Je vous envoyai ma dernière de trois grandes pages le 1er jour d’avril par la voie de M. Falconet, [1] laquelle, comme j’espère, vous aura été fidèlement rendue dès ce temps-là. Depuis ce jour-là, je vous dirai que le cardinal Mazarin [2] retient pour soi la charge de grand aumônier et qu’il se va faire prêtre. [2] M. de Croissy-Fouquet [3] et un autre prisonnier nommé M. de Vineuil-Ardier [4] ont refusé de répondre à M. le chancelier [5] qui y était allé pour les interroger, l’un disant qu’il doit être dans les prisons du Parlement et l’autre, qu’il est prisonnier de guerre. Ledit chancelier était assisté du président de Bellièvre [6] et de deux conseillers de la Cour, MM. Doujat [7] et Sevin [8] conseillers de la Grand’Chambre, tous deux grands mazarins. [3] Le cordelier [9] père Ithier [10] a fait amende honorable [11] à Bordeaux, [12] et remis en prison où il est obligé de vivre au pain et à l’eau avec la discipline, 40 jours durant, pour son entreprise. [4]
Le vendredi 4e jour d’avril, a été pendu [13] et brûlé à la Grève [14] un jeune homme de Chinon [15] pour le crime de sodomie. [16] Les jésuites [17] de Poitiers [18] l’avaient mis en condition dans la ville et fait précepteur d’un enfant de bonne maison qu’il a corrompu et gâté, et lui a donné la vérole. [19] Cela découvert et avéré, il fut sur le lieu condamné à mort ; appel à Paris où la sentence a été confirmée par arrêt de la Tournelle. [20] Voilà un vilain crime, duquel je voudrais qu’on ne parlât jamais, qui nous vient d’Italie et des collèges loyolitiques. Ce malheureux Chinonais n’avait que 17 ans et étudiait en théologie.
Le 5e d’avril, M. le chancelier est allé au Parlement de la part du roi [21] pour y faire lever les oppositions que Croissy-Fouquet avait apportées et toutes autres qu’il pourrait par ci-après y apporter. Il pensait en venir à bout, mais il est arrivé tout autrement : le Parlement, après quatre heures de délibération, a été de l’avis du dit Croissy-Fouquet et arrêt donné qu’il sera amené dans la Conciergerie [22] où son procès lui sera fait. Le Mazarin, qui rerum potitur, [5] en fera ce qu’il voudra puisqu’il le tient ; sinon et à moins que cela, il faudra l’amener à Paris. Il y a eu dans les avis 38 mazarins, et 80 gens de bien et du bon avis, qui ne le sont point et ne le veulent être.
Ce 4e d’avril. [6] Il y a environ trois mois que quelques jésuites, tant de ceux de Lyon que d’autres qui venaient d’Italie, apportèrent ici une certaine poudre qui venait des Indes, [23] d’une vertu admirable contre les fièvres quartes. [24][25] Cette drogue fut incontinent en crédit ut solent omnia nova, præsertim quum nacta tales præcones ; [7] mais tôt après, l’expérience manqua et ceux qui n’avaient pas voulu s’en servir en ont été loués. J’ai parlé hardiment contre cette nouveauté en plusieurs lieux où ces bons pères passefins en promettaient miracle et où elle n’a rien fait du tout. Enfin, nous n’avons pas été tout seuls de cet avis : M. Chifflet, [26] médecin de l’Archiduc Léopold, [27] en a fait un petit livre en quatre feuilles in‑4o imprimé à Bruxelles, [28] que j’ai eu aujourd’hui deux heures entre mes mains et aussitôt l’ai rendu ; je l’ai tout lu, il n’est point mal fait ; on l’aurait pu faire un peu plus thérapeutique, sed non omnibus datum est habere nasum, [8][29] ni de ressembler à M. Piètre [30] ou à M. Moreau. [31] En voici le titre, en attendant que j’en puisse recouvrer ou faire venir de Bruxelles quelques exemplaires : Pulvis febrifugus orbis Americani, iussu serenissimi Principis Leop. Gulielmi etc. ventilatus, ratione, experientia, auctoritate a Io. Iac. Chiffletio, etc., anno 1653. [9]
Ce 7e d’avril. À la bonne heure, voilà qu’on me rend votre lettre du 1er d’avril, laquelle me cause une joie extraordinaire, pro more ac ut singulæ tuæ solent. [10] J’ai bien reçu, Dieu merci, votre paquet du mois passé, et vous en ai par ci-devant écrit et remercié. Je vous remercie pareillement de l’épitaphe de votre archevêque. [11][32] Pourquoi les chartreux n’ont-ils point été à son enterrement ? [33] Votre archevêché n’est pas encore donné. On l’offre au cardinal de Retz [34] avec la liberté, à la charge qu’il ne bougera de Lyon et qu’il renoncera à l’archevêché de Paris ; il ne veut point entendre à ce marché. [12] Le Phedrus [35] de feu M. Rigault [36] in‑4o est fort rare, l’in‑12 se trouve plus aisément ; mandez-moi ce que vous en désirez. [13] M. Lotichius [37] a revu son Pétrone [38] et l’a fort augmenté ; il fera un gros in‑fo et l’a voulu envoyer à Paris, l’adressant à moi ; mais cela ne se peut faire à Paris, il y a trop de moines, et de jésuites et de prêtres qui mettent leur nez partout, ne quid eis decedat de lucro, [14] il y a déjà quatre ans ; ils pourront dorénavant le faire imprimer à Francfort. [39] C’est le même Lotichius qui scripsit res Germanicas, [15] en trois volumes in‑fo, que M. Ravaud [40] m’avait promis de me faire venir de Francfort, je voudrais les tenir.
J’ai recouvré Arcana Iesuitica. Pour l’Histoire de Tonquin, [41][42] je verrai M. Devenet. [16][43] Puisque vous avez quelque chose de M. Volckamer [44] pour moi et que le paquet de M. Musnier [45] n’est point encore parti de Gênes, [46] je vous prie de tâcher de me l’envoyer par le premier coche. Payez le port du dit paquet comme vous fîtes le mois passé pour le paquet du P. Théophile [47] et mettez ces deux ports sur mon compte ut utrumque refundam, quod faciam libetissime, [17] si vous ne trouvez quelque autre voie commode. Voyez encore un peu ce que fera M. Rigaud, votre libraire, de notre manuscrit en lui donnant patience et puis après, je lui en écrirai. Ne lui en parlez plus s’il vous plaît. [18] Ne pourrais-je point avoir par votre moyen ce sermon de M. François Roure [48] contre les Chananéens ? [19][49] Il a été imprimé à Orange, [50] mais n’y a-t-il point à Lyon quelque libraire qui ait correspondance à Orange qui en puisse faire venir, aussi bien que des œuvres de ce philosophe renommé que M. Du Rietz [51] m’a nommé, M. Rodon, [52] et duquel M. de Sorbière, [53] notre ami, a depuis peu fait mention dans une harangue latine, laquelle m’a été ici rendue le mois passé de sa part, page 20 ? [20] Je hais naturellement ces Chananéens, principalement les spirituels, [54] et vous m’obligerez fort de me procurer ce sermon. Peut-être que nos libraires de la Religion, qui ne l’ont pas vu, ne seront pas fâchés de l’imprimer et de le rendre commun de deçà, vu que Paris abonde de tels marchands ; in quo genere [21] je connais fort bien les uns et les autres. Pour le Paul Éginète, [22][55] il est céans pour vous et destiné pour votre étude, et n’en déboursez rien, je vous en fais présent de bon cœur ; si vous l’acceptez aussi volontiers que je vous le donne, je ne suis point mal ; je vous l’enverrai à la première commodité. Je vous prie de me mander par votre première si le paquet que vous avez pour moi de M. Volckamer est gros et combien il peut peser environ. Je vous supplie pareillement de présenter mes très humbles recommandations à Messieurs nos bons amis, MM. Gras, Falconet et Garnier, Huguetan et Ravaud.
Plusieurs villes de Guyenne, [56] ne voulant point suivre le train et la révolte de Bordeaux, se sont remises au service du roi et ont fait de nouvelles protestations de fidélité. On dit que le duc d’Orléans [57][58] s’en va aux eaux de Bourbon [59] et que delà il pourra bien aller jusqu’en Languedoc ; mais il n’y fera rien, n’y ayant aucun crédit et guère d’argent. Ce prince est malheureux pour son irrésolution et vraiment traîne-gibet, [23] qui perd et ruine tous ceux qui s’attachent à lui : témoins, feu M. de Montmorency, [60] le comte de Soissons, [61] etc., et même le cardinal de Retz. [24]
Toute notre grande ville est en dévotion jubilatoire [62] in singulis suis partibus, [25] mais il y a bien des églises à visiter. Cela fera gagner les cordonniers et les chaussetiers, [26][63] comme aussi les médecins et les chirurgiens pour ceux qui s’échaufferont et en pourront devenir malades. Le roi même y va à pied pour donner bon exemple aux autres. Je vis hier notre premier président, garde des sceaux, [64] en faire de même. Intellegis quid sibi velint initiales illæ lettræ, S.P.Q.R. ? [27] En voici une explication que m’a autrefois donnée un savant prêtre : Stultus Populus Quærit Romam. Je viens tout présentement de consultation [65][66] avec M. Moreau qui vous baise les mains et vous écrira bientôt pour vous remercier des livres que vous lui avez envoyés le mois passé.
M’étant rencontré au Pays latin, [67] M. Jost [68] m’a donné avis qu’il y avait ici un libraire de Lyon nommé M. Devenet qui avait quelques livres. Cela fut cause que je l’allai voir, aussitôt nous fîmes connaissance, j’achetai aussi quelques livres de lui, et parlâmes fort de vous. Il me témoigna qu’il vous honorait fort. Je lui parlai d’un paquet de livres que j’avais délivré à M. Jost pour vous, il me témoigna qu’il s’en chargerait très volontiers et qu’il l’enfermerait dans sa première balle s’il n’était déjà emballé. Cela est cause que je l’ai repris de M. Jost qui ne pense à faire paquet qu’après Pâques, et l’ai délivré à M. Devenet qui vous le fera rendre franc de port, comme j’en ai accordé avec lui. Il est si honnête homme qu’il n’en voulait point de port, et ai eu de la peine à lui faire prendre. Je ne vois point de ces gens-là à Paris : vos gens de Lyon sont honnêtes et entendus, ceux d’ici n’ont ni l’un, ni l’autre.
M. le chancelier retourna hier matin au Parlement avec des nouvelles jussions pour faire lever toute sorte d’empêchements, afin d’obliger M. de Croissy-Fouquet de répondre et que son procès lui soit fait sans être amené dans la Conciergerie. [28] Le Parlement a consenti qu’on ne l’amènera point à la Conciergerie ; qu’à cette inconstance près, [29] on lui fera son procès, mais à la charge que les interrogatoires, recollements et confrontations seront apportés au Parlement, [30] et qu’autrement on ne passera point outre ; de sorte que ces quatre Messieurs ne sont que pour instruire son procès et non pas pour le juger. [31]
M. Ravaud n’a-t-il point eu de nouvelles de ses livres de Francfort ? N’avez-vous encore rien reçu à Lyon des nouveaux livres de Strasbourg de M. Sebizius ? [69] Peut-être que les émotions qui sont dans la Suisse [70] empêcheront encore le commerce de ce côté-là. [32] On dit que M. Naudé [71] sera ici dans deux mois avec un grand bateau qu’il amènera plein de livres doubles, [33] qu’il viendra ici pour vendre ou changer.
Je vous donne avis que dans votre paquet vous trouverez le Paulus Egineta que je vous ai promis ci-dessus, quem grato animo, si placet, accipias velim. [34]
Il y a ici un ancien médecin de Montpellier nommé M. de Soliniac [72] qui y était venu, à ce qu’on dit, pour la maladie de feu M. de Fenouillet, son évêque. [35][73] M. de Belleval [74] y est pareillement, j’ai encore parlé à lui ce matin, on dit qu’il a acheté une charge de conseiller à Montpellier. M. Huguetan [75] imprime-t-il in‑fo les œuvres de M. Rivière, [76] ou in‑4o ? [36] On dit ici que, bientôt après les fêtes, le roi et toute la cour iront faire à Fontainebleau [77] un voyage de douze jours : voici tantôt le temps de se promener ; le roi est jeune, qui ne peut pas demeurer en place longtemps. Le roi sera couvert, étant là, de deux rivières de Seine et de Marne, et n’aura rien à craindre des courses du prince de Condé, [78] duquel on ne dit ici rien de certain. [37]
Si vous ne trouvez moyen de m’envoyer bientôt le paquet que vous avez pour moi de M. Volckamer (soit par quelque ballot de livres envoyés à M. Devenet ou à quelque autre, ou par le coche ou autrement), je vous prie de l’ouvrir et de me mander ce qu’il contient afin qu’étant ainsi averti, je puisse donner quelque ordre et même d’en écrire à Nuremberg [79] pour le paiement d’icelui, s’il est besoin, par la voie de M. Picques [80] qui ne manque point toutes les semaines.
Un des lieutenants du grand prévôt de l’Hôtel [38][81] me vient de dire qu’hier au soir, la nouvelle arriva que les Anglais et les Hollandais se sont accordés, et que leur paix est faite entre eux par l’entremise d’un ambassadeur vénitien. [39][82] Je n’en suis point marri, mais j’en connais qui auront regret de cette paix, par le moyen de laquelle les Anglais, étant de toutes parts libres, pourront aisément entreprendre sur plusieurs de leurs voisins. Je ne sais point en quel état est Bordeaux, mais il est à craindre que les malcontents de Guyenne et de Languedoc, quamcumque profiteantur religionem, [40] n’aillent là chercher du secours pour se maintenir. Il y a ici un des fils de M. de Saumaise, [83] qui dit que Monsieur son père voudrait bien revenir en France y achever ses jours. Je voudrais qu’il y fût et que nous eussions une bonne paix.
Je me recommande à vos bonnes grâces et à mademoiselle votre femme, et vous assure que je serai toute ma vie, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
Guy Patin.
De Paris, ce mardi 8e d’avril 1653.
Ms BnF Baluze no 148, fos 66‑67, « À Monsieur/ Monsieur Spon,/ Docteur en médecine,/ À Lyon » ; Jestaz no 89 (tome ii, pages 1054‑1061). Note de Charles Spon au revers de l’enveloppe : « 1653/ Paris 8 avril/ Lyon 14 dud./ Rispost 15 dud. ».
Cette lettre de Guy Patin à André Falconet, qui accompagnait celle du 1er avril à Charles Spon, n’a pas été conservée.
La charge de grand aumônier fut en fait donnée au cardinal Antoine Barberini et Mazarin ne reçut jamais les ordres de la prêtrise. Une lettre suivante de Guy Patin a corrigé la méprise.
Jean Doujat, reçu conseiller au Parlement en 1617 en la deuxième Chambre des enquêtes, était monté à la Grand’Chambre en 1644 ; il mourut en décembre 1663 (Popoff, no 1111).
La discipline est « le châtiment ou la peine que souffrent les religieux qui ont failli ou ceux qui se veulent mortifier », et plus spécifiquement « l’instrument avec lequel on châtie, ou avec lequel on se mortifie, qui ordinairement est fait de cordes nouées, de crin, de parchemin tortillé » (Furetière).
« qui est le maître des affaires, ». Dans « le tient » et « l’amener », le pronom désigne Croissy-Fouquet qui, malgré l’avis du Parlement en sa faveur, restait à la merci du cardinal tout-puissant.
Étourderie de Guy Patin : venant de parler du 4 et du 5 et allant au paragraphe suivant parler du 7, il ne pouvait s’agir que du dimanche 6 avril.
« comme c’est l’habitude pour tout ce qui est nouveau, particulièrement ce que découvrent de tels crieurs publics ».
Le quinquina était alors surnommé poudre des jésuites ou du cardinal Lugo, prélat jésuite de Madrid (v. note [55], lettre 99) à qui de bons pères partis au Pérou (les Indes d’alors) en avaient rapporté les premiers échantillons. Ils en avaient observé les vertus curatives en 1632 sur un des leurs. Le cardinal en lança la diffusion lucrative en Europe.
Laubert et Mérat en ont résumé l’étymologie et l’histoire dans le Dictionnaire de Panckoucke (1820) :
« L’étymologie du mot quinquina n’est point obscure. Il paraît que les indigènes le nommaient kina qui veut dire, dans leur langue, écorce, et kina kina, écorce des écorces, à cause de son excellence. En passant par la bouche des Espagnols, ils en firent china et china china, nom qui lui est resté en médecine et que nous avons traduit dans notre langue par quinquina. Les Espagnols du Pérou l’appellent encore cascarilla qui signifie aussi écorce, et donnent le nom de cascarilleros aux individus qui se consacrent à la recherche et à la récolte de ce médicament. […] On a fait beaucoup de contes sur la découverte du quinquina. Selon quelques-uns, c’est un malade qui a fait découvrir les propriétés fébrifuges de cette écorce en buvant de l’eau d’une mare dans laquelle il y avait des troncs de quinquina ; selon quelques autres, ce sont des animaux qui auraient été guéris de leur fièvre en buvant de l’eau de cette mare et leur guérison aurait fait connaître l’utilité du quinquina contre les fièvres, etc. On dit aussi qu’un Indien administra ce médicament à un Espagnol qui était logé chez lui ou, selon quelques autres, au corregidor {a} de Loxa, {b} D. Juan Lopez de Cannizares, et que l’un ou l’autre s’en servit ensuite pour guérir la fièvre de la comtesse del Cinchon ou del Chinchon, selon M. Ruiz. Cette dame et son médecin, D. Juan Lopez de Vega, à leur retour en Europe en 1640, auraient fait connaître ce remède en Espagne. Il est hors de doute que D. Jeronimo Fernandez de Cabrera Bodabella y Mendoza, comte de Chinchon, fut vice-roi à Lima depuis 1629 jusqu’en 1639 : il est très probable que son épouse fit connaître la première le quinquina en Europe, comme paraît l’attester le nom de pulvis comitissæ {c} qu’on lui donna d’abord ; mais il n’est pas croyable que les Espagnols aient reçu ce remède des Indiens car il n’y a pas à Loxa la plus petite tradition qui annonce ce fait […]. On dit seulement à Loxa que les jésuites ayant distingué, selon l’usage du pays, les différentes espèces d’arbres en en mâchant l’écorce, ils eurent lieu de remarquer la grande amertume du quinquina et que ceux d’entre eux qui avaient des connaissances en médecine l’essayèrent en infusion contre la fièvre tierce, maladie ordinaire du pays. Cette opinion paraît la moins invraisemblable. […] L’introduction de l’écorce de quinquina en Europe fut singulièrement favorisée par les jésuites qui en firent un grand commerce, et son efficacité dans le traitement des fièvres intermittentes fut généralement reconnue malgré les contradictions qu’éprouva son emploi de la part de quelques médecins. »
- Officier de justice.
- Aujourd’hui Loja, ville et province de l’Équateur.
- « poudre de la comtesse ».
L’importation du quinquina ne fut en rien une dangereuse charlatanerie de plus, comme le croyait Guy Patin : en 1820, Pierre Joseph Pelletier et Joseph Bienaimé Caventou parvinrent à extraire le principe actif de l’écorce de quinquina, qu’ils nommèrent la quinine, premier médicament puissamment actif contre l’agent du paludisme (plasmodium, découvert en 1880 par un autre Français, Charles Louis Alphonse Laveran). La fièvre intermittente (tierce, quarte, etc.) est une manifestation typique du paludisme (malaria), mais elle n’en est pas spécifique : toutes les intermittentes pouvaient donc ne pas répondre favorablement au quinquina, ce qui justifiait l’argument de Patin, partiellement vrai mais tout de même fort peu clairvoyant.
V. note [21] du Naudæana 4, pour un supplément d’information sur le quinquina.
Pulvis febrifugus orbis Americani, iussu serenissimi Principis Leopoldi Guilielmi, Archiducis Austriæ, Belgii ac Burgundiæ proregis, ventilatus ratione, experienta, auctoritate, a Ioanne Iacobo Chifletio Equite, regio archiatrorum comite, et archiducali medico primario.
[La Poudre fébrifuge d’Amérique, {a} débattue avec raison, expérience et autorité par le chevalier Jean-Jacques Chifflet, {b} comte royal des archiatres, {c} premier médecin de l’archiduc, sur l’ordre de Léopold Guillaume archiduc d’Autriche, vice-roi de Belgique et de Bourgogne]. {d}
- Le quinquina ou poudre des jésuites.
- V. note [18], lettre 104.
- V. note [18], lettre 164.
- Sans lieu ni nom, 1653, in‑4o de 45 pages. L’édition suivante est de Lyon (Guillaume Barbier, 1654, in‑8o).
Sous pseudonyme, le R.P. Honoré Fabri a publié une vive riposte (Rome, 1654), suivie par celle de Rolandus Sturmius (Delft, 1659) : v. notes [10], lettre 399, et [6], lettre de Thomas Bartholin datée du 21 juillet 1663. Il est heureux que le quinquina, tout premier médicament actif contre la malaria, ait résisté à des attaques qui se fondaient surtout sur la haine des jésuites.
Un court extrait de ce livre (chapitre vi et dernier, page 44, première édition) explique tout le bien que Guy Patin en pensait :
Litteris denique Madrito datis ita recens monemur : Cortex febrifugus magnam hic non lucratus est famam, quia eius effectum faustus non secutus est eventus. Idemque intelleximus ex Neapoli, Florentia, Vienna Austriæ et Parisiorum Lutetia, ubi prudentes medici, recidivis et periculis alienis cauti, a dubio pulvere manum iam removent, maiorumque documenta tuto consectantur. Quod aliqui fautores pulveris obiiciunt, ægros plerosque, qui absque illius ope à febre liberati sunt, recidivam quoque, dolores colicos, aliaque passos symptomata ; non est aliud, quam iactati pulveris fallaciam fateri palam, quem qui glutivere, eadem passi sunt incommoda, ac qui eo non sunt usi.
[Des lettres tout récemment envoyées de Madrid nous en avisent enfin : L’écorce fébrifuge n’a pas acquis ici grande réputation, car son effet n’est pas suivi d’heureux événement. Le même avis nous est venu de Naples, de Florence, de Vienne en Autriche et de Paris, où de sagaces médecins, qui se défient des rechutes et autres périls, écartent la main de la poudre suspecte et s’attachent prudemment aux enseignements des grands maîtres. Contre quoi quelques partisans de la poudre objectent quantité de malades qu’elle a délivrés de leur fièvre sans qu’ils aient souffert de rechute, de douleurs coliques ou d’autres symptômes. Ce n’est rien d’autre qu’avouer ouvertement la supercherie d’une poudre à la mode : ceux qui l’ont avalée ont souffert les mêmes incommodités et n’y sont pas revenus].
Patin n’a pas prénommé le Piètre dont il honorait ici la mémoire : sans doute était-ce Simon ii, le Grand Piètre.
« comme d’habitude et comme vos lettres ont chacune coutume de le faire. »
Je n’ai pas trouvé cette épitaphe (sans doute ironique), mais l’Oraison funèbre de messire Alphonse Louis du Plessis de Richelieu, cardinal, archevêque et comte de Lyon, {a} primat des Gaules et grand aumônier de France, prononcée dans l’église Notre-Dame de la Charité de Lyon, par E. Chauvessaigne, prieur de Saint-Martin du Bouquet et grand prieur de l’abbaye de Savigny, {b} déborde d’éloges :
« Le soin des âmes ne lui fit pas oublier celui des biens temporels, et la charité qui, comme un Soleil, éclaire le ciel et la terre ne jugeait rien indigne de son devoir. Combien de fois a-t-il apaisé la colère de ceux que la nécessité publique armait contre les maisons des plus grands, et auxquels le désespoir et l’impunité mettaient le flambeau à la main pour consumer une ville où l’on ne voyait plus que des matières de pleurs ! Tout le monde sait bien qu’il employa ses revenus et qu’il engagea tout ce qu’il avait de précieux pour empêcher que la fureur n’ensevelît cette funeste ville dans ses ruines, où nos yeux la chercheraient elle-même aujourd’hui, sans y trouver une marque de grandeur. Que les circonstances d’une action si glorieuse en relèvent l’éclat ! »
Voici ce qu’en a dit Retz dans ses Mémoires (pages 1108‑1109), sans parler explicitement de l’offre archiépiscopale qu’on lui faisait à Lyon :
« Les avis que M. le cardinal Mazarin avait de Rome, et l’émotion des esprits, qui paraissait et qui croissait même à Paris touchant ma prison, l’obligèrent à donner au moins quelques démonstrations touchant ma liberté ; et il se servit pour cet effet de la crédulité de Monsignor Bagni, nonce en France, homme de bien et d’une naissance très relevée, mais facile {a} et tout propre à être trompé. Il me l’envoya, accompagné de MM. de Brienne et Le Tellier, pour me proposer et ma liberté et de grands avantages en cas que je voulusse donner ma démission de la coadjutorerie de Paris. Comme j’avais été averti par mes amis de cette démarche, je la reçus avec un discours très étudié et très ecclésiastique qui fit même honte au pauvre Monsignor Bagni et qui lui attira ensuite une fort rude réprimande de Rome. Ce discours, qui m’avait été envoyé par M. de Caumartin, et qui était fort beau et fort juste, fut imprimé dès le lendemain. {b} La cour en fut touchée au vif. Elle changea et mon exempt et mes gardes ; mais […] la providence de Dieu ne m’abandonna pas et elle fit que ces changements n’altérèrent point du tout mon commerce. »
- Accommodant.
- Réponse de Mgr le cardinal de Retz faite à M. le nonce du pape et à MM. de Brienne et Le Tellier, secrétaires d’État, publié en août 1653.
Il y a eu plusieurs éditions latines des cinq livres des Fables de Phèdre par Nicolas Rigault in‑12 (v. note [19], lettre 280, pour la première, Paris, 1600). La Nova Editio [Nouvelle édition], in‑4o, que désirait Charles Spon, avait paru à Paris, R. Estienne, 1617.
« afin que rien du gain ne leur échappe. »
Ce projet n’aboutit pas : on ne trouve pas d’autre édition du Satyricon de Pétrone par Johann Peter Lotich que les deux parues en 1629 (v. note [83], lettre 150). Les importants fragments complémentaires de l’ouvrage découverts en 1663 et publiés en 1664 (v. note [11], lettre 792) ont rendu son édition définitivement caduque.
« qui a écrit les histoires allemandes [prémices et début de la guerre de Trente Ans] » (v. note [3], lettre 279).
V. notes [29] et [28], lettre 307, pour les « Secrets jésuites » de Caspar Scioppius et pour le livre d’Alexandre de Rhodes sur le Tonkin.
« pour que je vous les rembourse tous deux, ce que je ferai de fort bon cœur ».
Encore et toujours l’édition confiée à Pierre Rigaud des Chrestomathies de Caspar Hofmann (v. note [1], lettre 274), en panne à Lyon.
Je n’ai pas trouvé la trace de ce François Roure, prédicateur de Provence, sans doute protestant, ni de son livre.
Au sens large, les Chananéens (parfois écrit Cananéens, par confusion avec les habitants de Cana) étaient les premiers habitants du pays de Chanaan, vaste territoire compris entre la mer à l’ouest et le Jourdain à l’est (les lointains ancêtres des Palestiniens d’aujourd’hui). Ils étaient les descendants de Cham (v. notule {c}, note [34], sur la triade 63 du Borboniana manuscrit). Les Hébreux les combattirent pour leur idolâtrie et pour la dépravation de leurs mœurs que les noms de deux de leurs cités ont rendue légendaire, Sodome et Gomorrhe. Guy Patin assimilait probablement les Chananéens de la Bible aux libertins de son époque. Sa mention des Chananéens « spirituels » deux phrases plus loin plaide en ce sens : il voulait parler des « libertins d’esprit », c’est-à-dire des athées (v. note [9], lettre 60).V. note [1], lettre 302, pour David Derodon. Samuel Sorbière prononçait chaque année en octobre la harangue pour l’ouverture du Collège d’Orange, qu’il dirigeait alors. Le CCFr ne répertorie que de celles du 18 octobre 1650 et du 19 octobre 1653.
« engeance dont ».
La définition de traîne-potence que donne Furetière correspond bien à ce que Guy Patin voulait dire de Gaston d’Orléans : « celui qui engage des gens dans un parti révolté et qui n’est pas assez vigoureux pour les maintenir, et empêcher qu’ils ne soient pris et pendus. »
V. note [21], lettre 186, pour l’infidélité du duc d’Orléans à ses alliés ; on est surpris que Guy Patin n’ait pas ici nommé Cinq-Mars et de Thou, les deux victimes de la couardise de Monsieur dont le souvenir lui était le plus cher. Le recul du temps ne permet plus guère de ranger Retz parmi les dupes de Gaston.
« dans chacun de ses quartiers ».
Journal de la Fronde (volume ii, fo 206 vo, Paris, 8 avril 1653) :
« Le roi alla hier à pied faire les stations du jubilé avec Monsieur, {a} et y est encore allé ce matin de même avec le cardinal Mazarin. »
- Philippe d’Anjou, son frère cadet.
Chaussetier (Furetière) :
« Ce mot se joint ordinairement avec drapier. C’est un marchand de draps de laine qui fait l’un des six corps des marchands de Paris. On les a appelés drapiers-chaussetiers parce que dans le siècle passé il fallait avoir affaire à deux marchands pour se faire faire un habit : les pourpointiers faisaient les pourpoints, {a} qui étaient de satin, de velours ou de peaux de senteur ; {b} les drapiers {c} faisaient les chausses, {d} qui étaient toujours de drap et différentes des pourpoints. Les tailleurs n’étaient appelés que pour les façons et ne pouvaient rien fournir à cause qu’ils n’étaient pas marchands. On n’a fait la réunion de ces deux corps de pourpointiers et de tailleurs qu’en l’année 1656. »
- Veste moderne, vêtant du cou à la ceinture et aux mains.
- Cuirs qui sentent bon.
- Drapiers-chaussetiers.
- Hauts-de-chausses et bas, vêtant de la ceinture aux pieds et devenus nos pantalons.
Les cordonniers œuvraient à faire les chaussures en cuir (sens qu’il convient d’appliquer ici), ou des cordons de chapeau (ibid.).
« Savez-vous bien ce que signifient ces initiales, S.P.Q.R. ? »
Jeu de mots sur Senatus Populusque Romanus, « Le sénat et le peuple romain », monogramme qu’on trouvait sur les monuments et enseignes militaires de Rome jusque sous l’époque de l’empereur Constantin (v. notes [24] du Naudæana 3), où il fut remplacé par celui du Christ : Guy Patin le remplaçait ici par « Le sot peuple cherche Rome ».Journal de la Fronde (volume ii, fo 206 vo, Paris, 8 avril 1653) :
« Hier au matin, M. le Chancelier rentra au Parlement, et y porta des lettres de jussion de faire interroger M. de Croissy dans le Bois de Vincennes et d’exécuter tout ce qui était contenu dans les lettres patentes du 5. Sur quoi, après plusieurs contestations, il fut arrêté que M. de Croissy serait interrogé au château de Vincennes, sauf à lui de récuser qui bon lui semblera pour l’interrogation, rapportée et communiquée aux Gens du roi, < et > être ordonné ce que de raison. M. le Chancelier sortit mécontent de cette assemblée à cause qu’elle n’avait voulu accorder au roi qu’une partie de ce qu’il demandait ; et l’on remarqua qu’il eut prise avec M. Dorat, {a} lequel en opinant, dit qu’il avait appris de feu M. le président Le Coigneux que dans la personne du roi il y avait deux qualités à considérer : celle du roi qui a fait des ordonnances auxquelles il s’est soumis ; et celle de l’homme qui le réduit capable de toutes les passions auxquelles sont sujets tous les autres. Sur quoi, il fut interrompu par M. le Chancelier et par M. le garde des sceaux {b} qui lui dirent que c’était une maxime qui n’était pas nouvelle et que du temps du feu roi, {c} un homme avait été condamné à être pendu, par sentence d’un juge subalterne, pour avoir tué un cerf dans la forêt de Saint-Germain ; il en appela à la Tournelle où M. Sallé ayant été commis pour rapporteur, reçut une lettre écrite tout entière de la main de Sa Majesté qui lui commandait de confirmer la sentence ; nonobstant quoi, il fut renvoyé absous, la lettre n’ayant pas été lue, par respect. »
Inconstance : irrégularité.
Recollement : « procédure que l’on fait en un procès criminel lorsqu’on relit à un témoin la déposition qu’il avait faite auparavant, pour voir s’il y veut persister, y ajouter ou diminuer. Le recollement se fait avant la confrontation. Un témoin ne peut plus varier depuis qu’on en a fait le recollement » (Furetière).
Guy Patin a donné plus haut les noms des quatre magistrats chargés d’instruire le procès de Croissy-Fouquet (v. note [14], lettre 308) : le chancelier de France, Pierre iv Séguier, le premier président, Mathieu i Molé et deux conseillers de la Grand’Chambre, Jean Doujat et Jean Servin. Ses collègues du Parlement avaient tout fait pour retarder le jugement du condéen Croissy-Fouquet.
V. note [22], lettre 300, pour les deux livres de Melchior Sebizius, publiés à Strasbourg, sur l’œuvre de Galien.
Tant que la guerre de Trente Ans avait duré, les cantons avaient connu une prospérité économique ; après la paix de Westphalie (octobre 1649), le prix des denrées vivrières avait baissé, diminuant le pouvoir d’achat paysan, tandis que les tarifs douaniers augmentaient, et que des monopoles étaient établis sur le sel et sur la poudre ; ce que les exactions de deux baillis de Berne, Frisching et Tribolet, avaient aggravé. En 1653, les paysans s’armaient et marchaient sur Berne et sur Lucerne. Cette jacquerie, rapidement vaincue, entraîna une répression sanglante (L. Trenard,, Dictionnaire du Grand Siècle).
Ouvrages que la Bibliothèque royale de Suède (dont Gabriel Naudé venait d’être conservateur) possédait en deux exemplaires.
« dont je voudrais que vous l’acceptiez, s’il vous plaît, comme d’une âme reconnaissante » ; v. supra note [22], pour le Paul Éginète en grec.
Louis Soliniac (ou Solignac, Bordeaux vers 1599-Montpellier 1676), tardivement inscrit à l’Université de médecine de Montpellier (1630), s’était établi dans cette ville une fois reçu docteur. En 1638, Soliniac avait participé au concours ouvert à la mort de Jean Delort et de Georges Scharpe, et avait obtenu la chaire du premier, son beau-père. En 1644, la mort de Martin Richer de Belleval, chancelier de l’Université, avait provoqué la mutation de son neveu, Michel Chicoyneau, dans sa chaire et dans sa charge de chancelier, mais une partie des professeurs s’était opposée à cette tractation car le cancellariat avait jusqu’alors toujours été électif. Ses collègues avaient dépêché Soliniac à Paris pour défendre le point de vue de l’École, mais il échoua, non sans avoir obtenu pour lui-même d’avantageuses compensations : s’il n’était pas reconnu comme chancelier, il aurait droit de le précéder dans les cérémonies mineures de l’École ; il pouvait aussi se choisir un survivancier et disposer librement d’une des deux agrégatures vacantes à ce moment-là ; il ne manqua pas de faire l’un et l’autre, moyennant de belles sommes d’argent (Dulieu).
V. note [9], lettre 298, pour Pierre Fenouillet, le défunt évêque de Montpellier.
Condé était alors à Namur, en négociation avec Fuensaldagne pour fixer les conditions de son voyage à Bruxelles où il rencontrerait l’archiduc Léopold, gouverneur des Pays-Bas, et fixerait avec lui le plan de la prochaine campagne militaire espagnole contre la France.
Grand prévôt de l’Hôtel ou grand prévôt de France : « juge d’épée qui a juridiction dans la Maison du roi, et sur les officiers commensaux et privilégiés, qui a soin de la police et du taux des vivres à la suite de la cour, qui a un lieutenant de robe qui tient ses audiences au-dessous du Grand Conseil. On l’a appelé autrefois roi des ribauds [débauchés], parce qu’il était de sa charge de faire justice des crimes qui se commettaient à la suite de la cour, et particulièrement par ces ribauds » (Furetière).
La prévôté de l’Hôtel était aussi un tribunal qui, présidé par deux lieutenants généraux, tenait audience à Paris ; elle jugeait au civil, avec appel au Grand Conseil, ce qui regardait le logement et l’entretien de la cour, ainsi que les causes personnelles des commensaux et marchands privilégiés qui y étaient attachés ; au criminel, elle connaissait souverainement, assistée de maîtres des requêtes ou de magistrats du Grand Conseil, des crimes et délits commis dans les résidences royales et dans un rayon de dix lieues exceptant Paris et ses faubourgs (J.‑F. Solnon, Dictionnaire du Grand Siècle).
La bataille de Portland (9-12 mars 1653, v. note [38], lettre 307) avait affaibli la flotte hollandaise et établi une suprématie anglaise dans la Manche. Après leur victoire de Livourne en Méditerranée (24 mars), les Provinces-Unies voulaient entamer un accommodement avec la République britannique, mais les négociations (entamées le 1er avril avec la seule Hollande) n’aboutirent pas. Les Anglais confirmèrent leur supériorité en élargissant leur domination sur la mer du Nord à l’issue de la bataille de Gabbard (12‑13 juin, v. note [37], lettre 318). La première guerre navale anglo-hollandaise ne prit fin que l’année suivante (paix de Westminster, 8 mai 1654).
« quelle que soit la religion qu’ils professent ».
Forte de nombreux protestants, l’Ormée de Bordeaux se préparait en effet à entamer des négociations avec les Anglais pour obtenir leur secours.