Pour réponse à la vôtre du pénultième de novembre, je vous dirai que M. Le Roy [2] a les quatre livrets pour vous donner, dont vous êtes en peine, lesquels j’espère qu’aurez reçus avant celle-ci. Je n’ai point encore vu M. Constantin [3] ni sa lettre. [1] Je tâcherai de lui faire bon accueil s’il vient à moi, comme venant de la part d’un de mes meilleurs et plus intimes amis. Onuphrius Panvinius [4] est un grand auteur qui mourut jeune à Panorme, âgé de 39 ans. Erat Veronensis eremitus Augustinianus. Iosephus Scaliger eum vocabat patrem historiæ, et omnibus eiusmodi scriptoribus anteponebat. [2][5][6] M. le président de Thou [7] a fait souvent mention de lui. Multa scripsit, ex quibus habeo paucissima. [3] Je pense néanmoins que celui que vous avez vu imprimé depuis deux ans à Padoue l’a déjà été autrefois. Si je puis recouvrer le Aristarchus Samius de Roberval, [8][9] je vous l’enverrai. [4] Phytologia Salmasii opus est mihi incognitum, nondum quidquam de eo audivi, nec facile credo. [5][10] Son Dioscoride [11] ne peut pas être imprimé ; il sera grec et latin, grand in‑fo, avec des commentaires sur chaque chapitre où il y aura beaucoup d’hébreu et d’arabe, à ce qu’il m’a dit lui-même. Le livre de Spigelius [12] de semitertiana est assez commun, je pense qu’il y sera avec quelque autre opuscule du même auteur, comme de Lumbrico lato et l’Isagoge in herbariam. [6] Plusieurs parleront ou feront parler à M. Huguetan [13] pour ses Institutions de C. Hofmannus. [14] Il faut qu’il trouve moyen d’en envoyer ici de bonne heure et de s’en faire bien payer. Le nouveau correcteur qui est allé à Lyon n’est pas un grand personnage. Quadam superbia tumet supra modum et pauca novit ; vereor ne vestro Hofmanno vobisque faciat iniuriam. [7] J’ai céans Varias lectiones Hofmanni, [15] petit in‑8o, et Varias lectiones Mars. Cagnati ; [8][16] ces dernières sont aussi in Thesauro critico. [9][17] Je vous offre l’un et l’autre. Reinesium non novi. [10][18] Sylburgii notas in Gorræum non vidi. [11][19][20] Tout ce que j’ai céans est à votre service. Nos libraires n’ont aucun exemplaire du nouveau Théophraste ; [21] ce qui en était venu a été aussitôt vendu sept écus la pièce en blanc, j’en prendrai un quand il en viendra. Pour celui qui écrit de l’Université de Montpellier, [22][23] je ne sais ni qui il est, ni ce qu’il fera ; mais il ne me fait non plus de peur qu’il ne me fera de mal. J’ai opinion que ce sera quelque travail de cogne-fétu, [12] qui lui fera beaucoup plus de peine que d’honneur. Je ne saurais me mettre en état d’appréhender ses pinçades pour notre Faculté. [13] S’il faisait si bien en ce sujet qu’il pût nous en donner envie et qu’il nous eût donné occasion de nous en ressentir, il ne manquerait pas de réponse suffisante. Si illi est machæra, et nobis est veruina domi. [14][24] La meilleure pièce qu’il pourra mettre en son sac sera la réponse à l’arrêt [25] que nous avons obtenu contre le Gazetier, [26] et entre autres le plaidoyer de M. l’avocat général Talon. [27] La plupart des médecins de Montpellier ont ici étudié avant que d’y aller prendre leurs degrés et nous ont plus d’obligation qu’à ceux qui leur ont donné des bulles [28] et du parchemin pour de l’argent. [15][29] Ceux de Rouen, [30] qui sont la plupart docteurs de Montpellier, ont publié et reconnu en leur factum, il y a deux ans, qu’ils nous étaient bien plus obligés de leur avoir enseigné leur art qu’à ceux de Montpellier qui leur avaient vendu leurs degrés. Nous savons bien comment on n’y refuse point les premiers degrés et comment on y obtient aisément les seconds. [16] Nous avons pour nous l’antiquité, le plus grand nombre des médecins des rois, les plus grands personnages qui ont le plus profité au public par les beaux écrits qu’ils nous ont laissés. Nous avons recouvré trois anciens registres qui nous faisaient faute lorsque M. Moreau [31] répondit au Gazetier, il y a quatre ans, lesquels étaient cachés chez les descendants d’un de nos doyens du temps de Louis xii. [32] Il n’y a que 300 ans que Montpellier est en France, auparavant ce n’était que barbarie. [17] Je ne vois guère de médecins illustres de Montpellier avant Rondelet, [33] qui avait étudié à Paris et qui devait son institution à nos Écoles. [18] J’ai déjà peur pour cet écrivain qu’on ne dise de lui Parturient montes, nascetur ridiculus mus. [19][34] Je ne serai pourtant jamais marri de voir un beau livre touchant cette Université que j’honore autant que je dois, et d’y apprendre de belles choses que personne n’ait encore révélées, qui ne manqueront pas d’être relevées s’il est besoin, et nobis expediat. [20] Feu M. Ranchin [35] en ses Opuscules français avoue que la ville de Montpellier n’est pas ancienne, et même, dans ses Opuscules latins, n’a pas produit grand nombre d’hommes illustres pour l’honneur de la Faculté de médecine. [21] Ce sont presque tous gens inconnus quos fama obscura recondit. [22][36] M. Ranchin, [37] l’avocat, en tout ce qu’il a mis de la Faculté de Montpellier dans la deuxième édition Du Monde de M. d’Avity, [38] ne pourra pas l’autoriser, car lui-même m’a confessé que les docteurs de Montpellier n’ont vers soi d’autres titres. [23] Il n’y a guère que cent ans que leurs privilèges ont été confirmés au parlement de Toulouse. [39] Ce que ceux de Montpellier ont par-dessus nous sont la thériaque, [40] les confections d’alkermès [41] et d’hyacinthe ; [42] mais c’est que nous savons bien les moyens de nous en passer, et avec bonnes raisons. C’est de la forfanterie qui vient des Arabes [43][44] et que nous avons heureusement chassée de deçà ; s’ils étaient aussi savants et aussi gens de bien qu’ils devraient être, ils en feraient autant. Vous savez bien que Pline [45] a eu raison d’appeler la thériaque compositionem luxuriæ, [24] et qu’il y a bien à dire contre cette composition ; aussi savez-vous bien que les deux autres ne servent qu’à échauffer les malades et à faire des parties aux apothicaires. [46] J’ai peur de vous avoir ennuyé sur cet article, j’aime mieux me taire et vous dire que nous attendrons ce beau livre nouveau dans lequel son auteur fera fort bien de charrier droit, [25] sans pourtant que j’aie aucune appréhension qu’il nous puisse faire mal. M. Vautier [47][48] n’est pas au roi, mais il l’était de la feu reine mère [49] et fut mis prisonnier en la Bastille [50] l’an 1630, d’où il n’est sorti que douze ans après. Il vit le feu roi [51] en sa maladie, comme M. Moreau et M. de La Vigne. [26][52] M. le cardinal Mazarin [53] étant tombé malade à Fontainebleau, [54] il y est allé comme étant son médecin ordinaire. On ne parle pas de lui pour cela davantage du tout et je vous prie de m’en croire. M. Seguin, [55] premier médecin de la reine, [56] l’a vu tous les jours avec lui et un autre troisième qui était en quartier. Ce n’est pas grand cas d’avoir guéri une double-tierce [57] assez légère en un homme fort tel qu’est M. le cardinal Mazarin, qui est de bonne taille et de bon âge. Pour premier médecin du roi, il ne le sera pas sitôt, il faudrait bien du changement. Le bruit que vous en avez ouï courut ici le mois de mai passé et fut aussitôt étourdi par une réponse que fit la reine. Il est en une posture pour n’y venir jamais, étant médecin du premier ministre, qui serait une affaire fort suspecte : le cardinal de Richelieu [58] ne voulut pas mettre son médecin, M. Charles, [59] en cette première place, combien qu’il eût tout pouvoir, de peur d’augmenter le soupçon qu’on avait déjà de lui et de ruiner la grande fortune à laquelle il était parvenu. La reine le connaît bien et ne l’aime point, et je sais bien pourquoi. Elle sait bien aussi qu’il n’est pas grand médecin ; joint que M. Cousinot [60] est si bien en son esprit qu’il ne sortira de cette charge qu’en quittant la vie ; ce qu’elle a montré évidemment à la mort du feu roi, contre les efforts de ceux qui voulaient y en mettre un autre qui est bien plus huppé que M. Vautier. [27] Et même M. Seguin, qui est près de la reine et qui a tout le pouvoir qu’un médecin y peut y avoir, a grand intérêt d’en reculer M. Vautier ; à quoi il ne manquera point, tant par le crédit qu’il y a que par sa femme, que la reine lui a donnée, très riche et très opulente, et qui gouverne l’esprit de la reine aussi, qui est la raison pourquoi il s’est marié. [28][61][62] M. Vautier est fort riche, il a une bonne abbaye, force argent comptant, mais peu de crédit, hormis qu’il peut être considéré comme médecin du cardinal Mazarin, qui n’est pas si grande chose, vu qu’en cette nature d’affaires tel qui est aujourd’hui en faction n’y sera pas dans un mois. M. Cousinot, d’un autre côté, se tient très assuré. Le pauvre homme n’a besoin que de santé, encore vivra-t-il, habet adhuc patrem in vivis. [29][63] M. Vautier médit de notre Faculté assez souvent, et nous le savons bien. Il dit que nous n’avons que la saignée [64] et le séné, [65] et se vante d’avoir de grands secrets de chimie. Il a donné fort hardiment de l’antimoine [66] à divers malades, et même à des enfants, dont il a été fort mauvais marchand. Il ne nous veut pas de bien, mais il ne nous saurait nuire. Feu M. Héroard, [67][68] qui était bien autre que lui, premier médecin qui mourut l’an 1627, [30] a cherché tous les moyens possibles à un homme pour nous faire du mal et n’en a pu venir à bout : témoin le procès que nous gagnâmes contre lui l’an 1612 au Grand Conseil, où notre doyen, qui était M. Charles, déclama publiquement contre son avarice ; toutes les universités de France y avaient intérêt ; notre Faculté lui fit perdre son procès ; ceux de Montpellier y avaient mille fois plus d’intérêt que nous, ils nous prièrent de faire pour eux, ce que nous fîmes de bonne sorte et ne leur en coûta pas un sol ; ils nous en remercièrent aussi, nous gardons soigneusement toutes leurs lettres ; [31] et néanmoins, pour récompense, ils se sont joints au Gazetier, qui est le dernier et le plus infâme de tous les hommes, contre nous ; aussi en ont-ils eu la courte honte, [32] comme ils méritaient. Quand M. Vautier serait premier médecin du roi (ce qui n’est point viande prête), il ne nous pourrait pas nuire. Au contraire, il aurait besoin de charrier droit et de nous avoir pour amis, ce qu’il ferait infailliblement pour se conserver. Tous les hommes particuliers meurent, mais les compagnies ne meurent point. Le plus puissant homme qui ait été depuis cent ans en l’Europe sans avoir la tête couronnée a été le cardinal de Richelieu : il a fait trembler toute la terre, il a fait peur à Rome, il a rudement traité et secoué le roi d’Espagne ; [69] et néanmoins, il n’a pu faire recevoir dans notre Compagnie les deux fils du Gazetier [70][71] qui étaient licenciés [72] et qui ne seront de longtemps docteurs. [33] Voyez après cela ce que peut faire M. Vautier, dont le plus grand crédit qu’il ait est qu’il est médecin d’un premier ministre, ce qui lui donnera plus de vogue, quelque argent ou quelque bénéfice davantage, et rien de plus. Il se pique de trois choses qui ne firent jamais un homme plus sage, savoir de chimie, d’astrologie [73] et de pierre philosophale ; [34][74] mais on ne guérit point de malades par tous ces beaux secrets. L’Hippocrate [75] et le Galien [76] sont les beaux secrets de notre métier, qu’il n’a peut-être jamais lus. Et en voilà assez sur ce fait, sur lequel je me suis étendu afin de vous en faire entendre ce que dessus. Il y a encore d’autres raisons plus mystiques pour lesquelles il ne serait pas premier médecin du roi quand même M. Cousinot mourrait devant, quod malum dii avertant, [35] mais ces raisons-là ne peuvent être sûrement couchées sur ce papier, ce qu’autrement je ferais très volontiers, à cause de vous. [77] Je vous assure qu’on ne parle pas ici de lui plus que d’un autre et que s’il avait une si grande réputation, il la perdrait bientôt, vu qu’il n’est pas capable de la soutenir. Plura coram, [36] si jamais le bon Dieu permet que nous nous rencontrions en même lieu. Nous avons reçu M. Maurin [78] à l’examen avec d’autres candidats, et l’avons reçu aussi bachelier [79] avec ceux qui avaient bien répondu car nous en chassâmes trois autres. [37] Il y est venu de bonne sorte et lui avons montré que nous ne traitons mal personne quand ils ont les qualités requises. Il est sur les bancs comme les autres bacheliers. J’ai consulté [80][81] depuis Pâques avec lui quatre fois, je trouve qu’il fait fort bien la médecine. Il ne nous a demandé aucune autre grâce, aussi ne lui en ferons-nous que celles qui nous sont possibles. Nous ne rompons ni nous ne romprons jamais nos statuts [82] pour quelque chose que ce soit : il est sur les bancs comme les autres, où il assiste aux actes et y répond comme les autres ; s’il y manque, il ne sera pas licencié. M. Riolan [83] lui doit présider cet hiver, [38] je vous garderai sa thèse [84] comme les autres et vous les enverrai devers Pâques. Il est aimé dans notre Faculté parce qu’il est sage et savant. Pardonnez à cette longue lettre, qui n’est telle qu’à cause de vous. Je suis de tout mon cœur, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
Patin.
De Paris, ce 6e de décembre 1644.
Ms BnF no 9357, fo 27 ; Reveillé-Parise, no clxxxi (tome i, pages 343‑348) ; Triaire no cxx (pages 440‑447). Le manuscrit ne porte pas de destinataire, mais la lettre est manifestement adressée à Charles Spon.
Ce Constantin venant de Lyon à Paris, peut-être médecin, était une relation de Charles Spon qui l’avait annoncé et recommandé à Guy Patin. Il est réapparu dans une lettre de mars 1648, pour avoir dit à Patin du mal des docteurs et professeurs de Montpellier.
« C’était un ermite augustin, originaire de Vérone, Joseph Scaliger l’appelait le père de l’histoire et le plaçait devant tous les écrivains de ce genre. »
Onofrio Panvinio (Onuphrius Panvinius, Vérone 1529-Palerme [Panhormum en latin, ce qui explique le Panorme de Guy Patin] 1568) était entré à l’âge de onze ans chez les ermites augustins. Docteur en théologie en 1557, il refusa de devenir évêque pour s’attacher à la Bibliothèque vaticane. Il y entreprit de débrouiller le chaos des antiquités ecclésiastiques et appuya ses récits historiques sur les médailles, les monuments et les inscriptions dont il apprécia le premier l’importance pour éclairer la chronologie. Il fut un des premiers à introduire la critique dans l’histoire. Panvinio trouva des protecteurs dans les papes Pie iv (v. note [5], lettre 965) et Marcel ii, et dans le cardinal Farnèse qui le logea dans son palais et qu’il accompagna dans son voyage en Sicile (G.D.U. xixe s.). Les ermites augustins, ou simplement augustins, étaient un ordre monastique fondé au xiiie s. qui suivait la règle de saint Augustin. Distincts des chanoines réguliers de Saint-Augustin (génovéfains, v. note [42], lettre 324), ils étaient vêtus de noir et formaient l’un des quatre ordres mendiants (avec les cordeliers, les jacobins et les carmes). Leur réforme était celle des augustins déchaussés, autrement dits les petits pères ; leur couvent parisien (les Augustins ou Grands-Augustins) se situait sur la rive gauche de la Seine près du Pont-Neuf (v. note [7], lettre 367).Sans l’appeler pater historiæ, Joseph Scaliger parle de Panvinio à la page 21 de sa longue lettre i (Ép. lat. livre i, pages 1‑58, adressée à Janus Douza [v. note [13], lettre 970], seigneur de Nordwijk, et datée de Leyde, le 19 mai 1594) contenant son autobiographie (De Vetustate gentis Scaligeræ, in qua et de Vita utriusque Scaligeri [L’Ancienneté de la famille Scaliger, où on trouve aussi la Vie des deux Scaliger]) : {a}
Sed Onufrius Panuinius Veronensis Eremita Augustinianus, ut ipsemet olim mihi Romæ coram Mureto in Palatio montis Iordani testatus est, libros decem Annalium Veronensium conscripsit, quorum duo postremi Scaligerorum Principum actis dicati erant ; et multa a Torellio ignorata sese tanquam fugitiva retraxisse, multa etiam ab illo peccata restituisse, et rerum seriem ad Patrem usque meum continuasse, mihi et Mureto affirmavit. Sed mors et hominem nobis et editionem operis intercepit.
[Mais Onofrio Panvinio de Vérone, ermite augustin, comme il m’en a lui-même témoigné jadis, en compagnie de Muret, {b} à Rome dans le palais du Monte Giordano, {c} a écrit dix livres d’Annales de Vérone, dont les deux derniers étaient consacrés à l’histoire des princes Scaliger ; et il nous a affirmé, à Muret et à moi, qu’il avait corrigé beaucoup d’erreurs de Torelli, et qu’il en avait retiré beaucoup de choses qu’il ne savait pas lui-même et qu’il jugeait préférable de ne pas garder, et qu’il avait continué le récit jusqu’à mon père. Mais la mort nous a soustrait et l’homme et la publication de son livre].
- Ép. lat. livre i, pages 1‑58, adressée à Janus Douza (v. note [13], lettre 970), seigneur de Nordwijk, et datée de Leyde, le 19 mai 1594), contenant son autobiographie : De Vetustate gentis Scaligeræ, in qua et de Vita utriusque Scaligeri [L’Ancienneté de la famille Scaliger, où on trouve aussi la Vie des deux Scaliger].
- Marc-Antoine Muret, v. note [31], lettre 97.
- Aujourd’hui le Palazzo Taverna, construit au xvie s. par le cardinal Giordano Orsini.
« Il a beaucoup écrit, dont je n’ai que très peu. »
Je n’ai rien trouvé sur Panvinio dans l’Histoire universellede de Thou. Guy Patin mentionnait ensuite la réédition des :
Onuphrii Panvinii Veronensis, de Ludis circensibus Libri ii. De Triumphis Liber unus. Quibus universa fere Romanorum Veterum Sacra Ritusque Declarantur, ac Figuris Aeneis Illustrantur…[Deux livres sur les Jeux du cirque et un livre d’Onofrio Panavinio sur les Triomphes. Où sont décrits presque tous les rites et cérémonies religieuses des anciens Romains, illustrés par des gravures…] {a}
- Padoue, Paulus Frambottus, 1642, in‑fo ; première édition à Venise, 1600.
Aristarchi Samii de Mundi systemate, partibus, et motibus eiusdem, Libellus. Adjectæ sunt Æ.P. de Roberval Mathem. Scient. in Collegio Regio Franciæ Professoris, Notæ in eundem libellum.
[L’Opuscule d’Aristarque de Samos {a} sur le Système du monde, ses parties et ses mouvements. Avec les notes d’Æ.P. de Roberval, {b} professeur de sciences mathématiques au Collège royal de France, sur cet opusucule]. {c}
- Aristarque de Samos, astronome grec du iiie s. av. J.‑C., soutint l’un des tout premiers, au péril de sa vie, que la terre tourne sur son axe et autour du soleil.
- Le mathématicien français Gilles (Ægidius) Personne (ou Personnier) de Roberval (1602-1675), fut ami de Blaise Pascal et inventa une méthode originale pour construire les tangentes ; professeur de mathématiques au Collège royal en 1634, il fut membre de l’Académie des sciences dès sa fondation en 1665.
- Paris, Antoine Bertier, 1644, in‑12 de 148 pages ; privilège cédé par Marin Mersenne (v. note [5], lettre de Samuel Sorbière datée du 1er décembre 1646) au libraire Bertier.
« La Phytologie de Saumaise est une œuvre qui m’est inconnue et dont je n’ai pas même entendu parler ; je ne crois guère qu’elle existe. » Guillaume Duval a été l’auteur d’un ouvrage portant ce titre (v. note [2], lettre 142).
V. note [7], lettre 103, pour les annotations inédites de Claude i Saumaise sur Dioscoride.
Adriaan van de Spiegel (v. note [5], lettre 115) :
[Quatre livres sur la Fièvre demi-tierce…] ; {a}
[Livre sur le Ver intestinal large, {b} avec des annotations et une image de ce même ver… Avec une Lettre du même auteur sur la date incertaine de l’accouchement, adressée aux illustres Allemands qui étudient les lettres à l’Université de Padoue] ; {c}
[Deux livres d’introduction sur la botanique]. {d}
« Il est enflé outre mesure d’un certain orgueil, mais n’a que fort peu étudié ; je crains qu’il ne vous fasse injure, et à votre Hofmann ».
V. note [12], lettre 92, pour les Institutiones de Caspar Hofmann (Lyon, 1645), dont Charles Spon supervisait l’édition.V. notule {b}, note [12], lettre 81, pour les Variarum lectionum libri vi [Six livres de leçons diverses] de Caspar Hofmann (Leipzig, 1619).
Marsilio Cagnati (Marsilius Cagnatus, Vérone 1543-1610), professeur de médecine à la Sapienza de Rome : Variarum lectionum libri duo, cum disputatione de ordine in cibis servando [Deux livres de leçons diverses, avec une discussion sur l’ordre à respecter dans l’alimentation] (Rome, Georgius Ferrarius, 1581, in‑8o, pour la première édition). Ses principaux autres ouvrages sont :
Janus (Jan) Grüter (Gruytere ou Gruterus, Anvers 1560-Heidelberg 1627), après une jeunesse en Angleterre (patrie de sa mère), reçut ses diplômes à Leyde. Professeur d’histoire à Wittemberg en 1586, il refusa d’adhérer au luthérianisme (formula concordiæ) et dut partir à Rostock en 1592 ; il fut nommé en 1602 bibliothécaire à l’Université d’Heidelberg. Le Trésor critique est son plus célèbre ouvrage :
Lampas sive fax artium liberalium, hoc est Thesaurus criticus, in quo infiniti loci theologorum, iurisconsultorum, medicorum, philosophorum, oratorum, poetarum, grammaticorum, scripta supplentur, corriguntur, illustrantur, notantur. Ex otiosa bibliothecarum custodia erutus et foras prodire iussus a Iano Grutero.[Le Flambeau ou la torche des arts libéraux, c’est-à-dire le Trésor critique où d’innombrables passages des théologiens, jurisconsultes, médecins, philosophes, orateurs, poètes, grammairiens sont complétés, corrigés, illustrés et annotés. Arraché à la conservation oisive des bibliothèques et mis au grand jour par Janus Gruterus]. {a}
- Francfort, Jonas Rhodius, 1602-1634, 7 volumes in‑8o, pour l’édition que Guy Patin a citée dans sa correspondance.
Les quatre livres des Variarum observationum de Marsilio Cagnati se trouvent dans le tome iii (1604, pages 464‑647) de cette énorme compilation critique, où je n’ai pas trouvé les deux livres de ses Variarum lectionum.
« Je ne connais pas Reinesius ».
Thomas Reinesius (Reines en allemand, Gotha 1587-Leipzig 14 février 1667) savait déjà le grec et le latin à l’âge de onze ans. Il avait ensuite étudié la médecine à Wittemberg, Iéna, Francfort-sur-l’Oder, Padoue et Bâle, où il avait été reçu docteur. Après avoir pratiqué à Hof et à Altdorf, il s’était mis au service du comte de Reussen, puis était devenu professeur et inspecteur du Collège de Gera en Thuringe. Enfin, il fut nommé médecin de l’électeur de Saxe et bourgmestre d’Altenbourg, puis il partit exercer à Leipzig. Outre la médecine, Reinesius excellait dans la connaissance des langues, de l’histoire et des antiquités, ce qui lui fit attribuer une rente par l’Académie française et Louis xiv (v. note [1], lettre latine 459).
La suite de la Correspondance a fait allusion à quelques-uns des nombreux ouvrages de Reinesius. Guy Patin a dit avoir correspondu avec lui (v. note [9], lettre latine 469), mais notre édition ne contient aucune de leurs lettres
« Je n’ai pas vu les annotations de Sylburg sur Des Gorris. »
Les brèves notes du philologue allemand Friedrich Sylburg (Fredericus Sylburgius, 1536-1596), bibliothécaire érudit de l’Université de Francfort-sur-le-Main, forment les cinq dernières pages (539‑543) des :
Io. Gorræi Parisiensis, Definitionum Medicarum Libri xxiiii, literis Græcis distincti. Ab Authore ante obitum recogniti, magnaque accessione adaucti, et nunc denuo ad publicam rei literariæ utilitatem editi. Adiectus in calce Latinogræcus Index copiosissimus.[Vingt-quatre livres de Définitions médicales de Jean des Gorris, {a} par ordre alphabétique grec. Revus par l’auteur avant sa mort, grandement augmentés, et réédités {b} pour le service de la république des lettres. Avec à la fin un très épais index grécolatin]. {c}
- V. note [50], lettre 104
, pour Jean i Des Gorris et la première édition de ses Definitions (Paris, 1564).- Par Jean ii Des Gorris, fils de Jean i (v. note [4], lettre 409).
- Francfort, Andr. Wechelus, 1578, in‑fo ; réédition ibid. et id. 1601.
V. note [7], lettre 115, pour le Théophraste de Bodæus, qui suit.
Cogne-fétu : « celui qui se tue et ne fait rien, qui travaille beaucoup à une chose qui ne rapporte aucun profit » (Furetière) ; cogner un fétu de paille ne produit pas de grain.
Littré DLF utilise ce passage de Guy Patin pour illustrer l’emploi de pinçade, au sens d’action de pincer.
« si lui a un coutelas, nous avons une broche à la cuisine » : si tibi est machæra, at nobis veruinast domi (Plaute, Les deux Bacchis, acte iv, scène 8, vers 887).
Les quolibets de Guy Patin visaient Siméon Courtaud (v. note [19], lettre 128), professeur de Montpellier qui, dans son discours inaugural du 21 octobre 1644, avait pris la défense de son Université sur l’arrêt que la Faculté de médecine de Paris avait obtenu contre Théophraste Renaudot (v. note [1], lettre 103). Charles Spon entretenait une correspondance avec Courtaud et avait dû en annoncer la publication prochaine à Patin. Ce brûlot allait déclencher une très vive controverse entre les deux écoles de médecine.
Charles Spon lui-même était passé par Paris, où les études médicales étaient réputées bonnes, mais longues, chères et difficiles, avant d’aller prendre le bonnet doctoral à Montpellier ; tout comme firent les fils de Claude ii Belin, Nicolas et Sébastien, ou celui d’André Falconet, Noël.
Parchemin : « Peau preparée pour écrire, qui sert aussi à quelques autres usages. Il est fait de mouton ou de bélier, quelquefois de chèvre, quand la peau est raturée [épluchée] et bien raclée avec des fers propres, et aprés avoir été passée en chaux. Ce mot vient du latin pergaminum ou pergamenum, qui se trouve dans saint Jérôme, à cause que l’usage du parchemin a été inventé par les rois de Pergame, n’ayant pas l’usage du papier en ces temps-là, comme écrit Isidore » (Furetière). Au xviie s., on n’utilisait plus le parchemin que pour relier les livres, et pour les diplômes et autres documents officiels manuscrits portant généralement un sceau. V. note [9] des Comptes de la Faculté rendus le 26 janvier 1652, pour l’importance académique et politique du parchemin, et pour le contrôle strict que l’Université de Paris exerçait sur son négoce.
Diplômes de baccalauréat, pour le premier, et de licence puis de doctorat, pour les seconds. Guy Patin a reparlé en 1646 (v. note [9], lettre 137) d’un factum imprimé, toujours « il y a deux ans », par ceux de Rouen contre un docteur de Montpellier. Une allusion un peu plus précise à cette affaire se trouve dans les Additions finales des Curieuses recherches sur les écoles en médecine de Paris et de Montpellier… (Jean ii Riolan, 1651, v. note [13], lettre 177) :
« Les médecins professeurs de l’École de Montpellier […] veulent obtenir dans Paris ce qu’ils n’oseraient demander aux autres villes et universités. Pourquoi n’avez-vous point embrassé le procès d’un de vos docteurs, nommé Cognard, à qui les médecins de Rouen depuis peu ont réfuté ignominieusement l’agrégation et établissement dans leur ville, avec des invectives contre votre École, qui sont imprimées dans la Réponse qu’ils ont faite au Factum de votre docteur, lequel sans doute vous les a envoyées pour avoir votre adjonction en son procès, qu’il a perdu honteusement ? À tout cela vous faites la sourde oreille, et dissimulez tout ce procédé pour n’être pas responsables de l’ignorance de votre docteur, qui était compagnon apothicaire et fils de maître, de la ville de Rouen. »
Dulieu n’a recensé aucun Cognard dans son catalogue des gradués de Montpellier.
Louis xii (Blois 1462-Paris 1515), roi de France, successeur de son beau-frère, Charles viii (1498) et prédécesseur de son neveu, François ier, a reçu le surnom de Père du peuple. Comme beaucoup de ses contemporains, Guy Patin en a toujours parlé comme de l’un de ses rois préférés : sa monarchie modérée et sa volonté de réduire les impôts faisaient oublier les vicissitudes de sa politique extérieure et soulageaient du mauvais souvenir laissé par Louis xi.
V. note [8], lettre 57, pour la Défense de la Faculté de médecine de Paris contre son calomniateur Théophraste Renaudot par René Moreau, parue en mars 1641.
L’Université de Montpellier a été créée par le pape Nicolas iv en 1292. En 1349, Philippe de Valois acheta moyennant 120 000 écus d’or la seigneurie de Montpellier à Jacques iii, roi de Majorque, qui avait un pressant besoin d’argent. Montpellier, avec tout son territoire, fut alors réunie entre les mains du roi de France ; mais en 1365, Charles v céda la seigneurie à Charles ii le Mauvais, roi de Navarre, en échange de quelques villes qu’il avait conquises en Normandie. Après avoir été enlevée, rendue, puis arrachée de nouveau pour cause de félonie au roi de Navarre, Montpellier rentra pour toujours sous la domination des rois de France vers la fin du règne de Charles vi, en 1382 (G.D.U. xixe s.).
Les trois premiers tomes des Comment. F.M.P. conservés par la BIU Santé couvrent les années 1395-1435 (tome i), 1435-1472 (ii) et 1472-1511 (iii). La notice de la BIU Santé pour le tome i contient cette assertion :
« À l’intérieur de la reliure, au verso du plat supérieur, on lit : Hunc librum, a multis annis latentem, recepi die 20. novembris 1650. Guido Patin, decanus. {a} […] Des notes semblables se trouvent dans les volumes suivants. »
- « Le 20e de novembre 1650, j’ai reçu ce livre, qui est resté caché pendant de nombreuses années. Guy Patin, doyen. »
Institution (établissement) dans Reveillé-Parise, qui avait raison, là où Triaire a lu instruction.
« Les montagnes accoucheront, et c’est une ridicule petite souris qui naîtra » (Horace, Art poétique, vers 139).
« et qu’il nous les raconte donc. »
Opuscules ou Traités divers et curieux en médecine, de Mre François Ranchin, {a} Conseiller Médecin et Professeur du Roi ; Chancelier et Juge de la Faculté de Médecine, en l’Université de Montpellier. Le contenu desquels se peut voir à la page suivante. {b}
- V. note [5], lettre 13 pour François Ranchin et ses opuscules latins, Opuscula medica… (Lyon, 1627).
- Lyon, Pierre Ravaud, 1640, in‑8o de 824 pages, contenant :
- le Traité nouveau politique et médical de la peste, divisé en trois parties : 1o. De la Préservation des villes ; 2o. Des Villes impestées ; 3o. De la Désinfection des villes ;
- l’Histoire de la peste qui affligea Montpellier aux années 1629 et 1630 ; avec les ordres que l’on y apporta, ensemble la désinfection particulière de la ville ;
- le Traité curieux de la Lèpre ;
- le Traité de l’origine, nature, causes, signes, curation et préservation de la Vérole ;
- le Traité des Maladies et accidents qui arrivent à ceux qui courent la poste et des moyens pour conserver les courriers et pour les guérir ;
- le Traité des Maladies et accidents qui restent après la géhenne ou torture, et estrapade des criminels ;
- le Traité sur les causes de la Cruentation [saignement] des corps morts à la présence des meurtriers ;
- le Traité curieux de la nature et des vertus et propriétés des Cerfs ;
- le Traité curieux sur l’odeur de violette que la Thérébentine donne aux urines.
« qu’un renom obscur a laissé sombrer dans l’oubli » (Virgile, Énéide, chant v, vers 302).
Pierre d’Avity (ou Davity, Tournon, Ardèche 1573-1635), seigneur de Montmartin, est l’auteur des :
États, empires, et principautés du monde représentés par la description des pays, mœurs des habitants, richesses des provinces, les forces, le gouvernement, la religion et les princes qui ont gouverné chacun État. Avec l’origine de toutes les religions, et de tous les chevaliers et ordres militaires. Par le Sr D.T.V.Y. hentilhomme ordinaire de la Chambre du roi. {a}
- Paris, Pierre Chevalier, 1617, in‑4o, pour la première de nombreuses éditions.
Les éditions posthumes sont intitulées :
Le Monde ou la description générale de ses quatre parties, avec tous ses empires, royaumes, états et républiques. Où sont déduits et traités par ordre leurs noms, assiette, confins, mœurs, richesses, forces, gouvernement et religion ; et la généalogie des empereurs, rois et princes souverains, lesquels y ont dominé jusques à notre temps. Avec un Discours universel, comprenant les considérations générales du Monde céleste et terrestre, et un état de tous les Ordres, tant ecclésiastiques que militaires, et de toutes les hérésies anciennes et modernes. Composé par Pierre d’Avity, seigneur de Montmarin, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi. Seconde édition revue, corrigée et augmentée au tome de la France par F. Ranchin natif d’Uzès en Languedoc, avocat à Montpellier
- Paris, Claude Sonnius et Denys Bechet, 1643, 2 tomes in‑fo (réédition en 1660).
- Le tome i porte le titre susdit.
- Le tome ii est intitulé :
Description générale de l’Europe, quatrième partie du monde… Composé par Ranchin, natif d’Uzès en Languedoc, avocat à la Cour de Montpellier, tant sur les mémoires laissés par l’auteur après son décès, ou quatre qu’il a recouvrés d’ailleurs, que sur ses propres recherches.
Dans le tome ii, l’épître dédicatoire de Claude d’Avity au Chancelier Séguier n’est pas datée. L’Avertissement au lecteur explique la genèse de cette édition :
« À cause du décès de l’auteur, les parties contenues en la préface mise au commencement de la seconde partie de l’Europe, comprenant la description entière de la France et autres États, ont été composées par François Ranchin, natif d’Uzès en Languedoc, avocat à Montpellier, ami du défunt, dont il a suivi les mémoires par lui laissés pour la description des provinces, et y a ajouté ceux qui lui ont été fournis d’ailleurs, ou qu’il a eu le loisir d’assembler, comme il sera dit plus amplement en la susdite préface. » {a}
- Qui ne fournit aucune précision complémentaire sur François Ranchin.
Dans ce même tome ii, Ranchin (pages 123, 359, 369) ne dit rien que de banal et de louangeur sur les docteurs en médecine de l’Université de Montpellier, dont il date la fondation de l’an 1000 ou 1220, par le pape Alexandre iv :
« […] plusieurs excellents médecins de Montpellier tels que sont Rondelet, Joubert, Du Laurens, Saporta, Varanda, Ranchin, qui ont écrit et servi les rois, marquent la bonté des esprits du pays. »
Histoire naturelle de Pline, livre xxix chapitre viii ; Littré Pli, volume 2, page 301) :
Theriace vocatur excogitata compositio luxuriæ. Fit ex rebus externis, quum tot remedia dederit natura, quæ singula sufficerent. Mithridaticum antidotum ex rebus liv componitur, interim nullas pondere æquali, et quarundam rerum sexagesima denarii unius imperata. Quo deorum, perfidiam, istam monstrante ? Hominum enim subtilitas tanta esse non potuit. Ostentatio artis et portentosa scientiæ venditatio manifesta est. Ac ne ipsi quidem illam novere.
« On donne le nom de thériaque à une composition conçue pour le luxe ; {a} on la prépare avec des substances étrangères, tandis que la Nature a donné tant de remèdes qui suffiraient pris un à un. L’antidote de Mithridate est fait avec 54 ingrédients dont aucun n’est à la même dose, et il y a tel qu’on prescrit de mettre à la soixantième partie d’un denier. {b} Quel dieu malfaisant leur a enseigné ces duperies ? car la subtilité humaine ne pouvait aller jusque-là. C’est manifestement une vaine ostentation de science et un charlatanisme monstrueux. Au reste, les médecins eux-mêmes ne savent pas ce qu’ils font. »
- Dans leur observation xi, Guy Patin et Charles Guillemeau ont traduit luxuria par luxurieuse et s’en sont expliqués (v. sa note [3]). Somptueuse et luxueuse sont les deux adjectifs qui conviendraient le mieux.
- Soit quelques milligrammes. V. note [9], lettre 5, pour le mithridate qui a tiré son nom du roi Mithridate vi (v. note [4] de l’observation xi).
Charrier : « voiturer dans une charrette ou chariot. S’emploie neutralement et figurément dans ces phrases : charrier droit, pour dire, se bien conduire, se gouverner comme l’on doit, s’acquitter de son devoir ; depuis qu’on l’a châtié, il a toujours charrié droit ; je le ferai bien charrier droit ; il fera bien de charrier droit. Il est du style familier » (Furetière).
François Vautier (Arles 1580-Paris 4 juillet 1652) avait été reçu docteur en médecine de la Faculté de Montpellier en 1612. Son passé de médecin à la cour avait été fort chahuté. D’abord, Marie de Médicis l’avait choisi pour premier médecin en 1624. Dans ce poste, il s’était attiré la haine de Richelieu par ses tentatives de coaliser contre lui les deux reines (Marie de Médicis et Anne d’Autriche) ; il en perdit sa charge de premier médecin en 1629, pour être remplacé par André Du Chemin.
Arrêté à Senlis après la Journée des Dupes (11 novembre 1630, v. infra, note [35]), puis emprisonné à la Bastille, Vautier n’en était sorti qu’à la mort du cardinal (décembre 1642). Tout à fait revenu en grâce, il avait soigné Louis xiii dans sa dernière maladie (avril-mai 1643), et allait, en 1646, être bel et bien honoré du titre de premier médecin du jeune roi Louis xiv, à la mort de Jacques ii Cousinot. Il se fit concéder en cette qualité la surintendance du Jardin du roi et en 1649, le bénéfice de l’abbaye de Saint-Taurin d’Évreux. Vautier fut le véritable créateur de l’enseignement anatomique au Jardin du roi, et parmi les premiers à mettre en vogue à Paris le vin émétique d’antimoine et le quinquina. Grand zélateur de ces nouveaux médicaments, il fut exécré de Guy Patin qui en a dit beaucoup de mal dans ses lettres. Vautier n’a laissé ni descendance, ni ouvrage imprimé (G.D.U. xixe s. et Dulieu).
Vautier et Jean ii Riolan avaient successivement servi de médecins à Marie de Médicis avant puis après sa disgrâce (1630-1642). Une fois Louis xiii mort (1643), Riolan ne trouva jamais sa place à la cour et dut se contenter des honneurs académiques ; mais bien plus roué politique que lui, Vautier sur reprendre le plus haut rang médical auprès du jeune roi et de sa mère. Riolan en conçut beaucoup d’amertume ; il la transmit à Patin, son fils spirituel, qui y trouva une raison supplémentaire de haïr Vautier et plus généralement, tous les médecins auliques (courtisans).
Pour montrer la très haute idée que Vautier se faisait de lui-même, Adam cite l’épitaphe qu’il aurait composée pour son propre tombeau :
Antiquam Arelatensis imperii gloriam restituit natalibus suis.
[Il a rendu à ses compatriotes la gloire antique du royaume d’Arles].
Huppé « se dit au figuré, d’une personne qui est des plus considérables du lieu où il habite ou dans la profession qu’il exerce » (Furetière).
Pierre i Seguin (v. note [12], lettre 5), premier médecin d’Anne d’Autriche, avait épousé Anne Akakia, fille de Martin ii (v. note [12], lettre 128). Je n’ai pas éclairci le lien entre la reine et Anne Akakia.
« son père est encore en vie ».
Jacques ii Cousinot avait été élevé en 1638 à la dignité de premier médecin du dauphin, futur Louis xiv. Son père, Jacques i (v. note [26], lettre 7), docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1592, et donc alors âgé de 75 à 80 ans, mourut le 4 mai 1645 (v. lettre 124).
Jean Héroard (ou Hérouard, 1551-1628, v. infra), sieur de Vaugrigneuse, docteur en médecine de l’Université de Montpellier en 1575 (selon Astruc), était oncle maternel de Siméon Courtaud (v. note [19], lettre 128).
« J’oubliais que son premier médecin, Héroard, a fait plusieurs volumes, qui commencent depuis l’heure de sa naissance jusqu’au siège de La Rochelle, où vous ne voyez rien sinon à quelle heure il se réveilla, déjeuna, cracha, pissa, chia, etc. »
« Le journal des digestions de Louis xiii. Dans un gouvernement idolâtrique, fondé sur la divinité de l’individu, ce point est grave. Je n’y insiste pas. On rirait, et rien n’est plus triste. — L’historien, le politique, le physiologiste et le cuisinier étudieront avec profit ce monument immense. » {a}
- La note de Michelet porte sur ce paragraphe de la page 200 :
« La royauté, nulle en <15>89, à la mort de Henri iii, devant la vie forte et furieuse qu’avait alors la France, est tout ce qui reste à la mort de Henri iv. On se demande ce qu’est cet enfant, au physique, au moral. Heureusement, son médecin nous éclaire parfaitement : ne le quittant ni nuit, ni jour, il a écrit (en six énormes volumes in‑fo) le journal de ses fonctions, tout le menu de ses dîners, et chaque soir le résultat de sa digestion. Si le moral procède du physique, on peut étudier là-dessus. »
Hazon b (pages 101-102) a parlé de cette mémorable affaire dans sa biographie de Claude Charles (v. note [10], lettre 7) :
« Sous son décanat (1610-1612), M. Héroard, premier médecin de Louis xiii, renouvela les prétentions sous lesquelles M. de La Rivière, premier médecin de Henri iv, avait succombé en 1598. M. Héroard, oubliant les droits des premières compagnies de médecine, voulut, comme son prédécesseur, s’arroger l’intendance générale sur toute la médecine, la pharmacie et la chirurgie du royaume, par lui et ses préposés : lettres, visites, épreuves, examens, maîtrises, chefs-d’œuvre, {a} réformes, il voulait que tout lui fût subordonné. Il n’exceptait que la Faculté de Paris, dont il respectait l’autorité par l’expérience du passé ; mais la Faculté, qui voulait se précautionner elle-même à l’avenir contre de pareilles attaques en soutenant les droits des autres compagnies, écrivit à tous les collèges de médecine, qui lui envoyèrent leur procuration. Les médecins du roi par quartier entraient pour leur part (à l’insu de la Faculté et sans la consulter) dans les entreprises du premier médecin en voulant s’assujettir la chirurgie et la pharmacie privilégiée de la Maison du roi et des princes. L’édit qu’avait obtenu M. Héroard fut porté au Grand Conseil et l’opposition y fut formée le 5 juin 1611 par le concours des facultés, et même par les chirurgiens et apothicaires privilégiés qui ne voulaient pas être assujettis à des particuliers et qui aimaient mieux dépendre des corps de médecine, moins variables et moins despotiques. Nous avons dans nos registres la lettre de la Faculté, les réponses et les adjonctions. {b} L’affaire fut plaidée en juillet 1611. M. Claude Charles, notre doyen, parla comme médecin et comme avocat, de manière à se faire écouter. M. Philippe Piètre, célèbre avocat, frère de Simon Piètre notre collègue, {c} vint à l’appui avec son éloquence ordinaire ; et M. l’avocat général ayant pris des conclusions en faveur des bonnes règles, intervinrent le jugement et l’arrêt ; lequel, après l’énoncé des prétentions et qualités des parties, prononce ainsi :
“ Le Conseil, faisant droit sur l’opposition des défendeurs, {d} a débouté ledit demandeur {e} de l’effet de l’entérinement desdites lettres, sans dépens ; et enjoint aux parties et gardes d’entretenir les édits, ordonnances et règlements faits tant sur la médecine que pharmacie et chirurgie. Ce 21 juillet 1611, collationné, Thielement. ” {f}
L’ambition ne cède pas : quoique ce jugement fût authentique et l’arrêt solennel, ils n’empêchèrent pas que M. Bouvard en 1635, M. Vallot en 1664 et M. D’Aquin en 1675 ne renouvelassent les mêmes prétentions, mais les lois prévalurent. »
- V. note [12], lettre 411.
- Comment. F.M.P., tome x, fos 335‑340.
- Simon ii Piètre.
- La Faculté.
- Héroard.
- Ibid. fos 339 vo‑340 ro.
Les lettres des écoles de médecine adressées au doyen et à la Faculté de médecine de Paris occupent les fos 335 ro à 339 ro : Montpellier, Nantes, Angers, Reims, Bourges, Poitiers et Caen.
« On dit qu’un homme s’en retourne avec sa courte honte pour dire qu’il a reçu l’affront de n’avoir pu réussir en quelque entreprise » (Furetière).
V. note [16], lettre 104, pour Isaac et Eusèbe Renaudot, et leurs déboires à la Faculté de médecine de Paris.
Chimère abhorrée de Guy Patin et bien d’autres, la pierre philosophale (Furetière) :
« que les chimistes appellent la benoîte ou absolument la pierre, est le secret de faire de l’or par art, qu’il y a longtemps qu’on cherche et qu’on ne trouvera jamais. {a} Il y a une infinité de livres de la pierre philosophale que personne n’entend ; et quand on veut bien mépriser un chimiste, on l’appelle un souffleur, un chercheur de pierre philosophale. On fait accroire que Raymond Lulle, {b} Arnauld de Villeneuve, {c} Paracelse, {d} […] etc. ont eu la pierre philosophale. On dit, lorsqu’un homme a trouvé quelque commerce ou autre invention pour faire de grands gains, qu’il a trouvé la pierre philosophale. »
- Sans avoir encore perdu son temps à transformer le plomb en or, la physique atomique moderne en a prouvé la possibilité théorique, et a exploité la transmutation d’éléments chimiques entre eux.
- V. note [3], lettre 265.
- V. note [1], lettre 62.
- V. note [7], lettre 7.
Alexandrian a intitulé Le Grand Œuvre et la pierre philosophale un chapitre de son Histroire de la philosophie occulte (pages 189‑199), avec ces définitions :
« En 1645, William Salmon, dans son Dictionnaire hermétique, définit de cette façon le mot philosophie : “ Nom que l’on donne à la science ou art qui enseigne à faire la pierre philosophale. ” En effet, les alchimistes se considéraient comme les philosophes par excellence, et ne s’intitulaient jamais autrement. La vraie philosophie, pratique autant que spéculative, devait avoir pour but le Grand Œuvre, c’est-à-dire la préparation de la pierre philosophale dans ses trois états (quelquefois Grand Œuvre désignait la pierre en son troisième état, complet et définitif), et pour méthode, le Grand Art. Dom Pernety précise : “ Le Grand Œuvre tient le premier rang entre les belles choses la nature sans l’art ne peut le faire, et l’art sans la nature l’entreprendrait en vain. C’est le chef-d’œuvre qui borne la puissance des deux ; ses effets sont si miraculeux que la santé qu’il procure et conserve, la perfection qu’il donne à tous les composés de la nature, et les grandes richesses qu’il produit ne sont pas ses plus hautes merveilles. S’il purifie les corps, il éclaire les esprits ; s’il porte les mixtes au plus haut point de perfection, il élève l’entendement aux plus hautes connaissances. ” […] L’alchimiste est toujours dit le Philosophe (ou l’Artiste), et ses élèves ou ses assistants sont appelés les enfants de la science. […]
Le Grand Œuvre ne consiste pas à fabriquer de l’or, comme on le croit communément, mais à fabriquer la pierre pulvérulente qui convertira les métaux imparfaits en or. Cette pierre, en même temps, est une médecine absolue, assurant la santé et une longue vie si on en absorbe un peu deux fois par an dans un électuaire, et une médecine des trois règnes ; c’est pourquoi les auteurs parlent de pierre animale ou de pierre végétale, ce qui ne veut pas dire qu’elle a des parties animales ou végétales, mais qu’elle purifie aussi les corps animaux et végétaux. Elle est d’abord compacte en son premier état, puis elle devient, dans les deux autres, élixir, c’est-à-dire poudre (car élixir, comme alcool, désignait autrefois un produit sec, et non pas une liqueur). »
Plus clairement, derrière tout ce fatras, le grand œuvre est une utopie lucrative, mais à haute prétention philosophique et scientifique, qui consistait (et consiste encore hélas) à comprendre et maîtriser la nature des choses pour en transformer la matière, jusqu’à transmuter les métaux, et même à abolir la mort des êtres vivants. Les fumeux comtes de Saint-Germain (vers 1700-1784) et de Cagliostro (Joseph Balsamo, 1743-1795), sur lesquels ont notamment brodé les romanciers du xixe s., ont prétendu être ainsi parvenus à l’immortalité.
« malheur dont les dieux nous préservent ».
Ce que Guy Patin n’allait pas vouloir écrire ici, par crainte de la censure postale, se trouve sans doute dans le portrait que Tallemant des Réaux nous a laissé de François Vautier (Historiettes, tome i, pages 243‑244) :
Adam (ibid. note 3, page 916) :« Je mettrai ici ce que j’ai appris de Vautier. Un cordelier, nommé le P. Crochard, qui suivait partout M. de La Rocheguyon, l’avait pour domestique, comme un pauvre garçon. Mme de Guercheville le fit médecin du commun chez la reine mère {a} à 300 livres de gages. Or, quand elle {b} fut à Angoulême et que de Lorme {c} l’eût quittée à Aigre, {d} aux enseignes qu’il disait en son style qu’elle lui avait dit des paroles plus aigres que le lieu où elles avaient été dites, elle eut besoin d’un médecin. Il ne se trouva que Vautier que quelqu’un, qui en avait été bien traité, lui loua fort. Il la guérit d’un érysipèle et ensuite, il réussit si bien dans son esprit qu’il était mieux avec elle que personne : d’où vient la grande haine du cardinal contre lui. C’était un grand homme bien fait, mais qui avait de grosses épaules. Il faisait fort l’entendu. Il était d’Arles ; sa mère gagnait sa vie à filer et on disait qu’il ne l’assistait point. Le cardinal de Richelieu, dans le dessein qu’il feignait d’avoir de se réconcilier avec la reine mère encore une fois, {e} envoya quérir Vitré, {f} aujourd’hui imprimeur du Clergé, homme de bon sens et qui faisait profession d’amitié avec Vautier, et lui dit qu’il le priait de porter les paroles de part et d’autre. Vitré lui dit qu’il le priait de l’en dispenser ; que souvent on sacrifiait de petits compagnons pour apaiser les puissances. “ Non, reprit le cardinal, ne craignez rien. — Puisque vous voulez donc, dit Vitré, que j’aie cet honneur, ne me donnez point à deviner ; dites-moi les choses sincèrement. — Allez dire à Vautier cela et cela ”, ajouta le cardinal. {g} Il y eut bien des allées et des venues. Enfin, la chose en vint à ce point que le cardinal fit dire à Vautier par Vitré qu’il fallait faire une entrevue chez Vitré même, et que, de peur de trop d’éclat, le P. Joseph irait au lieu de lui. Vautier répondit : “ C’est un piège ; après, le cardinal ne manquera pas d’avertir la reine mère de cette conférence et de lui dire que j’ai commerce avec lui ou avec ses gens. Je ne saurais, ajouta-t-il, empêcher la reine mère d’aller à Compiègne. ” Or, le cardinal ne demandait pas mieux que la reine fît la sottise d’aller à Compiègne, quoiqu’il fît semblant du contraire, qu’il eût offert toutes choses à Vautier et qu’il eût résolu d’aller jusqu’au chapeau de cardinal ; car la reine mère voulait régner, et ne se contentait pas de donner charges et bénéfices, et d’avoir autant d’argent qu’elle en voulait. La princesse de Conti, et par elle toute la Maison de Guise et M. de Bellegarde, la portaient sans cesse à perdre le cardinal. Elle va donc à Compiègne ; {h} on l’y arrête et on ordonne à Vautier de retourner à Paris. En chemin, {i} on le prend et on le mène à la Bastille. Le cardinal fait dire à Vitré qu’il était fort content de son entreprise ; qu’il n’avait qu’à voir son ami tant qu’il voudrait. Vitré répondit : “ Je m’en garderai bien, c’est un homme qui a eu le malheur de tomber dans la disgrâce du prince, je le servirai assez sans le visiter. ” Le cardinal lui manda qu’il y allât librement, qu’il n’y avait rien à craindre pour lui. Il y fut donc. Vautier lui dit : “ Me voilà bien bas, mais je serai quelque jour le premier médecin du roi. ” Cela est arrivé, mais non pas comme il l’entendait, car il croyait que ce serait du feu roi {j} et ç’a été d’un roi qui n’était pas encore au monde. {k} Nous l’avons vu, riche de 20 000 écus de rente, vivre comme un gredin et prendre de l’argent des malades qu’il voyait. À la fin il en eut honte et n’en prit plus. »
« Nous avons deux témoignages sur le personnage que Vautier joua à la Bastille. Bassompierre écrit dans son Journal : “ J’eus plusieurs déplaisirs domestiques dans la Bastille, tant causés par un maraud de médecin nommé Vautier que par une cabale qui se fit contre moi par son introduction. ” Il appelle Vautier un homme qui s’était poussé à la cour ea parte qua fiunt homines et qua pollebat. {l} Un autre prisonnier de la Bastille, La Porte, {m} écrit de son côté : “ M. Vautier, médecin de la reine mère Marie de Médicis, qui a été ensuite premier médecin du roi, avait été mis à la Bastille dans le temps que sa maîtresse fut arrêtée à Compiègne parce qu’il fut soupçonné de lui avoir donné des conseils qui ne plaisaient pas à la cour. Il supportait sa prison avec beaucoup de chagrin, quoique pour le charmer il fît venir Pierre Eigonne, grand mathématicien, qui lui enseignait l’astronomie. Cependant, se promenant sur la terrasse, on lui entendait dire dans son ennui ces paroles de David : Usquequo, Domine, usquequo ? ” {n} » {o}
- Marie de Médicis;
- La reine mère, en 1620.
- Charles de Lorme, médecin de Marie de Médicis.
- En Charente, à 32 kilomètres au nord-ouest d’Angoulême.
- Après la Journée des Dupes, le 11 novembre 1630, v. note [10], lettre 391.
- Antoine Vitré, libraire parisien.
- Richelieu, qui voulait que la reine mère allât rejoindre son fils (Gaston d’Orléans) à Compiègne, pour pouvoir l’y faire arrêter à son aise.
- Près de Senlis.
- Le 17 février 1631.
- Louis xiii.
- Louis xiv, né en septembre 1638.
- « par cette partie d’où se font les hommes, et d’où il tirait beaucoup de puissance. »
Ce latin ne vient pas des Mémoires de Bassompierre (dont la citation est datée d’octobre 1637), mais d’un « album manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale » (selon les annotations de Mommerqué et Paulin sur les Historiettes de Tallemant des Réaux, 1854). Le plus curieux est que Guy Patin l’a cité dans le portrait qu’il a brossé de Vautier en 1663 (v. note [8], lettre 746). La source me paraît donc pour le moins incertaine.
- Dans ses Mémoires.
- « Jusques à quand, Seigneur, jusques à quand ? » (Isaïe, v. note [6], lettre latine 94, et Habaquq, v. notule {f}, note [4], lettre 245).
- Note d’Antoine Adam.
« [J’en dirai] plus en votre présence ». La lettre s’arrête à la fin de cette phrase dans les éditions antérieures à celle de Triaire.
Jean Maurin obtint le deuxième lieu (sur onze) de la licence (v. note [8], lettre 3) en juin 1646 et fut reçu docteur régent de la Faculté de médecine de Paris le 12 décembre de la même année. Baron le dit natif de Nantes (Nannetensis), mais Guy Patin l’a toujours qualifié de Provençal ; il a signalé sa mort en 1663 et a aussi parlé de son fils Raphaël. Jean Maurin, « reçu docteur en médecine de l’Académie d’Avignon 11 ans auparavant », avait fait partie des sept étudiants déclarés reçus à l’examen du baccalauréat le samedi 19 mars 1644, sur les dix qui s’étaient présentés cette année-là (Comment. F.M.P., tome xiii, fo 222 ro).
Les quatre examinateurs du baccalauréat avaient été Louis Robillart, Jean de Bourges, Jean Vacherot et Jean de Montreuil ; Guy Patin, alors censeur de la Faculté, supervisait les épreuves avec le doyen, Michel de La Vigne. Deux autres docteurs d’autres facultés se présentaient aussi à l’examen : Jean Lescuyer, natif de Châlons-en-Champagne, docteur de Padoue depuis 17 ans, et Jean-Antoine Bourgaud, natif du Cotentin, docteur de Reims depuis 13 ans (v. note [24], lettre 237).
Dans l’examen préalable des candidats fait le 2 mars, on remarque l’éviction d’Armand-Jean de Mauvillain et de Jacques Gamarre pour une durée insuffisante d’études (respectivement trop courte de quatre et sept mois) ; ils durent attendre le baccalauréat suivant, deux ans plus tard (ibid. fo 219, vo).Le jeudi 9 février 1645, le bachelier Jean Maurin allait disputer sa première quodlibétaire sur la question : An propter motum sauguinis in corde circulatorium, mutanda Galeni methodus ? [La méthode pour remédier de Galien doit-elle être modifiée en raison du mouvement circulatoire du sang dans le cœur ?] (négative), sous la présidence de Jean ii Riolan.
Les deux thèses suivantes de Maurin ont été :