L. latine 351.  >
À Sebastian Scheffer,
le 24 mai 1665

[Ms BIU Santé no 2007, fo 190 ro | LAT | IMG]

Au très distingué Sebastian Scheffer, docteur en médecine, à Francfort. [a][1]

En lisant votre lettre que m’a remise l’imprimeur de Genève, dont je vous remercie immensément, je suis tombé dans un insondable chagrin en apprenant la mort de votre très distingué père ; [2] j’en suis extrêmement peiné, priant sincèrement pour les mânes de cet excellent homme Sit ei terra levis, et placide quiescat in sinu Abrahæ[1][3][4] En même temps, le petit garçon qui vous est né m’enchante et adoucit mon chagrin, avec la consolation et l’espérance qu’il vivra dans un siècle meilleur. [5] Dans ce que je vous ai envoyé, vous trouverez beaucoup d’excellentes choses du très distingué Caspar Hofmann, [6] le phénix de votre Allemagne ; je vous laisse juger l’opportunité de les publier et m’en remets à votre parole. [2] N’espérez pas que je vous envoie l’errata typographique qu’Hofmann a dressé et lui-même écrit pour son traité de Medicamentis officinalibus[7] car jamais je ne l’ai eu et nul ne me l’a jamais fait parvenir. J’ai néanmoins su que l’auteur a jadis songé à me l’envoyer ; ce qu’il n’a jamais fait, en ayant peut-être été empêché par la mort, au moment où il avait cela en tête. Ce que j’ai ici sous la main, de la plume même d’Hofmann, est un errata de ses Institutiones medicæ, éditées à Lyon en 1645, [8] que Charles Spon, médecin de Lyon, [9] m’a jadis transmis ; mais cela ne vous servira à rien, à moins que l’un de vos imprimeurs ne veuille en préparer une nouvelle édition. Si cet errata du livre de Medicamentis officinalibus devait exister quelque part, ce serait sans doute chez M. Johann Georg Volckamer, [10] médecin à Nuremberg, qui est un excellent homme et fort mon ami ; je lui en dirai un mot dès que je lui écrirai. En attendant pourtant, je vous transmets une liste d’erreurs que j’ai relevées dans ce livre de Medicamentis officinalibus[3][11][12]

Page 108, ligne 26, additur de Ocul. c. v. [4][13]
Page 109, ligne 8, hoc tolli volui parenthesi[5][14]
Page 253, ligne 4, quæ eadem est, au lieu de illud[6]
Page 254, ligne 25, lire Lobelio nimia, satis illi fuit calidas et siccas[7][15][16]
Dans l’épître dédicatoire que m’adresse l’auteur, à côté du texte grec, écrire lib. v Ethic. ad Nicom. cap. 9[8][17]
Dans la préface, page 1, ligne 22, tantum non infinito[9]
Page 2, ligne 25, Imperatum, lib. v. Hist. nat. cap. 41[10][18][19]
Page 3, ligne 15, lib. 6. cap. 33 ; même page, dernière ligne, vomitum provocaturo ; même page, ligne 24, lire fatiscat in pulverem[11]
Page 6, ligne 14, Mesue interpres[12][20][21]
Page 13, ligne 2, Atqui, ligne 4, delet Anguillara ; [22] même page, ligne 35, Purgantibus, utrobique est[13][23][24][25]
Page 14, antépénultième ligne, απο του βρυω. [14][26]
Page 30, ligne 4, Teüfels Kopf ; même page, ligne 33, inverser gr. vj. et se numquam[15][27][28]

[Ms BIU Santé no 2007, fo 190 vo | LAT | IMG]

Page 31, ligne 19, Coxis apposita[16][29]
Page 39, ligne 19, alii alio divertunt[17][30]
Page 42, ligne 12, remplacer vigorat par acuit ; même page, mettre raphanum[18][31]
Page 46, ligne 11, au lieu de mereatur, lire moveat[19][32]
Page 48, ligne 23, alii substitui, sine manifesto damno, si ; même page, ligne 25, Dicam quasi[20][33]
Page 51, ligne 32, fervidissimo[21][34]
Page 69, ligne 28, graviore esse ; même page, ligne 35, habet et rhabarbarum[22][35][36]
Page 70, ligne 33, κυν. κυνοσβ. ; ligne 35, earundem censu[23][37]
Page 73, ligne 3, tantum hoc est, sed et ; ligne suivante, enlever hoc[24]
Page 78, ligne 14, succum hunc dabat ; même page, ligne 27, enim et alterum ; même page, ligne 29, Manardum ridere[25][38][39]
Page 82, ligne 7, autem Dioscoridi ; [40] même page, ligne 10, est : at sarco[26][41]
Page 85, ligne 2, Scammonium tamdiu bonum est, diagredium facile exolescit ; [42] même page, ligne 33, si quid Helleboro nocentius. Hinc Oribasius[27][43]
Page 86, ligne 27, ut suo loco[28]
Page 90, ligne 4, fieri aiunt per acc. ; même page, ligne 24, Id ipsum etiam in infuso ; même page, ligne 35, Ex Sena duo fiunt[29][44][45]
Page 95, ligne 3, ab ℥ ij. ad v[30][46]
Page 102, ligne 4, in calore autem subsistere ; même page, ligne 8, Absinthium tu intellige Ponticum[31][47][48]
Page 112, ligne 29, ακριβολογειν. [32][49]
Page 116, ligne 16, in Ruellium, qui ; [50] même page, ligne 31, Avic. 6.4. tr. 3. c. 33 ; [51] même page, ligne 33, lib. 2. c. 146[33][52]
Page 137, ligne 5, Aaron ; même page, ligne 8, δρακοντιας. [34][53][54][55]
Page 144, ligne 8, ξυλον θυινω εοικος. [35][56][57]
Page 154, ligne 18, Caput 33 ; page 156, ligne 3, Caput 34[36]
Page 159, ligne 12, 7. epid. 89. in uxore Polemarchi, 7. Epid[37][58][59]
Page 163, ligne 23, Hipp. 2. etc[38][60][61]
Page 166, ligne 22, supprimer la répétition de Bauhini[39][62][63]
Page 168, ligne 24, Sumitur vel ut alimentum, vel ut medic[40]
Page 172, ligne 23, Caltham palustrem[41][64]
Page 179, ligne 12, suavius, et[42][65]
Page 183, ligne 18, hujus cardui[43][66]
Page 190, ligne <15>, au lieu de Lemovicenses, lire Petragoricenses[44][67]
Page 194, ligne 11, drachmæ unius tertia parte[45][68]
Page 207, dernière ligne, Melæ[46][69][70][71][72]
Page 213, ligne 26, 6. Hist. 16[47][73]
Page 216, ligne 16, colligatam[48][74]
Page 229, ligne 1, 7. Simpl. ; même page, ligne 25, at non illi[49][75][76]
Page 243, ligne 28, habet enim ; même page, avant-dernière ligne, habent simul[50][77]
Page 246, ligne 15, Dalec. dicitur[51][78][79]
Page 248, ligne 35, monet, quæ adduntur[52][80]
Page 249, ligne 3, ικμαζοντα ; même page, ligne 6, ικμαζοντα. [53]
Page 250, dernière ligne, in hac dosi vel substitisse, vel ad ℈ß vel descendisse ad ℈ß aut ad ℈j. ascendisse, præsertim[54][81]
Page 251, ligne 25, Constantinus, Africanus[55][82]
Page 256, ligne 6, adimit Galenus[56][83][84]
Page 260, ligne 17, Melopepones aut Melones[57][85]
Page 272, lignes 11 et 12, Sandaracam et Colophoniam ; [86][87] même page, ligne 29, in Hetruria, rustici, in defectu aliorum, aut etiam in dys. ; ligne suivante, comedunt et sentiunt[58][88]
Page 279, ligne 14, Eupatorium Mesue fere adhiberetur[59][89]
Page 283, ligne 20, hodiernam differe a Colocasia[60][90]
Page 290, ligne 28, dicit decoctum ficuum, Siræum[61][91]
Page 293, ligne 25, Casaubonum in Strab. [62][92][93][94][95]
Page 298, ligne 22, Caput xcvi[63][96]
Page 399 < sic pour 299 >, ligne 2, tantum fert dictum ορνεογλ. ; même page, ligne 19, hoc siccamus[64]
Page 301, ligne 11, ejus usus est adjuvandam[65][97]
Page 306, ligne 11, Galenus et Paulus[66][98][99]
Page 307, ligne 3, Genistæ differentes foliis[67][100]
Page 309, ligne 18, brutis succurrat[68][101]
Page 313, ligne 20, ex Plinio docemur ; [102] même page, ligne 23, fortassis, cui αδιψσος. [69][103][104]
Page 314, ligne 21, ubi vestes inde factas lanigeras[70][105]
Page 317, ligne 20, scindendo, procedere, ôter alias[71][106]
Page 340, ligne 27, à Bodæo in Theop[72][107][108][109]

[Ms BIU Santé no 2007, fo 191 ro | LAT | IMG]

Page 359, ligne 12, persuadet legendum esse[73][110]
Page 360, ligne 21, etiam viscerum[74][111][112]
Page 369, ligne 7, Vide lib. 6. de sanit. tuenda, cap. 8. et 7. ; même page, ligne 22, ubi hæ πευκι ; même page, ligne 36, quod sciam[75][113][114]
Page 372, ligne 21, hoc est[76][115]
Page 373, ligne 27, hanc an ex recentibus navibus petas, an ex ; ligne suivante, quam duo simplicia[77][116]
Page 379, ligne 35, a Monarde[78][117][118]
Page 381, ligne 28, calidum et humidum perfecte et plus[79][119]
Page 386, ligne antépénultième, diversa est ratio vini Hippoc[80][120]
Page 388, ligne 5, Sassifragiam addit ? Même page, ligne 15, sapit ut fœniculum ; même page, ligne 18, hoc., supprimer esse[81][121][122]
Page 390, ligne 5, cap. 24. et lib. 24[82][123][124][125]
Page 397, avant-dernière ligne, nihil aliud est[83][126]
Page 405, ligne 24, exsculpseris ; ligne suivante, sunt et natal[84][127]
Page 412, ligne 13, Quod enim illi ; même page, ligne 15, fortasse an in[85][128]
Page 415, ligne 23, ex cortice radicum cocto et contuso[86][129][130]
Page 423, ligne 10, non ex l. c. tantum, sed ex cap[87][131]

Mais je m’arrête là sans aller plus loin, car voici que, sans y penser ni l’espérer, me tombe dans les mains l’Index erratorum libri de Medicamentis officinalibus[88] écrit par l’auteur lui-même et qu’il m’a jadis envoyé, dont pourtant je ne m’étais pas souvenu. Je vous l’envoie donc : employez-le et amendez-le, pour qu’enfin paraisse votre nouvelle édition, mieux revue et corrigée que la nôtre de Paris. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 24e de mai 1665. [89]

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Sebastian Scheffer, ms BIU Santé no 2007, fos 190 ro‑191 ro.

1.

« Que la terre lui soit légère et qu’il repose paisiblement dans le sein d’Abraham » : Sit tibi terra levis (S.T.T.L.) est une inscription tumulaire classique de l’Antiquité romaine ; v. note [11], lettre latine 259, pour le sein d’Abraham dans l’Évangile de Luc.

2.

V. note [1], lettre latine 344, pour le précieux colis que Guy Patin avait expédié à Sebastian Scheffer en mars 1665 par l’intermédiaire de Johann Daniel Horst : il contenait les trois traités manuscrits posthumes de Caspar Hofmann (mort en 1648) que Patin avait achetés fort cher à ses héritiers.

Scheffer tint presque entièrement parole : deux des trois traités que lui envoyait Patin parurent dans les Opuscula medica [Opuscules médicaux] d’Hofmann (Francfort, 1667, v. note [14], lettre 150) ; le traité de Humoribus [des Humeurs] n’a jamais été imprimé.

3.

V. note [7], lettre 134, pour la première édition, dédiée à Guy Patin, des deux livres « des Médicaments officinaux » (Paris, 1646) de Caspar Hofmann (mort à Nuremberg en novembre 1648). Sebastian Scheffer allait en faire la première des trois parties des Opuscula d’Hofmann dont il entreprenait alors la réédition (v. supra note [2]).

Le 27 novembre 1664, Patin avait écrit à Scheffer être en mesure de lui envoyer une liste des fautes qu’Hofmann avait relevées dans cette édition de 1646. Il s’en dédisait ici, mais allait se reprendre à la fin de sa lettre, déclarant avoir remis la main sur cet errata et l’envoyer sur-le-champ à Scheffer, qui, comme nous, dut avoir motif à s’interroger sur l’ordre qui régnait dans le cabinet de Patin.

La suite de la lettre est un fort long errata de Patin, établi, semble-t-il, sans qu’il eût sous les yeux celui d’Hofmann. Il permet, mieux que jamais, de constater que Patin avait le regard perçant d’un lecteur captivé, mais aussi d’un ancien correcteur d’imprimerie (v. 2e notule {a}, note [9], lettre 96), constamment à l’affût du moindre écart, et d’un éditeur parfaitement aguerri. Ses remarques sont exclusivement grammaticales, et non médicales.

Par un extraordinaire et fort heureux concours de circonstances,l’exemplaire numérisé de Medica est celui-là même que Patin a annoté de sa plume. On peut y suivre une à une toutes les corrections qu’il a demandées dans sa lettre (auxquelles s’ajoutent de nombreuses autres qui n’y figurent pas).

J’ai inséré au début de chaque note le lien idoine vers la page du livre que concerne la correction, et précisé, à la fin, si Scheffer l’a prise en compte dans sa réédition de Francfort, 1667 (comme il fit presque toujours). Dans mes commentaires, pour rendre ma tâche moins aride (quoique plus lente) et leur lecture moins ennuyeuse, je suis néanmoins sorti du contexte purement syntaxique pour glaner, au fil des corrections de Patin, quantité de renseignements nouveaux ou complémentaires sur la pharmacopée du xviie s., et sur les ouvrages de botanique et de médecine qui l’alimentaient (v. infra note [88]).

V. note [12], lettre 92, pour les six livres des « Institutions médicales » d’Hofmann (Lyon, 1645, pour la seule édition existante).

4.

Page 108 (Paris, 1646), livre ii, chapitre iii, Gummi (Arabicum) [La Gomme (arabique), tirée de la sève produite par différentes sortes d’acacias], ligne 26 (§ 13), remplacer le chiffre arabe 5 par le chiffre romain v dans :

Quod ad gummi, potest, quod alia omnia possunt, ait Gal. 3. Simpl. siccare, et substantia sua emplastica asperitatibus mederi : sed et refrigerare, additur de Ocul. c. 5.

[Comme tous les autres remèdes, la gomme a le pouvoir de dessécher, dit Galien au livre 3 des Simpl., {a} et de remédier aux aspérités par sa substance emplastique ; {b} mais aussi de réfrigérer, ajoute-t-il au chapitre 5 de Ocul.]. {c}


  1. De simplicium medicamentorum temperamentis et facultatibus [Tempéraments et facultés des médicaments simples] (traité de Galien composé de 11 livres).

  2. Qui a les propriétés d’un emplâtre.

  3. Le traité de Galien de Oculis [des Yeux] (v. notule {a}, note [13], pièces liminaires du Traité de la Conservation de santé) est tenu pour apocryphe, attribué à Hunayn ibn Ishâq, médecin de Bagdad au ixe s.

    Ce chapitre v, De prædictis medicinis, et earum affectibus specialiter [Des médicaments susdits, et spécialement de leurs indications], de la section v, Est de virtutibus medicinarum sanantium morbos oculorum ; cujus sunt capita sex [Concernant les vertus des médicaments guérissant les maladies des yeux, composé de six chapitres], figure dans l’édition latine du Galeni de Oculis Liber [Livre de Galien sur les Yeux] donnée par René Chartier (Œuvres de Galien et d’Hippocrate, Paris, 1679, tome 10, page 516), avec ces mots :

    Gummi Arabicum frigidum est, et siccum;

    [La gomme arabique est froide, et aussi sèche].


L’édition de Francfort (1667, page 87) n’a pas appliqué cette correction.

5.

Page 109 (Paris, 1646), livre ii, chapitre iv, De Aconito [L’Aconit (v. note [1], lettre latine 226)], à propos d’une citation grecque de Théophraste d’Érèse (auteur dont Caspar Hofmann avait annoté la Botanique, v. note [13], lettre 150), ligne 8 (§ 1) : ajouter le verbe actif manquant, volui [j’ai voulu], dans la phrase Hoc tolli [volui] parenthesi includens illa… [« J’ai voulu qu’on mît ce passage entre parenthèses… », au lieu de « Ce passage est mis entre parenthèses… »].

Dans son annotation manuscrite du livre, Guy Patin a préféré jussi [j’ai ordonné] à volui.

L’édition de Francfort (1667, page 88) a appliqué cette correction (avec volui).

6.

Page 253 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxxiv, De Croco [Le Safran (v. infra note [52])], ligne 4 (§ 28), remplacer illud [c’est] par quæ eadem est [qui est la même chose que] dans :

Hoc facit tenuitas partium, quam toties crepamus ; illud στυψις ολιγος Galeni.

[La faiblesse des parties, que nous invoquons sans cesse, est responsable de cela ; c’est (ce qui est la même chose que) la « faible astringence » de Galien].

L’édition de Francfort (1667, page 202) a appliqué cette correction.

7.

Page 254 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxxv, De Cubebis [Les Cubèbes (graines aromatiques venues de Java, ressemblant au poivre, autrement nommées piper cubeba), dont le nom vient du mot arabe kebaba], ligne 25 (§ 3), ajouter satis illi fuit [il s’est contenté] dans :

Hæc ακριβεια cum videretur Lobelio nimia, [satis illi fuit] cal. et siccas dixisse…

[Cette précision semblant excessive à Lobelius, {a} il a dit (il s’est contenté de dire) qu’elles {b} sont chaudes et sèches…].


  1. Matthias de Lobel, v. note [3], lettre 42.

  2. Les cubèbes.

L’édition de Francfort (1667, page 204) a appliqué cette correction.

8.

À la deuxième des quatre pages de son épître à Guy Patin (Paris, 1646), Caspar Hofmann citait (en grec) cinq lignes d’Aristote sans en donner la référence exacte :

« Or, c’est là une tâche plus difficile que de connaître ce qui est avantageux pour la santé; et, en effet, rien de si facile que de savoir ce que sont miel, vin, ellébore, cautère, amputation ; mais comment faut-il les employer pour rétablir la santé, à qui faut-il les prescrire, dans quel temps, dans quelles circonstances ? Voilà précisément ce qui fait l’art du médecin. »

Patin demandait l’indication de la source : « Éthique à Nicomaque, livre v, chapitre 9 » ; précision qui a été ajoutée en marge dans la réédition de Francfort, 1667.

9.

In materias officinales Præfatio [Préface sur les matières officinales] (datée d’Altdorf, le 18 avril 1644), première page (Paris, 1646), ligne 22, ajouter non dans la phrase :

Quod cum, benedicente Deo, feliciter succederet, natus est mihi hoc, quod vides, Systema, in quo musteis Doctoribus er Pharmacopolis ostendo ex Pinace illust. D. Bauhini, quas ex numero tantum [non] infinito plantas colligere, et pro ægris miserabilibus servare debeant, ne pro sanis et ad morbum præsentem pertinentibus, dubia et incerta, alioquin etiam periculosa adhibeant.

[Comme j’y suis heureusement parvenu, avec la bénédiction de Dieu, {a} il m’est venu l’idée de ce Système. {b} À partir du Pinax illustré de M. Bauhin, {c} j’y montre aux jeunes médecins et pharmaciens les plantes, dont le nombre (n’)est (pas) infini, qu’ils doivent se procurer et réserver aux malheureux malades, afin qu’ils n’en emploient de douteuses et incertaines, voire parfois dangereuses, chez les gens en bonne santé et chez ceux qui sont atteints de maladie].


  1. Caspar Hofmann était parvenu à tenir avec succès pendant 37 ans la chaire de botanique et de pharmacie à l’Université d’Altdorf.

  2. Ouvrage composé de parties coordonnées entre elles.

  3. V. note [17], lettre 544, pour le Pinax [Catalogue] illustré des plantes de Caspar Bauhin (Bâle, 1596 et 1623).

La réédition de Francfort, 1667 a ajouté le non manquant.

10.

Page 2 (Paris, 1646), livre i, ajouter lib. (liber, livre) dans la seconde des deux premières phrases du chapitre ii, De Agarico [L’Agaric], ligne 25 (§ 1) :

Agaricus in Officinis duplex est, arboreus, et fossilis, seu petræus. De hoc, (qui et Lac Lunæ dicitur, quod in iusculo exhibitus credatur copiam lactis facere,) videris Imperatum [liber] v Hist. nat. 41. non ago : ago autem de illo solo. Dici hunc ab Agaria, Sarmatiæ vel regione, vel urbe, vel amne, certum est : sed cuius Sarmatiæ ?

[Dans les officines, l’agaric {a} se présente sous deux formes : celle qui vient sur les arbres, et celle qui vient sur les pierres ou sur le sol. Voyez Imperato, au (livre) v de son Historia naturale; il l’appelle aussi Lait de lune (parce que son jus a l’apparence du lait), mais je ne l’approuve pas. {b} Tout ce que je tiens pour certain est qu’on le dit venir d’Agaria, qui est une région, ville ou rivière de Sarmatie ; mais de quelle Sarmatie parle-t-on ?] {c}


  1. V. note [8], lettre 80, pour ce champignon et l’origine de son nom.

  2. Les Dell’Historia naturale di Ferrante Imperato Napolitano Libri xxviii. nella quale ordinatamente si tratta della diversa condition di minere, e pierre. Con alcune historie di Piante, et Animali… [Vingt-huit livres de l’Histoire naturelle de Ferrante Imperato, natif de Naples, où sont traitées avec ordre les diverses formes de minéraux et de pierres. Avec quelques descriptions des plantes et des animaux…] (Naples, Costantino Vitale, 1599, in‑fo) sont le principal ouvrage de Ferrante Imperato (1550-1625), apothicaire et naturaliste napolitain.

    Le court chapitre xli du livre v, page 151, est intitulé Agarico minerale [Agaric minéral] et s’achève sur cette phrase :

    Chiamanla alcuni latte di luna, per la bianchezza, e tenerezza c’ha, mentre si coglie ne gli suoi proprii luoghi.

    [On l’appelle aussi lait de lune, pour sa blancheur et sa douceur quand on le ramasse à l’endroit même où il s’en trouve].

    Dans son article sur le Lait de lune, L’Encyclopédie confirme la confusion qui régnait là-dessus dans l’esprit des savants entre les règnes végétal et minéral, en la disant être :

    « une terre calcaire, blanche, légère, peu liée, et semblable à de la farine […] Quoique cette substance ne diffère des autres terres calcaires que par sa blancheur et sa pureté, les auteurs lui ont donné plusieurs noms différents, tels sont ceux d’agaric minéral, de farine fossile, de fungus petræus, de medulla sanorum, de stenomarga, lithomarga, etc. ; d’où l’on peut voir combien la multiplicité des noms est propre à brouiller les idées de ceux qui veulent connaître le fond des choses. On dit que le nom de lait de lune a été donné à cette substance parce qu’elle blanchit l’eau et lui fait prendre une couleur de lait ; cela vient de la finesse de ses parties, qui les rend très miscibles avec l’eau. »

  3. La suite est une discussion critique (et peu convaincante) des écrits de Dioscoride (v. note [7], lettre 103), pour savoir dans quelle partie de la Samartie (Ukraine, v. note [7], lettre latine 83) se situait Agaria (que Joseph Scaliger tenait pour une contrée imaginaire).

L’édition de Francfort (1667, page 2) a appliqué la correction.

11.

Page 3 (Paris, 1646), livre i, toujours pour le chapitre sur l’agaric (v. supra note [10]), trois requêtes.

L’édition de Francfort (1667, page 3) a suivi ces deux derniers avis.

12.

Page 6 (Paris, 1646), livre i, chapitre iii, De Aloe [L’Aloès (v. note [8], lettre 169)], ligne 14 (§ 9) : remplacer Mesue [Mésué] par Mesuei interpres [le traducteur de Mésué] dans Sapore debet esse subdulci, ait Mesue… [Au goût, il doit être douceâtre, dit (le traducteur de) Mésué].

Les œuvres du médecin persan Jean Mésué (Jahiah ibn Masouiah) ont été traduites en latin au xvie s. (v. note [25], lettre 156).

L’édition de Francfort (1667, page 5) a appliqué cette correction, mais en laissant la virgule inopportune : ait Mesue, interpres.

13.

Page 13 (Paris, 1646), livre i, chapitre iv, De Asaro [L’Asarum (asaret ou cabaret)], trois requêtes, pour remplacer :

  1. ligne 2 (§ 1), atque [en outre] par atqui [pourtant] au début de la phrase, Atque apud Dioscor. l. i est… [En outre (Pourtant), dans Dioscoride (v. supra notule {c}, note [10]), livre i, on lit…] ;

  2. ligne 4 (§ 1), quod cap. totum debet Ang (incompréhensible) par quod cap. totum delet Anguillara, [chapitre qu’Anguillara omet entièrement,] ; Aloysius Anguillara (Luigi Squalermo, Anguillara Sabazia près de Rome 1512-Ferrare 1570), directeur du jardin botanique de Padoue (v. notule {f‑iii}, note [12] du Naudæana 2) ;

  3. ligne 35 (§ 5), Purg. par Purgantibus, et et par est (et ajouter une virgule) dans

    Apud Macrum vero, quem sequitur Fall. l. de Purg. [,] utrobique et [est] in 3.

    [Dans Macer, {a} qui suit Fallope en son livre de Purgantibus(,) {b} et (il est) à la dose de 3 (grains) dans un cas comme dans l’autre]. {c}


    1. Æmilius Macer, poète latin contemporain de Virgile, à qui on attribue un De Herbarum Virtutibus Opusculum [Opuscule sur les vertus des plantes] publié pour la première fois à Venise vers 1500 par un énigmatique Odobonus ou Odo Magdensis (Odon de Mehun, aujourd’hui Mehun-sur-Yèvre dans le département du Cher).

    2. Gabriel Fallope (v. note [16], lettre 427) : De Simplicibus medicamentis purgantibus [Des médicaments Simples purgatifs] (Venise, 1566).

    3. Dose requise pour que l’asarum exprime ses deux qualités, chaude et sèche.

L’édition de Francfort (1667, pages 10‑11) a appliqué ces trois corrections (mais en laissant debet dans la deuxième, et Purg. dans la troisième).

14.

Page 14 (Paris, 1646), livre i, chapitre v, De Bryonia, Sigillo Mariæ, Mechoacanna et Chelapa [La Bryone, le Sceau Notre-Dame (ou racine vierge), le Méchoacan et le Jalap], 3e ligne du § 1, remplacer l’adverbe latin apud [chez] par l’adverbe grec απο [venu de] dans :

Βρυωνια procul dubio est apud [απο] του βρυω, pullulo, germino.

[Bruônia est (vient) sans aucun doute chez (de) tou bruô, je pullule, je prospère].

L’édition de Francfort (1667, page 12) a appliqué cette correction.

La bryone (bryonia dioica) est une plante de la famille des cucurbitacées ; à trop forte dose, elle agit comme les poisons végétaux âcres (Littré DLF).

15.

Page 30 (Paris, 1646), livre i, chapitre x, De Cucumere asinino [Le Concombre d’âne ou élatérium, v. note [5], lettre 882], deux requêtes.

L’édition de Francfort (1667, pages 24‑25) a appliqué ces deux corrections, mais en écrivant des Teufels Kopf (sans tréma), avec des pour der, die ou das (car Solenander laissait explicitement le choix de l’article, masculin, féminin ou neutre, à mettre devant Teufels Kopf, mais en vieil allemand), subtile faute de grammaire allemande qui avait échappé à Guy Patin : Der Teufel steckt im Detail [Le diable est dans les détails].

16.

Page 31 (Paris, 1646), livre i, chapitre xi, De Cyclamino seu Artanita Arabum [Le Cyclamen ou Artanita des Arabes], ligne 19 (§ 4), remplacer alligata par apposita dans ce propos sur Mésué (v. supra note [12]) :

Coxis alligata [apposita] partum promovet.

[Attachée (Appliquée) sur les hanches, elle déclenche l’accouchement].

Le cyclamen, parfois surnommé pain de pourceau, « parce que sa racine est arrondie en forme de pain, et que les cochons en sont friands » (Académie), avait divers emplois médicinaux (Thomas Corneille) :

« Matthiole dit, sur le témoignage de Mesué, que le cyclamen clysterisé, ou pris en breuvage, purge avec grande opération {a} les humeurs flegmatiques, visqueuses et gluantes, et ôte soudain les tranchées de la colique causées par l’abondance des flegmes. Il dit encore que l’eau de ses racines, distillée en alambic et tirée {b} par les narines, est bonne à étancher le sang qui en sort, et que prise en breuvage au poids de six onces, avec une once de sucre fin, elle arrête le sang qui distille de la poitrine, du ventricule et du foie, et conglutine {c} les parties nobles. »


  1. Efficacité.

  2. Aspirée.

  3. Conglutiner : « joindre deux ou plusieurs corps par le moyen de quelque substance visqueuse qui les tient unis » (Littré DLF).

L’édition de Francfort (1667, page 25) a appliqué cette correction.

17.

Page 39 (Paris, 1646), livre i, chapitre xvii, De Gratiola [La Gratiole], ligne 19 (§ 2) : remplacer Interim alii alios se evertunt… [Les uns bousculent parfois les autres] (proposition dont la construction est fautive) par Interim alii alio divertunt… [D’autres sont parfois d’avis différent…].

Gratiole (Trévoux) :

« Toute cette plante est fort amère : elle purge vigoureusement par haut et par bas ; c’est pourquoi on l’ordonne aux hydropiques, aux cachectiques, à ceux qui ont la fièvre tierce ou quarte, ou qui sont sujets à la goutte et à la sciatique. En Latin gratiola centauroïdes ou gratia Dei, seu digitalis minima gratiola dicta. {a} Elle est ainsi appelée à cause de ses grandes vertus. La gratiole se nomme encore herbe à pauvre homme, parce qu’il n’y a presque que les pauvres qui en fassent usage. »


  1. « Gratiole ressemblant à la centaurée [v. infra note [45]] ou grâce de Dieu, ou petite digitale dite gratiole. »

L’édition de Francfort (1667, page 31) a appliqué cette correction.

18.

Page 42 (Paris, 1646), livre i, chapitre xviii, De Helleboro utroque [Les deux ellébores (blanc et noir, v. note [30], lettre 156)], deux requêtes :

L’édition de Francfort (1667, pages 34) a appliqué ces deux corrections, mais en remplaçant malencontreusement vigorat par tacuit (parfait de tacere, taire) au lieu d’acuit.

19.

Page 46 (Paris, 1646), livre i, chapitre xx, De Iride [L’Iris], ligne 11 (§ 5), remplacer mereatur [mérite] par moveat [provoque] dans :

Ut cum tractatur manibus, sternutamenta mereatur [moveat] aut etiam pustulas excitet in facie.

[En sorte que, quand on le touche avec les mains, il mérite (provoque) l’éternuement ou fait même sortir des pustules sur le visage].

Iris (Thomas Corneille) :

« Fleur marécageuse, changeante dans sa couleur et dans ses feuilles, et qui est d’ordinaire bleue, blanche ou jaune. On l’appelle ainsi à cause qu’elle imite en quelque façon les couleurs de l’arc-en-ciel, nommé iris par les poètes. Cette fleur est différente selon les lieux. […] La meilleure est celle qui a les racines fort courtes, massives, difficiles à rompre, de couleur roussâtre, amères au goût, qui ont une odeur franche, sans sentir le moisi, et qui font éternuer quand on les pile. Dioscoride dit que l’iris résout et atténue les humeurs que l’on a peine à cracher à cause de leur grosseur, et que prise en breuvage avec de l’eau miellée, au poids d’une drachme, elle purge la colère {a} et les gros flegmes, fait dormir et est fort bonne aux tranchées de ventre. On tire une eau de sa fleur, qui est propre aux hydropiques. Sa racine est odoriférante et après qu’on l’a broyée, on la mêle avec de la poudre ; et c’est ce qu’on appelle poudre d’iris. »


  1. La bile, v. supra notule {c}, note [10], pour Dioscoride.

L’édition de Francfort (1667, page 37) a appliqué cette correction.

20.

Page 48 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxi, De Laureola et Mezereo [La Lauréole et le Mézéréon], deux requêtes :

Mézéréon (Furetière) :

« Terme de Pharmacie. C’est une plante médicinale qu’on appelle thymælea, qui porte le granum gnidium, que plusieurs confondent avec la lauréole, {a} dont les apothicaires font des pilules qui sont si violentes et dangereuses dans les purgations que les Arabes l’appellent lion de la terre, ou herbe qui fait les femmes veuves. Les paysans appellent son fruit poivre de montagne, à cause qu’étant séché, il ressemble au poivre et qu’il est si piquant au goût qu’on ne le saurait souffrir tout seul. »


  1. Thymélée et lauréole, mâles et femelles, sont des plantes ressemblantes ou même identiques, auxquelles la pharmacopée a donné le nom de mézéréon. Le « grain de Cnide » est leur fruit.

L’édition de Francfort (1667, pages 39) a appliqué ces deux corrections.

21.

Page 51 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxiii, De Manna [La Manne, v. note [16], lettre 95], ligne 32 (§ 9) : corriger une faute de déclinaison a Sole fervidissimum pour a Sole fervidissimo [par un soleil très ardent] ; erreur manifeste qui a été rectifiée dans l’édition de Francfort (1667, page 41).

22.

Page 69 (Paris, 1647), livre i, chapitre xxix, De Rha utroque, Barbaro et Pontico [Les deux sortes de rha, barbare {a} et pontique], {b} deux requêtes (§ 27).

L’édition de Francfort (1667, pages 56) a appliqué ces deux corrections.

23.

Page 70 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxx, De Rosis [Les Roses], deux requêtes (§ 3).

L’édition de Francfort (1667, pages 57) n’a pas abrégé les deux mots grecs, mais a bien sûr remplacé censum par censu.

24.

Page 73 (Paris, 1646), livre i, même chapitre xxx (v. supra note [23]), § 14, dans deux phrases blâmant Galien pour avoir dit que la rose n’est ni froide ni chaude, mais tiède, remonter les mots hoc et tantum de la ligne 4 à la ligne 3 (en laissant un tantum dans la ligne 4) dans :

Revera, non ανιατρον [tantum hoc] est, sed αλογον. I. enim repudio illud, i. gr. ratione [hoc] tantum intelligi.

[En vérité, il est (cela n’est pas seulement) contraire à l’art de soigner, mais absurde. C’est-à-dire que je suis en effet d’avis contraire au sien, étant entendu qu’il s’agit seulement de la dose d’un grain].

L’édition de Francfort (1667, pages 58) a appliqué cette correction.

25.

Page 78 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxxi, De Sagapeno [Le Sagapénum], trois requêtes.

  1. Ligne 14 (§ 1), remplacer le premier des deux ita (fautif) par hunc dans :

    Quemadamodum autem olim incognita erat planta, quæ succum ita [hunc] dabat : ita hodie quoque.

    [La plante qui donnait ce suc était jadis inconnue, tout comme elle l’est encore aujourd’hui].

    Le sagapénum, sérapinum ou gomme séraphique (angélique) est une « sorte de gomme rousse en dehors, blanchâtre en dedans, d’une odeur forte et désagréable, et d’un goût âcre ; elle sort par incision d’une plante férulacée qui croît en Médie. Le sagapénum est apéritif et purgatif, il est propre pour l’hydropisie, pour l’asthme, pour la paralysie ; on l’emploie aussi extérieurement pour apaiser les douleurs et pour résoudre les tumeurs » (Trévoux).

  2. Ligne 27 (§ 4), ajouter et dans :

    His enim adulterari solet. Tale fere est nostrum, quod in grumis vocamus : Habemus enim [et] alterum, quod in globis, et est paulo deterius.

    [Il est habituellement frelaté. Telle est presque toujours la variété que nous appelons en lames, car nous en avons une (tout) autre, dite en larmes, qui est un peu plus mauvaise].

  3. Ligne 29 (§ 5), remplacer Monardum videre par Manardum ridere dans :

    Animadvertendum, Monardum videre [Manardum ridere] id, quod Mesue ait, odore porri esse.

    [Il faut remarquer que Manardi sourit (Monardi voit) {a} quand Mésué dit qu’il sent le poireau].


    1. V. infra note [78], pour la confusion entre Giovanni Manardi et Nicolas Monardes.

La réédition de Francfort (1667, pages 63) a appliqué ces corrections, sauf le remplacement (pourtant justifié) de videre par ridere.

26.

Page 82 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxxiii, De Sarcocolla [La Sarcocolle], deux requêtes (§ 2).

La réédition de Francfort (1667, pages 66) a appliqué ces deux corrections.

27.

Page 85 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxxiv, De Scammonio et Diagridio [La Scammonée (v. note [4], lettre 172) et le Diagrède (suc de la scammonée)], deux requêtes.

La réédition de Francfort (1667, pages 68‑69) a appliqué ces deux corrections, mais sans changer diagridium en diagredium, et en maintenant les abréviations Helleb. et Orib.

28.

Page 86 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxxiv (v. supra note [27]), ligne 27 (§ 17), sur le quatrième des cinq défauts de la scammonée, comparée à l’aloès (v. supra note [12]), remplacer secundo loco par suo loco dans :

4. Est, quod eadem acrimonia abradit intestina, et exulcerat reliqua viscera, quod ex crebris punctionibus innotescit. Heic damus partim ea, quæ lubricant, et lentore suo obstant, ut secundo (suo) loco dictum est : partim adstringentia, tum vid. cum iam incipit agere.

[Le quatrième est que, par la même âcreté, elle érode les intestins et ulcère les autres viscères, ce qui se manifeste par de nombreuses perforations ; contre cela, nous donnons tantôt des remèdes qui lubrifient et dont la viscosité est protectrice, comme il a été dit au deuxième article {a} (en son propre lieu), tantôt des astringents, mais ce, bien entendu, après que la scammonée a commencé d’agir].


  1. La correction de Guy Patin était maladroite car Caspar Hofmann avait bien dit comment pallier cet inconvénient de la scammonée au deuxième article du même § 17 :

    Est quod serositate sua, ut Intt. loquuntur, inflammat et viscera et humores ; præsertim ubi viscera sunt calidiora, non sine calidis obstructionibus, et humores putridi. Huic malo obviam it, decoctioni quidem addens refrigenrentia, mucil. psyllii, decoctum et pulpam prunorum, succum ros. viol. etc. ante autem decoctionem involvens epicerasticis, oleo ros. viol. succo Cydon. necnon adstrigentibus, ut sumach, aliis.

    [C’est que, par sa propre sérosité, {i} comme disent les interprètes, {ii} elle enflamme et les viscères et les humeurs ; surtout quand les viscères sont fort échauffés, et ce non sans obstructions chaudes si, en outre, les humeurs sont putréfiées. On pallie ce mal en ajoutant une décoction réfrigérante, comme mucilage de psyllium, pulpe et décoction de pruneaux, suc de rose, de violette, etc., mais en la faisant précéder d’une décoction de fenugrec, d’huile de rose, de jus de coing, ainsi que d’autres astringents, comme le sumac].

    1. Capacité à drainer les liquides.

    2. Les traducteurs de Trallianus, Alexandre de Tralles (v. notule {d}, note [1], lettre 449).

La réédition de Francfort (1667, pages 70) a appliqué cette correction discutable.

29.

Page 90 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxxvi, De Sena [Le Séné] (v. note [6], lettre 15), Guy Patin soumettait trois corrections concernant son purgatif favori.

  1. Ligne 4 (§ 5), sur les gênantes flatulences qu’il provoque, ajouter aiunt [disent-ils] dans :

    Præter hæc, vim habet purgandi per inferiora, quam plerique ad stuporem usque extollunt, adeoque dare volunt sine corrigentibus. Ego vero expertus sum, et ante me alii, esse insigniter flatuosam. Quod cum illi fieri (aiunt) per accidens, υπερφθεγγονται την αληθειαν, ut Galenus alicubi loquitur.

    [Outre cela, il a le pouvoir de purger par le bas, comme plusieurs le proclament jusqu’à l’extase, à tel point qu’ils veulent l’administrer sans atténuants ; mais comme bien d’autres avant moi, j’ai constaté qu’il est remarquablement flatueux. Cela (disent-ils) ne se produit qu’incidemment, « ce qu’ils crient haut et fort comme étant la pure vérité », comme l’écrit quelque part Galien].

  2. Ligne 24 (§ 8), sur la manière d’administrer le séné, remplacer Id idpsum etiam infuso par Id ipsum etiam in infuso dans la phrase :

    Id idpsum (ipsum) etiam (in) infuso volunt, quod propterea præferunt decocto, quod sine violentia detrahat id, quod purgat.

    [Ils veulent aussi que ce soit en infusion, de préférence à la décoction, parce qu’elle fait sortir sans violence ce qu’elle purge].

    L’infusion d’une substance dans un liquide consiste simplement à l’y tremper (à froid ou à chaud), tandis que la décoction consiste à l’y faire bouillir.

  3. Ligne 35 (§ 10), corriger une coquille (diu [longtemps] pour duo) dans :

    Ex Sena diu (duo) fiunt in Offic. Electuarium diasenæ, et Pulvis Senæ præparatus.

    [Les officines font deux remédes à partir du séné : l’électuaire de diaséné et la poudre préparée de séné].

    Le diasène, diasenne ou diasenna est (Thomas Corneille) :

    un « électuaire {a} mol purgatif, qu’on a appelé ainsi à cause du séné qui en est la base. On y fait entrer la pierre d’azur {b} lavée et non brûlée, les clous de girofle, le poivre noir, les avelines {c} rôties, le sucre candi, {d} le cardamome, les fleurs de romarin, les feuilles du girofle, ou du malabathrum {e} des Grecs, la suie un peu torréfiée, le safran, le poivre long, le zédoaire {f}, le gingembre, la pierre d’Arménie lavée, la cannelle, le galanga minor, {g} la semence de basilic et le nard indique. {h} Le diasenna soulage les mélancoliques et les rateleux, {i} et sert de remède à toutes les maladies qui viennent de l’atrabile. »


    1. V. note [5], lettre 167.

    2. Lapis-lazuli, v. note [2] de l’observation viii.

    3. Blanc.

    4. Grosses noisettes.

    5. Feuille d’une plante aquatique venant des Indes.

    6. Racine ressemblant au gingembre.

    7. Plante venue d’Inde, ayant une vertu stimulante.

    8. V. note [8] de l’observation vii.

    9. Malades de la rate.

    La poudre préparée de séné (pulvis senæ preparatus ou præparatæ, selon qu’on accorde le participe avec pulvis ou senæ), dite de Montagnana (v. notule {b}, note [15] de l’Observation xi sur les apothicaires), associait aussi divers ingrédients au séné : gingembre, cannelle, tartre, etc.

    Prescrites au lieu du pur séné, ces mixtures garnissaient la bourse des apothicaires. Patin les avait en horreur.

La réédition de Francfort (1667, pages 72‑73) a appliqué ces trois corrections.

30.

Page 95 (Paris, 1646), livre i, chapitre xxxix, De Tamar-Indis [La Datte d’Inde (tamarin, v. note [9], lettre 239], ligne 3 (§ 6), corriger une coquille (ad pour ab) dans :

Mesue ait, ob debilitatem illorum, debere dari in ea quantitate ad (ab) ℥ ij. ad v.

[Mésué {a} dit qu’en raison de son faible effet, on doit la donner à la dose de 2 à 5 onces].


  1. V. supra note [12].

La réédition de Francfort (1667, pages 76) a appliqué cette correction.

31.

Page 102 (Paris, 1646), livre ii, chapitre ii, De Absintho [L’Absinthe (v. note [1], lettre 587)], deux requêtes (§ 8).

La réédition de Francfort (1667, page 82) a appliqué ces deux corrections.

32.

Page 112 (Paris, 1646), livre ii, section du chapitre v, De Aconito, intitulée De Acoro vero [L’Acorus véritable], ligne 29 (§ 6), réunir ακρι et βολογειν pour obtenir le verbe ακριβολογειν : si libet ακρι βολογειν (ακριβολογειν) cum Avicenna [s’il est permis d’être précis avec Avicenne (v. note [7], lettre 6)].

Acorus (Trévoux) :

« Plante médicinale. Plusieurs anciens médecins ont confondu l’acorus avec le Calamus aromaticus, {a} quoique ce soient deux plantes d’un caractère différent. Il y a deux acorus : l’un vrai, dont il s’agit ici ; et l’autre faux, qu’on nomme flambe {b} de marais. Le caractère particulier qui distingue l’acorus vrai de la flambe et du Calamus, c’est qu’il sort du milieu, environ, de quelques-unes de ses feuilles une masse longue et grosse comme le petit doigt, semblable au Macropiper, ou poivre long. Cette masse est composée d’une infinité de petites fleurs, dont le pistil devient un fruit à quatre ou à cinq faces. Ces fleurs et ces fruits sont si étroitement unis, et rangés avec tant d’ordre, qu’on dirait que c’est un ouvrage à la mosaïque. Ses feuilles, quoique semblables à celles de la flambe de marais, sont beaucoup plus étroites et donnent une odeur agréable lorsqu’elles sont froissées. Ses racines ont aussi une bonne odeur, sont de couleur rougeâtre, genouillées, tracent {c} et se replient comme celles de la flambe. On emploie ses racines en pharmacie ; elles entrent dans la composition de la thériaque ; les parfumeurs s’en servent dans leurs parfums. Cette plante vient au bord des ruisseaux et des chaussées en Flandres. »


  1. Canne aromatique.

  2. Iris dont le nom botanique est Iris Germanica.

  3. Croissent.

La réédition de Francfort (1667, page 90) a appliqué cette correction.

33.

Page 116 (Paris, 1646), livre ii, chapitre vii, De Allio [L’Ail], trois requêtes.

  1. Première ligne du § 10, remplacer in Ruell. i qui par in Ruellium, qui, dans :

    Quo loci excurrendum paululum in Ruell. i (Ruellium,) qui 2. de Nat. stirp. 85. ex Hipp. 2. de Diæta, ait, Allium oculis bonum esse.

    [Cela étant, il faut faire une brève incursion dans La Ruelle, qui, citant Hippocrate au 2e livre du Régime, dit, en son 2e livre sur la Nature des plantes, {a} que l’ail est bon pour les yeux].


    1. V. note [23], lettre 236.

  2. Ligne 31 (§ 12), préciser une référence à Avicenne en remplaçant Avicen. 3.4. tr. c. 33 Avic. 6.4. tr. 3. c. 33 [Avicenne, livre 6.4, 3e traité, chapitre 33] (référence que je n’ai pas su situer parce que le Canon ne compte que 5 livres, et que leur indexation complexe varie d’une édition à l’autre).

  3. Ligne 33 (§ 12), remplacer l. 3 par l. 2 [liber 2, livre 2] dans une référence d’Amatus (Amatus Lusitanus, v. note [2], lettre 232) sur Dioscoride (v. supra notule {c}, note [10]).

L’ail avait (et continuerait d’avoir) certaines vertus médicinales (Trévoux) :

« L’ail est fort chaud et caustique : non seulement il excite les vessies, {a} mais il ronge, étant appliqué en dehors ; il ne fait pas le même effet dans l’estomac, quand on en mange, soit à cause du levain et des autres aliments qui y sont contenus, soit parce que sa tissure {b} en est différente. On s’en sert dans la peste, dans la colique venteuse et dans plusieurs autres maladies. On l’appelle, pour cette raison, la thériaque des paysans. {c} Son usage est fâcheux à cause de sa puanteur insupportable. […]

On ne peut souffrir l’haleine de ceux qui ont mangé de l’ail. En 1368, Alphonse, roi de Castille, fit un Ordre de chevalerie qu’il appela l’Ordre de la Bande ; il leur défendit par ses statuts de manger des aulx, ni des oignons, et ordonna que les contrevenants s’abstiendraient pendant un mois de pratiquer la cour, ni les autres chevaliers. […] Les aulx et les oignons sont les viandes ordinaires des Espagnols et des Gascons ; la dîme de l’ail rend plus de mille écus de rente à l’archevêché d’Albi. La pointe d’une épée qui a touché de l’ail fait une plaie où la gangrène se met d’abord, si l’on n’y remédie. […] Il est vrai qu’il cause la soif, la chaleur par tout le corps, et des maux de tête quand on en use souvent ; mais on peut corriger ces accidents en mangeant de l’ache ou du persil, incontinent après. Plusieurs gens, principalement les Béarnais, au commencement du printemps, mangent tous les matins des ails avec du beurre frais par principe de santé. L’ail appliqué en forme de cataplasme sur une morsure de serpent ou de chien enragé, est un souverain remède. La décoction des ails entiers donnée en clystère, ou appliquée sur le ventre en forme de fomentation, apaise la colique, et la toux invétérée et causée par le froid. »


  1. Celles de l’urine et du fiel (vésicule biliaire).

  2. Texture.

  3. Surnom toujours justifié quand on voit toutes les fadaises que quantité d’adeptes de la médecine dite naturelle débitent encore aujourd’hui sur l’ail.

La réédition de Francfort (1667, pages 93‑94) a appliqué ces trois corrections.

34.

Page 137 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xxiii, De Aro [L’Arum], deux requêtes.

L’Arum ou aron est une plante ressemblant à la serpentine ; il en existe plusieurs variétés. Leur fruit est cylindrique et ressemble à un long doigt, d’où vient probablement l’étymologie avancée par Caspar Hofmann (qui n’est pas dans Dioscoride, v. supra notule {c}, note [10]).

La réédition de Francfort (1667, pages 93‑94) a appliqué ces deux corrections.

35.

Page 144 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xxv, De Aspalatho et Agallocho [L’Astragale {a} et l’Agallochum], {b} sur les quatre sortes d’agallochum, ligne 8 (§ 7), remplacer ξυλον, suivi d’une virgule et de deux mots grecs dont Guy Patin, dans le livre, a barré cinq lettres en les rendant indéchiffrables (mais sans barrer la virgule inutile, comme il le recommandait dans sa lettre), par ξυλον θυινω εοικος [bois semblable au thuya]. {c}


  1. Astragale est un ancien terme de botanique désignant « une espèce de pois sauvage ou de montagne. Elle a une fleur rouge et une racine ronde et grande comme un raifort » (Furetière).

  2. L’agallochum ou agallocum est le bois d’aloès (v. supra note [12]).

  3. Littré DLF préfère écrire thuia parce que l’y (upsilon) n’est pas conforme à l’étymologie (θυια avec un iota).

La réédition de Francfort (1667, page 115) n’a pas exactement appliqué cette correction en conservant la virgule, ξυλον, θυινω εοικος (comme avait fait Patin, sur le livre, par mégarde).

36.

Page 154 (Paris, 1646, livre ii), ligne 18, un des trois x fait défaut dans les dizaines du numéro de chapitre : caput xxiii [23] pour caput xxxiii [33].

Page 156, ligne 3, mauvais numéro de chapitre : caput xlx [nombre aberrant] pour caput xxxiv [34].

La réédition de Francfort (1667, page 124) a corrigé les deux erreurs de numérotation.

37.

Page 159 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xxxvi, De Beta, et Spinachia [La Bette et l’Épinard], lignes 12‑13 (§ 8) : corriger deux renvois aux Épidémies d’Hippocrate (qui comptent sept livres), en remplaçant 8. Epid. 89. in uxore Epicharmi : 7. Epid. 6 in puero Cydis [8e des Épid. 89, chez la femme d’Épicharme ; 7e des Épid. 6, chez le garçon de Cydis], par 7. Epid. 89. in uxore Polemarchi : 7. Epid… [7e des Épid. 89, chez la femme Polémarque ; 7e des Épid…] ; mais même ainsi rectifiées, ces références restent inexactes, si je me réfère à la numérotation des chapitres dans les Épidémies de l’Hippocrate de Littré.

La réédition de Francfort (1667, page 127) a appliqué les deux corrections inexactes (selon Littré) de Guy Patin.

38.

Page 163 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xxxix, De Blito [La Blette ou épinard-fraise], ligne 23 (§ 4), corriger une référence au Régime d’Hippocrate, en remplaçant 1. de diæta [1er livre du Régime] par 2. de diæta [2e livre du Régime] : « La blette n’est pas chaude, elle est évacuante » (Littré Hip, volume 6, page 561).

La réédition de Francfort (1667, page 131) a appliqué la correction.

39.

Page 166 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xli, De Brassica [Le Chou], ligne 22 (§ 4), supprimer le second Bauhini dans :

Ex omni numero, in Officinis quidem venit Brassicæ capitæ albæ i Bauhini, semen et folia : in culinam autem et hæc, et v Bauhini, quæ est Brassica gongylodes, a vulgo Caulirapa dicta, artificio introducto.

[Parmi tous les choux, viennent bien sûr, dans les officines, la graine et les feuilles du chou à tête blanche, première variété de Bauhin ; mais surtout, en cuisine, la cinquième de Bauhin, qui est le chou rond, vulgairement appelé chou-rave, qu’on cultive].

V. note [35], lettre 318, pour les deux traités de botanique publiés par Caspar Bauhin avant 1646.

La réédition de Francfort (1667, page 133) a supprimé les deux Bauhini (comme l’avait malencontreusement indiqué Guy Patin dans son annotation du livre).

40.

Page 168 (Paris, 1646), toujours à propos des choux (v. supra note [39]), ligne 24 (§ 17), supprimer autem [aussi] et remplacer les deux aut par vel (même signification) dans :

Sumitur autem aut (vel) ut alimentum, aut (vel) ut medicamentum.

[On le consomme aussi soit comme aliment, soit comme médicament].

La réédition de Francfort (1667, page 135) a appliqué les trois corrections.

41.

Page 172 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xlv, De Calendula, seu Caltha [Le Souci, ou Caltha] ligne 23 (§ 1), remplacer Pal. par palustrem dans :

In Officin. habemus non Caltham Pal. (palustrem) sed Caltham Bauhini.

[Dans les officines, nous avons non pas la Caltha Pal. (palustris), mais la Caltha de Bauhin].

Caltha palustris est le nom latin du souci d’eau ou populage des marais ; le souci de Bauhin (v. supra note [39]) correspond au souci officinal (Calendula officinalis). Le nom de calendula (calendule en français) lui venait du fait qu’on lui attribuait la particularité de fleurir aux calendes (premiers jours du mois). Le souci était tenu pour provoquer les règles, faciliter l’accouchement, traiter la peste, faire sortir l’éruption de la variole et lutter contre les venins.

La réédition de Francfort (1667, page 138) a appliqué la correction de travers en imprimant In Officin. habemus non Caltham Pal. sed Caltham palustrem Bauhini.

42.

Page 179 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xlv, De Caradamomo [Le Cardamome], dans sa comparaison avec le nasturce (nasturtium, cresson de fontaine), ligne 12 (§ 10) : remplacer est par et dans sed quanto sit illo suavius, est (et) αρωματικωτερον, tanto minus calidum esse [mais (le cardamome) étant bien plus doux et plus aromatique que lui (le nasturce), il est d’autant moins chaud].

Le cardamome était aussi nommé « graine de paradis, parce qu’elle est fort odorante, et d’un goût âcre et amer. Le petit cardamome surpasse les autres en goût, en odeur et en vertu. C’est celui qui entre dans le thériaque. Les cardamomes échauffent et dessèchent ; ils fortifient les parties nobles, dissipent les vents et aident à la coction [digestion]. On s’en sert dans les maladies du cerveau, de l’estomac et de la matrice » (Trévoux).

La réédition de Francfort (1667, pages 143‑144) a appliqué la correction.

43.

Page 183 (Paris, 1646), livre ii, chapitre l, De Carduis [Les Chardons], section iv, De Eryngio [L’Érynge], ligne 18 (§ 24), remplacer Eryngii par cardui dans :

Quod notandum est hodie illis, qui indistincte in roborando ventriculo præscribunt. Quemadmodum enim vere calidum iuvare valet : ita valde frigidum amplius lædere potest tepiditas huius Eryngii [cardui].

[Il faut aujourd’hui faire remarquer cela {a} à ceux qui le prescrivent indistinctement pour fortifier l’estomac. Il est juste en effet de le tenir pour vraiment chaud : la tiédeur de cette érynge {b} (de ce chardon) peut ainsi gravement blesser {c} quand il est très froid].


  1. Le § 23 se termine en citant Archigène (v. note [2], lettre latine 106) recommandant l’érynge pour échauffer l’estomac.

  2. L’Érynge (mot féminin) ou éryngion (masculin, autrement nommé panicaut) est un chardon (dit à cent têtes) « dont les feuilles encore tendres se mangent confites au vinaigre ; sa racine est apéritive, propre aux maladies du foie et contre le poison » (Académie).

  3. Blesser l’estomac.

La réédition de Francfort (1667, page 147) a appliqué la correction de Guy Patin, mais en mettant cardui Eryngii au lieu de cardui seul.

44.

Page 190 (Paris, 1646), livre ii, chapitre liv, § 24, De Castaneis [Les Châtaignes], ligne 15 (précision omise par Guy Patin dans sa lettre), remplacer Lemovicenses par Petragoricenses dans :

Mihi iterum videtur, et folia et corticem proculdubio esse sicca, ob vim adstingentem : fructum, recentem quidem ob copiam humoris aquosi, potentia humidum esse, vetusculum siccum, cum pro panificio apud Gallos Lemovicenses [Petragoricenses] pinsitur.

[Il me semble, quant à moi, que les feuilles et l’écorce sont sans aucun doute sèches, en raison de leur pouvoir astringent. Le fruit récemment cueilli, étant donné qu’il est très riche en eau, est puissamment humide ; mais il sèche en vieillissant, puisque, chez les Français du Limousin (Périgord), on le moud pour faire du pain]. {a}


  1. Furetière dit de la châtaigne qu’elle a une « pulpe fort blanche, et bonne à manger et à faire de la bouillie. Les châtaignes sont fort venteuses. Les écoliers sont friands de châtaignes bouillies. On engraisse les pourceaux de châtaignes en Limousin. Les montagnards vivent tout l’hiver de châtaignes qu’ils font sécher sur des claies, puis ils les font moudre après les avoir pelées, pour en faire du pain. Ce fruit est appelé par Dioscoride (v. supra notule {c}, note [10]) gland de Jupiter, qu’il dit être fort astringent, et surtout sa pelure du milieu. »

La réédition de Francfort (1667, page 153) a appliqué la correction.

45.

Page 194 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lv, De Centaurio utroque [Les deux Centaurées], section ii, De centautio minore [La petite Centaurée], ligne 11 (§ 17), sur la dose à employer dans l’hydropisie, remplacer ʒ j par drachmæ unius dans :

Mesue porrigit, me consentiente, ʒ j [drachmæ unius] tertia parte ad ʒ j ß

[Mésué {a} propose, et je l’approuve, entre le tiers d’une ʒ (drachme) et une ʒ et demie].

Centaurées (Thomas Corneille) :

« Plante médicinale dont il y a de deux sortes, la grande et la petite. La grande centaurée qui croît dans les Alpes et dans les vallées exposées au soleil, dans la Pouille et dans la Savoie, n’est autre chose que le rhapontic. {b} La petite centaurée est plus en usage que la grande et entre dans la composition de la thériaque. C’est une fort petite plante qu’on trouve dans les lieux humides des montagnes et des plaines, et que quelques-uns appellent Fel terræ, {c} à cause qu’elle est très amère. On l’appelle centaurée du centaure Chiron {d} dont on prétend que cette herbe ait guéri la plaie du pied. Sa tige est déliée et carrée, et elle a ses feuilles longuettes, qui se terminent en pointe et qui sont d’un vert tirant sur le jaune. Ses fleurs sont petites, d’un rouge qui approche du gris de lin, et viennent en manière de bouquets qu’on enveloppe de papier blanc, et qu’ensuite on fait sécher hors des rayons du soleil dans un lieu bien aéré. »


  1. V. supra note [12].

  2. V. supra note [22].

  3. Fiel de terre.

  4. V. note [5], lettre 551.

La réédition de Francfort (1667, page 156) n’a pas appliqué la correction.

46.

Pages 207‑208 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxiii, De Chelidonio utroque [Les deux Chélidoines (v. note [14], lettre 640)], section ii, Chelidonium minus [La petite Chélidoine], dernière ligne de la page 207 (§ 10), remplacer Mellæ par Melæ dans :

§ 9. Et hoc, alicubi purpureas maculas in foliis ostendere, quas quidam pro signature Scorbuti agnoscunt. Ob has habetur pro Amello Virgil. 4. Georg.

§ 10. Quod qui credere non volet, eat

………… Ad curvæ flumina Mellæ [Melæ].

Ubi autem sit Mella, ne Pontanus quidem Commentator novit. Me Baccius in op. de Thermis docuit, esse in agro Brixiano Lombardiæ.

[§ 9. Et sur ses feuilles, elle présente parfois des taches pourpres, que certains prennent pour les signatures du scorbut. {a} C’est à cause d’elles que Virgile, au livre iv des Géorgiques l’appelle Amellus.

§ 10. Que celui qui ne veut pas le croire aille donc

………… Ad curva flumina Mellæ. {b}

Pas même le commentateur Pontanus ne sait où se trouve la Mella. {c} Bacci m’a appris, en son ouvrage de Thermis, qu’elle est à Brescia en Lombardie]. {d}


  1. V. note [5], lettre 340, pour les signatures.

    Inventeur du traitement rationnel du scorbut {i} par les citrons, James Lind, {ii} dans Treatise on the scurvy… [Traité du Scorbut…] (Londres, A. Millar, 1757, in‑8o, page 303), renvoie au dialogue d’Euricius Cordus {iii} intitulé Botanologicon [Discours botanique] (Cologne, Ioannes Gymnicus, 1534, in‑8o), où il dit à son interlocuteur Iohannes Ralla, parlant de la chélidoine (page 94) :

    Saxones vero < appellant > schorbocks kraut, quod forte morbo, quem illi schorbock nominant, medeatur.

    [Les Saxons < l’appellent > en vérité herbe du scorbut, parce qu’elle remédie par hasard à la maladie qu’ils nomment schorbock]. {iv}

    1. V. note [4], lettre 427, pour le scorbut et ses étymologies germano-scandinaves.

    2. V. note [4], lettre 981.

    3. Erycius ou Euricius Cordus (Erich Eberwein), Simesusius (natif de Simtshausen en Hesse,1486-1535), homonyme latin, mais distinct de l’humaniste Heinrich Ritze (v. note [4], lettre 981).

    4. Cela confirme qu’on savait empiriquement, mais efficacement, traiter le scorbut bien avant la démonstration de James Lind et la découverte de la vitamine C (1928).
  2. « vers les eaux sinueuses de la Mella. »  Virgile parle de l’amellus (amelle) aux vers 270‑279, disant que sa feuille est d’or et que sur ses pétales brille la pourpre de la violette noire. Caspar Hofmann imitait la fin des vers 277‑278 :

                                tonsis in vallibus illum
    pastores et curva legunt prope fulmina Mellæ
    .

    [les bergers le cueillent dans les vallons près des eaux sinueuses du Mella].

  3. V. note [17], lettre latine 7, pour le R.P. Jacobus Pontanus et ses commentaires de Virgile (Augsbourg, 1599).

  4. V. note [7], lettre 283, pour Andrea Bacci et son ouvrage en sept livres « sur les Thermes » (Venise, 1571).

    La (ou le) Mella est un affluent du Pô. Le Dictionnaire de Trévoux (1752) s’est égaré en disant de l’amelle que « c’est une plante que l’on trouve en abondance le long de la rivière de Mella en France, qui lui a donné son nom », car le Milanais était alors autrichien et non plus français. En latin, mella signifie eau miellée.

Bien quelle fût erronée, la réédition de Francfort (1667, page 166) a appliqué la correction de Guy Patin.

47.

Page 213 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxv, De Ciceribus [Les Pois chiches], ligne 26 (§ 7), sur l’hétérogénéité de ce légume, avec ses deux parties, l’une salée en surface, et l’autre douce au centre, Caspar Hofmann écrivait :

Hoc Theophr. habet 3. Hist. 6. et Plin. l. c. Vide Cæsalp. Hist. 16.

[Théophraste en compte trois genres au 6e livre de son Hist. {a} et Pline à l’endroit cité plus haut. {b} Voyez Cesalpino, Hist. 16]. {c}


  1. Historia plantarum [Histoire des plantes] de Théophraste d’Érèse (v. note [7], lettre 115).

  2. l. c. : loco citato. Pline décrit le pois chiche au livre xviii, chapitre xxxii de son Histoire naturelle ; mais Hofmann n’en a cité plus haut dans son chapitre (au § 1) que le livre x, chapitre xii, qui traite des milans (oiseaux) .

  3. Andrea Cesalpino (v. note [55], lettre 97) : De Plantis libri xvi [Seize livres sur les Plantes] (Florence, 1583, v. note [32] de la Leçon sur le Laudanum et l’opium), sans mention du mot Historia dans le titre.

Guy Patin demandait de corriger en 6. Hist. 16, mais avec ambiguïté.

Qu’on y mette ou non les amendements de Patin, ce passage est un casse-tête car tous ses renvois étaient et sont demeurés erronés : à Théophraste, à Cesalpino et à Pline.

48.

Page 216 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxvi, De Chicorio et Chicoraceis [La Chicorée (v. note [12], lettre 312) et les Chicoracées], ligne 16 (§ 10), remplacer coagitatam [remuée ensemble] par colligatam [liée ensemble] dans :

Sed quid in Culinam ? 1. Endivia latifolia solis foliis, quam coagitatam (colligatam) hyeme obruunt terra, arenave, ut fiat candidior, et tenerior.

[Mais qu’en fait-on en cuisine ? 1. L’endive à feuilles larges, pour ses seules feuilles, que pendant l’hiver on couvre de terre ou de sable, après l’avoir remuée ensemble (liée ensemble), pour la rendre plus blanche et plus tendre].

La réédition de Francfort (1667, page 173) a appliqué la correction.

49.

Page 229 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxvii, De Cicuta [La Ciguë (v. note [8], lettre 196)], deux requêtes.

La réédition de Francfort, 1667, a appliqué la seconde correction (page 184), mais a maintenu (page 183) la référence au livre iv, chapitre xv, de Galien sur les Médicaments simples car elle était exacte (Kühn, tome xi, pages 666‑667, traduit du grec) :

Proinde quoque quæ summe nos refrigerant ac interimunt, veluti cicuta, papaveris succus, hyoscyamus, mandragora, minime omnium acida sunt, quippe licet frigidi sint sapores acidi omnes, haud tamen eo usque refrigerant ut interficiant, non enim tenuis forent essentiæ, si extreme essent frigidi.

[Voilà aussi pourquoi les simples qui nous refroidissent et nous tuent, comme la ciguë, le suc de pavot, la jusquiame, la mandragore, {a} sont les moins acides de tous, bien que tous les remèdes froids soient acides au goût ; ils ne refroidissent cependant pas au point de provoquer la mort, car leur nature ne serait pas délicate s’ils étaient extrêmement froids].


  1. V. notes [21], notule {b}, de la Leçon sur le Laudanum et l’opium, pour la jusquiame, et [85] infra pour la mandragore.

Tout cela n’élucide pas le mystère toxicologique de la ciguë.

50.

Page 243 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxxi, De Costo [Le Costus], deux requêtes.

Le Costus est une racine venue d’Orient (Thomas Corneille) :

« Le vrai costus est chaud, stomachique, hépatique et hystérique ; Galien dit qu’il a une qualité mêlée d’une petite amertume, jointe à une chaleur et une mordacité si grandes qu’il exulcère, et qu’ainsi on en oint avec huile ceux qui ont la fièvre avant que les frissons et l’accès leur viennent ; qu’il est bon aussi aux sciatiques et paralysies, et en toutes les parties qu’il faut échauffer, ou quand on veut tirer quelque humeur ; on s’en sert aussi à provoquer les urines, et dans la suppression des mois. »

La réédition de Francfort (1667, page 195) a appliqué les deux corrections.

51.

Page 246 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxxii, seconde section intitulée Crassula minor [La petite Crassule], {a} ligne 28 (§ 7), ajouter dicitur dans la phrase :

Et Αειζωον δασοφυλλον Dalecampii [dicitur].

[Et (on l’appelle) Αειζωον δασοφυλλον de Daléchamps]. {b}


  1. Les crassules sont un genre de plantes grasses. La petite crassule ou illécèbre (renouée argentée), du latin illecebra, « charme, attrait ».

  2. Le chapitre xviii (pages 1128‑1134), livre x, de l’Historia plantarum [Histoire des plantes] de Jacques Daléchamps (Lyon, 1586, v. note [2], lettre 75) est consacré aux différentes sortes de plantes grasses qu’on dénomme aizoon (sempervivus et sedum en latin, éternel et joubarbe en français). Je n’y ai pas trouvé le qualificatif dasophyllon, mot grec qui signifie « dont les feuilles sont velues », dans la partie consacrée à l’aizoon minus sive sempervivum, mais Daléchamps y dit que dasu, dans Dioscoride (v. supra notule {c}, note [10]), n’est pas à prendre pour pilosum et hirsutum [velu et chevelu], mais pour densum, rigidum et compactum [dru, rigide et serré].

La réédition de Francfort (1667, page 197) a appliqué cette correction.

52.

Page 248 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxxiv, De Croco [Le Safran], ligne 35 (§ 8), ajouter quæ adduntur dans :

Verumtamen Galen. monet, [quæ adduntur] respiciunt tantum adulterium Croci.

[Galien fait cependant observer que (ce qu’on y ajoute) n’est à tenir que pour une corruption du safran].

La provenance et les emplois du safran étaient divers (Thomas Corneille) :

« On l’appelle quelquefois Crocus Orientalis à cause que le meilleur vient de Corycie, qui est une province du Levant. {a} Il en croît d’excellent en France, surtout dans le Gâtinais et dans tout le pays d’Orange. Ce qu’on appelle proprement safran, et ce qu’on vend sous ce nom, ce sont trois ou quatre filets qui viennent dans chaque fleur, qui ont le bout de couleur de feu, et assez gros. On s’en sert dans la médecine, dans les teintures et dans les viandes. Les enlumineurs l’emploient pour faire du jaune doré. Le bon safran doit être pliant, difficile à broyer, et quelquefois entremêlé de filaments blanchâtres. On le prépare pour la composition de la thériaque, où il entre, en le repassant entièrement poil à poil, afin d’en ôter le petit pied jaune avec la pointe des ciseaux, pour n’y laisser que la partie purpurine, qui ne cède à aucune écarlate en vivacité de couleur. La nature du safran, selon Dioscoride, {b} est de résoudre, de mollifier et de restreindre légèrement. Il provoque l’urine et en le buvant avec du vin cuit, il empêche qu’on ne s’enivre. Enduit avec du lait de femme, il arrête et restreint toute fluxion des yeux. On le met aux breuvages qu’on ordonne pour les vers et vermines du corps. Quelques-uns tiennent que le safran fait mourir ceux qui en boivent avec de l’eau au poids de trois drachmes. Il y a un safran bâtard, qui n’est autre chose que le carthamus. » {c}


  1. Korikos en Cilicie (côte méridionale de l’Anatolie).

  2. V. supra notule {c}, note [10].

  3. V. note [10] de la lettre latine de Caspar Hofmann à Guy Patin , datée de 1646.

La réédition de Francfort (1667, page 199) a appliqué cette correction.

53.

Page 249 (Paris, 1646), toujours sur le safran (v. supra note [52]), lignes 3 et 5 (§ 10), corriger deux fois une coquille (ou faute de syntaxe) sur les mots ικμαζοντα [pourri (dans une syntaxe que je ne suis pas parvenu à débrouiller)], imprimés ικματοντα, dans une laborieuse discussion philologique sur l’altération du safran :

Idemmet ait, Crocum malum esse ευρωτιωντα, η ικματοντα [ικμαζοντα]. Quod Plin. dixit, pessimum quod situm redolet. Nec mirum, expressisse vocem priorem tantum : situs enim ab humido (quod mox damnat) est. Quod si Ruellium sequi placeat, et accipere το ικματοντα [ικμαζοντα] quidem de situ, το ευρωτιωντα autem de carie : oportebit etiam dicere, vitia duo, alterum ab adulterio, alterum ab ætate in idem coiisse. Ita vero Dioscorides per το ευρωτιων idem intellexit, quod per το επιμηκης. Nisi enim fallor, vox illa significat crocum, non cariosum et pulverulentem, sed oblongum, ut vertunt.

[Le même dit encore que Crocum malum esse ευρωτιωντα, η ικματοντα (ικμαζοντα) ; {a} ce que Pline exprime en disant que le plus mauvais est celui qui sent le moisi. Il n’y a pas à s’étonner qu’il n’ait conservé que le premier des deux mots, car il est distinct d’humide (qualité qu’il condamne ensuite). {b} S’il paraît bon de suivre La Ruelle  {c} et d’accepter ικματοντα (ικμαζοντα) pour pourriture, et ευρωτιωντα pour moisissure, il faudra aussi convenir que ces deux défauts, l’un étant provoqué par l’adultération et l’autre par le vieillissement, se confondent en un seul. En vérité, par le mot ευρωτιων, Dioscoride a voulu dire επιμηκης ; {d} car si je ne me trompe en traduisant, ce dernier mot ne signifie pas que le safran soit pourri et réduit en poussière, mais allongé].


  1. « le mauvais crocus est moisi, ou pourri » : Dioscoride, livre i, chapitre xxv (édition bilingue de Paris, 1549, fo 16 ro, lignes 18‑19). La traduction latine de ce passage (dans la colonne de droite) ne parle pas d’humidité : nec situm redolet, aut cariem sentit [et il ne sent pas la moisissure, ou n’a pas une odeur de pourriture].

  2. Histoire naturelle de Pline, livre xxi, chapitre xvii, sur le safran (Littré Pli, volume 2, page 47) :

    Probatio sinceri, si imposita manu crepat, veluti fragile. Humidum enim quod evenit adulteratione, cedit. […] Contra Cyrenaico vitium, quod omni croco nigrius est, et celerrime marescit. Optimum ubicumque quod pinguissimum, et brevis capilli : pessimum vero, quod situm redolet.

    « On reconnaît qu’il est pur lorsqu’il craque sous la main qui le presse, comme s’il était friable ; en effet, quand il est humide, ce qui est dû à la falsification, il cède à la pression. […] Le safran de Cyrénaïque {i} a le défaut opposé ; il est le plus foncé de tous ; il se gâte aussi très promptement. Partout le meilleur est celui qui est le plus épais et le plus court ; le plus mauvais est celui qui sent le moisi. »

    1. V. notule {a}, note [14] du Borboniana 6 manuscrit.
  3. V. note [23], lettre 236, pour Jean de La Ruelle est ses trois livres de Natura stirpium [sur la Nature des plantes] (Paris, 1536).

  4. Allongé au lieu de moisi, v. supra notule {c}, note [10], pour Dioscoride.

La réédition de Francfort (1667, page 199) a corrigé ces deux mots grecs.

54.

Pages 250‑251 (Paris, 1646), toujours sur le safran (v. supra note [52]), modifier comme suit la dernière ligne de la page 250 (§ 20) :

Fuit mulier quædam, inquit, quæ aliquot diebus la borarat in partu, et dedi illi in potu ʒ ij. Croci, et peperit statim. Et expertus fui postea sæpe, et semper ita. Hui, dicis in dosi tanta ! Mihi suspecta semper fuit fides librariorum, qui ʒ pro ℈ j. scripserint. Quis enim nisi audacissimus, daret ʒ ij. qui sciat ʒ iij. interficere ? Putarim igitur Rhasin heic potuisse summam dosin ℈ ij. et postea in hoc casu subsisti, vel in ℈ j. vel in ℈ ß [in hac dosi vel substitisse, vel ad ℈ ß. vel descendisse ad ℈ ß aut ad ℈ j. ascendisse] præsertim si quis det, ut Crato, cum ℈ ij ß. dictamni Cretici in vino odorifero.

[Je vis, dit-il, {a} une femme qui était en travail d’enfantement depuis quelques jours ; je lui fis boire 2 ʒ {b} de safran, et elle accoucha aussitôt. J’ai depuis souvent expérimenté ce traitement, avec toujours le même succès. Eh quoi, dis-tu, à une si forte dose ! J’ai toujours tenu pour peu dignes de confiance les libraires qui impriment ʒ au lieu de ℈. Qui donc, en effet, à moins d’être extrêmement téméraire, donnerait 2 ʒ en sachant que 3 ʒ sont mortelles ? {c} Je penserais donc que Rhazès a pu < administrer > la dose extrême de 2 ℈, puis, dans une telle situation, y a substitué soit 1 ℈, soit une demie ℈ (puis a substitué à cette dose soit une demie ℈, soit il l’a réduite à une demie ℈, soit il est monté jusqu’à 1 ℈) ; {d} surtout si, comme Crato, {e} on l’administre avec 2 ℈ et demi de dictame de Crète {f} en vin aromatique].


  1. Propos attribué à Rhazès (v. note [24], lettre 101).

  2. Une drachme (ou dragme, ʒ, 3,9 grammes) contient trois scrupules (℈, 1,3 grammes).

  3. La toxicité du safran est cérébrale (Henri-Simon-Pierre Gissey, Dictionnaire des aliments, vins et liqueurs…, Paris, 1750, tome iii, pages 313‑314) :

    « […] il faut prendre garde d’en abuser car il peut produire des effets dangereux. On a vu un homme qui en faisait trafic qui, pour en avoir trop mêlé parmi ses viandes, tomba dans un excès de rire qui pensa lui coûter la vie. Pris avec excès, il jette aussi dans des assoupissements dangereux ; et on a même trouvé des personnes mortes sur des sacs de safran, pour s’y être endormies pendant la nuit. »

  4. Cette correction ne deviendrait à peu près intelligible que si on y retirait vel ad ℈ ß., pour aboutir à « soit il l’a réduite à une demie ℈, soit il est monté jusqu’à 1 ℈ ».

  5. Johann Crato (v. note [2], lettre 845).

  6. Dictame (ou dictamne) : herbe crétoise très aromatique ; « ses feuilles, qui sont couvertes d’un certain coton épais, ont une vertu singulière pour délivrer promptement les femmes qui sont en travail d’enfant. […] Dioscoride [v. supra notule {c}, note [10]] dit que les chèvres, en mangeant de cette herbe, font sortir les flèches dont elles ont été percées et se guérissent » (Thomas Corneille). Outre le vrai dictame de Crète, il existait un faux dictame, ou dictame bâtard, dont les vertus vulnéraires étaient moindres.

La réédition de Francfort (1667, page 201) a intégralement appliqué la correction de Guy Patin, bien qu’elle fût inintelligible, tandis que le texte de 1646 semblait assez clair. Tout cela paraît bien léger, s’agissant d’un remède toxique qu’on prescrivait à des parturientes. Le point important est la confusion des imprimeurs entre les symboles de la drachme (ʒ) et du scrupule (℈).

55.

Page 251 (Paris, 1646), toujours sur le dosage du safran (v. supra note [54]), ligne 25 (§ 23), remplacer Constant. African. par Constantinus Africanus dans :

Sed quæ tandem est illa dosis, à qua periculum est ? Mihi distincte nihil compertum est. Dioscor. quidem, Serapio, Avicen. Constant. [Constantinus] African. [Africanus] omnes, ex aliorum sententia, scribunt ʒ iij. interficere.

[Mais quelle est donc la dose à partir de laquelle il y a danger ? Je n’ai rien trouvé de bien certain là-dessus. Dioscoride, Sérapion {a} et Constantin l’Africain {b} écrivent tous, selon les dires d’autres auteurs, que la dose de 3 dragmes est mortelle].


  1. Jean Sérapion est un médecin assyrien chrétien du ixe s. qui a compilé les travaux de ses prédécesseurs. On lui attribue, entre autres ouvrages, un Traité des simples, qui fut imprimé pour la première fois à la fin du xve s.

    V. supra notule {c}, note [10], pour Dioscoride.

  2. Compilateur et restaurateur des textes d’Hippocrate et Galien au xie s., Constantin l’Africain (Constantinus Africanus) était originaire de Carthage. Il avait voyagé au Proche-Orient pour y acquérir le savoir des Arabes ; à son retour, il fut chassé de sa ville natale et se réfugia à Salerne, où il se fit moine et fonda l’École de Salerne (v. note [4], lettre 12).

La réédition de Francfort (1667, page 201) a partiellement appliqué la correction : Constant. Africanus.

56.

Page 256 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxxvi, De Cucumeribus et aliis fructibus cartilaginosis [Les Concombres et autres fruits cartilagineux (pulpeux)], ligne 6 (§ 5), pour éviter un pléonasme (cui et ei) et une abréviation, remplacer ei Gal. par Galenus dans :

Quod ipsum argumento est, non esse cucumin veterum, cui et ante et post maturitatem adimit ei Gal. [adimit Galenus] omnem adstrictionem, ut dicetur.

[Il n’y a là pas lieu à discussion : il ne s’agit pas du concombre des Anciens, auquel à qui (auquel) Galien nie, pour ainsi dire, toute astringence, tant avant qu’après sa maturité].

La graine du concombre domestique était une des quatre semences froides (v. note [12], lettre latine de François Teveneau, datée du 25 février 1657).

En imprimant adimit Gal., la réédition de Francfort (1667, page 205) n’a appliqué qu’une de ces deux corrections.

57.

Page 260 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxvi (v. supra note [58]), dans le curieux titre de la section consacrée au second dictame, Guy Patin demandait de remplacer melopepones aut aletones [Les Melons ou Aletones (mot auquel je n’ai pas trouvé de sens, ni en latin ni en grec)] par melopepones aut melones, qui sont synonymes ; Caspar Hofmann commence d’ailleurs son paragraphe en disant :

Nimirum, non putem aliam fuisse differentiam, quam illam, quæ ex adverso respondes Sycis et σικυοπιποσι. Atque hac oservatione ditem, si fas sit, Bauhinum in Pinace.

[Assurément, je ne penserais pas que le second soit différent du premier, qui correspond en revanche au sycis et au sikuopiposi. {a} Et si j’osais, j’enrichirais de cette observation le Pinax de Bauhin]. {b}


  1. Ces deux mots, latin et grec, renvoient au sicyos agrios et au σικυο-πεποσι, qui s’apparentent au concombre sauvage.

  2. Le Pinax de Capar Bauhin (Bâle, 1623, v. supra notule {c}, note [9]), section iv, livre iii, pages 310‑314, ne parle ni d’aletones ni d’aleiones (sans chagement dans la réédition de 1671).

Dans ce titre, la réédition de Francfort (1667, page 208) a remplacé aletones par aleiones, mot tout aussi dénué de sens en latin comme en grec, où αλητον (alêton) signifie « farine » et, par extension, « repas », et αλειος (aléios), « resserré ». Je pense que le bon titre aurait du être : melopepones aut pepones [Les Melons ou Pastèques].

58.

Page 272 (Paris, 1646), livre ii, deux requêtes portant sur deux chapitres consécutifs.

  1. Sur le chapitre lxxxiv, De Elemi seu Elemmi, seu Elevi gummi [L’Élémi ou Élemmi, ou résine d’Élevus (arbre oriental incertain)], lignes 11 et 12, développer deux abréviations à la fin du § 3, commentant un passage d’Euricius Cordus (v. supra notule {a‑iii} note [46]) :

    Est autem, intus quidem vere flavum, maculis quibusdam candicantibus distinctum : foris autem in flavo sordidum, thuris modo pingue, odore acri et vehementi, qualis fere Sandaracæ, aut potius Colophoniæ, sapore inter thus, Sandarac. [Sandaracam] et Colophon. [Colophoniam].

    [Au dedans, il est d’un jaune profond, qui se distingue par quelques taches tirant sur le blanc ; mais au dehors, il est jaune sale, gras à la manière de l’encens, d’odeur âcre et puissante, ressemblant à celle de la sandaraque et de la colophane, {a} avec un goût intermédiaire entre celui de l’encens, de la sandaraq. (sandaraque) et celui de la colophan. (colophane)]


    1. La sandaraque est la résine odorante qui découle du thuya aphylla.

      La colophane est le résidu résineux de la distillation de la térébenthine.

  2. Sur le chapitre lxxxv, De Equiseto [La Prêle queue-de-cheval ou chevaline], trois requêtes sur le § 3, lignes 29‑31, menant, pour plus de clarté, à le réécrire.

    • Forme originelle :

      Huius Asparagos, authore Matthiol. in Hetruria, modo in defectu melioris, modo in dysenteria, aliisque alvinis fluxibus, comedunt Hetrusci, et sentiunt aliquando ita sibi stringi ventrem, ut colici fiant.

      [Au dire de Matthiole, en Étrurie, {a} tantôt faute de mieux, tantôt en cas de dysenterie et autres flux de ventre, les Étrusques consomment cette sorte d’asperges {b} et éprouvent parfois qu’elle leur resserre tant les intestins qu’ils ressentent des coliques].


      1. L’Étrurie est l’ancien pays des Étrusques, aujourd’hui la Toscane et les Toscans. V. note [42], lettre 332, pour Matthiole et son commentaire de Dioscoride (Venise, 1544).

      2. La racine de la prêle (aussi nommée queue-de-rat, mais abusivement qualifiée ici d’asperge) est creuse et si ligneuse que les tourneurs, les couteliers ou les doreurs s’en servaient pour polir leurs ouvrages. La prêle étant fort vulnéraire et fort astringente, on ordonnait sa décoction dans le crachement de sang, dans les flux immodérés des hémorroïdes et des règles (Trévoux).

    • Forme désirée par Guy Patin :

      Huius Asparagos, authore Matthiol. in Hetruria, rustici in defectu aliorum, aut etiam in dysenteria, aliisque alvinis fluxibus, comedunt et sentiunt…

      [Au dire de Matthiole, en Étrurie, à défaut d’autres remèdes, ou aussi en cas de dysenterie et autres flux de ventre, les paysans consomment cette sorte d’asperges…]

La réédition de Francfort (1667, page 218) a appliqué toutes ces corrections.

59.

Page 279 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxxxviii, De Eupatorio, seu Hepatorio, et Agrimonia [L’Eupatoire, ou Hepatorium, ou aigremoine], ligne 14 (§ 4‑v), remplacer Eupator par Eupatorium et dederetur par adhiberetur dans :

Cum Eupator. [Eupatorium] Mesue fere dederetur [adhiberetur] ad compositiones alterantes.

[Puisque Mésué dédie (emploie) généralement l’eupatoire {a} à (pour) la préparation des compositions altérantes].


  1. Ce nom d’eupatoire, qu’on donnait à l’aigremoine (v. note [11], lettre latine de François Teveneau, datée du 25 février 1657), vient de Mithridate vi Eupator, c’est-à-dire le Grand, roi du Pont (Bosphore) au ier s. av. J.‑C., inventeur supposé du mithridate (v. note [4] de l’observation xi).

    V. supra note [12] pour Mésué.


La réédition de Francfort (1667, page 218) a appliqué cette correction.

60.

Page 283 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xc, De Faba [La Fève], ligne 20 (§ 9), ajouter differe [différer] dans une interrogation sur la similitude entre la colocasie et la fève d’Égypte :

Colocasiam hodiernam [differe] a Colocasia veterum.

[La colocasie d’aujourd’hui (diffère) de la colocasie des Anciens]. {a}


  1. Colocasie ou colocase (Thomas Corneille) :

    « Plante fort commune chez les Égyptiens, des racines de laquelle ils font du potage. Elle a cela de particulier qu’elle n’a ni fleur ni fruit en Égypte, qui est son pays naturel, et qu’ailleurs elle porte l’un et l’autre. Cela vient apparemment de ce que le limon du Nil engraissant trop la terre, et s’attachant à la racine ou ne montant pas plus haut que les feuilles, la racine tire tout le suc, en sorte qu’il n’en reste point pour les fleurs et pour les fruits ; ce qui n’arrive point lorsque cette plante est transplantée en quelque autre lieu, où la terre étant plus maigre, la racine diminue beaucoup, parce que le suc qu’elle attire est plus léger, et qu’il peut monter en haut plus facilement. »

La réédition de Francfort (1667, page 226) a appliqué cette correction.

61.

Page 290 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xci, De Ficubus [Les Figues], ligne 28 (§ 24), ajouter decoctum ficuum [décoction de figues] dans :

Gal. 6. κ. τοπ. 3. 7. κ. τοπ. 1. dicit [decoctum ficuum], Siræum a quibusdam vocari, et habere facultatem abstergendi sine morsu.

[Au 6e livre, chapitre iii, et au 7e, chapitre i, κ. τοπ. {a} Galien dit que certains donnent (à la décoction de figues) le nom de siræum, {b} et qu’elle a la vertu d’être astringente sans être âpre au goût].


  1. Traité de Galien sur la composition des médicaments selon les lieux affectés (κατα τοπους, v. note [22], lettre 527).

  2. Le siræum (siraios en grec) est un vin cuit qu’on consommait dans l’Antiquité. Pline en parle au chapitre xi, livre xiv de son Histoire naturelle (Littré Pli, volume 1, page 532), parmi les vins doux (qui cherchent à imiter le goût du miel) :

    Nam siraeum, quod alii hepsema, nostri sapam appellant, ingeni, non naturae, opus est musto usque ad tertiam mensurae decocto. quod ubi factum ad dimidiam est, defrutum cr. omnia in adulterium mellis excogitata, sed priora uva terraque constant.

    « Le siræus, que nous appelons sapa, nommé hepsema ailleurs, est le produit de l’art et non de la nature : on le prépare en faisant bouillir du moût jusqu’à ce qu’il soit réduit au tiers ; quand il est réduit à moitié, nous l’appelons defrutum. »

La réédition de Francfort (1667, page 232) a appliqué cette correction.

62.

Page 293 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xciv, De Fœniculo [Le Fenouil], ligne 25 (§ 1), sur l’étymologie, remplacer Cæsalpinum [Cesalpino] par Casaubonum [Casaubon] dans :

Interim non nescio, Cæsalpinum [Casabonum] in Strab. derivare a Marathone, seu Campo fœniculaceo {a} Atticæ.

[Toutefois, je n’ignore pas que Cesalpino (Casaubon) sur Strabon dérive ce mot de Marathon, ou champ de fenouil d’Attique]. {b}


  1. Sic pour fœniculario, erreur qui a échappé à la vigilance de Guy Patin.

  2. Comme on va voir ci-dessous, fenouil (v. note [13] de la Consultation 19) se dit marathon (μαραθον) en grec, mot qui a donné son nom à la célèbre plaine de Marathon (Μαραθων, v. note [16], lettre de Jan van Beverwijk, datée du 30 juillet 1640) en Attique (péninsule d’Athènes).

La consultation de ces deux sources explique ce qu’écrivait Caspar Hofmann et donne raison à Patin.

La réédition de Francfort (1667, page 234) a appliqué cette correction (mais en laissant fœniculaceo pour fœniculario, v. supra première notule {a}).

63.

Page 298 (Paris, 1646), livre ii, ligne 22, corriger le numéro du chapitre, en remplaçant xciii par xcvi, De Fraxino et Lingua avis [Le Frêne et la Langue d’oiseau].

Le Dictionnaire de Trévoux explique ce titre en disant des fruits et des graines du frêne qu’ils « sont une manière de langue aplatie, longue d’un pouce et demi, membraneuse et fort déliée dans la pointe ; d’où vient qu’on les appelle langue d’oiseau, lingua avis, ou ornithoglossa ; ils sont attachés plusieurs ensemble à la même queue, et ont le même goût que les feuilles. Dans l’épaisseur de leur base sont renfermées les semences qui sont aplaties et amères ; on les nomme aussi langue d’oiseau. » V. note [5] de la leçon de Guy Patin sur la manne, pour celle qui provient du frêne.

La réédition de Francfort (1667, page 238) a appliqué cette correction.

64.

Page 299 (Paris, 1646), avec lapsus de Guy Patin sur le numéro de la page (399 pour 299), livre ii, chapitre xcvi sur le frêne (v. supra note [63]), deux requêtes.

La réédition de Francfort (1667, page 238) a appliqué ces deux corrections.

65.

Page 301 (Paris, 1646), livre ii, chapitre xcvii, De Galanga utraque [Les deux Galangas], ligne 11 (§ 8), ajouter usus est [est utilisé] dans :

Magnus quidem eius [usus est] ad iuvandam coctionem, tam primam in ventriculo, quam secundam in visceribus.

[Le grand (est utilisé) pour favoriser la digestion : autant la première, qui se fait dans l’estomac, que la seconde, dans les viscères].

Galanga (Trévoux) :

« Plante des Indes Orientales. Il y a le petit et le grand galanga. Le petit galanga croît à la Chine […]. Le grand galanga croît dans l’île de Java et en Malabar […] et n’a pas autant de vertu que celle du petit galanga. […] Le galanga est un remède céphalique, cardiaque et stomachique. Il fortifie l’estomac et aide à la digestion. Il est bon dans les maux de tête, dans la colique, pour dissiper les vents et pour corriger la puanteur de l’haleine. »

La réédition de Francfort (1667, page 240) a appliqué cette correction.

66.

Page 306 (Paris, 1646), livre ii, chapitre c, De Galio [Le Gaillet jaune], ligne 11 (§ 3), remplacer Gal. et Bauhin. [Galien et (Caspar) Bauhin] par Galenus et Paulus [Paul Éginète (v. note [13], lettre 153)] dans un propos sur la sécheresse du gaillet.

Le Gaillet est une plante médicinale dont il existe deux variétés, la jaune et la blanche. Son nom est une contraction de caille-lait, mais par erreur, car elle ne possède pas cette faculté ; Trévoux :

« Ces deux plantes sont à présent recommandées pour l’épilepsie, on prend l’une et l’autre indifféremment. On en tire le suc en ajoutant du vin blanc lorsqu’on les pile, ou bien l’on en fait une décoction, ou on les prend infusées à froid. {a} On joint à l’usage de cette plante des purgatifs plus ou moins forts, et qu’on réitère suivant l’état de la maladie et les forces du malade. La poudre de ses feuilles est astringente, et elle suspend les hémorragies. »


  1. V. supra note [29‑2].

La réédition de Francfort (1667, page 245) a appliqué cette correction, mais en laissant l’abréviation Gal.

67.

Page 307 (Paris, 1646), livre ii, chapitre ci, De Genista [Le Genêt], ligne 3 (§ 2), ajouter differentes [qui diffèrent] dans :

In Offic. nostris sunt duæ nominatæ Genistæ, [differentes] foliis, succo, flore et semine.

[Dans nos officines, on donne le nom de genêt à deux espèces {a} qui diffèrent par leurs feuilles, leur suc, leur fleur et leur graine].


  1. Le genêt ordinaire (genista scoparia, à balai) et le genêt d’Espagne (genista juncea, jonc). Les fleurs du genêt « ont une vertu merveilleuse pour lever les obstructions de la rate et du foie, pour faire uriner et rompre la pierre » (Thomas Corneille).

La réédition de Francfort (1667, page 245) a appliqué cette correction.

68.

Page 309 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cii, De Gentiana [La Gentiane], ligne 18 (§ 6), sur les vertus thérapeutiques de cette plante, ajouter le verbe manquant, succurrat [vient au secours], dans :

Est enim magnarum virium, non tantum in venenis, sed in omnibus affectibus frigidis. Pestis adeo præsens est remedium, Pena docente, ut non hominibus sed et brutis [succurrat].

[Elle est dotée de grands pouvoirs, non seulement contre les poisons, mais contre toutes les maladies froides. Au dire de Pena, {a} elle est un remède si efficace de la peste (qu’elle vient au secours) des hommes comme des bêtes].


  1. Pierre Pena, v. note [3], lettre 42.

Gentiane (Thomas Corneille) :

« Plante qui croît sur la cime des montagnes aux lieux ombrageux et aquatiques. […] Sa racine est grosse, longue, amère et ressemble à celle de la sarrasine longue. Sa couleur est jaune dedans et dehors, et sa substance visqueuse. Comme cette racine est extrêmement amère, Galien dit qu’il ne faut pas s’étonner des propriétés qu’elle a pour atténuer, purger, absterger, mondifier et désopiler. {a} Elle est singulière contre les morsures des scorpions, tue les vers, empêche la pourriture et dompte toutes sortes de venins. La gentiane doit son nom à Gentius, roi d’Illyrie, qui le premier en a connu les vertus. » {b}


  1. Nettoyer, déterger, lever les obstructions.

  2. Gentius ou Genthios régna sur l’Illyrie (actuelle Albanie) de 180 à 168 av. J.‑C.

La réédition de Francfort (1667, page 246) a appliqué cette correction.

69.

Page 313 (Paris, 1646), livre ii, chapitre civ, De Glycyrrhiza [La Glycyrrhize, nom savant de la réglisse (liquiritia), plante dont la racine était utilisée en pharmacie], deux requêtes.

La réédition de Francfort (1667, page 250) a appliqué ces deux corrections.

70.

Page 314 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cv, De Gossipo seu Bombace [Le Coton ou Bombax], {a} ligne 21 (§ 1), sur l’origine du mot Gossipium, ajouter vestes inde factas dans ce propos de Pline :

ubi [vestes inde factas] Lanigeras et Gossampinas vocat.

[où il appelle lanigeræ et gossampinæ (les vêtements qu’on en fabrique)]. {b}


  1. Βαμβαξ, bambax, est un nom grec du coton dans Dioscoride (v. supra notule {c}, note [10]).

  2. Comme indiqué dans le livre de Caspar Hofmann, Pline parle du coton au livre xii de son Histoire naturelle, où il désigne le cotonnier par les noms d’arbor lanigera et gossypina (ici altéré en gossampina), mais sans utiliser ces mots pour les vêtements en coton (cotonnade).

La réédition de Francfort (1667, page 251) a appliqué cette correction (bien qu’elle ne fût apparemment pas fidèle au texte de Pline).

71.

Page 317 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cii (sic pour cvii, coquille qui a échappé à l’œil de Guy Patin), De Hedera [Le Lierre], ligne 20 (§ 4), enlever alias [autrement] dans :

Et hæc de prima specie, quæ hoc a Natura peculiare habet, quod prima ipsius folia sun incisa et varia, posteriora et summa rotunda. Solet enim Natura scindendo, alias [mot à supprimer], procedere a simplici ad varium.

[La Nature a conféré aux premières feuilles {a} de cette première espèce la particularité d’être dentelées et tachetées, tandis que les tardives et les plus hautes sont rondes. Quand elle scinde, la Nature a pourtant l’habitude de faire autrement, en allant du simple au compliqué].


  1. Feuilles de lierre (Thomas Corneille) :

    « Le jus des feuilles pris en gros vin est bon aux enflures de la rate. Ceux qui ont des cautères y mettent des feuilles de lierre, à cause de leur propriété particulière à attirer l’humeur qui y distille, et que d’ailleurs elles sont fort bonnes à consolider la plaie. Matthiole dit qu’en Italie les femmes en mettent de petits chapeaux sur la tête de leurs enfants quand ils y ont des pustules, et qu’elles en ôtent par là toute l’inflammation [v. note [6], lettre latine 412]. »

  2. V. note [13], lettre 17, pour la gomme de lierre (hédérée), qui sourd de son tronc.


La réédition de Francfort (1667, page 254) a appliqué cette correction (et rectifié le numéro du chapitre).

72.

Page 340 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxix, De Lacca [L’Orcanète], ligne 27 (§ 2), remplacer Dodon. (Dodonæus, Rembert Dodoens, v. note [25], lettre 1019) par Bodæo dans : a Dodon. [Bodæo] in Theophrast. [par Dodoens (Bodæus) sur Théophraste].

Johannes Bodæus van Stapel (Amsterdam 1602-1636), médecin et botaniste hollandais, élève d’Ælius Everardus Vorst (v. note [12], lettre latine d’Adolf Vorst, datée du 4 septembre 1661), est l’auteur de l’ouvrage que son père, le médecin Egbert Bodæus, a publié après sa mort :

Theophrasti Eresii de Historia plantarum libri decem. Græce et Latine. In quibus textum Græcum variis lectionibus, emendationibus, hiulcorum supplementis, Latinam Gazæ versionem nova interpretatione ad margines totum Opus absolutissimis cum notis, tum commentariis, item rariorum Plantarum iconibus illustravit Ioannes Bodæus a Stapel, Medicus Amstelodamensis. Accesserunt Iulii Cæsaris Scaligeri in eosdem libros animadversiones et Roberti Constantini annotationes, cum Indice locupletissimo.

[Les dix livres de Théophraste d’Érèse sur l’Histoire des plantes, {a} en grec et latin. Johannes Bodæus van Stapel a enrichi le texte grec de diverses leçons et corrections, en comblant des lacunes ; a réinterprété la traduction latine de Gaza ; {b} a annoté et commenté, dans les marges, l’ensemble de l’ouvrage de manière très complète, et l’a illustré avec les images de plantes plus que rares. S’ajoutent les observations de Jules-César Scaliger sur ces mêmes livres {c} et les annotations de Robert Constantin, {d} ainsi qu’un index très fourni]. {e}


  1. V. supra notule {a}, note [47].

  2. Theodorus Gaza, v. note [51], lettre latine 154.

  3. V. note [5], lettre 9.

  4. V. note [4], lettre latine 97.

  5. Amsterdam, Henricus Laurentius, 1644, in‑fo.

    La Lacca est décrite et illustrée pages 835‑837.


Thomas Corneille dit de l’orcanète, qu’il appelle orchanette :

« Plante dont les feuilles sont semblables à la laitue, pointues à la cime, velues, âpres et noires. Elles sortent en grand nombre de sa racine, étant piquantes et éparpillées de tous côtés sur la terre. Sa racine est de la grosseur d’un doigt et, en été, elle teint d’une couleur rouge comme sang les mains de ceux qui la touchent. Elle est astringente, et bonne aux brûlures et aux vieux ulcères, incorporée en huile et en cire. Dioscoride [v. supra notule {c}, note [10]] parle de deux autres sortes d’orchanette, l’une appelée Alcibiadium ou onocheiles, comme qui dirait onou kheilos, lèvre d’âne. Elle ne diffère de la première qu’en ce qu’elle a ses feuilles plus petites. Ses racines sont rouges et fort longues, et rendent un jus rouge comme sang dans le temps de la moisson. Cette herbe et ses feuilles ont tant de vertu que, soit qu’on la mange, ou qu’on la boive, ou qu’on la porte liée sur soi, elle résiste au venin de toutes sortes de serpents, et principalement de la vipère. La troisième espèce est assez semblable à celle-ci. La graine en est rouge, et moindre que l’autre. Cette graine étant mâchée fait mourir un serpent sur l’heure, si on la crache dans sa gueule. Galien ajoute une quatrième espèce d’orchanette, qu’il appelle Lycopsis, et Pline parle d’une autre qu’il nomme Pseudo-anchusa, orchanette bâtarde. »

La réédition de Francfort (1667, page 254) a appliqué cette correction.

73.

Page 359 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxxv, De Lentisco, Terebenthino, Larice, Abiete, Picea et Pinu [Le Lentisque, le Térébinthe, le mélèze, le sapin et le pin], ligne 7 (§ 12 de la section Mastic, vel Mastiche [Le Mastic ou Mastiche]), ajouter legendum esse [il faut lire] dans :

Quomodo igitur ουρητικη est lentiscus apud Dioscoridem ? Mihi contextus persuadet [legendum esse] επουλωτικη εστι. In ulceribus enim cavis et putridis, in fracturis ossium, etc. suas habet laudes.

[Comment donc le lentisque peut-il être diurétique pour Dioscoride ? {a} Le contexte me convainc (qu’il faut lire) qu’il est cicatrisant ; car il se couvre de louanges dans les ulcères, creusants et putrides, dans les fractures des os, etc.]


  1. V. supra notule {c}, note [10].

Lentisque (Thomas Corneille) :

« Arbre fort commun en Italie, et dont on trouve beaucoup aux vieilles ruines et masures, et en la côte de la mer Tyrrhéniennne, tirant vers Gaète et Naples. On en voit de la grandeur d’un demi-arbre, et d’autres qui sont petits et qui, sans avoir un tronc fort gros, poussent à force des rejetons comme les coudriers. Plus le lentisque est massif et a ses feuilles épaisses, plus ses branches s’abaissent contre terre. Les feuilles de l’un et de l’autre ressemblent à celles des pistaches. Elles sont grasses, frêles et d’un vert obscur, quoiqu’elles aient le bout et certaines petites veines rouges. Cet arbre est toujours vert et a son écorce roussâtre, pliante et gluante. Outre ses fruits, qui sont faits en grappe, il jette de petites bourses recourbées comme une gousse, et dans ces bourses il y a une liqueur claire, qui avec le temps se convertit en bêtes semblables à celles qui sortent des vessies qui croissent sur les térébinthes {a} et les ormes. Le lentisque a une odeur forte qui oblige plusieurs à le fuir, à cause qu’il appesantit la tête. Le mastic sort du lentisque par le moyen des incisions que l’on fait à son écorce, {b} et le meilleur qu’on recueille est à Chio, île de la mer Égée où cet arbre croît en abondance plus qu’en aucun autre lieu. Matthiole dit que les insulaires de Chio l’ont en telle estime que s’il arrive que quelqu’un arrache un lentisque portant du mastic, soit sur sa terre, soit sur celle d’autrui, ils le condamnent à avoir la main coupée. On trouve aussi en Candie {c} des lentisques qui produisent le mastic, mais jaune, amer et moindre en bonté. On se sert encore de la semence du lentisque pour faire une excellente huile par expression, mais elle n’est pas beaucoup en usage en France. On fait de son bois des cure-dents merveilleux, non seulement pour se nettoyer les dents, mais encore pour se fortifier les gencives et se rendre l’haleine agréable. »


  1. V. note [4], lettre 220.

  2. Mastic (T. Corneille) : « espèce de gomme qui sort du lentisque en incisant son écorce. Le meilleur se recueille dans l’île de Chio, il doit être blanc et net, en larmes fort transparentes, et avoir l’odeur et le goût agréables. Dioscoride dit que cette gomme, appelée lentiscine par quelques-uns, si on la prend en breuvage, est bonne à ceux qui crachent le sang, aux toux invétérées et à l’estomac, et qu’on la mêle parmi les poudres qui servent à nettoyer les dents. Selon Galien, le mastic blanc, surnommé mastic de Chio, est composé de qualités en quelque façon contraires, étant astringent et remollitif, ce qui le rend propre aux inflammations [v. note [6], lettre latine 412] de l’estomac, du ventre, des parties intérieures et du foie. Il ajoute que le mastic noir, appelé mastic d’Égypte, est plus dessiccatif et moins astringent, et qu’il ne laisse pas d’être bon aux choses qui demandent à être fort digérées et résolues par transpiration. Ce mot vient du grec mastikhê, qui veut dire la même chose, et qui peut-être a été fait de massein, exprimer le jus de quelque plante, à cause qu’on tire le mastic du lentisque qu’on incise. »

    Ce mastic végétal est sans rapport avec l’« espèce de ciment ou de composition dont on se sert pour joindre, enduire et attacher des pierres, du bois, etc. Il est fait de poudre, de brique, de cire et de résine. Les lapidaires s’en servent pour tenir les pierres quand ils le taillent ; les sculpteurs pour rejoindre les pièces d’une statue » (Furetière).

  3. La Crète.

La réédition de Francfort (1667, page 285) a appliqué cette correction, mais en remplaçant malencontreusement επουλωτικη par οπουλωτικη (mot dénué de sens).

74.

Page 360 (Paris, 1646), toujours au sujet du mastic (v. supra note [73]), ligne 21 (§ 20), remplacer et [et] par etiam [même] dans :

Utebantur veteres in sputo quoque sanguinis, et inde pendente phthisi, tussique antiqua. In inflammationibus et [etiam] viscerum internis valde necessarius est usus ipsius, ob scopum adstringendi, quo præterito, non uno loco accusat Galenus Thessalios asinos, quod multos occiderint.

[Les Anciens l’utilisaient aussi dans le crachement de sang, avec alors menace de phtisie, et dans la toux chronique. Son emploi est (même) tout à fait nécessaire, comme astringent, dans les inflammations {a} internes des viscères ; en maints endroits, Galien accuse les ânes de Thessalos {b} d’avoir omis de le prescrire, parce qu’ils ont tant tué de gens].


  1. V. note [6], lettre latine 412.

  2. Raillerie visant Thessalus ou Thessalos de Tralles, qui fut une sorte de Paracelse de l’Antiquité : médecin grec de Rome au ier s., il a créé la secte des méthodistes, médit contre Hippocrate, et promu une pathologie et une thérapeutique principalement fondées sur l’astrologie. Un siècle plus tard, Galien l’a fustigé en maints endroits de ses écrits. Le passage le plus vif se trouve dans le livre xiii de Methodo medendi [Méthode pour remédier] (chapitre xv, Kühn, volume 10, pages 915‑916, traduit du grec) :

    Atque hanc laudem Thessalius asinus inter multos spectatores est consequutus, ostendens explicatum a phlegmone hominem intra quatuor, ut pollicitus est dies. Reliqui vero methodici quum innumeros quotidie jugulent, adeo rationem curandi mutare adhuc nolunt, ut quæ a medicis sunt scripta, qui artis operibus vere insudarunt, ne vel semel experiri velint, adeo indelibile vitium vehemens ignorantia est, præsertim si cum superbia sit conjuncta. Ejusmodi igitur in omnibus sunt Thessali sectatores.

    [Parmi quantité de contemplateurs, l’âne Thessalos {i} a obtenu sa gloire en proclamant, promettait-il, de guérir en quatre jours un homme atteint de phlegmon. Bien qu’ils tuent tous les jours quantité de gens, les méthodistes qui subsistent refusent toujours de changer leur méthode thérapeutique, à tel point qu’ils ne voudraient jamais appliquer ce qu’ont écrit les médecins qui ont vraiment transpiré sur les opérations de l’art ; tant la lourde ignorance est vice indélébile, tout particulièrement quand elle est mêlée à l’insolence. {ii} Tels sont, entre tous, les sectateurs de Thessalos].

    1. Θεσσαλειος ονος, Thessaleios onos, dans l’original grec.

    2. On peut même traduire αλαζονια par « charlatanerie ».

La réédition de Francfort (1667, page 286) a appliqué cette correction.

75.

Page 369 (Paris, 1646), dans les sections du chapitre cxxv, livre ii (v. supra note [73]), intitulées Picea [Le Sapin] et Pinus [Le Pin], trois requêtes.

  1. Ligne 7 (§ 53, sur le sapin), dans deux références à Galien, remplacer Vide 6. San. tuendæ et 8. 7. κ. γεν. 3. par Vide lib. 6. San. tuendæ cap. 8. et 7. κ. γεν. 3. [Voyez le 6e livre de la Préservation de santé, chapitre. 8, et le 7e κ. γεν., chapitre 3]. Ces deux traités sont :

    • De Sanitate tuenda [La Préservation de santé], qui comprend six livres ;

    • κατα γενη. et le titre grec abrégé du De Compositione medicamentorum per genera [La Composition des médicaments selon leurs genres], qui comprend sept livres.

  2. Ligne 22 (§ 56, sur le pin) corriger une coquille, πικι pour πευκι [pins] dans :

    Turbant alii ex Plutarcho 3. Sympos. 2. et postea lib. 5. cap. 6 ubi hæ πικι [πευκι] distinguuntur απο των στροβιλων.

    [D’autres embrouillent les choses en citant Plutarque au 3e livre des Sumposiakoi, chapitre 2, et plus loin, au 5e livre, chapitre 6, où il distingue ces pins des mélèzes]. {a}


    1. Deux références aux Propos de table de Plutarque.

      • Livre iii, chapitre 2 :

        « Aussi les sols montueux, exposés aux vents et à la neige, produisent-ils les arbres avec lesquels on fait des torches et qui donnent de la poix, notamment des sapins et des mélèzes. »

      • Livre v, chapitre 3 (et non 6) :

        « Le pin et les arbres de la même famille, à savoir le sapin et le mélèze, fournissent les bois les plus propres à la navigation. »

    Sapin (Furetière) : « arbre qui croît fort haut et fort droit, surtout dans les montagnes, qui est fort sec et léger. Le sapin est un grand arbre résineux si semblable à la pesse, {a} que les charpentiers prennent l’un pour l’autre. Tous deux sont de même grandeur, et jettent des feuilles longues, dures et épaisses ; mais celles de la pesse sont plus noires que celles du sapin, et quelque peu plus larges, plus tendres, lisses et moins poignantes. {b} L’écorce du sapin est blanchâtre et se rompt quand on la plie ; mais celle de la pesse tire sur le noir, et est gluante et pliable comme une courroie. Les branches de la pesse pour la plupart pendent contre terre, ce qui n’advient point aux branches de sapin. Le bois de pesse est plus beau et meilleur, et il a les veines plus droites et avec moins de nœuds que le sapin. La résine de la pesse est congelée, ainsi que de la gomme, entre l’écorce et le bois, quoiqu’elle produise quelquefois une liqueur claire et liquide comme le bijon ; {c} mais le sapin a une espèce d’apostume {d} entre l’écorce et le bois, qui est une liqueur excellente qu’on appelle lacrima, comme qui dirait larme de sapin. Son fruit est de la longueur d’une paume, fort serré par des écailles entrelassées, où sa semence est contenue, qui est blanche. En latin abies. C’est de sa résine qu’on fait la poix. La plupart des mâts se font de sapin. Le sapin est bon à bâtir, pourvu qu’il ne soit point enfermé et couvert de plâtre. »


    1. Pin, picea en latin.

    2. Piquantes.

    3. Bijon : « drogue que les apothicaires substituent à la place de la térébenthine, et qui est une gomme ou liqueur qui sort de la mélèze » (ibid.).

    4. Abcès.

  3. Ligne 36 (§ 58, sur le pin), remplacer quod sciamus [que nous sachions] par quod sciam [que je sache] dans :

    apus Gal. […] στροβιλινον φυσημα non est στροβιλινη, sed πευκινη. Quis enim in strobilo quærat φυσημα ? Ita, cum in comparatione resinarum sæpe habeat strobilinam, pineam (quod sciamus [sciam]) nunquam : sum eius sententiæ, pineam intelligi.

    [dans Galien (…) la résine des pignons de pin n’est pas celle du pignon, mais bien celle de la pomme du pin. Qui donc irait chercher de la résine dans le pignon de pin ? Puisqu’il mentionne souvent le pignon de pin dans la préparation des résines, mais jamais, à ce que nous sachions (je sache), la pomme de pin, je suis d’avis qu’il faut y remplacer pignon par pomme de pin]. {a}


    1. Cette ergoterie sémantique m’a paru oiseuse : Gaffiot donne à strobilius le double sens de pomme et de pignon de pin, et Bailly ajoute à στροβιλος, par extension, le troisième sens de l’arbre lui-même.

La réédition de Francfort (1667, pages 293‑294) a appliqué ces trois corrections.

76.

Page 372 (Paris, 1646), dans la section du chapitre cxxv, livre ii (v. supra note [73]), intitulée Resina colophonia [La Résine de colophon], ligne 21, corriger une coquille (host, mot sans signification, pour hoc [c’est]) dans le § 69 qui concerne la coutume antique de mettre de la résine dans les vins :

Qua occasione usus, monebo eos, qui Vina Græca solent concedere ægris. Omnia, excepta Malvasia, dicunt quidam, sunt picata, host [hoc] est, ad conservationem sui, acceperunt pugillum unum, alterumve Colophoniæ pulverisatæ, quam odor prodit.

[Sur cet usage, je mets en garde ceux qui ont coutume de permettre aux malades de consommer des vins grecs : certains disent qu’hormis la malvoisie, {a} tous sont résinés, c’est-à-dire que, pour favoriser leur conservation, on y a ajouté une ou deux poignées de colophon en poudre, ce que trahit son odeur].


  1. Malvoisie {i} (Furetière) : « Vin grec ou de Candie. {ii} On le nomme en latin vinum Arvisium. {iii} Ce nom vient de Malvasia, ville du Péloponnèse, qui est l’ancienne Épidaure, {iv} d’où est venu d’abord ce vin si renommé. »

    1. Mot féminin dans Furetière ou Littré DLF, mais masculin dans Robert.

    2. Crète.

    3. Vin d’Ariusium (ou Arvisium), qui est un promontoire de l’île de Chio.

    4. Forte approximation sur la géographie du Péloponnèse oriental : le site actuel d’Épidaure y est voisin d’Archaia Epidauros, en Argolide ; mais Malvoisie (Monemvasia) se situe à 200 kilomètres au sud, en Laconie.

La réédition de Francfort (1667, page 296) a appliqué cette correction.

77.

Page 373 (Paris, 1646), section du chapitrecxxv, livre ii (v. supra note [73]), intitulée Tæda, Pix, Zopissa, etc. [La Torche (résine des conifères), la Poix, le Zopissa (mot expliqué dans la notule {b} infra), etc.], lignes 27‑29 (§ 76), remplacer deux fois sive, forme affirmative de « soit que », par an, sa forme interrogative, et similia [semblables] par simplicia [simples], dans l’explication de ce qu’est le zopissa :

ζωπισσα quid sit diserte docet Dioscorides, Pix navalis, quæ etiam αποχυμα Græcis vocatur. Est mistura picis et ceræ, quam Saxones nostri maritimi derh appellant. Hanc sive [an] ex recentibus navibus petas, sive [an] ex vetustis et ruinosis, multum refert. Illa enim non plus potest, quam duo similia [simplicia] permittunt : hæc ab aqua marina multum digerentis habet facultatis, ideo in defectu eius Aetius molitur tale quid.

[Dioscoride {a} explique clairement ce qu’est le zopissa, la poix navale, que les Grecs appellent aussi apochyma. {b} C’est un mélange de poix et de cire que nos marins allemands appellent derh. Il importe beaucoup que tu te demandes si on le tire des navires neufs, ou de ceux qui sont vieux et ruinés. Il ne peut en effet faire plus que ne font ces deux remèdes semblables (simples). L’eau de mer lui confère en outre une grande faculté digestive ; c’est pourquoi, quand elle est défaillante, Aétius prescrit un tel médicament]. {c}


  1. V. supra notule {c}, note [10].

  2. Zopissa : « goudron ou espèce de poix noire qu’on détache des navires, après qu’ils ont été longtemps en voyage sur la mer. Cette poix a été peu à peu pénétrée par le sel de la mer qui lui a communiqué sa qualité. Le zopissa est résolutif et dessiccatif, appliqué extérieurement » (Trévoux). Thomas Corneille donne apochyma pour autre nom du zopissa.

    Chapitre lxxxii, livre i du Dioscoride français (Lyon, 1572, page 88) :

    « Selon aucuns zopissa est résine et cire mêlées qu’on racle des navires, que les autres appellent apochyma. Elle a vertu de résoudre fort, pour avoir été baignée avec du sel marin. Autres appellent zopissa la résine du pin. »

    Suit un copieux commentaire de Matthiole sur la poix : la manière de la faire, ses qualités.

  3. Aétius d’Amide, v. note [4], lettre de Charles Spon, datée du 21 novembre 1656.

La réédition de Francfort (1667, pages 297) a appliqué ces trois corrections.

78.

Page 379 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxxviii, De Lignis [Les Bois], section iii, Guaiacum [Le Gaïac (v. note [8], lettre 90)], ligne 35 (§ 13), remplacer Manardo par Monarde, car ce sont deux auteurs distincts.

La requête de Guy Patin portait sur :

Ante autem omnia discerne notas utiles ab inutilibus. Inutiles dico, 1. Quæ a triplici arbore petuntur a Menardo [Monarde] et aliis. Revera est unica arbor, cuius medulla nigra est, superficies flava et exalbida.

[Mais avant tout, faites la distinction entre les annotations utiles et inutiles. Je dis que sont inutiles : 1. celles qui, d’après Manardi (Monardes) et d’autres, revendiquent l’existence de trois arbres, quand, en vérité, il s’agit d’un arbre unique, dont la moelle est noire, et l’écorce est jaune pâle].

Dans l’Historia de Monardes, le gaïac (Guayacan) est décrit pages 28‑33, avec deux variétés (et non trois), dont la première pousse sur l’île de saint Dominique (Hispaniola ou Saint-Domingue, aujourd’hui partagée entre Haïti et la République dominicaine), et la seconde à Sanctus Ioannes de Portu Divite (aujourd’hui San Juan de Porto Rico). La méprise de Caspar Hofmann, qui avait l’outrecuidance de savoir mieux les choses qu’un médecin ayant lui-même voyagé aux Antilles (tout en citant son livre plus haut sur la même page, au § 9), venait probablement d’une lecture trop rapide des premières lignes de la section sur le gaïac :

Tria ex Occidentali India deferuntur hodie toto orbe celebratissima, quorum in Medicina facultates adeo insignes repertæ sunt, ut nunquam auditum sit, tam incurabiles morbos ullis aliis medicamentis sanatos fuisse ; nempe Lignum quod Guayacum vocat, Radix Chinæ, Sarçaparilla.

[Trois plantes ont été apportées d’Inde Occidentale {a} et sont à présent largement répandues dans le monde entier parce qu’on leur a trouvé des facultés médicinales si remarquables que, chose jusqu’alors inouïe, des maladies incurables par tout autre remède ont été guéries. Ce sont le bois qu’on nomme gaïac, la racine de China {b} et la salsepareille]. {c}


  1. L’Amérique.

  2. Le quinquina (v. note [7], lettre 309).

  3. V. note [4], lettre 220.

La réédition de Francfort (1667, pages 302) a appliqué cette correction.

79.

Page 381 (Paris, 1646), toujours à propos du gaïac (v. supra note [78]), ligne 28 (§ 17), corriger trois mots dans un passage sur le paradoxe existant entre les qualités humorales du gaïac et celles de la syphilis (vérole) qu’il soignait :

Propterea, prolemata etiam manent indiscussa, cur calidum pugnet calido ? et siccum sicco ? cur corpus recipiant ægri calidi et sicci, a medicamento calido et sicco ? Quod si tale est in morbis adjunctis, cur in ipsa radice non est ? Sed et calid. [calidum] et humid. [humidum] perfecteque [perfecte] et plus nutrit, quam ius pulli consummatum ?

[En outre, des questions demeurent en suspens : pourquoi le chaud lutterait-il contre le chaud, et le sec contre le sec, et pourquoi, si tel est bien le cas dans les maladies associées, ne le serait-ce pas dans la maladie première ? {a} Mais le < gaïac > nourrit-il le chaud et le froid à la fois parfaitement et plus que ne fait un bouillon complet de poulet ?] {a}


  1. La théorie humorale voulait que le chaud fût contraire au froid, et le sec à l’humide. Tout traitement raisonné reposait sur ces oppositions entre les qualités des quatre humeurs : sang humide et chaud, bile sèche et chaude, atrabile sèche et froide, et pituite humide et froide (v. note [4], lettre de Jean de Nully, datée du 21 janvier 1656).

    La maladie première était la syphilis primaire (chancre d’inoculation) et les complications de ses phases secondaire et tertiaire (v. note [9], lettre 122).

  2. Le bouillon de poulet complet (maigre et gras) était réputé posséder la double vertu de rafraîchir ce qui était chaud, et de réchauffer ce qui était froid.

La réédition de Francfort (1667, pages 303) a appliqué ces trois corrections.

80.

Page 386 (Paris, 1646), toujours à propos du gaïac (v. supra note [78]), antépénultième ligne (§ 38), ajouter un verbe et son sujet, est ratio [la composition est], dans une phrase qui n’en a pas, sur la manière de composer un électuaire de gaïac :

Non valde diversa [est ratio] Vini Hippocraci, quovis modo paretur.

[Sa composition n’est pas fort différente de l’hypocras, de quelque manière qu’on le prépare]. {a}


  1. L’hypocras, hyppocras, hipocras ou hippocras (Furetière) :

    « Breuvage qu’on fait avec du vin, du sucre, de la cannelle, du girofle, du gingembre, et autres ingrédients. On fait de l’hypocras framboisé, ambré. On fait de l’hypocras soudainement {i} avec des essences. On fait aussi de l’hypocras d’eau, que les médecins appellent bouchet. On en fait aussi de bière et de cidre. On appelle chausse d’hypocras, le filtre par lequel on le passe plusieurs fois pour le purifier : c’est une pièce de drap ou d’étamine faite en pointe ; on met dans la chausse un grain de musc {ii} ou d’ambre gris {iii} pour le parfumer. L’hypocras passe pour vin de liqueur et se boit par délice à la fin d’un repas. Si on boit beaucoup d’hypocras, il engendre la squinancie, {iv} la paralysie, etc. Ce mot vient du verbe grec hupokerannumi, qui signifie mélanger. » {v}

    1. Promptement.

    2. V. note [3] de l’observation viii.

    3. V. note [24], lettre 386.

    4. Angine (pharyngite).

    5. « Cette préparation étant appelée vinum hippocraticum (vin d’Hippocrate) dans les anciens lexiques médicaux, hypocras, malgré la fausse orthographe, doit venir de hippocraticus, dérivé de Hippocrates, nom du fameux médecin grec qui vivait dans le ve siècle avant l’ère chrétienne » (Littré DLF).

La réédition de Francfort (1667, pages 307) a appliqué cette correction.

81.

Page 388 (Paris, 1646), dans la section intitulée Sassafras [Le Sassafras] du chapitre cxxviii, livre ii (v. supra note [78]), trois requêtes.

  1. Ligne 5 (§ 46), sur l’origine du mot, remplacer vocat [donne le nom] par addit [ajoute] dans :

    Credo ego Monardi, Simpl. cap. 24. a Gallis esse hoc nomen, quo tempore Floridam, Indiæ Occidentalis regionem, tenebant. Sed non sufficit mihi. An amplectanda est conjectura Capivaccij, qui quasi Saßifragiam vocat [addit] ?

    [Pour moi, je me fie à Monardes, Simpl., chapitre 24, disant que ce nom vient des Français, du temps où ils tenaient la Floride, région d’Inde Occidentale ; {a} mais je ne m’en contente pas. Ne faut-il pas embrasser la conjecture de Capivaccio qui lui donne le même nom qu’à (en fait un synonyme de) la saxifrage ?] {b}


    1. À la page 43 de ses Simplicium medicamentorum ex Novo Orbe [Médicaments simples venus du Nouveau Monde] (ouvrage dont les chapitres ne sont pas numérotés dans l’édition que j’ai consultée, Anvers, 1579), Nicolas Monardes (v. supra note [78]) commence son chapitre sur le sassafras en disant :

      Ligni quoddam genus ex Florida novi orbis provincia, quæ 25. graduum altitudine polum habet, nun recens in Hispaniam invehitur, cuius ante paucos annos notitiam Gallus quidam mihi dedit, eius facultates mirum in modum prædicans, adversus varios morbos, ut ipse et alij Galli experti erant, ab eius regionis incoltis edocti.

      [On a récemment introduit en Espagne ce genre de bois venu de Floride, qui est une région du Nouveau Monde, au 25e degré de latitude nord. Un Français me l’a fait connaître voici peu d’années, en vantant merveilleusement ses facultés, dont lui et d’autres Français avaient fait l’expérience, instruits par les indigènes de cette contrée].

      Les Français ont tenu une colonie en Floride de 1562 à 1565.

    2. V. note [10], lettre 401, pour Gerolamo Capivaccio.

      La saxifrage est une herbe médicinale dont le nom venait du fait qu’on la croyait bonne à rompre (frangere) la pierre (saxum) urinaire.

  2. Ligne 15, ajouter ut [même que] dans le § 47 :

    Odorem habet lignum fœniculaceum, eumque non exilem, sed tantum, ut parva ejus portio totum conclave impleat. Hinc etiam decoctum prorsus sapit [ut] fœniculum, et dicitur inde fenchelholtz.

    [Il a une odeur qui ressemble à celle du fenouil, et elle n’est pas discrète : elle est si forte qu’un petit morceau parfume toute une pièce. Pareillement, une fois cuit, il a le (même) goût du (que le) fenouil, raison pour laquelle on l’appelle fenchelholtz]. {a}


    1. « Bois-fenouil » en allemand.

  3. Ligne 18 (§ 48, numéroté 28 par erreur dans le livre), pour alléger le style, supprimer esse [être] à la fin de la phrase :

    Sum eius opinionis, fœniculum, authore Gal. est calidum et siccum in tertio : ita etiam lignum hoc esse.

    [Pour Galien, le fenouil est chaud et sec au troisième degré ; je pense qu’il en va de même pour ce bois].

La réédition de Francfort (1667, page 308) a appliqué ces trois corrections.

82.

Page 390 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxxix, De Ligustro [Le Troène], ligne 5 (§ 1), corriger une erreur de référence :

Ligustrum a ligando esse facile persuadeor. Hoc in Oriente Cyprum dici Plinius afferit duobus locis, lib. 12. cap. [24. et lib.] 24. cap. 10.

[Je me persuade aisément que ligustrum vient de ligando. {a} En deux endroits, livre 12, chapitre (24, et livre) 24, chapitre 10, Pline rapporte qu’en Orient, on appelle cet arbre cyprus]. {b}


  1. Ligando [pour lier] n’est pas l’étymologie avérée de ligustrum, même si le troène « jette plusieurs verges aisées à plier » (Thomas Corneille). Pour les dictionnaires de référence (Gaffiot, Ernout et Meillet), le mot se rattache plus probablement à Ligus (Ligure). Virgile (Bucoliques, églogue ii, vers 18) l’a chanté parmi les plantes colorées :

    alba ligustra cadunt, vaccinia nigra leguntur.

    [les blancs troènes perdent leurs fleurs, on cueille les noires airelles].

    Troène (Trévoux) :

    « Arbrisseau qui pousse beaucoup de branches longues, flexibles, couvertes d’une écorce cendrée. Son bois est blanc et dur. Ses feuilles sont oblongues, étroites, approchantes en quelque manière de celles du saule, mais plus courtes et plus grosses, de couleur verte brune, luisantes, d’un goût astringent et amer. Ses fleurs sont blanches, ramassées en grappe, d’une odeur agréable : ce sont des tuyaux évasés et découpés par le haut en quatre ou cinq parties. Il leur succède des baies molles, grosses comme celles du geniévre, ramassées aussi en grappe, vertes au commencement, devenant noires à mesure qu’elles mûrissent. On trouve le plus souvent dans ces baies depuis deux jusqu’à quatre semences jointes ensemble, rougeâtres en dehors, blanches en dedans, fragiles, d’un goût amer et désagréable. En latin Ligustrum Germanicum (C. Bauhin). Le troène est fort détersif ; son suc et son eau distillée sont propres pour les maux de gorge, pour dessécher les ulcères, et pour arrêter les crachements de sang et les hémorragies. »

  2. Histoire naturelle de Pline.

    • Livre xii, chapitre xxiv (Lit Pli, volume 1, pages 492‑493) :

      Cypros in Ægypto est arbor ziziphi foliis, semine coriandri, candido, odorato. Coquitur hoc in oleo, premiturque postea, quod cyprus vocatur. Pretium ei in libras x. v. Optimum hoc e Canopica in ripis Nili nata : secundum Ascalone Judææ : tertium in Cypro insula, odoris suavitas. Quidam hanc esse dicunt arborem quæ in Italia ligustrum vocetur.

      « Le cyprus (henné, lawsonia inermis,L.) {i} est un arbre d’Égypte, à feuilles de jujubier, à graine de coriandre, blanche et odorante ; on le cuit dans l’huile, on l’exprime ensuite, ce qui donne le parfum appelé cyprus ; le prix en est de 5 deniers la livre. Le meilleur vient du cyprus de Canope sur la rive du Nil ; la seconde qualité, d’Ascalon en Judée ; le troisième, de l’île de Chypre ; elle a une odeur suave. Quelques-uns disent que c’est l’arbre appelé en Italie ligustrum (troène). » {i}

      1. Parentèse ajoutée par Littré.

        Dans les pays musulmans, le henné, poudre tirée de l’écorce et des feuilles du cyprus, sert à teindre les cheveux, les paupières, les lèvres et les mains.

    • Livre xxiv, chapitre xlv (volume 2, page 145) :

      Ligustrum si eadem arbor est, quæ in Oriente cypros, suos in Europa usus habet. Succus ejus nervis, articulis, algoribus ; folia ubique veteri hulceri cum salis mica, et oris exulcerationibus prosunt. Acini contra phthiriasin : item contra intertrigines, foliave. Sanant et gallinaceorum pituitas acini.

      « Le troène, si c’est la même plante que le cypros de l’Orient, est aussi employé en Europe à des usages médicaux. On se sert du suc pour les nerfs, les articulations, les refroidissements ; partout on use des feuilles, avec un grain de sel, pour le traitement des vieux ulcères et des aphtes. La graine est bonne pour le phtiriasis {i} et les écorchures, pour lesquelles on se sert aussi des feuilles. Elle guérit encore la pépie {ii} de la volaille. »

      1. Dermatose provoquée par les poux (v. note [29], lettre 146).

      2. Affection de la muqueuse linguale.

La réédition de Francfort (1667, pages 310) a corrigé ces deux références à Pline.

83.

Page 397 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxxxii, De Lilio convallium [Le Muguet], avant-dernière ligne 5 (§ 12), ajouter aliud [autre] dans :

Aquæ apoplecticæ, quæ nihil [aliud] est, quam aqua Lilii convallium composita, usum loquitur vox ipsa.

[Son nom même explique l’emploi de l’eau apoplectique, qui n’est rien (d’autre) qu’une eau préparée de muguet]. {a}


  1. Muguet (Furetière) : « Cette fleur était autrefois à la mode pour faire des bouquets. En latin lilium convallium [lis des vallées], et plus ordinairement, aster, ephemeron [étoile, éphémère]. Ménage, après Saumaise, dérive ce mot de muscatum, qu’il dit avoir signifié chez les Anciens “ aromate ”, et tout ce qui sent bon. Et ainsi il appelle le muguet lilium muscatum, et la noix muscade, “ noix muguette ” ; d’où vient qu’on a aussi appelé “ muguets ”, les gens propres et parfumés. »

Thomas Corneille a décrit les prétendues vertus médicinales du muguet :

« Matthiole dit que les Allemands emploient le muguet en diverses maladies, et qu’ils prétendent qu’il fortifie le cœur, le cerveau et toutes les parties nobles du corps, ce qui le rend propre aux paralytiques, à ceux qui ont le haut mal, {a} aux convulsions, aux vertiges et aux battements de cœur. Il ajoute qu’ils le tiennent singulier aux inflammations {b} des yeux et aux femmes qui ne se peuvent délivrer d’enfant, comme aussi pour les piqûres et morsures des bêtes venimeuses. Ils font du vin de muguet, au temps de vendanges, en mêlant les fleurs sèches parmi le moût, et se servent de ce vin toute l’année pour les accidents qu’on vient de marquer. D’autres prennent les fleurs de muguet fraîches et, les mêlant dans du vin vieux, ils y ajoutent des fleurs de lavande et de romarin avec quelques autres parfums, et ayant laissé le tout bien bouillir au soleil, ils le passent dans des alambics de verre au bain-marie, et en tirent de l’eau qu’ils gardent avec grand soin dans des flacons d’or et d’argent, ce qui fait qu’ils l’appellent de l’eau d’or. Ils lui attribuent tant de vertu qu’ils sont persuadés qu’en donnant de cette eau à une personne prête à mourir, on lui prolonge la vie. Matthiole dit qu’ayant voulu éprouver cette recette, il n’a rien trouvé de tout ce qu’ils assurent. »


  1. Le grand mal de l’épilepsie.

  2. V. note [6], lettre latine 412.

La réédition de Francfort (1667, pages 316) a appliqué cette correction.

84.

Page 405 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxxxvii, De Maiorana [La Marjolaine (v. note [2], lettre latine 307)], lignes 24 et 25 (§ 2), sur les divers noms grecs (σαμψυχος, αμαρακος, μαρον) et latins (maiorana, amaracum) de cette fleur, remplacer exscripseris [tu aurais inscrit] par exsculpseris [tu aurais gravé], et ex [venant de] par et [et] dans :

Cæterum inter has plantas discrimen fuisse maioris aut minoris θυωδιας probo ex 1. Antid. 10. 3. κ. γεν. 8. Cur enim reiicitur ο αμαρακος ? Non simpliciter, quod non sit θυωδης : sed quod (ut ego interpretor) non sit eximie odoratus. Interim et Amaracinum non fuisse odoris aspernabilis, discas licet partim ex Athen. l. 15. partim ex proverb. Quid sui cum Amaracino ? Si prorsus contemnere mihi voles Amaracum, dicam a Maro, quod etiam ingreditur, odorem habuisse. Tu vero neutiquam hinc exscripteris [exsculpseris], diversas prorsus esse plantas. Specie sunt ex [et] natalibus, non genere.

[Du reste, on a distingué ces plantes odorantes en deux catégories, grande et petite, comme je le constate au livre 1, chapitre 10, de Antidotis, et au livre 3, chapitre 8, κατα γενη. {a} Mais pourquoi donc < Galien > y rejette-t-il la marjolaine ? Non point parce qu’elle n’aurait pas bonne odeur, mais parce que, à ce que je comprends, son parfum ne sortirait guère de l’ordinaire. Toutefois, l’essence de marjolaine ne sentait pas mauvais, comme tu peux l’apprendre tant du 15e livre d’Athénée {b} que du proverbe quid sui cum amaracino ? Si tu veux que je dénigre tout à fait l’amaracum, {c} je te dirais aussi qu’elle tire son nom du marum, parce qu’elle en a le parfum. Pour autant, tu n’en aurais bien sûr pas déduit et inscrit (gravé) dans le marbre qu’il s’agit de deux plantes tout à fait distinctes. Elles le sont par l’espèce venant des (et par les) lieux où elles poussent, mais non par le genre].


  1. Renvoi à deux références où Galien, sans les distinguer sur leur taille, compare les qualités de l’amaracum (αμαρακον, marjolaine) et du marum (μαρον, marum, plante aromatique qui porte plusieurs autres noms en français, dont celui de « petite marjolaine » dans Thomas Corneille) :

    • au livre i De Antidotis [Les Antidotes], chapitre x, intitulé Hedychroi confectio [Onguent qui parfume et adoucit la peau] (Kühn, volume 14, pages 53‑54) ;

    • au livre iii De Compositione medicamentorum per genera [La Composition des médicaments selon leurs genres (κατα γενη)] (v. supra note [75]), chapitre viii, intitulé De sumptuosis medicamentorum confecturis ad nervos vulneratos [Les coûteuses confections de médicaments pour les lésions des nerfs] (Kühn, volume 13, pages 638).
  2. V. note [17], lettre de Charles Spon, datée du 6 avril 1657, pour les 15 livres des Déipnosophistes d’Athénée de Naucratis, dont le dernier célèbre en plusieurs endroits les propriétés de la marjolaine, avec ces deux mentions dignes de remarque :

    • « il ne faut pas non plus regarder comme étrangère aux parties de bouteille la couronne de laurier ; mais on en éloignera celle de giroflée comme portant à la tête, celle de marjolaine, et toutes celles qui pourraient causer de l’assoupissement ou une pesanteur de tête, par quelque cause que ce soit » (chapitre v, § 17) ;

    • « Dioclès (de Caryste, médecin grec du ive s. av. J.‑C.) appelle la marjolaine amaracos dans son traité des poisons décidément mortels, tandis que d’autres la nomment sampsychon » (chapitre viii, § 27).

  3. « Quoi de commun entre un porc et l’essence de marjolaine ? » : Nihil cum amaracino sui [Rien de commun entre un porc et l’essence de marjolaine] est un adage qui a inspiré de nombreux classiques latins et qu’Érasme a commenté (no 338), en s’attardant sur l’origine du mot amaracum :

    Amaracus herbæ genus, Siculorum lingua a Cyniræ Cyprii Rehis ejusdem nominis filio dictum, quem in hanc herbam conversum fuisse fabulis proditum est. Cæterum Servius in primum Æneidos scribit Amaracum puerum fuisse regis ungentarium, qui casu lapsus dum ferret unguenta, majorem confusione odorem creavit, unde et optima unguenta amaracina dici cœperint, hunc postea in herbam amaracum fuisse conversum.

    [L’amaracus est un genre de plante dont le nom vient, en langue sicilienne, d’un certain Amaracus, fils du roi de Chypre Cyniras : les fables racontent qu’il se serait changé en cette fleur. Autrement, Servius, {i} dans son commentaire sur le premier chant de L’Énéide, écrit qu’Amaracus était un esclave parfumeur du roi, qui ayant trébuché tandis qu’il transportait des parfums, les mélangea en créant une senteur particulièrement forte. Voilà pourquoi on a commencé à attacher le nom d’Amaracus aux meilleurs parfums, et il a ensuite servi à appeler la marjolaine].

    1. Maurus Servius Honoratus, v. note [49] du Borboniana 6 manuscrit.

La réédition de Francfort (1667, pages 322) a appliqué ces deux corrections.

85.

Page 412 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxl, De Mandragora, la Mandragore, végétal dont Guy Patin n’a jamais parlé dans sa correspondance, mais suffisamment célèbre et fabuleux pour mériter d’abord une description (Furetière) :

« Plante qui assoupit, qui quelquefois est cause de folie, ou de mort. Dioscoride {a} appelle la mandragore, antimelus ou circea, parce qu’elle est bonne pour faire aimer. {b} Il y en a deux espèces. La noire, qu’on estime femelle, a des feuilles ressemblantes à la laitue, quoique plus petites et plus étroites, et qui s’étendent sur la terre. Elles ont l’odeur forte et mauvaise. Elle porte des pommes semblables aux cormes, {c} qui sont pâles et odorantes, et qui ont au-dedans une graine semblable à celle des poires. Elle a deux ou trois racines fort grandes, entortillées ensemble, noires en dehors et blanches au-dedans, couvertes d’une écorce épaisse ; et elles ne jettent point de tiges. L’autre espèce de mandragore, qui est mâle, est appelée morion. Elle a les feuilles grandes, blanches, larges et lissées comme des feuilles de bette. Ses pommes sont deux fois plus grosses que celles de la femelle, et ont une couleur tirant sur le safran, et une odeur bonne et aucunement forte. Sa racine est plus grosse que celle de la précédente. Son jus, quand on en prend trop, fait mourir ; et celle de l’espèce appelée morion rend les gens insensés et endormis. On s’en sert quand on veut couper ou cautériser quelque membre. {d} Dioscoride ajoute que si on la fait bouillir pendant six heures avec de l’ivoire, elle le rendra si mou qu’on en fera tout ce qu’on voudra.

Les médecins font un vin composé qu’ils appellent de mandragore. C’est une fable que ce qu’on dit, que leur racine est faite comme un homme, et qu’il la faut faire arracher par un chien, et se boucher cependant les oreilles ; quoique Pythagore ait appelé cette plante anthropomorphos, c’est-à-dire en forme et figure d’homme, à cause que ses racines sont fourchues par en bas. {e} On tient que les pommes de mandragore étant mûres et dénuées de pépins, peuvent être mangées sans danger, mais qu’autrement elles sont mortelles. La mandragore a une odeur si fâcheuse et un goût si amer qu’il est impossible qu’on ne s’aperçoive que c’est un poison.

Il y a dans la province de Pékin en la Chine une espèce de mandragore, qui est une racine dont une livre vaut trois livres d’argent ; car on dit qu’elle restitue tellement les esprits vitaux aux moribonds qu’ils ont souvent assez de temps pour se servir d’autres remèdes pour recouvrer leur santé. {f}

On contrefait les mandragores avec la racine de brione, ou coulevrée, {g} qu’on taille en forme de mandragore. On la pique ou on la larde avec des grains d’avoine, puis on la met quinze jours dans terre. L’avoine qui germe s’y incorpore et la couvre de petits poils qui achèvent sa ressemblance. Des charlatans à la foire Saint-Germain, il y a peu d’années, en exposèrent une ainsi faite par artifice, et abusèrent de la crédulité du peuple, qui crut voir une chose fort rare. Les sorciers s’en servent pour faire leur prétendue main de gloire. » {h}


  1. V. supra notule {c}, note [10].

  2. Dans son commentaire sur Dioscoride, Matthiole donne antimelus et circea pour synonymes de mandragora (Venise, 1554, page 477, joliment illustrée).

    • Dans le § 3 de son chapitre sur la mandragore (Paris, 1646, page 411), Caspar Hofmann énumère ses autres dénominations, avec cette explication du mot antimelus :

      Credunt quidam esse Dudaim in sacris, et vocatum fuisse Græcis αντιμηλον, eo sensu, quo αντιθεος est divinus, ut sit bonum divinum.

      [Certains croient que c’est le Dudaim des saintes Écritures, {i} et que les Grecs l’on appelée antimêlon, dans le sens où antithéos signifie “ divin ”, {ii} pour dire que c’est “ un bien divin ”]. {iii}

      1. Nom hébreu d’une mystérieuse plante odoriférante, que les traducteurs ont généralement considérée comme étant la mandragore, citée dans la Genèse (30:14‑15) et dans Le Cantique (7:15).

      2. Étymologiquement, « à l’égal de Dieu ».

      3. Étymologiquement, « un fruit divin ».

    • V. note [7] du Traité de la Conservation de santé, chapitre viii, pour Circé la magicienne, dont vient apparemment le mot circea.

  3. Fruits du cormier.

  4. Ancêtre putatif des anesthésiques généraux, le morion porte aussi le nom de morelle somnifère : « Les bandits d’Égypte se servent de cette graine pour enivrer les marchands dont ils s’accostent en feignant de voyager avec eux. Ils mêlent de cette graine pilée dans quelque viande ou quelque boisson, lorsqu’ils sont près de se mettre à table, et la vertu en est telle que ceux qui en prennent demeurent assoupis quelquefois deux ou trois jours ; ce qui donne à ces bandits l’entière facilité de les voler, et d’être loin avant que les marchands soient sortis de leur assoupissement » (Thomas Corneille).

  5. Allusion à la théorie des signatures (v. note [5], lettre 340).

  6. Cette mandragore chinoise était apparentée, sinon similaire à la coréenne, plus connue aujourd’hui sous le nom de ginseng ; son nom latin, panax (panacée), la range parmi les charlataneries modernes (sans qu’elle soit pour autant parfaitement anodine car elle contient des substances toxiques).

  7. Noms d’une plante ressemblant, voire identique à l’arum, v. supra note [34].

  8. Altération du mot mandragore, la main de gloire est, en sorcellerie, une main humaine, idéalement prélevée sur un pendu, qui est censée (entre autres maléfices imaginaires) rendre son possesseur invisible.

Pour en venir à la page 412 (§ 6), Caspar Hofmann s’y penchait sur les discordances philologiques entre les auteurs quant aux autres noms de la mandragore. Guy Patin demandait d’y remplacer non (négatif) par enim (affirmatif) à la ligne 13, et fortassean erit par fortasse an in (correction d’une coquille, ajouter une espace manquante entre fortasse et in) à la ligne 15 dans :

An παραμυθια aliqua peti potest ex MS. Dalecamij apud Plinium ? Quod non [enim] illi habent ιππορομον pro hypophlomon, proculdubio et ipsum est vitiosum, mutandum fortassean erit [fortasse an] in ιππομωριον, Mandragora maior, qualis forte Theophrasti illa, quam solam speciem faciunt illam, quæ Bella-donna Italis dicitur.

[Quelle créance peut-on accorder aux manuscrits de Daléchamps sur Pline ? Il n’y remplace pas (y remplace en effet) hypophlomon par ιππορομον, mot qui lui-même est sans aucun doute corrompu, et qu’il faudra probablement remplacer par ιππομωριον, la grande mandragore, qui peut être celle de Théophraste, dont les Italiens font une espèce unique, qu’ils appellent Bella-donna]. {a}


  1. Caspar Hofmann critiquait l’Histoire naturelle de Pline, éditée à partir des manuscrits anciens, et commentée par Jacques Daléchamps, avec son titre qui manquait singulièrement de modestie (v. note [2], lettre 75).

    Pline y parle de la mandragore au livre xxv, chapitre xiii (§ xciv) en donnant le nom d’hippophlomos à la variété blanche ou mâle (Littré Pli, volume 2, page 189). Dans ses deux éditions (Lyon, 1587, page 637, et Francfort, 1615, page 533), le texte de Daléchamps donne hypophlomon, avec une note marginale (18) qui propose hipporomon. Ces deux vocables, aussi bien que l’ιππομωριον (ippomôrion) d’Hofmann, sont fautifs en grec ; leur combinaison aboutit toutefois à ιπποφλομον (ippophlomon), qui désigne la grande belladone ; cette atropa mandragora semble distincte d’atropa belladona (bella donna, belle dame en italien), mais toutes deux sont source d’atropine, puissant alcaloïde encore utilisé de nos jours en thérapeutique.


La réédition de Francfort (1667, pages 327) a appliqué ces deux corrections.

86.

Page 415 (Paris, 1646), ligne 23, fin (§ 22) du chapitre sur la mandragore (v. supra note [85]), à propos de ses vertus somnifères, remplacer ex cortice coct. et contus. [avec l’écorce qu’on a cuite et écrasée] par ex cortice radicum cocto et contuso [avec l’écorce des racines qu’on a cuite et écrasée] (sans abréviation des deux participes passés) :

Utimur in eam rem oleo de Mandragora compos. Nicolai Alex. sola illita fronte, puls. etc. Qui narbus etiam indere volunt, debent illud temperare lacte muliebri, oleo ros. etc. Simplicius est, quod ad Mesuem, in quem vide Monachos. Ubi haberi possunt poma, ex illis fit : apud nos ex cortice [radicum] coct. [cocto] et contus. [contuso], et tandem calamento addito reliquis.

[Pour ce faire, nous recourons à l’huile composée de mandragore de Nicolas d’Alexandrie, appliquée seule au front, aux pouls, etc. {a} Ceux qui veulent en mettre dans les narines doivent l’atténuer avec du lait de femme, de l’huile de rose, etc. Ce que Mésué en dit est plus simple, voyez là-dessus les Moines. {b} Là où on peut s’en procurer, on la fait avec les fruits ; mais dans nos contrées, avec l’écorce (des racines) qu’on a cuite et écrasée, en ajoutant de l’herbe-aux-chats au résidu]. {c}


  1. Dans l’Antidotarium Nicolai [Antidotaire de Nicolas (Præpositus, ou d’Alexandrie), v. note [3], lettre 15], la description de L’Oleum mandragoratum [Huile mandragorée] (édition de Venise, 1471, fo 22 vo) commence par :

    < O;>leum mandragoratum quod facit ad nimios dolores capitis et freneticis male dormientibus fronti illinitum et naribus iniectum summe opitulatur : pulsibus brachiorum inunctum et plantis pedum illinitum quocunque modo vigiliis factis cum omni celeritate soporem reddit.

    [L’huile mandragorée, qui agit sur les violentes douleurs de la tête et chez les agités qui dorment mal, est extrêmement efficace quand elle est appliquée sur le front et dans les narines ; en onction sur les pouls [saignées ou plis] des bras ou sur les plantes des pieds, comme on voudra, elle rend le sommeil aux insomniaques].
  2. Dans ses Medicamentis officinalibus, Caspar Hofmann a plusieurs fois renvoyé aux commentaires des Monachi [Moines] sur Mésué. Ses références numérotées m’ont mené à l’édition intitulée : In Antidotarium Ioannis Filii Mesue cum declaratione simplicium medicinarum et solutione multorum dubiorum, ac difficilium terminorum… [Sur l’Antidotaire de Jean Mésué, le fils (v. supra note [12]), avec la description des médicaments simples et l’explication de nombreux termes douteux et difficiles…] (Venise, Bartholomæus de Zannetis, 1543, in‑8o), écrit par Venerandos Patres et Iesu Christi, servos Fratres Bartholomæum Urbevetanum, et Angelum Paleam Iuvenatiensem ordinis minorum observantiæ Romanæ [les vénérables pères et frères, serviteurs de Jésus-Christ, Bartholomæus d’Orvieto et Angelus Palea de Giovinazzo, de l’observance romaine des frères mineurs (franciscains)].

    La mandragore y est traitée dans le chapitre ccccxxvi de la douzième distinction, pages 313‑314 ; il plaide pour l’innocuité ordinaire de la plante crue, dont certains paysans se nourrissent tous les jours en abondance, et se conclut sur cet anathème :

    Demum omittimus scribere tot uaniloquia : quæ de radice mandragoræ, a multis dicuntur : et in libris quorumdam leguntur. Et quod habeat formam hominis s. masculus masculi : et fœmina fœminæ : etc. Multas nempe effodimus huiusmodi plantas : ac propriis extirpauimus manibus : sed nunquam audiuimus uocem : nec inuenimus habere formam humanam. Verum est, quod habent radices magnas, cum pluribus ramis : ex quibus aliquæ de facili possunt aptari in formam pueri, uel puellæ : ut aliqui impostores, et circumforani, hæc et alia, maliciosæ studioseque effingunt, ad illudendum ignaros homunculos, et simplices personas : ut extorqueant ab eis, quicquid pecuniæ habent. Et similiter faciunt ex Brioniæ radicibus : et consimilibus. Vhe illis. Sunt enim huiusmodi fraudes, furta manifesta : nec possunt absolui, qui talia agunt : nisi restituant : uel propriis dominis : si est possibile, ut cognoscant eos : uel tanquam de incertis : distribuant pauperibus : et ecclesiis : etc. Fugite ergo hos pestilentes. Immo effigandi sunt et ipsis : atque expellendi a ciuitatibus : uel puniendi tanquam fures, et latrones, atque malefici : qui non solum bona temporalia : sed æterna quoque simul auserunt : quia multas animas ducunt in perditionem : quoniam sine dubio, et sæpius, docent simplices plurimas superstitiones, et maleficia, adversus sanctum ecclesiæ catholicæ dogma.

    [Nous nous abstenons d’écrire ici toutes les inepties que maintes gens profèrent sur la racine de mandragore, et qu’on lit dans les livres de certains : que la plante mâle a la forme d’un homme ou d’un sexe viril, que la femelle a celle d’une femme, etc. {i} Nous avons déraciné quantité de ces plantes, en les déterrant de nos propres mains, mais jamais nous n’avons entendu qu’elles parlaient, ni vu qu’elles avaient forme humaine. La vérité est qu’elles ont de grandes racines avec de nombreuses excroissances, dont certaines peuvent facilement correspondre à la forme d’un garçonnet ou d’une fillette ; si bien que certains imposteurs et charlatans façonnent celles-ci ou celles-là, avec malice et application pour tromper les faibles hommes ignorants et les esprits simples, et leur extorquer tout l’argent qu’ils possèdent. Ils vont jusqu’à frelater pareillement des racines de brione ou de semblables plantes. {ii} Malheur à eux, car les fourberies de ce genre sont des vols manifestes ! On ne peut absoudre ceux qui agissent de la sorte, à moins qu’ils ne restituent leur argent soit, si possible, à leurs propriétaires, quand ils les connaissent, ou sinon, qu’ils le distribuent aux pauvres et aux églises, etc. Fuyez donc ces pestes ! Il faut même les éviter et les chasser des villes ; voire les punir comme voleurs, brigands et criminels qui ont attenté aux biens temporels, mais aussi éternels, parce qu’ils mènent bien des âmes à la perdition, et que, sans doute et très souvent, ils enseignent quantité de superstitions et de maléfices contre le saint dogme de l’Église catholique].

    1. V. supra notue {b}, note [85], pour un dessin de ces deux sortes de mandragore dans Matthiole.

    2. V. supra notule {g}, note [85].

    La trouvant plus simple, Jean de Renou a préféré la recette de Mésué à celle de Nicolas Præpositus pour préparer l’Oleum de pomis mandragoræ [Huile de fruits de mandragore]. On la lit à la page 672 de ses Œuvres pharmaceutiques (Lyon, 1626, v. note [37], lettre 104) :

    ℞ Succi pomorum mandragoræ maturorum, olei sesamini, vel communis an. partes æquales.

    Coque in diplomate ad succi evaporationem. Dein succi tantumdem adhuc superfunde, et coque, ut prius : idem ter fac et usui repone.

    [Prenez une quantité égale de jus de fruits de mandragore et d’huile de sésame ou d’huile ordinaire.

    Cuisez dans un vase à deux corps jusqu’à évaporation. Puis ajoutez encore la même quantité de jus et cuisez comme la première fois ; faites de même trois fois et préparez à l’emploi].

    Renou conclut son commentaire en disant :

    « Cette huile éteint et supprime toutes inflammations, {i} apaise toutes douleurs, stupéfie et assoupit le sens, soulage les frénétiques et ceux qui souffrent de grandes passions de tête ; et enduit sur la région des reins, tempère et corrige les ardeurs et inflammations que les malades y sentent bien souvent. »

    1. V. note [6], lettre latine 412.
  3. La cataire, autrement appelée calament ou herbe-aux-chats (nepeta cataria).

    Renou (ibid. supra) :

    « Toutefois, si on ne trouve pas assez de pommes de mandragore pour la confection de cette huile, je suis d’avis qu’on y ajoute le suc de ses racines, n’y ayant aucun substitut plus légitime et voisin que celui qui se prend d’une autre partie d’une même plante. »


La réédition de Francfort (1667, pages 330) a appliqué ces trois corrections.

87.

Page 423 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxl, De Memithe et Glaucio [Le Memithé et le Glaucium] ; le glaucium (Thomas Corneille) est le :

« Suc d’une herbe qui croît auprès d’Hiérapolis en Syrie. Elle a ses feuilles presque semblables au pavot cornu, plus grasses pourtant et éparpillées en terre, ayant une fort méchante odeur et un goût amer. Les gens du pays font sécher ces feuilles dans des fours à demi chauds, après quoi ils les brisent et en tirent un suc jaune, qui est fort bon dans les médicaments qu’on ordonne pour les yeux. Galien dit que le glaucium est astringent, et si réfrigératif que lui seul peut guérir les érysipèles, {a} pourvu qu’ils ne soient point trop enflammés. Il est composé de substance terrestre et aqueuse, étant l’une et l’autre modérément froides comme le peut être l’eau de fontaine. Les apothicaires, suivant les Arabes, appellent ordinairement le glaucium memithé. Il y en a bien qui le contrefont, et qui supposent du jus d’esclère en sa place. {b} On lui a donné le nom de glaucium, de glaukos, bleu, à cause qu’il porte des fleurs bleues. »


  1. V. note [16], lettre 41.

  2. Esclère, esclaire et éclaire sont d’autres noms de la grande chélidoine (v. note [14], lettre 640), ainsi nommée parce qu’on lui attribuait la propriété d’éclairer la vue.

    Le lien entre glaucium et ce qu’on entendait alors par glaucome (v. note [2], lettre 116) n’est peut-être pas entièrement fortuit.


Ligne 10 (§ 1), Guy Patin demandait d’ajouter deux fois ex [venant de] dans :

Quis sit Glaucium Dioscoridis ? Fuit denominatum, non ab herba Glauce, lib. 4. cap. 136. quam describit foliis cytisi seu lenticulæ : sed ab herba sui generis, quam lib. 3. cap. 84. papaveri coniculato comparat, et eodem cum succo suo nomine Glaucium vocat. Non esse ipsum papaver corniculatum, sed simile, non [ex] l. c. tantum, sed et [ex] cap. propr. de pap. corniculato.

[Que serait le glaucium de Dioscoride ? Il n’a pas reçu son nom du glaux, qu’il décrit au chapitre 136 du livre 4e comme ayant des feuilles semblables à celles du cytise ou de la lentille ; {a} mais bien d’une herbe particulière, qu’au chapitre 84 du livre 3e, il compare au pavot cornu et l’appelle glaucium, selon la couleur de son suc. {b} Ce n’est pas la même plante que le pavot cornu, mais elle lui ressemble, dit-il non seulement à l’endroit cité plus haut, mais au chapitre particulier qu’il consacre au pavot cornu]. {c}


  1. Traduction française des six livres de Dioscoride (v. supra notule {c}, note [10]) avec les Commentaires de Matthiole (Lyon, 1572), livre iv, chapitre cxxxvi, page 635, disant du glaux (herbe-à-lait) :

    « Glaux a les feuilles semblables à celles du cytise, ou de la lentille, vertes au-dessus, blanches au-dessous. Il produit, dès sa racine, près de terre, cinq ou six rinceaux menus, hauts d’un empan ; des fleurs comme le niolier blanc, purpurées et plus petites. Il croît près de la mer. Le bouillon d’icelui, cuit avec farine d’orge, sel et huile, est bon pour faire revenir le lait perdu aux nourrices. »

  2. Ce passage a inspiré la définition du glaucium par Thomas Corneille (v. supra). Matthiole y confirme le nom de memithé qu’on lui a donné en Arabie.

  3. l. c. est l’abréviation de loco citato [à l’endroit cité plus haut].

  4. Le chapitre lxi du livre iiii (ibid. page 572) décrit le pavot cornu et ses vertus : guérison des sciatiques, des maladies du foie, des urines épaisses, chute des escarres, etc. Dioscoride conclut en disant : « Aucuns ont pensé que de cette sorte de pavot on faisait le glaucium, mais la similitude des feuilles les a abusés. »

La réédition de Francfort (1667, pages 336) a appliqué ces deux corrections.

88.

« Errata du livre des Médicaments officinaux », dressé par Caspar Hofmann. Guy Patin n’en a pas moins continué à porter ses corrections manuscrites sur les 278 pages restantes du livre (qui contiennent notamment les remèdes d’origine minérale et animale). En retrouvant cette liste d’Hofmann, Patin nous a épargné une lettre encore bien plus longue.

Cette consultation approfondie du livre « des Médicaments officinaux » peut sembler fastidieuse, mais permet, entre quantité d’autres curiosités, de se réjouir que les recherches de botanique médicale ne se soient pas arrêtées aux décrets d’Hofmann. Pour n’y relever que trois insignes absents, son copieux Index rerum [Index des sujets traités] ne contient pas les noms de Digitalis purpurea (digitale pourpre), de Colchicum (colchique) et de Salix alba ou nigra (saule blanc ou noir), végétaux qui nous ont respectivement procuré la digitaline (1775, William Withering), la colchicine (1820, Pierre Joseph Pelletier et Joseph Bienaimé Caventou) et l’aspirine (acide acétylsalicylique, remarqué en 1763, breveté par la société Bayer en 1899).

Un tel constat rend perplexe quiconque se frotte aux monumentales et méticuleuses compilations des anciens botanistes. Aucun détail, aucune subtilité ne semblaient pouvoir leur échapper ; mais hormis quelques audacieux voyageurs, ils passaient plus de temps à se copier les uns les autres, à glaner les fables douteuses et à blâmer les novateurs, qu’à ôter leurs œillères pour courir la nature, interroger les autochtones et triturer les plantes, en vue de trouver des extraits végétaux inconnus à expérimenter ; ce qui, convenons-en à leur décharge, n’était pas dénué de tout danger car la marge entre le remède et le poison peut être fort étroite, à tel point qu’un même mot grec, pharmakon, désignait l’ensemble des drogues, salutaires comme malfaisantes, et qu’un même mot latin, periculum, signifiait à la fois essai et danger.

Pour les trois médicaments précités, en faisant généreusement exception de l’hermodacte qui peut avoir préfiguré la colchicine (v. note [10] de l’Observation 1 sur les us et abus des apothicaires), le seul maigre encouragement que j’aie su trouver, sans toutefois dissiper ma déception, est cette phrase de Matthiole commentant Dioscoride sur le saule (livre i, chapitre cxvii, page 137) :

« Il est bon d’épandre alentour des lits des fébricitants des feuilles de saule. »

Interea patitur justus [Pendant ce temps le juste souffre], comme Patin aimait à le déplorer (v. note [44], lettre 176).

89.

Il s’agit d’une antidate (v. note [7], lettre latine 355) : à la fin de sa lettre suivante à Sebastian Scheffer (4 juin 1655), Guy Patin lui a écrit qu’il ne lui enverrait celle-ci que la semaine suivante ; ignorant quand il a achevé de mettre son errata au net, et l’a effectivement signé et cacheté, je l’ai laissé à la place chronologique que lui donne sa date autographe du 24 mai.

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 190 ro.

Viro Cl. Seb. Scheffero, Med. Doctori, Francofurtum.

Ex tuis per Genevensem Typographum transmissis, pro quib. ingentes ago
gratias, incidi in mærorem summum ex obitu Cl. Parentis tui, viri optimi, pro quo
fortiter ac seriò doleo : ejus itaque Manibus bene precor, sit ei terra levis, et placidè
quiescat in sinu Abrahæ : dum dolorem meum demulcet ac lenat Filiolus Tibi exortus
in solatium, et spem melioris sæculi. In transmissis reperies optima multa Cl. viri
Casp. Hofmanni, Germaniæ vestræ Phœnicis, quorum editionem Tui juris facio,
fideique tuæ committo. Errata typographica in Tractatu de Medicamentis officinalibus, ab
ipso Auctore exscripta et observata, ecce absit ut ea ad Te mittam, Utinam eorum neq. enim ea
unquam habui, et nemini ea numquam ad me pervenisse : audivi tamen Auctorem ipsum
de illis ad me mittendis olim cogitasse : quod tamen non præstitit, forsan morte præventus,
dum in ea mente esset. Hîc quidem et ad manum habeo propria Authoris manu scripta, Errata
Instit. Med. editionis Lugdunensis, 1645. olim ad me missa per Car. Sponium, Medicum
Lugd. sed ista nihil faciunt ad rem vestram, nisi quis sit apud vos Typographus, qui vellet
earum editionem novam aggredi. Quod si ejusmodi Errata libri de medicamentis officinalibus,
alicubi exstent, haud dubiè latent apud D. Io. Georg. Volcamerum, virum optimum
et Amicum singularem, Noribergæ Medicum ; de quo quamprimùm scribam. Interea v.
Te monitum velim de quibusdam Erratis à me annotatis in isto libro de Medicamentis Officinalib.
V. gr. pag. 108. lin. 26. additur de Ocul. c.v. Pag. 109. lin. 8. hoc tolli
volui parenthesi.
Pag. 253. lin. 4. quæ eadem est, pro illud. Pag. 254. lin. 25.
lege, Lobelio nimia, satis illi fuit calidas et siccas. In Epistola Authoris ad me, juxta
textum Græcum, scribe, lib. v. Ethic. ad Nicom. cap. 9. In præfat. pag. 1. lin. 22.
tantùm non infinito. Pag. 2 lin. 25. Imperatum, lib. v. Hist. nat. cap. 41. Pag. 3.
lin. xv. lib. 6. cap. 33. Ibid. lin. ult. vomitum provocaturo. Ead. pag. lin. 24. lege
fatiscat in pulverem. Pag. 6. lin. 14. Mesueï Interpres. Pag. 13. lin. 2. Atqui. lin. 4.
delet Anguillara. Ibid. lin. 35. Purgantibus, utrobique est. Pag. 14. lin. antepenultima,
απο του βρυω. Pag. 30. lin. 4. Teüfels Kopf. Ibid. lin. 33. dele gr. vj. et repone se numquam.

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 190 vo.

Pag. 31. lin. 19. Coxis apposita. Pag. 39. lin. 19. alij aliò divertunt. Pag. 42.
lin. 12. pro vigorat, pone acuit. Ead. pag. pone raphanum. Pag. 46. lin.
xi. pro mereatur, lege moveat. Pag. 48. lin. 23. alij substitui, sine
manifesto damno, si.
Ibid. lin. 25. Dicam quasi. Pag. 51. lin. 32. fervidissimo.
Pag. 69. lin. 28. graviore esse. Ibid. lin. 35. habet et rhabarbarum. Pag. 70.
lin. 33. κυν. κυνοσβ. lin. 35. earundem censu. Pag. 73. lin. 3. tantum hoc
est, sed et.
lin. seq. dele hoc. Pag. 78. lin. 14. succum hunc dabat. Ibid. 27. enim
et alterum. Ibid. 29. Manardum ridere. Pag. 82. lin. 7. autem Dioscoridi. Ib
Ibid. lin. 10. es est : at sarco. Pag. 85. lin. 2. Scammonium tamdiu bonum est
diagredium facilè excolescit.
Ibidem. 33. si quid helleboro nocentius. Hinc
Oribasius.
Pag. 86. lin. 27. ut suo loco. Pag. 90. lin. 4. fieri ajunt per acc.
Ibid. lin. 24. Id ipsum etiam in infuso. Ibid. lin.35. Ex Sena duo fiunt. Pag.
95. lin. 3 ab ℥ ij. ad v. Pag. 102. lin. 4. in calore autem subsistere. Ibid. pag.
8. Absinthium tu intellige Ponticum. Pag. 112. lin. 29. ακριβολογειν. Pag.
116. lin. 16. in Ruellium, qui. Ibid. lin. 31. Avic. 6.4. tr. 3. r. 33. Ibid. lin. 33.
lib. 2. c. 146. Pag. 137. lin. v. Aaron. Ibid. lin. 8. δρακοντιας. Pag. 144. lin.
8. ξυλον θυινω εοικος. Pag. 154. lin. 18. Caput 33. Pag. 156. lin. 3. Caput
34.
Pag. 159. lin. 12. 7. epid. 89. in uxore Polemarchi, 7. epid. Pag. 163.
lin. 23. Hipp. 2. etc. Pag. 166. lin. 22. dele bis, Bauhini. Pag. 168. lin. 24.
Sumitur vel ut alimentum, vel ut medic. Pag. 172. lin. 24. 23. Caltham
palustrem.
Pag. 179. lin. 12. suavius, et. Pag. 183. lin. 18. hujus cardui.
Pag. 190. lin. pro Lemovicenses, lege Petragoricenses. Pag. 194. lin. xi. à drach-
mæ unius tertia parte
. Pag. 207. lin. ult. Melæ. Pag. 213. lin. 26. 6. Hist.
16.
Pag. 216. lin. 16. colligatam. Pag. 229. lin. 1. 7. Simpl. Ibid. lin. 25.
at non illi. Pag. 243. lin. 28. habet enim. Ibid. lin. penult. habent simul.
Pag. 246. lin. xv. Dalec. dicitur. Pag. 248. lin. 35. monet, quæ adduntur.
Pag. 249. lin. 3. ικμαζοντα. Ibid. lin. 6. ικμαζοντα. Pag. 250. lin. ult.
in hac dosi vel substitisse, vel ad ß vel descendisse ad ß aut ad j.
ascendisse, præsertim.
Pag. 251. lin. 25. Constantinus, Africanus. Pag. 256.
lin. 6. adimit Galenus. Pag. 260. lin. 17. Melopepones aut Melones.
Pag. 272. lin. 11. et 12. Sandaracam et Colophoniam. Ibid. lin. 29. in Hetruria,
rustci, in defectu aliorum, aut etiam in dys.
lin. seq. comedunt et sentiunt.
Pag. 279. lin. 14. Eupatorium Mesue fere adhiberetur. Pag. 283. lin.
20. hodiernam differe à Colocasia. Pag. 290. lin. 28. dicit decoctum ficuum,
Siræum.
Pag. 293. lin. 25. Casaubonum in Strab. Pag. 298. lin. 22. Caput
XCVI.
Pag. 399. lin. 2. tantum fert dictum ορνεογλ. Ibid. lin. 19. hoc
siccamus.
Pag. 301. lin. 11. ejus usus est adjuvandam. Pag. 306. lin. 11.
Galenus et Paulus. Pag. 307. lin. 3. Genistæ differentes folijs. Pag. 309. lin. 18.
brutis succurrat. Pag. 313. lin. 20. ex Plinio docemur. Ibid. lin. 23.
fortassis, cui αδιψσος. Pag. 314. lin. 21. ubi vestes inde factas lanigeras. Pag.
317. lin. 20. scindendo, procedere. dele alias. Pag. 340. lin. 27. à Bodæo in Theop.

u.

Ms BIU Santé no 2007, fo 191 ro.

Pag. 359. lin. 12. persuadet legendum esse. Pag. 360. lin. 21. etiam viscerum.
Pag. 369. lin. 7. Vide lib. 6. de sanit. tuenda, cap. 8. et 7. Ibid. lin. 22.
ubi hæ πευκι. Ibid. lin. 36. quod sciam. Pag. 372. lin. 21. hoc est. Pag.
373. lin. 27. hanc an ex recentibus navibus petas, an ex. Lin. seq. quàm duo
simplicia
. Pag. 379. lin. 35. à Monarde. Pag. 381. lin. 7 28. calidum et
humidum perfectè et plus.
Pag. 386. lin. antepen. diversa est ratio vini Hippoc.
Pag. 388. lin. v. Sassifragiam addit ? Ibid. lin. xv. sapit ut fœniculum. Ibid. lin.
18. hoc. dele esse. Pag. 390. lin. v. cap. 24. et lib. 24. Pag. 397. lin. penult.
nihil aliud est. Pag. 405. lin. 24. exsculpseris. Lin. seq. sunt et natal.
Pag. 412. lin. 13. Quod enim illi. Ibid. lin. xv. fortasse an in. Pag. 415. lin. 23.
ex cordice radicum cocto et contuso. Pag. 423. lin. x. non ex l.c. tantùm, sed
ex cap.
Sed hîc subsisto, nec ulterius progredior ; ecce enim nihil tale
cogitanti, nec speranti, venit in manus meas Index Erratorum libri de Medicamentis
Officinalibus
, ab ipso Authore conscriptus, et olim ad me missus : cujus tamen non
memineram. Ecce illum ipsum ad Te mitto : utere, fruere ipso et emenda, ut
nova Editio vestra, castigatior et emendatior nostrâ Parisina, tandem
prodeat. Vale, Vir Cl. et me ama. Parisijs, 30. 24. Maij, 1665.

Tuus ex animo, Guido Patin.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1384

(Consulté le 27/04/2024)

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