Notre édition serait fort incomplète s’il y manquait les quatre recueils d’ana attribués à Guy Patin, auxquels René Pintard [1][1] a consacré la plus grande partie de son précieux opuscule intitulé La Mothe Le Vayer – Gassendi – Guy Patin. Études de bibliographie et de critique, suivies de textes inédits par Guy Patin (Pintard a, 1943). Après que 17 années de travail (2001-2018) m’eurent bien familiarisé avec la correspondance et les écrits médicaux de Patin, j’ai pu porter un regard plus aiguisé sur ce livre dont, je le confesse humblement, j’avais d’abord grandement sous-estimé la valeur : pour alimenter sa théorie du libertinage érudit au xviie s., Pintard y a analysé en grand détail le contenu de plusieurs ouvrages, dont les ana de Patin, car la suite de mon Introduction va montrer, je pense, qu’on peut se passer de les dire « attribués à » Patin.
Aux quatre ana qu’on lui attribue à juste titre, j’ai ajouté L’Esprit de Guy Patin, recueil publié pour la première fois en 1709, qui jouit encore d’un certain renom bien qu’il soit factice. Ce qui suit va montrer à quel point mon travail a été épaulé et stimulé par plusieurs lecteurs de notre édition, qui ont eu la gentillesse de m’écrire et la bienveillance de critiquer certains de mes propos hâtifs ou mal argumentés : tous sont d’érudits représentants de la république des lettres, avec qui je n’aurais sans doute jamais pu discuter sans les correspondances auxquelles incite une publication numérique. J’ai cité leurs noms et souhaité leur témoigner ainsi mon immense gratitude.
Surmontant ma crainte de passer pour un béotien, j’avoue avoir été émerveillé par cette longue excursion littéraire, philosophique, historique et religieuse, hors des sentiers bien mieux balisés de mes promenades médicales ordinaires. La meilleure manière de pardonner les erreurs que j’ai sûrement commises dans mes commentaires sera d’avoir la gentillesse de me les signaler, sans risque de m’offusquer, afin que je les corrige.
Les ana, récréations littéraires vraiment nées en 1666
Autrement appelés mélanges ou cahiers, les ana sont des « recueils de pensées, de bons mots d’un auteur, d’une personnalité, d’anecdotes relatives à sa vie, etc. » (Robert). Inventés et entrés en vogue au xviie s., leurs titres sont composés du nom de l’éponyme suivi du suffixe ana, nominatif pluriel neutre du suffixe latin anus, servant à désigner ce qui appartient à une personne. Les deux Scaligerana consacrés à Joseph Scaliger, parus en 1666 et 1669, ont été les prototypes de ce genre littéraire, [2][2][3] généralement tenu pour mineur : que peut-on tirer d’autre que la distraction de l’esprit, des anecdotes disparates et invérifiables qui en forment la matière ? Je me le demandais moi-même avant de me plonger dans l’édition des cinq ana de Guy Patin : ce fut un rude labeur, mais j’y ai énormément appris sur les idées qui imbibaient sa cervelle et celle de ses plus chers amis.
Naudæana et Patiniana (Patiniana I dans notre édition)
Publiés par Antoine Lancelot [4] puis par Pierre Bayle, [5] ces deux recueils ont paru ensemble sous le titre de Naudaeana et Patiniana, ou Singularités remarquables prises des conversations de MM. Naudé et Patin. [3][6][7]
Pour en savoir plus sur la participation de Bayle à cet ouvrage, j’ai interrogé Antony McKenna, qui a fort diligemment attiré mon attention sur ce passage de La Vie de Monsieur Bayle par M. Des Maizeaux, portant sur l’année 1703 (Dictionnaire historique et critique, Bâle, 1738, tome 1, pages lxxxiii‑lxxxiv) : [4][8]
« On imprima à Paris en 1701 un volume intitulé Naudæana et Patiniana […]. Dans ces sortes d’ouvrages, on se sert du nom de quelque auteur célèbre pour débiter plusieurs particularités historiques et littéraires, qui se rapportent au temps qu’il a vécu, et qu’on prend même quelquefois de ses écrits. Ces recueils ne seraient pas méprisables si on pouvait compter sur les faits qui y sont rapportés ; mais on y avance ordinairement une infinité de choses qui sont fausses, incertaines ou destituées de plusieurs circonstances essentielles. Pour les rendre utiles, il faudrait les accompagner d’un commentaire qui leur servît de correctif et de supplément. C’est ce que fit le Père de Vitry [8] à l’égard du Naudæana : [5] il y fit des corrections et des additions, dont il rendit compte dans une courte préface [6] […]. Le Père de Vitry nous apprend qu’il avait formé le dessein de faire aussi des corrections et des additions au Patiniana, mais que quelques raisons l’avaient obligé de se restreindre au Naudæana. Il envoya ses additions à M. Bayle, qui les fit imprimer à Amsterdam, avec les Naudæana et le Patiniana, sous le titre de seconde Édition revue, corrigée, et augmentée d’Additions au Naudæana qui ne sont point dans l’Édition de Paris. [7] M. Bayle y ajouta un Avertissement, sous le nom du Libraire, […]. » [9]
Antony McKenna m’a aussi communiqué les extraits de deux lettres que Bayle a écrites au sujet des ana de Naudé et Patin.
« Pour passer à votre dernière lettre, Monsieur, je vous dirai qu’elle me donne une extrême envie de voir le Naudæana et Patiniana. J’espère qu’on l’aura contrefait à Amsterdam, avant que toutes mes additions soient imprimées. » [10]
« On m’a écrit de Paris qu’il y a dans le Naudæana des endroits si libertins qu’il y a de quoi s’étonner que les réviseurs de livres aient consenti à publier cet ouvrage-là. Vous m’écrivez au contraire que le Patiniana, qui accompagne le Naudæana a été châtré et catholifié par M. Cousin. [11][11] Je m’en fie plus à vous qu’à l’autre. »
Il existe plusieurs copies manuscrites du Naudæana et du Patiniana, dont la plus complète est conservée par la Bibliothèque nationale d’Autriche : [12] elle compte 374 pages, et contient tout le Naudæana et le Grotiana (v. infra), une partie du Patiniana et les curieux Préceptes particuliers d’un médecin à son fils. Son copiste n’est pas identifié : l’écriture n’est pas celle de Patin, et ne ressemble pas à celle d’un de ses correspondants que je sois capable d’identifier. [13][12] Seule une partie de son contenu a été imprimée en 1701 (avec de nombreuses additions au Patiniana qui ne sont pas dans le manuscrit de Vienne).
Soucieux de la priorité des transcripteurs, à qui revient le privilège d’exploiter leur trésor, mon édition s’est limitée au texte de 1701, avec les commentaires du P. de Vitry sur le Naudæana (1702-1703), que j’ai insérés dans mes notes. Je n’ai eu recours au manuscrit de Vienne que pour éclaircir quelques-uns des passages fautifs ou visiblement mutilés de cette édition, et pour explorer les sources du Patiniana (v. infra note [21]).
Le Naudæana, indiscutablement recueilli et rédigé par Patin, couvre la période 1642‑1648. Composé de 155 articles, il est particulièrement riche en informations sur les affaires d’Italie. Le Patiniana (167 articles) n’est pas daté et son rédacteur n’est pas identifiable ; mais, même « châtré et catholifié par M. Cousin », sa fidélité au style et à la pensée de Patin, qui reflète son authenticité, est infiniment plus solide que celle de son lointain cousin, L’Esprit de Guy Patin (alias Faux Patinana II, v. infra).
Grotiana
Contenu lui aussi dans Les Papiers de Guy Patin (manuscrit de Vienne, pages 98‑112), le Grotiana [13] a été intégralement et fidèlement édité, et publié par René Pintard (Pintard a, 1943, pages 69‑86). Patin dit l’avoir recueilli lors d’une conversation qu’il a eue avec Hugo Grotius le 1er juin 1643. [14] Cet ana est le plus court des cinq (47 articles). Il reflète en particulier les préoccupations religieuses de Hugo Grotius, utopique partisan de la réconciliation des religions chrétiennes. Mes annotations ont soigneusement pris en compte les commentaires de Pintard.
Borboniana manuscrit
Ce volumineux ana de Nicolas Bourbon le Jeune, [14] l’ancien maître bien-aimé de Patin au Collège de Boncourt, [15] est ici entièrement et fidèlement édité pour la première fois, à partir du manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France sous le titre de « Mémoires historiques de Guy Patin » (Ms Fr 9730, 89 pages). Ce long texte a été transcrit de bout en bout par Hugues ii de Salins. [15][16]
Le Borboniana est le plus long des quatre ana authentiques (c’est-à-dire en excluant L’Esprit de Guy Patin, v. infra). Composé de 380 articles, il a été recueilli en 1637-1638. Les références aux événements survenus pendant les guerres de Religion et le règne de Henri iv [17] y sont particulièrement abondantes. Plusieurs articles citent des ouvrages publiés après ces dates, et même après la mort de Bourbon (en 1644) : ceux-là sont indubitablement des additions de Patin, tout comme l’intégralité de la 11e partie, que j’ai intitulée Paralipomènes et qui est composée de cent curieuses triades, dont il est l’auteur le plus probable. [16]
Une version imprimée de ce manuscrit a été publiée en 1751. [17][18] Partielle et affreusement mutilée, elle peut désormais sombrer dans l’oubli.
Éditer cet ana m’a fait porter un œil neuf sur la copie manuscrite d’une Lettre de M. Patin écrite à son fils, servant de Préface à tout ce recueil, qui figure en tête (fo 18 ro‑vo) du manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé. Ce « testament » n’est pas autographe, mais a été légitimement attribué à Patin. Il sert de préface au manuscrit 2007, mais introduit bien mieux le Borboniana car il en présente le contenu, avec une insistante exhortation à le tenir secret. [18]
L’Esprit de Guy Patin (Faux Patiniana II dans notre édition)
L’Esprit de Guy Patin, tiré de ses conversations, de son cabinet, de ses lettres, et de ses autres ouvrages. Avec son portrait historique (Amsterdam, Henry Schelten, 1709, in‑12, Medica, rééditions en 1709, 1710, 1713, 1719) [19] a été rédigé par Antoine Lancelot et Laurent Bordelon. [19][20] Composé de 497 articles, c’est le plus long et (malheureusement) le plus souvent cité des cinq ana de notre édition, mais aussi le seul pour lequel n’existe aucun manuscrit. « On avait donné à cet ouvrage le titre de Patiniana » (Le libraire au lecteur) : j’ai suivi cet avis en lui donnant le nom de Patiniana II, car il entendait compléter le Patiniana I du Naudæana et Patiniana (v. supra), et sans doute en renouveler le succès commercial.
Je lui ai finalement donné le nom de Faux Patiniana II car son édition m’a réservé une consternante surprise : elle s’est très vite transformée en chasse acharnée au plagiat, et je n’ai sûrement pas débusqué toutes les sources soigneusement dissimulées auxquelles les sieurs Lancelot et Bordelon ont volé les propos qu’ils ont forgés pour les attribuer à Patin. Mon décompte final établit que sur les 497 articles du prétendu Esprit de Guy Patin :
Dénoncer la fausseté de L’Esprit de Guy Patin est une chose, mais dire qu’il est inintéressant en est une autre : c’est même tout le contraire, il mérite amplement d’être lu, à la condition formelle de ne pas prendre les vessies de Lancelot et Bordelon pour des lanternes de Patin.
« La valeur des [quatre] ana de Guy Patin »
Ce paragraphe v de René Pintard, dans le chapitre iv, À travers les papiers de Guy Patin ; l’origine du « Naudæana » et du « Patiniana » de son La Mothe Le Vayer – Gassendi – Guy Patin… (Paris, 1643, Pintard a, pages 59‑61) est fort instructif et conclut parfaitement mon Introduction :
« Dans quelle mesure ces divers documents peuvent nous aider à connaître les vies et les idées des érudits du xviie siècle, sans doute le voit-on maintenant de façon suffisante.Et d’abord, le Patiniana imprimé ne doit être consulté qu’avec une extrême prudence puisque, dans la plus grande partie, les souvenirs qu’il évoque sont de Naudé, non de Patin, < et > que la valeur des autres fragments est difficilement contrôlable, enfin que le tout est ou paraît assez gravement altéré. [21]
Plus homogènes et d’une authenticité plus certaine, le Borboniana et le Naudæana n’en portent pas moins la trace de fâcheuses malfaçons. Le Naudæana, en particulier, contient nombre de confusions de dates ou de noms. [22] Mais si l’on est curieux des idées de Naudé, et non des faits, on peut déjà y recourir avec une relative confiance : c’est à un ami sincère, et dans l’intimité la plus sûre, que l’érudit a avoué ses curiosités et ses goûts ; nulle malveillance n’a faussé la traduction de ses jugements ; il ne semble pas que Guy Patin y ait, en général, mêlé les siens propres ; [23] la vivacité du texte a seulement été atténuée par l’éditeur de 1701.
Naturellement, les manuscrits présentent en principe des garanties plus réelles. La disparition, il est vrai, dans le C et le D, des indications de date et de source, ôte aux anecdotes qui y sont rapportées une grande part de leur intérêt lorsqu’on ne peut suppléer à ces lacunes par les indications que suggère la comparaison avec A et B. [24] Ces deux recueils, en revanche, nous apparaissent comme particulièrement dignes de foi. Les informations qu’y a réunies Guy Patin ne valent, bien entendu que ce que valaient ses informateurs : le médecin les a écoutés avidement, dévotement, aussi confiant dans leur véracité que charmé par leur causticité ou leur verdeur, et, lorsqu’il leur est arrivé de sacrifier à la médisance, ce n’est pas lui qui s’est soucié de rectifier leurs dires ou des les mettre en doute. Du moins, sa sincérité est-elle évidente, et avec sa sincérité, la minutie de ses enquêtes : les ana de Guy Patin ne rassemblent pas des traits cueillis au hasard, mais les fruits de conversations patientes et précises, menées avec le désir persévérant de s’instruire. […] [25]
Si donc le témoignage du Patiniana a pu légitimement paraître suspect, celui de Patin lui-même, lorsqu’on le retrouve sous sa forme originale ou sous une forme approchée, mérite une plus large créance que celui de la plupart des auteurs d’ana. Non seulement plusieurs vies d’humanistes et de savants ont déposé, dans le “ ramas ” de ses papiers, leurs expériences et leurs leçons ; mais l’attribution qu’il a faite à tels ou tels de ses amis des traits qu’il empruntait à leurs conversations – attribution en général précise – et puis la discrétion avec laquelle il s’est, sauf exceptions, effacé devant la personne de ses interlocuteurs, nous permettent de voir surgir de ses cahiers quelques silhouettes d’érudits surpris dans leurs poses les plus familières, au moment de leurs confidences les plus abandonnées. Qu’il ait été capable, en les entendant, de faire dans leurs propos la part de ce qui était assuré et la part de ce qui était contestable, on ne saurait le prétendre : du moins a-t-il scrupuleusement rapporté tout ce qu’il avait appris auprès d’hommes intelligents et parfois illustres, en auditeur attentif, modeste, et ” de bonne foy ”. » [26]
Après l’analyse de L’Esprit de Guy Patin que j’ai donnée plus haut, on ne s’étonnera pas qu’en critique avisé, Pintard n’en ait pas dit mot.
Je pense que ce qui a été imprimé sous le nom de Patiniana en 1701 (notre Patiniana I) ne vaut guère mieux : le contenu de ce recueil revient pour les deux tiers à Naudé, et le tiers restant est soit emprunté aux lettres de Patin, soit tiré d’autres sources avec lesquelles il n’a probablement ou sûrement rien à voir (v. supra note [21]). Après avoir labouré tous ces textes à temps complet pendant plus de deux ans (de juin 2018 à octobre 2020), je conclus que, comme le pressentait René Pintard, des cinq ana présentés dans notre édition, seuls le Naudæana, le Grotiana et le Borboniana sont à tenir pour originaux et authentiques. [27] Il reste néanmoins beaucoup de matière utile à tirer des 390 pages du manuscrit de Vienne (v. supra note [12]), où j’ai compté 1 131 articles : cette tâche revient de très bon droit à ses transcripteurs, les universitaires du Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire (GRIHL) qui ont eu la générosité de le mettre intégralement en ligne sous le titre de Papiers Patin.
Sommaires des cinq ana de notre édition
René Pintard (Paris 1903-Saint-Jeannet, Alpes-Maritimes 2002), ancien élève de l’École normale supérieure, professeur de lettres à Poitiers puis à la Sorbonne, a développé et vulgarisé la notion de libertinage érudit au xviie s. (v. note [9], lettre 60). Notre bibliographie donne les titres de ses deux principaux ouvrages sur le sujet, auxquels j’ai recouru dans mes recherches critiques sur Guy Patin.
V. notes :
Le goût pour les conversations et anecdotes instructives et divertissantes est aussi vieux que la littérature. Maints auteurs anciens en ont recueilli, mais sans jamais employer le titre d’ana. Ils sont souvent cités dans notre édition : Nuits attiques d’Aulu-Gelle, Logistorici de Varron, Apophtegmes et Symposiaques de Plutarque, Apophtegmes des philosophes de Diogène Laërce, Faits et paroles mémorables de Valère Maxime, Déipnosophistes d’Athénée de Naucratis, Adages et Apophtegmes d’Érasme, etc. Cependant, aucun d’eux n’a puisé dans une source unique pour rédiger son anthologie, ce qui est la touche la plus singulière des ana : dérivé du préfixe grec qui signifie « en plus », un ana est un « élément qui s’ajoute au nom d’un auteur pour désigner un recueil de ses pensées détachées, de ses bons mots ou des anecdotes qu’il a recueillies ou qu’on a recueillies de lui » (Robert).
Dans son exhaustive Bibliographie des ouvrages publiés sous le nom d’ana…, {a} P. Namur a recensé quelques livres apparemment précurseurs, en raison de leurs titres dotés du suffixe ana :
[Grobian {d} et son ana, trois livres sur la simplicité des mœurs, écrits pour l’avantage de tous ceux qui aiment par Fredericus Dedekindus…] ; {e}
[Melanchthoniana, {f} recueil de citations que J. Manlius (Jacob Mennel) a tirées des leçons de M. Philipp Melanchthon] ; {g}
[Martiniana qui contient les lettres, titres, chartes, privilèges et documents concernant tant la fondation, dotation et confirmation du monastère ou prieuré conventuel de Saint-Martin-des-Champs à Paris, {h} de l’Ordre clunisien, par Henri ier, Philippe ier, Louis vi, vii et xii, rois très-chrétiens de France, que les statuts de sa réforme]. {i}
Maffeo Vegio (1407-1458), poète italien, a rédigé ce long poème bucolique dans la Villa Pompeiana, près de Lodi et l’a daté de 1423 : il ne s’agit en rien d’un recueil de bons mots.
L’auteur Friedrich Dedekind (1524-1598) est un pasteur luthérien allemand. Son livre est un recueil de pièces morales, entièrement composées en vers latins.
Locorum communium collectanea a Iohanne Manlio per multos annos, tum ex lectionibus D. Philippi Melanchthonis, tum ex aliorum doctissimorum virorum relationibus excerpta, et nuper in ordinem ad eodem redacta, iamque postremum recognita : in quibus varia, non solum vetera, sed inprimis recentis nostri temporis Exempla, Similitudines, Sententiæ, Consilia, Bellici apparatus, Stratagemata, Historiæ, Apologi, Allegoriæ, Sales, et id genus alia utilissima continentur : non solum Theologis, Iurisperitis, Medicis, studiosis artium, verumetiam Rempublicam bene et feliciter administraturis, cognitu cumprimis necessaria. Cum præfatione D. Simonis Sulceri, Acad. Basilien. Rectoris : et rerum atque verborum Indice copiosoLieux communs que Iohannes Manlius a recueillis au cours de nombreuses années, tirés tant des leçons de M. Philipp Melanchthon que des relations d’autres hommes très savants, et qu’il a rédigés et tout récemmment revus. Ils contiennent une grande variété d’exemples, comparaisons, sentences, avis, plans de guerre, stratagèmes, histoires, apologies, allégories, mots d’esprit et autres très instructifs propos de ce gnere, à la fois anciens et sutout contemporains, dont la connaissance est absolument nécessaire non seulement aux théologiens, aux juristes, aux médecins et à ceux qui étudient les belles-lettres, mais aussi à ceux qui se disposent à bien et heureusement administrer le bien public. Avec une préface de M. Simo Sulcerus, recteur de l’Université de Bâle, et un copieux index des matières et des mots]. {ii}
- Il s’agit à mon avis du seul ouvrage de cette liste qui corresponde à ce que nous entendons aujourd’hui par ana, mais sans en porter primitivement le titre. Il me semble ne lui avoir été donné que bien plus tard par Georg Theodor Strobel, compilateur d’un in‑8o de 152 pages (Altdorf, Lorenz Schupfel, 1771) intitulé :
Melanchthoniana oder Sammlung einiger Nachrichten zur Erleuterung der Geschichte Philipp Melnachthons…[Melanchthoniana ou Recueil d’un bon nombre de nouvelles qui éclairent l’histoire de Philipp Melanchthon…]
- Francfort, Petrus Fabricius ; 1565, in‑8o de 801 pages ; précédente édition à Bâle, 1562, sous le même titre.
Le Scaligerana de 1666 a donc inauguré le genre des ana proprement dit, sauf à appeler ainsi des ouvrages qui n’en étaient pas vraiment. Avant lui, le seul recueil d’anecdotes que j’aie croisé dans mes lectures est celui qu’ont composé les proches de Martin Luther (Francfort, 1571, v. notule {a}, note [10], lettre latine 101), et qui mériterait le sous-titre de Lutherana.
Le plus célèbre faux ana écrit au xviie s. est la vaste compilation englobant maints personnages que Gédéon Tallemant des Réaux (1619-1692) {a} a appelée ses Historiettes, publiées pour la première fois en 1834. Lui-même a ainsi justifié son choix (à la fin de 1657) :
« J’appelle ce recueil Les Historiettes, parce que ce ne sont que des petits mémoires qui n’ont aucune liaison les uns avec les autres. J’y observe seulement en quelque sorte la suite du temps, pour ne point faire de confusion. Mon dessein est d’écrire tout ce que j’ai appris et apprendrai d’agréable et de digne d’être remarqué, et je prétends dire le bien en le mal sans dissimuler la vérité et sans me servir de ce qu’on trouve dans les histoires et les mémoires imprimés. Je le fais d’autant plus librement que je sais bien que ce ne sont pas choses à mettre en lumière, quoique peut-être elles ne laissassent pas d’être utiles. Je donne cela à mes amis qui m’en pressent il y a longtemps. Au reste, je renverrai souvent aux mémoires que je prétends faire de la régence d’Anne d’Aurtriche ou, pour mieux dire, de l’administration du cardinal Mazarin, et que je continuerai tant qu’il gouvernera, si je me trouve en état de le faire. {b} Ces renvois seront pour ne pas répéter les mêmes choses ; comme, par exemple, une fois que M. Chabot, devenu duc de Rohan, {c} entrera dans les négociations avec la cour, je ne puis plus continuer son Historiette, parce que désormais c’est l’histoire de la seconde guerre de Paris. {d} Voilà quel est mon dessein. Je commencerai par Henri le Grand {e} et sa cour, afin de commencer par quelque chose d’illustre. »
- Guy Patin n’a parlé que de l’abbé François Tallemant, frère cadet de Gédéon (v. note [9], lettre 684).
Les notes de notre édition ont souvent puisé dans ce recueil.
- S’ils ont jamais été écrits, ces mémoires n’ont jamais été publiés.
- Henri Chabot, v. note [37], lettre 0280
- Fronde des princes (1651-1653).
- Le roi Henri iv.
Deux éditions du Naudaeana et Patiniana se sont succédé en deux (ou trois) ans.
Les curieux pourront lire l’analyse critique de ce livre qui a paru dans Les Mémoires pour l’histoire des sciences et des beaux arts (Trévoux, janvier 1702, in‑12, pages 170‑175).
La première allusion probable de Guy Patin à sa rédaction du Naudæana se lit dans sa lettre du 8 novembre 1643 à Jean Vassan de Saint-Paul, compilateur du Secunda Scaligerana (v. supra note [2]) : v. sa note [1‑3].
Le copiste initial du Naudæana et du Patiniana (ainsi que du Grotiana, v. infra) est demeuré dans l’anonymat, mais le labourage assidu des écrits de Patin me mène à couver une hypothèse sur son identité (v. notes [13] infra et [9] de la Préface).
Professeur émérite de littérature française à l’Université Jean-Monnet (Saint-Étienne), et l’un des deux auteurs du Dictionnaire de Port-Royal (v. notre bibliographie), Antony McKenna a édité la Correspondance de Pierre Bayle, ainsi que plusieurs études érudites sur cet auteur, qui fut un précurseur des Lumières.
Pierre Des Maizeaux (Pailhat, Auvergne 1666 ou 1673-Londres 1745), écrivain français fidèle à sa foi calviniste, quitta définitivement la France pour Londres en 1689 ; très lié à Bayle, il fut son traducteur et son biographe.
Antony McKenna (v. supra note [4]) m’a aimablement fait parvenir la biographie de ce prêtre de la Compagnie de Jésus, qu’il a publiée dans son article intitulé Les Correspondants de Bayle dans le Journal d’Antoine Galland, paru dans Antoine Galland (1646-1715 [v. note [4] du Faux Patiniana II‑5]). Actes du colloque international organisé à l’Université de Liège (16‑18 février 2015) à l’occasion du tricentenaire de sa mort (Peeters, Louvain, Paris, Bristol, Connecticut, 2020, pages 417‑434).
En résumé (pages 427‑429) : appartenant au vaste réseau des amis de Bayle, Édouard Mathé (Châlons-en-Champagne 1666-Rome 1730) s’est fait connaître sous le nom de Père de Vitry ; entré dans la Compagnie de Jésus en 1682, ordonné prêtre en 1694, il a prononcé ses vœux en 1700 ; il a d’abord enseigné les mathématiques à Blois et à Rouen, puis a été l’un des fondateurs des Mémoires de Trévoux ; scriptor, c’est-à-dire écrivain officiel de la Compagnie, à partir de 1710, il fut nommé censeur des livres de l’Assistance de France à Rome en 1718.
Suit un extrait de la Préface de l’auteur des Additions au Naudæana (1702-1703, transcrite entièrement dans les Préfaces du Naudæana et Patiniana I) sur la méthode et la qualité de ses commentaires. Des Maizeaux affirme ici sans ambages que le P. Vitry les a écrits, ce que Pierre Bayle a tu dans son Avertissement du libraire (v. infra note [8]), en disant simplement de leur auteur qu’il « ne m’est connu que sous l’idée générale de savant homme ».
V. supra note [3] pour cette seconde édition. Les Additions et corrections au Naudæana y occupent les pages 133‑256.
Suit un extrait de l’Avertissement du libraire sur cette 2e édition, lui aussi transcrit dans les Préfaces du Naudæana et Patiniana I.
Mathieu Marais (Paris 1665-ibid. 1737) avocat au Parlement de Paris et mémorialiste, a été collaborateur et ami de Bayle.
Bayle, alors en Hollande, écrivait ces deux lettres sans avoir encore vu le Naudæana et Patiniana dont la première édition venait de paraître à Paris.
Ces additions sont celles que Bayle faisait à la 2e édition de son Dictionnaire historique et critique (1702).
Bayle tenait sa future réédition (hollandaise) du Naudæana et Patiniana pour une contrefaçon, c’est-à-dire une réimpression modifiée de la première sans respect de son privilège.
Louis Cousin (Paris 1627-ibid. 1707), président à la Cour des monnaies, était aussi traducteur et historien. Membre de l’Académie française en 1697, il fut censeur royal et l’un des rédacteurs du Journal des Sçavans (v. note [6], lettre 814).
Ce Manuscrit de Vienne, codex 7071 (Hohendorf 133), conservé à l’Österreichische Nationalbibliothek, a été transcrit par les soins du Centre de recherches historiques (CRH) de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : intitulé Les Papiers de Guy Patin, mis en ligne le 1er octobre 2007 dans Les Dossiers du Grihl (Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire). Deux des collaborateurs de cette édition, MM. Alain Mothu (v. notre Journal de bord, en date du 22 juin 2019) et Jean-Pierre Cavaillé, ont eu l’extrême obligeance de me transmettre la reproduction intégrale de leur source.
René Pintard a soigneusement recensé les deux autres versions existantes de ce manuscrit, mais en concluant qu’aucune n’est aussi complète que celle de Vienne.
Noël Falconet (v. note [2], lettre 388) est un des possibles transcripteurs originaux de ce volumineux recueil, si on accorde quelque crédit aux confidences de Guy Patin sur ce jeune homme dans deux lettres écrites en 1659 à André Falconet, son père.
« Je lui ai parlé de certains écrits que j’ai céans de quibus movi salivam, {a} et lui ai fait espérer que je les lui prêterais quelque jour. Dès le lendemain qu’il était fête, il m’en parla et me les demanda ; sur quoi, je lui répondis ce que le Messie dit à ses apôtres qui le pressaient de la fin du monde et de ce grand jugement universel qui les étonnait, et non sans cause car cela sera bien terrible : Habeo adhuc multa vobis dicere, sed non potestis portare modo. {b} Il ne se fâcha point de mon refus, je les lui prêterai quelque jour quand il sera plus avancé et quand il en sera plus capable. Ce sont des cahiers historiques et politiques dans lesquels il y a bien des particularités dont il ne pourrait encore faire son profit. »
- « dont je lui ai fait venir l’eau à la bouche ».
- « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant » (Jean, 16:12).
« Vous serez bien aise d’apprendre que Monsieur votre fils a beaucoup profité de vos lettres car il se lève matin et emploie bien son temps ; celui même qu’il pourrait donner à son divertissement est souvent employé à lire Borboniana, Grotiana et Naudæana. Il rit sous cape quand il y trouve quelque chose à son gré, et cela lui arrive souvent. Aussi ces manuscrits prennent les gens par le nez et les empêchent de devenir de grands sots. Cela me réjouit. »
En toute rigueur, il est permis de contester l’authenticité absolue de ces propos, car ils viennent de lettres imprimées dont les manuscrits ont été perdus. Je la juge toutefois plus solide que ce qu’on lit dans l’Introduction au Borboniana manuscrit (v. sa note [1]). V. note [9] des Préfaces du Naudæana et du Patiniana I pour un retour sur cette hypothèse.
V. note [1] du Grotiana 1 pour l’authenticité et le contexte de cet entretien.
V. note [4], lettre 829, pour un sommaire complet du ms BnF fr 9730.
Mes discussions avec Gianluca Mori (v. note [5], lettre latine 302) ont corroboré d’autres lectures (comme Pintard a ou Louis Mommerqué, v. seconde notule {b}, note [25] du Borboniana 2 manuscrit) et entièrement dissipé mes doutes sur son attribution graphologique. Hugues ii de Salins lui-même en a fourni un indice assez probant dans sa lettre à Patin datée du 16 décembre 1656 (v. sa note [8]).
V. la note [1] de ce surprenant chapitre.
Dans les dix autres parties du Borboniana manuscrit, il arrive que Guy Patin se révèle ouvertement. La rédaction de certains articles est surtout telle qu’il n’est pas toujours possible de savoir si c’est lui ou son interlocuteur, Nicolas Bourbon le Jeune, qui s’exprime. Ces ambiguïtés sont fâcheuses car, si on les manie sans discernement, elles peuvent mener à des spéculations infondées sur les convictions de Patin. Le seul fait qu’il ait cru bon de transcrire certaines pensées sceptiques, voire impies, atteste néanmoins de la curiosité qu’elles éveillaient en lui.
Le Borboniana, ou Fragment de littérature et d’histoire de Nicolas de Bourbon a été imprimé dans les Mémoires historiques, critiques et littéraires, par feu M. Bruys ; {a} avec la vie de l’auteur et un catalogue raisonné de ses ouvrages (Paris, Jean-Thomas Hérissant, 1751, in‑4o, tome 2, pages 245‑326). Cette édition ne contient que 87 des 378 articles du manuscrit et les a soigneusement châtrés de leurs passages jugés trop audacieux. Seule la curiosité m’a poussé à les parcourir lors de mon travail sur le manuscrit original.
L’Avertissement de l’éditeur de 1751 ne parle pas de Guy Patin quand il évoque la provenance du Borboniana (page xv du tome 1 des Mémoires historiques, critiques et littéraires de Bruys) :
« Ces mélanges ont été trouvés en feuilles détachées chez les héritiers de Jacques-Auguste de Chevanes {b} […], qui en avait plusieurs autres cahiers, qui se sont perdus. {c} On a cru ne devoir pas laisser périr ceux-ci, qui contiennent plusieurs singularités dignes de remarque. » {d}
- François Bruys (Serrières 1708-Dijon 1738) est un polygraphe bourguignon, qui utilisait parfois le nom de chevalier Plante-Amour.
- Jacques-Auguste de Chevanes (Dijon 1624-1690), avocat et secrétaire du roi en la chancellerie près le parlement de Bourgogne, possédait une riche bibliothèque et a laissé divers écrits que Bruys a réunis sous le titre de Chevaneana, à la suite de son Borboniana. Je ne lui ai pas trouvé de lien de parenté avec les Salins.
- Est-ce un aveu sincère ou un pieux mensonge, pour ne pas dire que le texte original a été horriblement mutilé, par souci de bienséance (tout de même surprenant au milieu du xviiie s.) ?
- Patin lui-même ayant incontestablement recueilli et composé le Borboniana, Chevanes a dû récupérer, d’une manière ou d’une autre, les cahiers que Patin avait confiés à Hugues ii de Salins (mort en 1710, v. supra note [15]). La seule probabilité solide est que le manuscrit a dû circuler entre Beaune et Dijon dans les premières années du xviiie s.
V. note [a] de la Lettre de Guy Patin introduisant le Borboniana manuscrit : sa note [3] donne une raison plausible à la disparition des ana autographes originaux, conformément à la volonté de Patin.
V. notes [27] du Faux Patiniana II‑4 pour l’abbé Laurent Bordelon, et [3] supra pour Antoine Lancelot.
Ma transcription a partout mis ces prélèvements “ entre guillemets anglais ” pour faciliter leur repérage par le lecteur, et lui permettre de bien les distinguer des commentaires dont les rédacteurs de L’Esprit de Guy Patin se sont permis de les enjoliver à leur guise.
Mes annotations sur le Patiniana imprimé de 1701 (Patiniana‑ I de notre édition) et mon analyse détaillée de ses articles ne m’ont pas conduit à un jugement aussi sévère que celui de Pintard : il avait sans doute raison de penser que Patin a pu tirer beaucoup de ses articles d’érudites ou divertissantes conversations avec ses amis (et tout particulièrement avec Gabriel Naudé), mais sans possibilité d’en faire un tri assuré ; et certainement raison de dire que cela est fort loin de les priver de tout intérêt (v. infra note [26]).
Le transcripteur du manuscrit de Vienne s’est désolé du grand désordre qu’il y observait : v. note [34] du Patiniana I‑3. Après décompte soigneux, 53 des 167 articles (soit 32 pour cent) du Patiniana imprimé ne viennent pas de ce manuscrit : beaucoup sont empruntés à des lettres de Patin, mais quelques-uns sont orphelins, c’est-à-dire sans source identifiable ; il convient pourtant de faire une curieuse exception pour les cinq que les rédacteurs du Patiniana n’ont eu aucun scrupule à tirer du Pithœana (ana de François Pithou, v. note [46] du Patiniana I‑4). Les 114 autres peuvent être issus des conversations de Patin avec Naudé : il est généralement impossible de savoir ce qui y revient en propre à Patin.
Mes annotations, utilement complétées par celles du R.P. de Vitry (v. supra note [6]), ont corrigé ces imperfections du Naudæana et lui ont, pour l’essentiel, rendu le lustre que les peu scrupuleux compilateurs de la première édition (1701) lui avaient ôté.
Je n’ai nulle part sûrement reconnu la griffe personnelle de Guy Patin dans les articles du Naudæana imprimé. Ses interventions sont en revanche nombreuses dans le Borboniana manuscrit : je les ai signalées dans mes annotations, en me fondant particulièrement sur les références anachroniques de certaines citations ; sans parler de la 11e et dernière partie, que j’ai intitulée Paralipomènes ou cent triades du Borboniana et entièrement attribuée à Patin.
Les références de ces quatre manuscrits sont fournies à la page 49 de Pintard a :
Le long fragment que j’ai omis m’a servi d’Introduction au Grotiana : Pintard y défend sur d’excellents arguments l’authenticité de cet ana, avec d’intéressants éclairages sur les circonstances de son recueil.
En concluant ainsi son analyse, Pintard rejoignait mon humble avis sur la grande valeur historique et littéraire du Patiniana imprimé en 1701 (v. supra note [21]), tout en rendant hasardeux d’en tirer de solides enseignements sur les convictions personnelles, morales et religieuses, de Guy Patin.
Des extraits du Naudæana et des deux Patiniana (le vrai et le faux) ont été traduits en anglais dans le tome i des French Anas (Londres, Richard Phillips, 1805, in‑8o, pages 89‑126).