]

En réponse à votre lettre, je vous dirai que M. Le Fèvre [2] m’a remis ce que vous m’avez envoyé, à savoir l’Index ad Quadripartitum Botanicum de monsieur votre très distingué père [3] et le catalogue de vos livres ; les deux me seront très utiles, j’en userai sans en abuser. [1] J’approuve et loue votre résolution de ne rien m’envoyer par l’intermédiaire de nos libraires : mes affaires leur sont suspectes en raison de mon Carolus ; [4] vous avez fait sa connaissance et en son nom, je vous remercie profondément pour l’affection que vous lui avez témoignée. Je vous prie aussi de saluer de ma part M. Dinckel, [5] le médecin, et M. Zetzner, le libraire ; [6] vous lui manderez que j’ai bien reçu tout ce qu’il m’a fait parvenir par l’intermédiaire du susdit M. Le Fèvre, à qui j’ai versé 17 livres tournois de voiture[2] Pour M. Georgius Francus, docteur en médecine que je ne connais pas du tout, je vous demande de lui présenter mes salutations ; [7] M. Dinckel sera ma caution auprès de lui. [3] Je salue les très distingués Messieurs les deux Sebizius [8][9] et monsieur votre père ; quant à vous, je vous promets tout genre de services. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 26e de février 1669.

Vôtre de tout cœur, G.P.


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L. latine 469.  >
À Johann Theodor Schenck,
le 28 février 1669

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Theodor Schenck, le 28 février 1669

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 229 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Theodor Schenck, docteur en médecine et professeur à Iéna.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Après presque trois ans j’ai enfin reçu ces deux tomes de vos disputations d’Iéna, [2] qui ont été longtemps arrêtés à Francfort dans l’attente d’un porteur idoine ; mais par la suite, ils ont aussi été retenus à Paris, à mon insu, tandis que je les espérais de jour en jour. Un ami les a enfin découverts, grâce à qui ils m’ont été remis. [1] Je peux maintenant vous en remercier tout particulièrement ; mon ami M. Volckamer, médecin de Nuremberg, [3] vous en réglera le prix quand vous aurez bien voulu m’en faire part. Je ne refuse pas ces Physica Meletemata ; [2][4] j’ai la joie d’avoir ici votre Schola Partium humani corporis, ainsi que votre < Historia > Humorum ; [3] je verrai l’Historia Seri sanguinis et la Methodus componendi medicamenta quand elles auront paru. [4] Meyssonnier vit à Lyon, [5] mais fort avili, sans gloire ni fortune ni renom, car nul n’a d’estime pour cet auteur. Je demanderai pourtant à Lyon tout ce que vous en désirerez et l’enverrai par un marchand de mes amis à M. Volckamer, à Nuremberg. Des écrits du très distingué Caspar Hofmann, [6] que cet excellent homme en mourant m’avait laissés en vue de les faire publier, j’ai enfin (et n’ai pu le faire plus vite en raison de la difficulté des temps), Laurent Anisson, [7] libraire de Lyon et homme avisé et soigneux, faisant l’office d’accoucheur, j’ai enfin, dis-je, mis au jour l’Apologia pro Galeno ; j’en ai envoyé quelques exemplaires à Nuremberg, dont l’un sera pour vous, et un autre pour M. Werner Rolfinck. [5][8][9] J’ai jadis connu ce Mersenne : [10] il est mort en 1648, âgé de 60 ans ; il a écrit un livre sur la Genèse et une Mathematica, dont il se piquait excessivement ; [6][11] j’ai pourtant ici son livre en français contra Impietatem deistarum et un autre de Veritate scientiarum ; il se consacrait en effet tout entier à chercher toujours et partout la vérité, c’est pourquoi il écrivait souvent à des mathématiciens en Angleterre. [7] Je n’ai rien vu sur les vaisseaux lymphatiques, [12] hormis ce qu’ont écrit le Danois Bartholin [13] et notre Riolan dans ses Opuscula[14][15] Les nôtres approuvent peu ces nouveautés : ils se consacrent entièrement au traitement des maladies, ut faciant rem, si non rem, quocumque modo rem[8][16] et poursuivent beaucoup plus le lucre que la vérité. J’admire et affectionne l’érudition sans bornes de Thomas Reinesius, [17] et souhaiterais que cet excellent homme fût encore en vie. Nous nous sommes jadis écrit ; j’ai ici ses Epistolæ in‑4o avec quelques-unes de Caspar Hofmann. [9] Venant de chez vous je ne souhaite rien tant que des discours académiques et des thèses de médecine ou d’histoire naturelle ; mais où pourrais-je me procurer celle qui a jadis été publiée en Allemagne de Abusu theriacæ ? [18] Notre ami Elsner m’a jadis promis de mettre tous ses soins à la rechercher, mais où ce meilleur des hommes vit-il donc aujourd’hui ? [19] Je souhaite qu’il prospère en bonne santé dans sa ville natale et qu’il atteigne les années de Nestor. [10][20]

[Ms BIU Santé no 2007, fo 229 vo | LAT | IMG]

Que les dieux vous protègent, très savant M. Schenck, et vous gratifient d’une santé solide et florissante, pour continuer d’enrichir et glorifier la médecine. Disposé pour vous à tout genre de services, je vous offre tout ce que vous pourrez désirer venant de notre ville. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 28e de février 1669, dans la 68e année de mon âge, sans podagre ni pierre. [21][22]

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.


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À Werner Rolfinck,
le 28 février 1669

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 229 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Werner Rolfinck, docteur en médecine, à Iéna.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Votre lettre m’a fort agréablement appris que vous êtes en vie et persistez sans faillir dans votre amour pour nous : Fidelis amicus medicamentum vitæ[1][2] Le présent que vous avez reçu de moi est si modeste qu’il ne me paraît nullement mériter vos remerciements : mes petits cadeaux en papier ne sont pas d’un prix qui doive à ce point susciter votre bienveillante reconnaissance. J’ai mis au jour l’Apologia pro Galeno du très distingué Caspar Hofmann, qui fut jadis votre ami et le mien ; [3][4] j’en ai envoyé quelques exemplaires à Nuremberg, au très distingué Volckamer, [5] qui vous en fera parvenir un, et un autre à votre très savant collègue, le très distingué M. Johan Theodor Schenck, [6] que je salue. [2] Quant à cette Chirurgie en français de Paul Éginète, [7] traduite par Jacques Daléchamps, médecin de Lyon, [8] et avec les commentaires de Simon Piètre, très savant docteur de Paris, [9] je vous la promets, car elle a été réimprimée il y a quelques mois ; je l’enverrai à M. Volckamer à la première occasion. [3] Vale, très distingué Monsieur, et continuez d’aimer celui qui vous souhaite toutes sortes de félicités.

De Paris, le 28e de février 1669.

G.P.


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L. latine 471.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 28 février 1669

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 28 février 1669

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 229 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, docteur en médecine, à Nuremberg. [a][1]

Ce beau tissu de sornettes, [1][2][3] brodé par des gens oiseux sur la transfusion du sang, s’est entièrement évanoui : il est parti en fumée, et non sans bonheur, hormis pour les quelques personnes à qui cette fiction n’a pas réussi. [2][4][5][6] M. Nicolas Picques [7] m’a hier remis vos deux paquets, dont je vous remercie autant qu’il m’est possible. Le premier et le plus grand venait de vous ; le second, de M. Rolfinck, [8] contenait seulement quatre de ses disputations. Vous m’indiquerez quand vous voudrez le montant des dépenses que vous avez faites en mon nom. Je salue tous vos savants hommes, mais en tout premier MM. Richter [9] et Jacobus Pankratius Bruno, [10] à qui je vais de suite répondre. Vale, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.

De Paris, le 28e de février 1669.

Vôtre de tout cœur, G.P.


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À Jacobus Pankratius Bruno,
le 28 février 1669

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 229 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Jacobus Pankratius Bruno, docteur en médecine, à Altdorf.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vous dois de très grands remerciements pour votre lettre et pour l’opuscule de Jessenius, [1][2] que M. Volckamer m’a fait parvenir. [3] Vous recevrez sous peu, j’espère, l’Apologia pro Galeno du très distingué Caspar Hofmann, qui fut jadis notre ami, éditée par mes soins. [4][5] Ô comme je souhaite que nous puissions avoir enfin la collection complète de toutes les œuvres d’un si grand homme ! Quelques autres parties demeurent inédites à Francfort, chez mon ami l’excellent M. Sebastian Scheffer, [6] qui fut autrefois l’un de mes auditeurs, [7] et le plus attaché qu’on puisse être à la gloire d’Hofmann. Un imprimeur hollandais de Leyde, [8] qui est parti dans l’au-delà voici plusieurs années, a jadis feint de vouloir procurer cette édition avec moi : il s’agissait de Jean Elsevier ; [2][9] mais, je n’ai rien conclu avec lui, car je ne voulais pas être trompé par un fourbe marchand et ne pouvais accorder grande confiance à ses dires. Le conseil d’amis, très sages et fort avertis, [10] m’a poussé à ne rien devoir engager ni signer avec ce Jean Elsevier : étant donné ses modestes moyens, il me promettait bien plus que le peu dont il était capable. La [Ms BIU Santé no 2007, fo 230 ro | LAT | IMG] suite l’a bien confirmé ; mes manuscrits auraient pu se perdre entre ses mains et je n’en aurais eu aucun garant pour me les faire revenir de Hollande. Si les jours n’étaient pas si mauvais et si nous étions moins contraints par la très rude époque où nous vivons, je pourrais espérer ce marché de quelque Lyonnais ; mais en vain, à cause de cette immense rigueur des temps et, dirais-je, du dénûment public et de la profonde misère de presque tout le monde. La France entière se languit, nos imprimeurs sont excessivement engourdis, [11] ceux de Genève n’entreprendraient rien de tel. Seule votre Allemagne l’osera un jour et l’accomplira ; j’espère que cela arrivera de mon vivant et que j’aurai la joie de le voir enfin ; namque vitæ summa brevis spem nos vetat inchoare longam[3][12] J’ai appris que se cachent quelque part dans votre pays des commentaires enrichis in Galeni de Usu partium ; [13] et peut-être qu’entre-temps apparaîtront bien d’autres commentaires de cet immense auteur, que d’autres personnes auraient en leur possession ; [4][14] mais je m’arrête là, en aspirant à des temps meilleurs et plus sereins. Que les dieux vous conservent, très distingué Monsieur ! Comptez-moi au nombre de vos amis, vale et aimez-moi.

De Paris, le 28e de février 1669.

G.P.


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À Thomas Bartholin,
le 1er avril 1669

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 230 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Thomas Bartholin, à Copenhague.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Matthias Moth, [2] le fils de votre archiatre[1][3] m’a remis votre très agréable lettre. Je l’ai plaisamment et gentiment accueilli, en votre nom et en celui de son très distingué père ; il pourra compter sur moi chaque fois qu’il aura besoin de mon aide. Je l’ai avisé de certaines choses qu’il doit faire ici : [4] au printemps prochain, il verra extraire le calcul par un cystotomiste très aguerri, François Colot, qui est fort de mes amis ; [5][6] si je puis, il verra aussi d’autres choses, mais il lui sera difficile d’assister aux dissections anatomiques car les mois d’hiver se terminent ; [7] on y a publiquement ouvert les cadavres de quatre femmes, sur l’un desquels on a démontré des opérations de chirurgie ; [8] il viendra aussi au Collège royal de Cambrai où je professe. [9][10] Vous ne m’avez pas fait savoir si vous avez bien reçu le Hollierus, in‑fo, que je vous avais envoyé, [11] avec les commentaires de Louis Duret, [12] Valet [13] et Jean Haultin ; [14] je suis encore dans l’incertitude, veuillez donc bien m’écrire afin de m’en donner des nouvelles. [2] Les imprimeurs parisiens sont extrêmement, et même excessivement engourdis. La difficulté des temps les a presque réduits à la mendicité ; ils sont seulement attachés à faire du gain, ce qui ne leur a guère réussi ; ils n’osent donc rien entreprendre, ils n’apprêtent et ne publient pas grand-chose, hormis quelques comédies en français et autres sornettes courtisanes. [15] J’avais confié à Laurent Anisson, libraire de Lyon, [17] l’Apologia pro Galeno de Caspar Hofmann, [16] dont j’avais ici le manuscrit. Elle a enfin vu le jour ; [18] c’est le meilleur des livres qu’il a écrits, je vous en enverrai un exemplaire à la première occasion. J’en ferai aussi parvenir un pour M. Simon Paulli, que je salue obligeamment. [19] Je souhaite que vous acheviez votre Celse [20] car je pressens qu’il sera meilleur que tous les autres, dont aucun ne m’a encore satisfait. Mon collègue Mentel [21] nous avait fait espérer le sien, mais je n’en attends plus rien : il vieillit un peu plus chaque jour et il promet, mais il ne produira plus jamais rien, [22] vitæ summa brevis spem nos vetat inchoare longam ; [3][23] il est entré en sa 70e année.

[Ms BIU Santé no 2007, fo 230 vo | LAT | IMG]

Un médecin de Genève, M. Bonet, [24] a confectionné un Pharus medicorum en réunissant toutes les œuvres de Guillaume Baillou, jadis médecin de Paris ; [25] j’en ai la première partie, j’attends la seconde. [4] La lecture de ce livre servira de guide aux jeunes médecins qui se préparent à étudier la doctrine d’Hippocrate, [26] en les incitant à l’embrasser vigoureusement et vertueusement, et à poursuivre de leur haine les fraudes et les ruses des chimistes. [27] Voilà bien tout ce que je souhaite ! Mais dites-moi, s’il vous plaît, ce que vous avez parmi vos livres ou vos thèses contre ce fameux antidote qu’est la thériaque : [28] j’ai en tête d’écrire une thèse de médecine à son sujet, [29] où je conclurai qu’elle ne convient en aucune manière dans la fièvre pestilente, [30] en raison de la chaleur ardente et de la force indomptable et maligne de l’opium qu’elle contient, [31] etc. C’est à très juste titre, me semble-t-il, que Pline l’a appelée compositio luxuriæ : cui enim bono tot simplicia tam diversæ naturæ ? quo Deorum monstrante istam perfidiam ? Natura paucis contenta est, etc. [5][32] Tant de coûteux médicaments, compliqués et disparates, ne rompent pas la violence d’une si grave maladie et ne peuvent en aucune manière favoriser sa guérison, ad populum phaleras ! [6][33] Les sages ne doivent pas flouer le peuple, même s’il veut l’être. Pour Aristote, en sa Métaphysique[34] proprium scientis est docere ; [7] il faut donc éduquer ces jeunes qui, conduits par de fausses croyances, jettent de la poudre aux yeux des malades avec leur polypharmacie. [35] Si vous connaissez deux nobles Danois que j’ai soignés ici, MM. Douë et de Rosenkrantz, [8][36] je vous prie de les saluer de ma part, ainsi que les deux Wormius [37][38] et nos autres amis. Vale, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.

De Paris, le 1er avril 1660.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.


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L. latine 474.  >
À Jan van Horne,
le 4 avril 1669

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(Consulté le 05/05/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 230 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Jan van Horne, à Leyde. [a][1]

Un gentilhomme suédois m’a remis votre lettre, qui m’a été fort agréable. Vous recevrez enfin l’Apologia pro Galeno si vous ne l’avez déjà reçue, car je pense que mon paquet ne s’est pas perdu ; sinon, je vous en renverrai une autre. C’est, me semble-t-il, le meilleur de tous les écrits de Caspar Hofmann, et le plus digne d’être lu. [1][2][3] J’ai remis cette Apologia à M. Christiaen Rompf, [4] docteur en médecine, qui fut le secrétaire de feu le très distingué M. Boreel, [5] votre ambassadeur auprès de notre roi, et qui a un frère docteur en médecine à La Haye. [6] Souvenez-vous, je vous prie, des thèses de médecine qu’on publiera chez vous : [7] ces disputations académiques me ravigotent l’esprit, soit en m’apprenant, soit en me rafraîchissant la mémoire, et en me distrayant. J’ai vu et écouté votre noble Suédois : je ne suspecte pas une entérocèle, [8] mais plutôt une cryptorchidie, [9] pour laquelle l’incision ne sera d’aucune utilité ; je vous félicite donc de vous en être sagement et prudemment abstenu, il est heureux pour vos malades que vous soyez ex utroque Cæsar[2] Voilà bien la marque de votre très grande honnêteté et de votre connaissance accomplie des opérations de l’art : talis sapientia apud chymisticos ardeliones non habitat ; etiam indignis gratiam suam Deus subtrahit[3][10][11][12][13] À la page 45 de ses Disssertationes anatomicæ, Werner Rolfinck [14] a lui aussi parlé de la mort de Vésale. [4][15] Je salue de tout cœur votre nouveau professeur et collègue M. Drelincourt. [16] M. Heinrich Meibomius, qui enseignait auparavant à Helmstedt, [17][18] ne vit-il pas désormais à Amsterdam où il a été récemment élu professeur ? Il est encore jeune, mais savant et de bonnes mœurs, et l’un de mes amis. [5][19] J’en dis autant de l’excellent et très savant M. Christiaen Utenbogard, docteur en médecine d’Utrecht ; [20] si vous le connaissez, saluez-le de ma part, je vous prie, comme étant un excellent homme. Que Dieu vous conserve, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.

De Paris, le 4e d’avril 1669.

Vôtre et sien, Guy Patin. [6]


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L. latine 475.  >
À Reiner von Neuhaus,
le 29 septembre 1669

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(Consulté le 05/05/2024)

 

[Neuhaus, Centuria vii, Epistola xlviii, page 217 | LAT | IMG]

Guy Patin, médecin et professeur royal, adresse ses profondes salutations au très distnigué M. Reiner von Neuhaus à Alkmaar. [a][1]

M. Henric Piccardt, [2] votre excellent et très noble ami, m’a remis votre fort agréable lettre, ainsi que votre Thalia Alcmariana. Je vous remercie pour l’une et l’autre avec toute la force dont je suis capable, ainsi que pour avoir voulu citer mon nom en divers endroits de votre livre. Vous me parlez de votre fils, [3] mais je ne l’ai pas vu, ou du moins, je ne m’en souviens pas. [1] Jai certes rencontré M. Rompf et le reverrai prochainement, [4] je m’en enquerrai alors auprès de lui. Si votre fils est venu en France, je suis peiné et accepte difficilement de n’avoir pas fait sa connaissance ni témoigné la grande estime que j’ai pour vous et pour lui, en votre nom.

[Neuhaus, Centuria vii, Epistola xlviii, page 218 | LAT | IMG] Tout ce que je recevrai de vous ou de votre part, venant des Jansson [5], me fera toujours grand plaisir, et je vous en rendrai la pareille, autant que possible et dans la mesure de mes moyens. Je vous salue de la part de mes deux fils, Robert, l’aîné, qui est docteur en médecine et professeur royal, [6] et Charles, qui est maintenant à Vienne en Autriche, où il ne séjournera guère longtemps. [7] On ne parle plus ici que de la guerre de Crète, contre les Turcs. Dieu fasse que nous les vainquions, car ce sont les ennemis de la chrétienté ! [8] Voilà pourquoi ils ont malencontreusement mis le pied en Europe ; puissent nos armées les reléguer avec succès ultra Gades Sauromatas ultra Thallamque remotam ! [2][9][10][11] ou du moins dans cette très froide Scythie, [12] dans les monts hyperboréens [13] et dans l’Océan glacé, où ils se battront tout leur saoul contre les bêtes sauvages de ces lieux, ours, tigres, lions et éléphants, pour laisser notre Europe entière et intacte. [3] Nous n’avons rien de nouveau hormis la mort de la reine mère d’Angleterre ; [14] on croit communément qu’elle a succombé à quelque poison narcotique, c’est-à-dire à une pilule faite d’opium ou de suc de pavot, tout à fait mortifère. [15][16] Ainsi meurent les princes, souvent victimes des mauvais artifices et de l’ignorance de vauriens chimystiques[17] vendeurs de fumée et adulateurs auliques qui, pour l’immense incommodité et détriment du genre humain, proclament effrontément ne pas comprendre la très salutaire et éminente doctrine. Ces grands personnages s’en vont ainsi pas après pas vers le repos éternel : n’ayant aucun discernement dans le choix de leurs médecins, [18][19] ils prennent des juifs, [20] des chimistes et des charlatans [21] ignorants au lieu de praticiens légitimes, dogmatiques et parfaitement exercés à la doctrine des Anciens par de longues années d’études ; mais je me plains en vain. Væ victis ! [4][22] malheur aux misérables ! malheur aux princes et à tous ces gens qui alienis pedibus ambulant, alienis vident oculis, et corde suo non sapiunt ! [5] Vive et vale, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.

De Paris, le 29e de septembre 1669.


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